1-Sing, Sing, Sing
(With A Swing)* 4.57
2-Nothing To Report 1.36
3-Shout And Feel It** 2.27
4-It Don't Mean
A Thing (If It Ain't
Got That Swing)*** 2.48
5-The Letter 4.09
6-Flat Foot Floogee+ 3.17
7-Arvid Beaten 2.10
8-Swingtime In
The Rockies++ 3.08
9-Daphne+++ 1.50
10-Training For Utopia 3.43
11-Life Goes To A Party/
Jumpin' At The Woodside# 2.17
12-Goodnight, My Love## 3.06
13-Ashes 4.20
14-Bei Mir Bist Du
Schon### 4.09
15-The Bismarck 3.04
16-Swing Heil 5.26

*Ecrit par Louis Prima
**Ecrit par Count Basie
***Ecrit par Billy Banks
+Interprété par Benny Goodman
++Interprété par Benny Goodman
+++Ecrit par Django Reinhardt
#Ecrit par Bennie Goodman,
et Count Basie
##Interprété par Benny Goodman
###Interprété par Janis Siegel

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Hollywood Records
HR 61357-2

Album produit par:
James Horner
Co-produit par:
Robert Kraft
Musique supervisée
et montée par:
Jim Henrikson
Coordinateur de la musique:
Sidney James

Artwork and pictures (c) 1993 Hollywood Pictures/Hollywood Records. All rights reserved.

Note: ***
SWING KIDS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Les films sur les ravages du Nazisme durant la guerre de 39/45 ont été nombreux depuis le début du cinéma, mais peu de film parlaient du problème de la jeunesse allemande face à la propagande fascisante des Nazis. 'Swing Kids' de Thomas Carter aborde justement le thème des jeunes allemands embrigadés de force dans les jeunesses Hitlériennes afin de former de futurs Nazis prêt à se battre pour 'la patrie' au nom de principes racistes, arbitraires et inhumains. L'histoire se centre autour d'un petit groupe d'amis dans l'Allemagne de 1939, juste à l'entrée de la Guerre. Alors que les Nazis cherchent à inculquer sa nouvelle idéologie aux jeunes allemands, un petit groupe de rebelles ont formés un groupe nommé les 'Swing Kids', des jeunes rebelles qui ont les cheveux longs et qui écoutent de la musique américaine et plus particulièrement du swing (Django Reinhardt, Duke Ellington, Count Basie, etc.), une musique qui sera vite interdite par les Nazis. Peter Muller (excellent Robert Sean Leonard dans un rôle dramatique aussi émouvant que celui qu'il tenait dans l'inoubliable 'Dead Poets Society' de Peter Weir) et Thomas Berger (Christian Bale) sont deux amis de longue date qui dansent tous les soirs en cachette au son de la musique swing américaine. Mais la montée en puissance du Nazisme va progressivement les amener à choisir leur destin: l'un va se laisser embrigader dans la propagande Nazie tandis que l'autre se battra jusqu'au bout pour rester lui même et rejeter l'enseignement puant du Nazisme. Entre amitié et trahison, le film retranscrit une dure réalité: celle de la jeunesse allemande du début des années 40 dans l'Allemagne Nazie sous la domination d'Hitler. Le duo formé par Robert Sean Leonard et Christian Bale est très réussi, suivi de près par Frank Whaley dans le rôle du guitariste Arvid (fou de swing jusqu'au bout et qui ne se laissera pas corrompre par le Nazisme et les jeunesses Hitlériennes, et ce même au péril de sa vie) ou de Barbara Hershey dans le rôle de Frau Muller, la mère de Peter. A noter un petit rôle pour Noah Wyle dans la peau d'Emil, l'acteur n'ayant pas encore connu le succès qu'il connaîtra dans la célèbre série 'ER' (Urgences - 1994) sans oublier Kenneth Branagh dans le rôle de Knoff, un membre de la Gestapo qui deviendra très vite lié à la mère de Peter (Branagh est honteusement absent du générique). L'idée principale du film est aussi de nous montrer deux manières de penser: l'une avec un esprit fasciste plaçant la 'race' allemande au dessous de tout, une mentalité raciste, haineuse et barbare où l'intolérance est le maître mot et où on ne parle plus que de patrie et de Führer, l'autre exprimant au contraire la liberté et le plaisir de vivre à travers la musique qui devient comme une sorte de personnage à part entière dans le film (la musique 'swing' étant alors dans le film l'antithèse parfaite de la propagande Nazie - d'ailleurs, n'oublions pas que certains grands musiciens du swing étaient d'origine juive -). Bilan positif donc pour ce très beau film qui reste probablement ce que le réalisateur a fait de mieux tout au long de sa carrière.

