1-The World of The Heart
-Main Title 3.17
2-To The Stars 3.11
3-Wonders Of An
Ancient Glory 2.21
4-Einon 3.53
5-The Last Dragon Slayer 4.00
6-Bowen's Ride 2.33
7-Mexican Standoff 2.20
8-Draco 1.13
9-A Refreshing Swim 1.25
10-Re-Baptism 2.47
11-Bowen's Decoy 3.22
12-Kyle, The Wheat Boy 4.24
13-The Connection 2.25
14-Flight To Avalon 2.54
15-Finale 5.28

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

MCA Records
MCAD-11449

Album produit par:
Randy Edelman
Producteur exécutif:
Rob Cohen
Producteur associé:
Elton Ahi
Directeur en charge de la
musique pour Universal Pictures:
Harry Garfield
Montage de la musique:
Joannie Diener
Assistant montage:
Christine Cholvin

Artwork and pictures (c) 1996 Universal City Studios, Inc. All rights reserved.

Note: ****1/2
DRAGONHEART
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
Après avoir mis en scène une biopic inspirée de la vie et l'oeuvre de Bruce Lee, Rob Cohen s'intéresse cette fois-ci au film d'aventure médiéval avec 'Dragonheart' (Coeur de Dragon), où il évoque la coopération entre un dragon et un chevalier pour déjouer les plans d'un roi tyrannique en l'an 934. Au cours d'une révolte paysanne, le roi Freyne (Peter Hric) est tué, tandis que son jeune fils, le prince Einon, est grièvement blessé. Afin de le sauver, le chevalier Bowen (Dennis Quaid) et la reine Aislinn (Julie Christie) amènent Einon devant un puissant dragon qui partage avec lui la moitié de son coeur afin de le sauver, Einon prêtant serment de gouverner dans l'honneur et la justice et de ne pas suivre les traces de son père tyrannique. Hélas, Einon est un être corrompu et maléfique, et lorsque Bowen, qui lui a enseigné l'art du combat et le code d'honneur des chevaliers s'en aperçoit, il devient fou de rage et jure de retrouver le dragon (nommé Draco) qu'il accuse d'avoir corrompu Einon. Désillusionné, Bowen se lance dans une croisade anti-dragon jusqu'à ce qu'il finisse par traquer le dernier de son espèce. Au cours d'un combat acharné, les deux adversaires font match nul et décident finalement d'opérer une trêve. Draco s'associe avec Bowen tandis que ce dernier l'utilise pour terroriser les paysans et faire semblant de les débarrasser du dragon en échange d'un peu d'or. Mais un jour, Bowen croise la route de Kara (Dina Meyer), une jeune femme dont le père a été assassiné par Einon (David Thewlis), et qui s'est juré de venger sa mort en supprimant le roi tyrannique. Kara va alors tenter de convaincre Bowen et les paysans de reprendre le combat et de renverser le pouvoir d'Einon, dont le sort est désormais lié à celui de Draco.

'Dragonheart' est un spectacle d'aventure dans la plus pure tradition du genre, mélangeant chevalerie, dragon et roi tyrannique, évoquant successivement des grands classiques du genre tels que 'Excalibur' ou 'Dragonslayer'. Ici, le dragon (dont la voix est interprété par Sean Connery en V.O. et Philippe Noiret en V.F.), entièrement réalisé en images numériques d'un réalisme saisissant, est montré comme un être noble défenseur des valeurs de la chevalerie, et qui tente de redonner la foi à son ami le chevalier désabusé qui ne croit plus en ce code d'honneur depuis la trahison du jeune roi qu'il a formé et instruit. C'est aussi l'occasion pour le réalisateur de faire référence à la légende du Roi Arthur tout en nous offrant quelques belles scènes de bataille, et quelques touches d'humour avec le personnage du moine troubadour interprété par l'anglais Pete Postlethwaite. Le duo entre Dennis Quaid et le dragon fonctionne à merveille dans le film, avec des effets spéciaux décidément très réussis pour l'époque (1996), une véritable prouesse technique. Pour le reste, à part un bon casting, de bonnes scènes de bataille et quelques touches d'émotion (la fin du film est très belle), 'Dragonheart' n'en demeure pas moins un spectacle hollywoodien lambda, très divertissant sans être particulièrement indispensable!

