1-Kiss of Fire* 3.04
2-Santa Baby* 3.23
3-Driving 6.50
4-Home 3.23
5-Georgia 7.55
6-End Titles 4.51
7-Song To The Moon
(Excerpt from The
Opera 'Rusalka') 6.50**

*Taken from an analog source
**Composé par Anton Dvorak,
Interprété par
Gabriella Benackova,
et le Czech Philarmonic Orchestra

Musique  composée par:

Hans Zimmer

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5246

Musique arrangée et
interprétée par:
Hans Zimmer
Supervision:
Barry Levine
for International Music Group
Producteur exécutif:
Robert Townson
Séquencé par:
Tom Null

"Kiss of Fire"
Interprété par:
Louis Armstrong
Ecrit par:
Lester Allen, Robert Hill

"Santa Baby"
Interprété par:
Eartha Kitt
Ecrit par:
Tony Springer, Phil Spring,
Joann Jarvitz

Artwork and pictures (c) 1989 Colosseum Schallplatten. All rights reserved.

Note: ***1/2
DRIVING MISS DAISY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer
Histoire émouvante de l'amitié entre une vieille dame et son vieux chauffeur, 'Driving Miss Daisy' a connu un certain succès à sa sortie au cinéma en 1989 et reste probablement encore aujourd'hui l'une des comédies américaines les plus populaires de la fin des années 80. Jessica Tandy et Morgan Freeman forment un duo remarquable dans cette petite comédie touchante qui se déroule sur 25 ans à travers quelques événements majeurs dans l'histoire des Etats-Unis. Jessica Tandy interprète Daisy Werthan, une vieille veuve juive un peu acariâtre sur les bords. Après un petit incident en voiture, son fils Boolie (Dan Aykroyd) décide de lui trouver un chauffeur qui la conduira partout où elle voudra mais qu'elle ne pourra pas renvoyer. Si Daisy se montre odieuse dans un premier temps, ce sont les bonnes manières et la gentillesse de Hoke (Morgan Freeman) qui lui feront gagner sa confiance. Entre le vieux chauffeur noir qui souffre de l'intolérance raciale de l'époque et la vieille dame juive grognon et têtu va naître petit à petit une certaine amitié, d'autant que certains événements sauront les rapprocher (cf. la séquence de la bombe au temple) et leur permettront de mettre ainsi de côté leurs différences. Cette jolie histoire simple et émouvante est directement adapté d'une pièce de théâtre d'Alfred Uhry (le réalisateur Bruce Beresford réadaptera un peu plus tard une autre histoire de Uhry, 'Rich In Love' en 1993). Si le film est très réussi en soi, on pourra peut être reprocher le fait que le script sous-développe totalement les éléments liés à l'Histoire des Etats-Unis, Beresford s'étant arrangé pour ne glisser que quelques brèves allusions à ces événements Historiques (les noirs qui ne peuvent pas aller dans les toilettes des blancs, la bombe dans le temple juif, le discours de Martin Luther King, etc...) sans prendre le temps d'approfondir un peu cet aspect là qui reste finalement très bâclé dans le film. Ceci dit, 'Driving Miss Daisy' reste un film simple et émouvant qui ne se prend jamais la tête et qui raconte une histoire pleine d'humanité et de tendresse, une amitié émouvante entre deux êtres que tout oppose mais qui vont apprendre à s'apprécier de plus en plus mutuellement. Bref, un succès mérité pour cette charmante comédie/dramatique!

