1-Main Title 2.59
2-A Very Successful Life 1.23
Includes "If I Were
A Richman" From
Fiddler On The Roof
Vocals by Elijah Wood
3-The Secret Spot 2.43
4-North Goes To Court 3.10
5-Let's Get Crackin' 0.40
6-Texas 0.48
Includes "Theme From Dallas"
7-Bonanza 1.03
Theme From Bonanza
Vocals by Reba McEntire
et Dan Aykroyd
8-North Looks West 2.17
9-Hawaii 3.21
Includes "Hawaiian War Chant",
"Tiny Bubbles", "My Little
Grass Shack", "Blue Hawaii",
and "Aloha Oe"
10-North Heads North 1.02
11-Alaska 2.00
Includes "Winter Wonderland"
12-Winchell's Master Plan 1.07
13-The World Traveler 1.35
Includes "Amazing Grace"
et "Can-Can"
14-Bedford 1.53
Includes "Theme From
Father Knows Best"
15-Homesick 1.13
16-Winchell, Lies
& Videotape 1.52
17-New York City 5.29
Includes "Sobre Los Olas"
18-North Figures It Out 2.28
19-Race To The Finish 2.17
20-Reunion 3.41

Musique  composée par:

Marc Shaiman

Editeur:

Epic Soundtrax
EK 66151

Musique arrangée par:
Marc Shaiman
Album produit par:
Marc Shaiman, Nick Vidar
Monteur de la musique:
Scott Stambler
Assistant montage:
Robert Hedland
Coordinateur de l'album:
Arlene Fishback

"If I Were A Richman"
From Fiddler On The Roof
Ecrit par:
Jerry Bock, Sheldon Harnick

"Theme From Dallas"
Ecrit par:
Jerrold Immel

"Theme From Bonanza"
Musique et paroles de:
Jay Livingston, Ray Evans
Paroles spéciales de:
Marc Shaiman, Rob Reiner,
Alan Zweibel


"Hawaiian War Chant"
Ecrit par:
Johnny Noble, Leleiohaku

"Tiny Bubbles"
Ecrit par:
Leon Pober

"My Little Grass Shack"
Ecrit par:
Johnny Noble, Bill Cogswell,
Tommy Harrison


"Blue Hawaii"
Ecrit par:
Ralph Rainer, Leo Robin

"Aloha Oe"
Ecrit par:
Queen Liliuokalani

"Winter Wonderland"
Ecrit par:
Felix Bernard, Dick Smith

"Amazing Grace"
Ecrit par:
John Newton

"Can-Can"
Ecrit par:
Jacques Offenbach

"Theme From Father Knows Best"
Ecrit par:
Don Ferris, Irving Friedman

"Sobre Los Olas"
Ecrit par:
Rosas

Artwork and pictures (c) 1994 Castle Rock Entertainment/Sony Music Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
NORTH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marc Shaiman
Si vous êtes fan des grosses comédies américaines totalement invraisemblables et grotesques, 'North' (L'irrésistible North) est fait pour vous! Rob Reiner, spécialiste des comédies typiquement américaines nous livre ici l'un de ses plus mauvais films, non pas que le film soit un désastre sur le plan technique ou au niveau des acteurs, mais bien parce que l'on ne croit jamais une seul seconde à ce que le réalisateur tente de nous raconter avec 'North', et ce même si on essaie de faire des efforts pour rentrer dans son jeu. C'est l'exemple même du film 'gros' par excellence au scénario invraisemblable avec des clichés dans tous les sens et un happy-end mielleux typiquement américain. Elijah Wood interprète le brillant North, un jeune garçon de 11 ans a qui la vie semble sourire jusqu'au jour où il finit par penser que ses parents ne l'aiment plus parcequ'ils ne font plus attention à lui (il est même réduit à simuler un infarctus en plein milieu d'un repas pour qu'ils fassent attention à lui). Après avoir discuté brièvement avec un homme déguisé en lapin dans un magasin (interprété par un Bruce Willis totalement inattendu dans cette comédie débile et qui campe au moins 4 ou 5 personnages dans le film en plus d'être le narrateur de l'histoire), North prend alors la décision de se chercher des nouveaux parents en voyageant à travers le monde entier. Commence alors pour le jeune héros une suite d'aventure qui vont l'amener au Texas, à Hawaï (le coup où l'on voit ses fesses à l'air sur un panneau publicitaire, c'est vraiment n'importe quoi, une fois encore), en Alaska (à noter un petit rôle pour Kathy Bates, héroïne de l'un des meilleurs films du réalisateur: 'Misery'), en Chine, en France, en Afrique et aux Etats-Unis. Pendant ce temps, le jeune Winchell dirige ses opérations politiques visant à 'libérer' les enfants du joug des parents en révolutionnant les relations enfant/parent pour imposer le règne des enfants sur les parents (idée stupide, illogique et totalement inconcevable. C'est comme si on tentait de dire que ce sont les enfants qui élèvent les parents). Déçu par toutes ses tentatives ratées de trouver de nouveaux parents, North revient finalement aux Etats-Unis pour retrouver sa seule et véritable famille: ses vrais parents. Mais les sbires de Winchell sont à ses trousses et tentent de le supprimer, North devenant trop gênant pour les desseins de l'odieux gamin. Heureusement, Rob Reiner sauve la stupidité de son script en nous montrant finalement que tout ceci n'était finalement qu'un mauvais rêve (c'est peut être ce que les spectateurs se disent aussi en sortant du film...), North s'empressant alors d'aller très vite retrouver ses parents qu'il ne quittera jamais.

