1-Prologue & Main Title 6.52
2-Tin Soldier 4.54
3-Allegiance 2.32
4-She Never Really Was 4.16
5-Body Politics 2.26
6-Cycle of Crime 4.39
7-Union Jack 1.40
8-Martini Weeni 1.54
9-Turtledove 2.31
10-Oval Room Rumba 3.58
11-Bacchanalia 4.14
12-Temp Blues 2.44
13-Murder at 1600 7.20

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Intrada CD-96006
Edition promotionnelle

Album produit par:
Christopher Young,
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1997 Intrada Records. All rights reserved.

Note: ***1/2
MURDER AT 1600
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Décidément, Hollywood n'aura de cesse de nous abrutir de thriller/série-B d'action ridicule et toujours plus bateau les uns que les autres. 'Murder at 1600' (Meurtre à la maison blanche) du spécialiste du film d'action Dwight H.Little est de ce style là: l'intrigue à la base est intéressante (un flic enquête sur l'assassinat d'une jeune femme à la Maison Blanche durant une période de crise internationale) mais le reste n'est qu'une succession de clichés ridicules et déjà vu maintes et maintes fois. Reste que Wesley Snipes (un habitué des films d'action) est convaincant dans le rôle de flic Harlan Regis suivi d'une agent des services secrets Nina Chance (ravissante Diane Lane) qui accepte finalement d'aider Regis dans son enquête malgré le fait que son supérieur Nick Spikings lui ait demandé de stopper tout contact avec Regis qui est bien déterminé à faire la lumière sur cette sombre histoire pour mettre à jour un complot visant à destituer le président des Etats-Unis (Ronny Cox). A noter la présence d'Alan Alda dans le rôle d'Alvin Jordan, le chef de la sécurité nationale à la Maison Blanche, fameux acteur qui participa à la série 'M*A*S*H' en 1972. (et qui a parfaitement la tête de l'emploi dans 'Murder at 1600'!) Bref, rien de bien mémorable pour ce petit thriller que l'on oubliera très vite.

Christopher Young continue de nous prouver qu'il est le maître de la musique d'horreur/thriller et LE compositeur du frisson par excellence! Avec 'Murder at 1600' (le score n'a malheureusement été édité qu'en édition promotionnelle par Intrada Records), il replonge dans le style thriller orchestral de 'Jennifer 8' et 'Copycat' en créant une atmosphère intriguante et tendue basé autour de deux thèmes principaux, le premier étant exposé dès l'ouverture du film dans 'Prologue & Main Title', un motif de 3 notes aux cuivres/cordes plutôt sombre et intriguant, suivi ensuite du deuxième thème du score, motif lié à l'enquête et aux mystères qui en découlent. Le thème est entendu ici avec un saxophone alors que l'on assiste à une scène d'amour dans une salle de la Maison Blanche (d'où le cliché de l'utilisation du saxophone). Mais très vite, la tension se construit avec un autre rappel du thème de l'enquête au cor avant qu'une femme de ménage ne découvre le cadavre de la jeune Carla Town retrouvée morte dans des toilettes. Young fait alors intervenir son premier morceau plus action alors que les gardiens de la sécurité interviennent afin de trouver et d'appréhender un suspect. Cordes, cuivres développent la tension avec le fameux 'clic' de la section rythmique de l'orchestre, un élément caractéristique des scores action/thriller de Young et que James Horner utilise beaucoup lui aussi dans ses musiques d'action/suspense. (en tout cas, ce 'clic' rythmique intervient déjà dans des scores tels que 'Jennifer 8' ou 'Copycat' pour ne citer que les exemples les plus connus). Passé cette introduction sombre et intriguante, on rentre dans le mystère et l'intrigue avec 'Martini Weeni' alors que l'inspecteur Regis se rend pour la première fois à la Maison Blanche afin d'enquêter sur la mort de la jeune femme. (à noter ce motif de cordes qui ouvre la séquence et que l'on retrouvera parfois dans certains passages d'action) Après un rappel du motif de 3 notes, c'est l'intriguant thème de l'enquête qui intervient ici aux cordes sur un fond plutôt sombre et tendu (notons ces timbales très discrètes en arrière-fond mais qui renforcent elles aussi le côté intriguant et sombre du morceau) pour évoquer le début de cette enquête mouvementée. (On notera comme d'habitude une caractéristique majeure des albums de Christopher Young: des titres de morceaux souvent ironiques et plein d'humour) 'Tin Soldier' débute sur un rappel du thème de l'enquête pour une scène où un suspect est interrogé et se prolongeant sur un passage plus action/suspense alors que Regis se fait agresser en pleine nuit chez lui par un mystérieux individu qu'il poursuit alors dans la rue. On retrouve la rythmique du 'clic' sur un fond de cordes particulièrement tendu (on pense beaucoup à 'Copycat' ici) et quelques effets de flatterzunge de flûtes plutôt étranges (technique instrumentale qui consiste à produire un son que l'on obtient en faisant rouler la langue dans la bouche tout en soufflant dans l'instrument), un élément que l'on retrouvera dans certains passages de suspense du score. Le morceau se conclut alors sur un passage d'action particulièrement tendu pour la séquence de course-poursuite.