Hans Zimmer a composé là l'une de ses premières grande musique de comédie bien avant 'Green Card', 'A League of Their Own', 'Renaissance Man', 'I'll Do Anything' ou 'Nine Months'. Le score de 'Driving Miss Daisy' reste typique de ce que le compositeur écrivait pour ce style de film un peu dramatique dans les années 80 (et au début des années 90). Composé pour synthé avec une clarinette soliste et quelques claviers, la musique de 'Driving Miss Daisy' est à l'image même du film, une musique à la fois fraîche, légère, mélancolique, nostalgique et touchante. La musique de Zimmer tourne uniquement autour de 3 thèmes, trois thèmes très mélodiques qui évoquent chacun à leur tour un aspect ou un personnage de l'histoire. Ainsi, le film s'ouvre sur le thème principal, mélodie de clarinette (Zimmer semble bien aimer cet instrument puisqu'il lui réservera quelques parties intéressantes dans 'Nine Months', tout comme Mozart qui écrivit quelques unes de ses plus belles pages de musique pour cet instrument au timbre si particulier) dans un style un peu blues/jazz sur un accompagnement de synthé assez cool et un petit rythme léger pour donner une certaine énergie à ce thème sympathique. Incontestablement, ce thème est là pour évoquer le côté un peu comédie du film (qui est finalement assez dramatique en soi) et apporter une certaine forme de bonne humeur dans le film. Le deuxième thème qui sera très vite entendu est associé au personnage de Hoke. Thème de piano/synthé (avec une basse et parfois la clarinette) moins enjoué et un peu plus mélancolique (mais toujours très mélodique), le thème de Hoke évoque plus la condition sociale du personnage sans pour autant mettre complètement l'accent sur son côté 'pauvre'. Certain ont notés une vague influence du ragtime dans ce thème et si l'on ralenti le tempo normal d'un ragtime et qu'on lui rajoute un côté un peu plus mélancolique, on s'apercevra effectivement qu'il y'a quelques similitudes entre ces deux styles. Quand au troisième thème, il s'agit probablement du plus beau thème de toute la partition de Zimmer, un thème émouvant et très chantant attaché quand à lui à évoquer l'amitié naissante entre Hoke et Daisy. 'Driving' nous introduit le thème principal tout en faisant déjà référence au thème de Hoke dans les scènes où ce dernier conduit Daisy dans la ville en voiture. Ce thème très cool (avec ce petit rythme léger de percussion que l'on retrouve tout au long du score) donne un côté assez rafraîchissant dans ces quelques scènes encore paisibles. 'Driving' nous introduit aussi le thème de l'amitié avec le piano du synthé, thème que l'on entend dans la scène où Hoke regarde un tableau dans une pièce de la maison de Daisy.

C'est l'excellent 'Georgia' qui développe le thème de Hoke et le thème principal alors que Hoke conduit Daisy hors de Georgie en Alabama. Avec la petite rythmique légère, Zimmer donne une certaine énergie au thème de Hoke comme pour montrer son rapprochement avec Daisy, une certaine aisance et une spontanéité qui ne l'a jamais quitté depuis le début. On sent déjà dans ce morceau une certaine nostalgie (cf. la scène où Daisy raconte un vieux souvenir d'enfance à Hoke...), quelque chose que le compositeur développera surtout à travers son très beau thème de l'amitié qui nous montre ici le côté tendre et émouvant de la musique d'un compositeur que l'on a trop souvent traité de 'bourrin' à tort et à travers. Lors de la traversée en Alabama, Zimmer fait appel à un banjo pour donner un côté un peu country à sa musique, le banjo étant d'ailleurs utilisé avec les thèmes principaux du morceau. (Zimmer réutilisera beaucoup cet instrument dans son score pour 'Thelma & Louis' de Ridley Scott en 1991) Hormis quelques passages un peu plus sombres (scène où Daisy découvre la boîte de conserve vide dans la poubelle, scène où Daisy commence à perdre les pédales, etc...), l'ensemble du score est quasiment exclusivement centré autour de ces trois thèmes importants, parcequ'avec seulement trois petits thèmes, Zimmer arrive à cerner tout le côté à la fois émouvant et dramatique de cette simple histoire.

Première grande BO comédie/dramatique du compositeur (à l'époque où Zimmer venait de faire 'A World Apart' et 'Rain Man' entre autre), 'Driving Miss Daisy' est un petit score sans prétention, simple, agréable et touchant. La musique de Zimmer est utilisée avec parcimonie dans le film et la sélection de 23 minutes de score sur l'album paraît en fin de compte tout à fait logique puisqu'il ne doit pas y avoir plus d'une demie heure de musique dans le film (sans compter les chansons et en particulier un extrait du magnifique Opéra 'Rusalka' d'Anton Dvorak). Si vous aimez le style comédie/dramatique de Zimmer, vous ne pourrez qu'adorer 'Driving Miss Daisy', un score très sympathique, modeste et sans prétention.


---Quentin Billard