Bref, ce film est catastrophique, d'un ridicule absolu. Assez réussi techniquement, 'North' est évidemment à ne pas prendre au sérieux, sauf que quand c'est trop, c'est tro! Certes, on trouve quelques touches d'humour amusantes (le couple d'amish formé par Alexander Godunov et Kelly McGillis est un clin d'oeil direct au 'Witness' de Peter Weir, sans oublier le couple formé par Jason Alexander et Julia Louis-Dreyfus qui interprètent les parents de North et qui jouent justement tout les deux dans la fameuse série 'Seinfeld' au côté de Jerry Seinfeld) et d'autres moins amusantes (le coup des parents transformés en statue après avoir lu la nouvelle du départ de North dans les journaux et mis ensuite dans la vitrine d'un musée...mais pour quel genre d'idiot le réalisateur nous prend t'il?), sans oublier les odieux clichés que le réalisateur nous livre avec les différents pays que visite North tout au long de son voyage, des clichés qui nous font nous demander si Reiner sans vraiment de quoi il parle lorsqu'il évoque la France ou l'Afrique. Certes, on est ici encore en plein dans de l'humour potache, mais la lourdeur des gags n'a d'égal que la stupidité du script qui n'est qu'une succession de situations grotesques et totalement invraisemblable. Et on se demande toujours ce que Bruce Willis est allé faire dans ce navet. Quand à un quelconque message du film, soyons clair: 'North' n'essaie en aucune façon de nous dire que les enfants ont tout les droits dans la famille, même ceux de se rebeller et d'humilier leurs parents. C'est même le contraire dans le film qui nous rappelle aussi qu'il n'y a qu'un seul endroit où l'on peut se sentir aimé et protégé: chez soi avec sa propre famille. Evidemment, le message s'adresse plus aux enfants qu'aux adultes alors si les enfants rigoleront en regardant ce film, tant mieux pour eux car les autres s'ennuieront à mourir. On savait déjà que les films de Rob Reiner ne brillait guère de par leur subtilité, mais avec 'North', le réalisateur a malheureusement touché le fond. Bref, un très mauvais film à éviter absolument!

Le compositeur Marc Shaiman retrouve Rob Reiner après avoir collaboré sur les trois films précédents du réalisateur, 'When Harry Met Sally' (1989), l'inoubliable 'Misery' (1990) et le très joli 'Sleepless In Seattle' (1993). Pour 'North', Shaiman nous livre un score de comédie d'aventure orchestral sans surprise malgré la présence de nombreuses petites touches d'humour, Shaiman n'ayant de toute évidence rien pris de tout cela au sérieux. Sa partition se base autour d'un unique thème principal en deux parties à partir du quel découleront la plupart des petits motifs entendu tout au long du score. Le Main Title nous introduit de manière assez légère et enjoué le thème principal, un thème typique de l'esprit comédie de Shaiman, un genre dans lequel le compositeur semble s'être laissé enfermé depuis quelques années (on oublie toujours trop souvent qu'il a pourtant écrit un superbe score thriller étouffant pour 'Misery' en 1990). Le thème est exposé aux cordes avec des orchestrations légères typiques du compositeur (utilisation des vents, des pizzicati et même d'un petit accordéon très discret dans un bref passage du score, probablement parce qu'au même moment où l'instrument est entendu, on voit une image de la Tour Eiffel dans un globe! Ah, les clichés) un motif d'une dizaine de notes au cordes et une seconde partie avec des vents (surtout hautbois) et des cordes que Shaiman développera aussi tout au long du film. Le thème est en fait le leitmotiv associé à North et qui sera très (voire trop) présent tout au long du film. Le début du film commence avec quelques petites parties jazzy enjoués (réminiscences du monde musical de Broadway d'où provient Marc Shaiman à l'origine?) évoquant le bonheur de North qui vit une vie heureuse et paisible alors que tout le monde l'admire et qu'il brille dans tous les domaines. 'The Secret Spot' prolonge l'écriture comédie légère du 'Main Title' tandis que l'amusant 'North Goes To Court' évoque la popularité grandissante du personnage suivi cette fois de son avocat au tribunal afin de lui permettre de se séparer légalement de ses parents pour pouvoir en trouver d'autre, et ce en moins de deux mois. Soutenu par un rythme de caisse martial enjoué, le morceau développe un motif issu du thème principal sous une forme enjouée et des orchestrations toujours de qualité. Evidemment, Shaiman donne un côté faussement 'pompeux' à North et à sa popularité grandissante alors que son 'combat' incite les autres enfants du pays à se révolter contre leurs parents, révolution mené par Winchell.