Avec 'Allegiance', Young nous propose de respirer un peu avec ce passage plus mélancolique avec quelques cordes et un piano lorsque Regis se rend chez Nina afin de lui soutirer des informations et de la convaincre de l'aider à mener cette enquête pour démasquer les coupables qui se cachent de toute évidence dans la Maison-Blanche. Passé plusieurs passages de suspense plus atmosphériques, le reste du score va progressivement s'enfoncer dans des parties d'action toujours plus tendues et brutales, comme c'est le cas pour le superbe 'She Never Really Was' où Young installe ici aussi la rythmique du 'clic' avec l'utilisation du piano 'thriller' suivi de quelques cordes particulièrement tendues dans la scène où Regis, Nina et le collège de Regis, Steve Stengel passent par les souterrains afin de s'infiltrer dans la Maison-Blanche pour pouvoir alerter le Président du complot qui se joue ici. En maintenant habilement la tension et le suspense (on retrouve encore ces quelques effets de flatterzunge aux flûtes), Young arrive à faire monter la tension jusqu'à ce qu'un des tueurs qui poursuit Regis depuis le début n'arrive et affronte les trois héros pour un autre passage d'action tonitruant avec une rythmique toujours brutale (on pense un peu au style qu'écrira Young pour 'Hard Rain' en 1998, 'Hard Rain' s'inspirant justement beaucoup du style action de 'Murder at 1600'). 'Body Politics' souligne quand à lui la scène de course-poursuite avec les agents des services secrets qui envoient la totale pour neutraliser Regis et Nina. On retrouve ici la ryhtmique action des autres morceaux avec une excellente reprise du motif de 3 notes sur une rythmique de cordes excitante avec les percussions. Un autre excellent morceau d'action intervient dans le très excitant 'Turtledove' lorsque Spikings se fait abattre chez lui par un sniper alors que Regis était en train de l'interroger. S'ensuit ensuite une confrontation entre les deux tueurs et le héros avec sa complice. On appréciera une fois encore la qualité d'écriture de ces morceaux d'action et la rythmique toujours excitante.

On mentionnera au passage d'autres bons passages d'action particulièrement excitants comme c'est le cas pour 'Oval Room Rumba' (titre amusant pour un morceau très sérieux) où le compositeur fait un bel usages des tambours (comme chez Goldsmith) avec le 'clic' en continu pour maintenir la tension de cette scène où Regis tente de rentrer dans la Maison-Blanche en échappant aux agents de la sécurité, Young nous faisant très clairement comprendre toute la tension et l'urgence de la situation en rendant toujours ces parties d'action souvent fort intenses. 'Temp Blues' se poursuit alors avec l'affrontement contre les deux agents dans l'ascenseur jusqu'à ce que Regis atteigne finalement son but: alerter le Président du complot qui se joue contre lui. Et c'est l'inévitable happy-end au début de 'Murder at 1600' qui nous permet vraiment de souffler avec un style plus solennel voire vaguement héroïque pour le début du générique de fin qui sonnent plus solennel voire patriotique avec des cuivres majestueux et de la percussion plus martiale d'esprit, exprimant le fait que la justice a fini par triompher. Très vite, la seconde section du générique de fin nous permet d'entendre une reprise des deux grands thèmes du score.

'Murder at 1600' est un score thriller/action sans surprise mais dont l'efficacité redoutable dans le film nous rappelle une fois encore que Christopher Young est vraiment le maître du frisson et de l'action. Certes, l'ensemble manque cruellement d'originalité par rapport à certaines partitions plus anciennes du compositeur, mais le tout est fait avec une telle force et un tel professionnalisme que l'on ne peut qu'apprécier ce score à condition d'aimer le style thriller du compositeur!


---Quentin Billard