'Swing Kids' est une fois de plus un film fait pour épouser le style musical dramatico-lyrique de James Horner. Loin d'adopter le style 'swing' comme on aurait pu s'y attendre (Horner avait déjà brillé dans ce style auparavant sur certains passages de 'Cocoon', '*batteries not included' et surtout 'Cocoon: The Return'), la partition d'Horner est entièrement symphonique, basé sur un thème principal émouvant évoquant le côté dramatique de cette histoire d'amitié et de trahison sur fond de Nazisme (les pièces swing proviennent en partie de Benny Goodman, Django Reinhardt, Count Basie, etc.). A l'inverse du style enthousiasmant et dansant de la musique swing entendu dans le film, le score d'Horner est lent, mélancolique, dramatique et parfois même très nostalgique d'esprit. Evidemment, on a l'impression d'avoir déjà entendu cela auparavant chez Horner qui nous offre une composition pas vraiment très originale mais qui sied parfaitement à l'ambiance dramatique du film. Si la musique met un peu de temps à se mettre en place dans le film, elle prendra très vite de l'importance au fur et à mesure que la situation pour le groupe d'amis deviendra de plus en plus grave et tragique (jusqu'à un final triste mais inévitable). L'album ne contient que 20 minutes du score d'Horner pourtant, les 20 minutes sélectionnées sont amplement suffisantes pour bien cerner tous les principaux éléments du score d'Horner.

'Nothing To Report' est une pièce dramatique faisant intervenir l'orchestre avec un choeur tragique typique d'Horner. Ce morceau hautement dramatique évoque la montée en puissance du régime Nazi et la propagande Nazie qui se répand dangereusement parmi cette jeunesse allemande à qui on lave systématiquement le cerveau pour leur faire avaler les pires conneries et les théories les plus inhumaines qui soient. Le morceau évoque ici aussi un sentiment de trahison avec un côté à la fois résigné amplifié par un choeur poignant typique du compositeur (Thomas dénonce son père qui a tenu des propos antinazis d'où le côté tragique du morceau). Dans 'The Letter', Horner développe le thème principal entendu dans un petit groupe instrument restreint typique de ses musiques plus intimes telles que 'Field of Dreams' ou 'Searching for Bobby Fischer'. Horner utilise ici quelques cordes avec une clarinette et quelques vents pour développer ce thème basé sur un motif d'une dizaine de notes suivi d'un petit thème de vents plus mélodiques et d'un caractère assez nostalgique et lyrique à la fois. Le morceau intervient alors que Peter apprend des nouvelles choses à propos de son père à partir d'une lettre qu'il avait écrit autrefois. Le morceau intervient aussi de manière fort nostalgique dans la scène tragique du suicide d'Arvid. Dans 'Arvid Beaten', on trouve le côté plus sombre et dramatique du film dans la scène où Arvid se fait battre par des types des jeunesses Hitlériennes. L'orchestre adopte ici un côté plus sombre avec des cordes plus froides, le morceau évoquant non seulement la violence de la scène mais aussi la brutalité de ces jeunes au cerveau 'lobotomisé', aveuglé par des théories fascistes qu'ils défendent sauvagement.

'Training For Utopia' reste probablement l'un des meilleurs morceaux du score, Horner utilisant à nouveau un choeur sombre à la fois solennel et dramatique qui va monter en puissance dans la séquence où les deux amis s'entraînent dans les exercices sportifs des jeunesses Hitlériennes. Le morceau évoque à la fois la propagande fasciste du Nazisme (d'où le côté faussement 'solennel') et le côté tragique de cette scène qui semble marquer un point de non-retour pour les deux amis qui se retrouveront finalement opposés l'un à l'autre à travers leur choix respectif. Le morceau est construit sous la forme d'une longue et lente marche sombre, dramatique et solennelle soutenue par un choeur avec paroles à la fois épique et tragique. 'Ashes' apporte quand à lui un certain paroxysme dans le côté dramatique du film et de la musique dans cette scène où Peter découvre les cendres d'un inconnu assassiné par les Nazis, les cendres se trouvant à l'intérieur d'une petite boîte qu'il doit remettre à des familles accusé de traîtrise. C'est la montée dramatique du morceau qui rend la scène particulièrement intense avec une écriture de cordes torturée typique du compositeur toujours aussi à l'aise dans ce registre. Finalement, 'The Bismark' et 'Swing Heil' conclut le film de manière dramatique et intime, 'The Bismark' évoquant la sombre confrontation entre Peter et Thomas à la fin du film, 'Swing Heil' concluant l'historie de manière puissante avec une ultime reprise particulièrement intense et prenante du thème principal exposé de manière grandiose juste avant le générique de fin du film. (le thème évoque à la fin du film l'espoir éventuel d'un avenir meilleur pour les 'swing kids' et les jeunes rebelles allemands qui refusent de se soumettre à la dictature Nazie)

Sans originalité particulière, 'Swing Kids' est un petit score dramatique et intime qui colle parfaitement à l'histoire du film. Assez méconnu dans la carrière de James Horner, 'Swing Kids' est ce genre de musique qui nous prouve à quel point le compositeur est devenu un maître dans le registre des musiques dramatique/intime pour des films de ce genre (il nous le prouvera à merveille dans la deuxième moitié des années 90 dans des partitions telles que 'Braveheart' ou 'Titanic' avec un côté épique en plus). Le score a un peu de mal à ressortir à côté de la musique swing entendu (en majorité) tout au long du film. Néanmoins, la musique d'Horner est réellement présente pour retranscrire tout le côté tragique de cette sombre histoire avec une certaine délicatesse typique du compositeur. Mais l'ensemble n'a rien de franchement original et s'oubliera assez rapidement, ce qui ne veut pas dire que 'Swing Kids' n'est pas une BO à découvrir. Sympa, sans prétention.


---Quentin Billard