Mais les délires commencent pour Shaiman alors que North commence sa série de voyages à travers le monde entier afin de se trouver de nouveaux parents et c'est au son de quelques allusions à des airs populaires célèbres que Shaiman illustre l'aventure de North à travers toute la planète. Son arrivée au Texas est illustré par exemple par une reprise arrangée et orchestrée du fameux thème de la série 'Dallas', émission populaire dans les années 80 aux Etats-Unis et ce à la même époque que 'Knots Landing' (Côte Ouest) ou d'autres émules de ce genre. ('Dynasty', 'Falcon Crest', etc.). Le fameux thème de Dallas est arrangé ici sous la forme d'une pièce de style western assez héroïque (on pense à 'City Slickers' de Shaiman), et qui sonne forcément très cliché dans cette scène au Texas totalement stéréotypé (avec un Dan Aykroyd amusant en gros cow-boy Texan à l'ancienne). A noter une reprise du thème à l'harmonica dans une autre partie de cette séquence au Texas, alors que North parle à un autre personnage qu'interprète Bruce Willis dans le film, déguisé ici lui aussi en cow-boy. Quand à la séquence du petit numéro de comédie musicale chanté par Dan Aykroyd et Reba McEntire, il s'agit aussi d'une reprise d'un autre thème de série TV, cette fois ci 'Bonanza', une série télé western de 1959. (on se demande bien ce que ce petit numéro de comédie musicale vient foutre dans cette scène!) North quitte le Texas et fonce vers Hawaï où là aussi Shaiman s'amuse à citer quelques airs populaires, ici une série de petits chants Hawaïens qu'il a aussi adapté à son orchestre avec des sonorités tropicales qui elles aussi sonnent clichés total dans la séquence. On continue dans la foulée avec une reprise orchestrale de la chanson 'Winter Wonderland' dans 'Alaska' (North est en Alaska et il fait la connaissance d'une famille d'esquimau dont l'épouse est interprété par une Kathy Bates elle aussi totalement inattendue). Pendant ce temps, Winchell prépare son plan dans 'Winchell's Master Plan' où Shaiman s'amuse à donner un côté menaçant à ce méchant petit gamin à lunette qui se prend pour un génie. (on sent bien ici l'ironie du compositeur qui une fois encore ne prend rien de tout cela au sérieux) North arrive un peu plus tard à Paris où Shaiman nous fait une allusion directe à un arrangement du fameux 'Frensh Can-Can' de Jacques Offenbach (entendu dans certaines de ses opérettes et en particulier 'Orphée aux Enfers') qui une fois encore sonne très cliché dans cette illustration d'une France stéréotypée au possible (mais pourquoi montrer les français ne regardant que Jerry Lewis à la télé?). Bref, tout se déroule ainsi, Shaiman s'amusant à faire toute une succession délirante d'allusions à des airs populaires de série télé ou du folklore pour donner une petite touche d'humour au voyage du jeune héros à travers le monde entier (on se demande vu son âge comment il fait pour pouvoir payer tous les vols qu'il prend pour se rendre dans les différents pays qu'il visite).

Le score de Shaiman continue toujours de développer le thème de North et de ses différents petits motifs qui le constituent (on notera la présence d'un petit motif enjoué souvent lié dans la première partie du film aux différents personnages interprétés par Bruce Willis) Mais aussi étrange que cela puisse paraître, Shaiman rompt complètement avec le style comédie de son score dans la séquence où North est poursuivi par un tueur qui tente de l'abattre avec un revolver (mais quelle idée de mettre une scène pareille dans une comédie enfantine? Rob Reiner et ses compères étaient-ils tous saoul lorsqu'ils ont fait ce film?). Cette séquence est illustré avec un style action/thriller qui rappelle vaguement 'Misery' et où Shaiman utilise des percussions de synthé (on pense par exemple à certains passages action de 'Basic Instinct' de Jerry Goldsmith) avec un orchestre plus violent et tendu ici. On retrouve aussi le même genre de chose dans 'Race To The Finish' alors que North court aussi vite que possible pour rejoindre ses parents qui l'attendent au tribunal. Finalement, tout est bien qui finit bien puisqu'on retrouve une dernière fois le thème principal dans 'Reunion' qui conclut ce film de manière heureuse et paisible.

'North' n'est certainement pas ce que Marc Shaiman a fait de mieux dans sa carrière. Le compositeur a écrit un joli score bien écrit et bien réalisé mais sans originalité particulière si ce n'est la présence de nombreuses allusions amusantes à des airs populaires arrangés par Shaiman pour les besoins du film. Typique du style comédie du compositeur, 'North' s'apprécie sans plus même si l'on sent très bien que le compositeur a essayé de trouver quelque chose d'attrayant au sein de ce navet qui ne devait pas tellement exciter son inspiration au début. Le score de 'North' est un peu melting-pot de plusieurs éléments disparates que Shaiman jette dans sa marmite pour nous concocter une petite partition sympathique et sans prétention pour cette comédie lourdingue, une musique fraîche et amusante mais sans plus.


---Quentin Billard