1-Prologue & Main Title 5.15
2-Saying Goodnight 2.31
3-Mopping The Floor 1.01
4-Playing Catch/The Farm 3.26
5-The Vigil 2.22
6-Taking Dad Home 6.39
7-Dad* 3.11
8-Recovery 1.26
9-The Greenhouse 4.04
10-Goodbyes 9.09

*Produit et arrangé par
Jay Gruska

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

MCA Records
MCAD 6359

Monteurs de la musique:
Jim Flamberg, Else Blangsted

Artwork and pictures (c) 1989 Universal Studio, Inc/MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
DAD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Très beau film de Gary David Goldberg (son premier film en tant que réalisateur après avoir réalisé la série télé 'Making The Grade' en 1982), 'Dad' (Mon Père) est un film vraiment émouvant, une histoire simple et touchante qui nous parle de valeurs humaines très simples: la famille, l'amour d'un fils pour son père, le pardon, l'espoir et la détermination. Ted Danson interprète John Tremont, un cadre bien speedé qui retrouve un jour ses vieux parents après que sa soeur Annie (Kathie Baker) lui ait appris que leur mère était à l'hôpital. John doit alors s'occuper de son vieux père Jake (excellente composition du regretté Jack Lemmon dans l'un des plus beaux rôles des 12 dernières années de sa vie!) en l'apprenant alors à se débrouiller tout seul sans être tout le temps assisté par sa femme. Le vieux Jake reprend goût à la vie en compagnie de son fils qu'il n'a pas revu depuis fort longtemps et qui lui apprend alors à se débrouiller tout seul, se découvrant même quelques nouveaux talents. Quelques jours après le retour de Bette à la maison, c'est Jake qui part se faire hospitaliser: le verdict est plus grave que prévu: le pauvre vieil homme est atteint d'un cancer. Effondré sous le choc, Jake tombe dans le coma, les médecins restant impuissants devant sa situation. Déterminé à aider son père, John va tout faire pour rester auprès de lui et le soutenir dans son calvaire sur son lit d'hôpital. Mais un matin, Jake se réveille subitement en pleine forme, ayant retrouvé sa conscience. Cet événement le changera jusqu'à ses derniers jours: Jake n'est plus le même homme, il vit dorénavant comme un gosse de 20 ans, renouant avec la fraîcheur de son adolescence et un appétit de vivre exubérant qui terrorise alors sa vieille femme qui ne peut plus le reconnaître. Cette aventure à la fois simple, émouvante et dramatique sera l'occasion pour John de renouer le contact avec ses vieux parents et de s'occuper de son père malade en veillant sur lui jusqu'à ses derniers jours. Cela lui permettra aussi de se racheter en tant que père en parlant avec son jeune fils Billy (Ethan Hawke, encore très jeune à l'époque puisqu'il n'avait que 19 ans lors du tournage de ce film) qu'il n'a pas revu depuis de longues années après son divorce. Confiant jusqu'à ses derniers jours, le vieux Jake livrera un secret à sa femme Bette dans une des plus belles scènes du film (le vieux couple qui danse ensemble vers la fin du film): 'mourir n'est pas une faute, mais ne pas vivre, c'en est une'. Une phrase que nous devrions tous garder en mémoire. Au final, 'Dad' est une petite comédie dramatique injustement méconnu et pourtant éloigné des clichés Hollywoodiens habituels, l'histoire étant traité avec une simplicité très européenne d'esprit. Le film nous apprend aussi qu'il n'est jamais trop tard pour 'vivre' et qu'il faut savoir pardonner (et se pardonner soi même). Un très beau film!

'Dad' est un film fait pour James Horner. Le style dramatique de l'histoire s'attache à merveille au registre intime/dramatique du compositeur, toujours très à l'aise lorsqu'il s'agit d'illustrer de très belles histoires émouvantes et dramatiques. Le score de 'Dad' ne fait pas partie des oeuvres célèbres du compositeur, et pourtant, la partition d'Horner se révèle être d'une très grande qualité. Axé autour de deux grands thèmes, la musique d'Horner décrit l'histoire émouvante de cet homme qui fera tout pour rester auprès de son père et l'aider à surmonter sa maladie. Le film et le score s'ouvrent au son du superbe 'Prologue & Main Title' exposant successivement les deux thèmes de la partition (après un bref prologue introduit au son du piano et d'un peu de synthé cristallin dans la lignée de 'Field of Dreams') le premier thème de piano (l'instrument clé du score) étant lié à la relation père/fils, le second plus lyrique et poignant étant joué dans le 'Main Title' par un saxophone jazzy avec un piano, une basse et une petite batterie, un très beau thème qui rappelle beaucoup le thème de 'Cocoon', certains passages de 'The Land Before Time' ou de 'An American Tail'. Horner nous proposera plus tard quelques variations orchestrales particulièrement réussies de ce thème. Le 'Main Title' du score nous ouvre donc dans le registre intime et émouvant du score avec une fraîcheur mélodique plus proche du Horner des années 90. Dans 'Saying Goodnight' (John venant s'installer chez son père pour veiller sur lui durant l'absence de sa mère qui est à l'hôpital), Horner reprend son magnifique thème de piano, l'instrument intime par excellence que le compositeur a su brillamment mettre en valeur ici, soutenu par quelques cordes chaleureuses et des vents toujours plein de délicatesse. Collé sur les images, 'Saying Goodnight' est le genre de morceau qui nous touche par sa grâce, sa simplicité et sa modestie mélodique qui nous va droit au coeur, la musique évoquant ici l'amour réciproque fils/père - père/fils avec une certaine retenue typique du registre plus intime d'Horner (cf. les futurs score pour 'Searching for Bobby Fischer', 'The Spitfire Grill' ou 'To Gillian for Her 37th Birthday').