Pour Randy Edelman, 'Dragonheart' est enfin l'occasion pour le compositeur de prouver ses talents en nous livrant ce que l'on pourrait considérer comme son plus grand chef-d'oeuvre, une partition d'aventure inspirée servi par des grands thèmes devenus des classiques aujourd'hui puisqu'on les retrouve constamment utilisés dans des musiques de bande-annonces et des cérémonies en tout genre. On retrouve dans 'Dragonheart' tous les tics musicaux d'Edelman, à commencer par des mélodies simples mais d'une efficacité redoutable dans le film et toujours cette façon qu'a le compositeur de coller systématiquement des synthétiseurs par dessus son orchestre, ce qui fait toute la particularité du 'son' Edelman. Avec 'The World of The Heart - Main Title', Randy Edelman nous propose une ouverture brillante qui dévoile le ton aventureux et épique du score. Après une première introduction d'une partie du thème majestueux de cordes qui sera associé plus tard à Draco, Edelman nous propose un premier motif plutôt léger avec flûtes à bec et guitare associé à Bowen, la seconde partie accompagne la scène où Bowen apprend au jeune Einon à se battre. Le magnifique et célèbre thème de 'To The Stars' apparaît ici pour la première fois, suggérant une grande et belle aventure (c'est ce fameux thème qui a été constamment utilisé dans des bande-annonces en tout genre). Majestueux, le thème principal de 'Dragonheart' évoque la grandeur du code des chevaliers et le caractère puissant et noble de Draco, associé à la constellation des dragons qui brille dans le ciel, symbole d'espoir et de courage pour les hommes. La grande réussite du compositeur sur 'Dragonheart' reste sans aucun doute le fait d'avoir réussi à capter en une seule mélodie - d'une simplicité redoutable - toute la magie et l'âme du film de Rob Cohen, ce qui explique probablement la popularité de ce thème majestueux. On ne pourra pas rester insensible à la très belle reprise de ce thème dans 'Draco', lorsque le dragon explique à Bowen la signification de la constellation des dragons dans le ciel étoilé.

'Wonders of An Ancient Glory' accompagne la scène où Bowen et la reine amènent le jeune Einon blessé au dragon. Le morceau suggère la grandeur et la puissance du dragon avec un caractère noble suggéré à travers la beauté des harmonies de cordes - à noter que ce morceau a été utilisé pour sa part dans la bande-annonce de 'Seven Years In Tibet' de Jean-Jacques Annaud. Quand à 'Einon', il s'agit d'un thème plus sombre et guerrier exposé aux cuivres et soutenu par des guitares et des percussions (à noter l'utilisation de 'ah' des voix d'hommes samplées, suggérant le côté guerrier du personnage), le morceau étant utilisé pour la scène de bataille dans la forêt vers la fin du film. On appréciera le côté plus léger et paisible de 'The Last Dragon Slayer' lorsque Bowen se rend à la chute d'eau où se cache le dragon pour le traquer, vers le début du film. On retrouve ici l'écriture de flûte à bec/guitares avec des cordes sautillantes et quelques touches électroniques discrètes. Edelman nous dévoile alors ici un nouveau thème, l'excellent thème d'aventure confié à des cuivres sur fond d'arpèges énergiques de corde, accompagnant la scène où Bowen affronte le dragon dans la forêt, avec l'un des premiers grands morceaux d'aventure de la partition de 'Dragonheart'. Suit alors 'Bowen's Ride' pour une autre scène d'affrontement avec le dragon, où l'on retrouve l'excellent motif très entraînant de Bowen sur fond de flûtes à bec, de guitares, de cordes et de cuivres.

'A Refreshing Swim' nous permet de découvrir enfin un nouveau thème plus héroïque, majestueux et aérien, un excellent grand thème d'aventure que l'on découvre dans la scène où Draco prend son envol en emmenant avec lui Bowen, Kara et Gilbert (il s'agit une fois encore d'un thème utilisé dans certaines bande-annonces de film), apportant une magie et une grandeur à cette brève séquence d'envol (et que l'on retrouve à la fin de 'Re-Baptism'). On retrouve finalement ce grand thème héroïque dans 'Flight To Avalon' où Bowen et son dragon s'envolent en direction de la légendaire citée d'Avalon, où reposent le roi Arthur et les chevaliers de la table ronde (à noter ici l'utilisation d'un choeur samplé qui accentue le côté majestueux de la scène). La dernière partie du score, plus sombre, débute avec 'Bowen's Decoy' où l'on retrouve le thème guerrier d'Einon lors d'une scène de bataille vers la fin du film. 'The Connection' assombrit à son tour considérablement l'ambiance de la musique de Randy Edelman, suggérant le lien qui unit Draco et Einon. 'Finale' conclut en beauté cette grande aventure en reprenant le magnifique thème de 'To The Stars' qui nous permet de retrouver toute la grandeur et la majestuosité de ce thème poignant, qui conclut le film sur une ultime touche de magie et d'émotion particulièrement brillante à l'écran.

Vous l'aurez certainement compris, 'Dragonheart' est une partition enthousiasmante, dotée d'une richesse thématique rare et d'une succession d'atmosphères héroïques, agréables, légères, entraînantes, et sombres à la fois qui résument à merveille le côté épique et aventureux du film de Rob Cohen, avec un soupçon de magie et d'émotion, à l'instar du très beau 'To The Stars'. Evidemment, on regrettera toujours le côté un peu simpliste des thèmes de Randy Edelman et l'inutilité de l'apport électronique, bien que le rendu sonore possède au moins l'avantage d'affirmer la signature du compositeur, indissociable de son style et de sa personnalité musicale. Pour sa seconde collaboration à un film de Rob Cohen après 'Dragon: The Bruce Lee Story' en 1993, Randy Edelman nous prouve qu'il a enfin atteint des sommets insoupçonnés avec le seul réalisateur qui l'ait vraiment toujours régulièrement inspiré, et ce malgré la qualité quelconque et artisanale de la plupart de ses films. Si l'on ne devait retenir qu'une seule partition de Randy Edelman pour le cinéma, se serait sans aucun doute 'Dragonheart'!


---Quentin Billard