On change complètement de registre avec le délirant 'Mopping The Floor' alors que le vieux Jake reprend goût à la vie en compagnie de son fils et nettoie la maison pour la première fois sans sa femme. Le morceau se caractérise sous son rythme de batterie jazz plutôt speedé avec une basse jazzy, un violon soliste à la Stéphane Grappelli et une très surprenante partie de steel drums tropicaux (un instrument déjà utilisé par Horner dans 'Commando' et un peu plus tard dans 'Another 48 Hours') qui donne un certain punch à ce morceau énergique et jovial. Dans 'Mopping The Floor', Horner retranscrit toute l'exubérance de ce vieil homme qui semble 'renaître' partiellement en compagnie de son fils en apprenant à se débrouiller tout seul, Jake et John se rapprochant ainsi l'un de l'autre après avoir passés de nombreuses années sans se voir (le morceau est aussi surprenant dans son instrumentation en nous rappelant que le compositeur est aussi très à l'aise dans le domaine du jazz même si le morceau est assez original de la part d'un Horner qui nous a rarement fait entendre ce genre de musique auparavant...). 'Playing Catch/The Farm' continue de développer cette relation touchante père/fils alors que les deux individus jouent ensemble avec une balle de base-ball et se détendent en faisant quelques activités rafraîchissantes pour le vieil homme (le superbe thème de piano crée l'ambiance intime particulièrement émouvante dans ces scènes entre le père et le fils). Mais avec 'The Vigil' et 'Taking Dad Home', Horner reprend le thème de sax du 'Main Title' exposé ici avec des cordes/vents/piano sous une forme plus mélancolique et poignante. C'est avec 'Taking Dad Home' que la partition prend une tournure nettement plus sombre et dramatique alors que John, sous le choc de voir la manière dont les médecins restent passifs devant la maladie de Jake, décide d'emmener son père chez lui afin de l'aider à guérir avec son amour et sa tendresse. Le morceau commence ainsi d'une manière plus dramatique dans un élan orchestral un peu plus sombre évoquant aussi la détermination d'un John qui craque et décide de sortir son père de l'hôpital, écoeuré par le manque de considération des médecins envers un patient pourtant gravement malade (on sent ici une petite critique du système médical même si le sujet n'est pas vraiment approfondi dans le film). Le style plus sombre des parties orchestrales de 'Taking Dad Home' sont typiques du Horner des comédies dramatiques à la 'Searching for Bobby Fischer', Horner reprenant aussi le thème principal du 'Main Title' qui évoque lui aussi la relation père/fils mais sous un angle encore plus émouvant (et par moment vaguement mélancolique, surtout lorsque le compositeur nous propose des petites variations orchestrales du thème). Si 'Recovery' apporte une touche d'espoir dans le score, 'The Greenhouse' et 'Goodbyes' concluent le film d'une manière plus poignante, intime et émouvante, surtout avec le magnifique 'Goodbyes' qui récapitule les deux thèmes principaux du score et conclue le film d'une manière tout à fait émouvante (John fait ses adieux à son vieux père mourant).

Illustration inspiré du récit poignant de 'Dad', le score composé par James Horner est un vrai petit bijou, une petite partition intime et dramatique avec des orchestrations typiques du compositeur et une utilisation remarquable du piano comme instrument majeur de la partition (Horner utilisant aussi par moment un peu de synthé, un saxophone sans oublier les instruments de 'Mopping The Floor'). Il est vraiment dommage que le score soit aussi sous-estimé et méconnu et il est fort à parier qu'une ressortie de cet album (devenu rare à trouver aujourd'hui) permettrait de faire connaître ce score auprès des béophiles qui n'ont pas encore la chance d'avoir entendu l'une des plus belles musiques du Horner de la fin des années 80, déjà tourné ici vers son style des années 90. En conclusion: 'Dad' est un score à découvrir, une petite partition très réussie dans laquelle le compositeur a su trouver l'inspiration nécessaire pour retranscrire toute la beauté et l'émotion de ce récit poignant. Une BO d'Horner à découvrir, assurément!


---Quentin Billard