1-Introduction 1.40
2-Main Titles 2.22
3-First Sighting 1.26
4-The Landing 6.01
5-Ungoldy Experiment 0.53
6-State Adress 3.06
7-Martian Madame 3.02
8-Martian Lounge 2.54
9-Return Message 2.17
10-Destructo X 1.17
11-Loving Heads 1.20
12-Pursuit 2.55
13-The War Room 1.31
14-Airfield Dilemna 2.05
15-New World 1.45
16-Ritchie's Speech 3.09
17-End Credits 3.53
18-Indian Love Call* 3.08
19-It's Not Unusual** 2.00

*Interprété par Slim Whitman
Ecrit par Rudolph Frimi,
Otto Harbach,
Oscar Hammerstein III
**Interprété par Tom Jones
Ecrit par Gordon Mills, Les Reed.

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Atlantic Records
7567-82992-2

Album produit par:
Danny Elfman, Steve Bartek
Ellen Segal

Directeurs en charge de la
musique pour Warner Bros:
Gary LeMel, Doug Frank
Monteurs de la musique:
Ellen Segal, Bob Badami
Assistant de Danny Elfman:
Livia Corona
Représentant de Danny Elfman:
Richard Kraft
Représentant personnel
de Danny Elfman:
Laura Engel

Artwork and pictures (c) 1996 Warner Bros. All rights reserved.

Note: **1/2
MARS ATTACKS!
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Grosse parodie débile des films de science-fiction des années 50, le 'Mars Attacks !' de Tim Burton est une gigantesque blague orchestrée par le réalisateur de 'Beetlejuice' et de 'Batman'. En reprenant le fameux thème des petits hommes verts qui viennent de Mars pour envahir et détruire notre terre, Burton accouche d'un film loufoque, délirant et...très lourd. Une pléiade de stars a accepté de participer à la blague puisque le casting démentiel de cette grosse production délirante incluse entre autre Jack Nicholson (qui, étrangement, joue deux rôles dans le film: le Président des Etats-Unis et Art Land), Glenn Close, Michael J.Fox, Pierce Brosnan, Danny DeVito, Annette Bening, Martin Short, Sarah Jessica Parker, Nathalie Portman, Lisa Marie (femme de Tim Burton - coïncidence - ), Rod Steiger, Pam Grier, Jack Black...et même l'acteur/chanteur Tom Jones dans son propre rôle, sans oublier un tout petit rôle de passage pour le fameux réalisateur Barbet Schroeder qui interprète ici Maurice, le Président de la République Française. On y retrouve tout ce qui fait le charme (ou le ridicule?) de ces vieilles séries-B de science-fiction des années 50 où les extra-terrestres belliqueux étaient clairement perçue en pleine période McCarthienne comme une métaphore sur la 'menace' communiste durant la Guerre Froide. Burton prend tout ces clichés et en fait un savant cocktail qui ravira les fans de ces vieux films de martiens à l'ancienne mais risquera très vite de saouler tout les autres, car si apparemment Burton s'est bien amusé en faisant ce film, il est fort à parier que le résultat ne sera peut être pas aussi heureux du côté du public. On a souvent comparé 'Mars Attacks!' à un autre grand film d'extra-terrestre sorti à peu près à la même époque: 'Independence Day'. Devant la vague de critiques incendiaires qu'a reçu le fameux film de Roland Emmerich, 'Mars Attacks!' a souvent été comparé comme une alternative fort louable, un film drôle qui dénaturait enfin le mythe des petits hommes verts et enterrait à jamais toute crédibilité éventuelle sur le sujet, à tel point qu'aujourd'hui on ne peut plus penser à un martien sans avoir en tête l'image de ces créatures stupides aux grosses têtes disproportionnées.

'Mars Attacks!' c'est donc une pluie hallucinante des clichés en tout genre qui parsèment habituellement ce genre de production: les extra-terrestres très laids et tout vert, les soucoupes volantes qui ressemblent à des assiettes (et qui atterrissent surtout aux Etats-Unis comme par hasard - il faut voir la manière typique dont Burton s'amuse à montrer les autres pays du monde par les pires clichés qui soient), le scientifique ultra cartésien qui refuse toute violence et cherche à comprendre coûte que coûte la logique de ces envahisseurs, le militaire bien bourrin qui veut absolument faire la guerre à ces E.T. avant même de connaître leurs intentions, le président bien démagogue qui tient des discours patriotiques bien cliché, etc. Et le look des extra-terrestres alors? Le moins qu'on puisse dire, c'est que Tim Burton ne les a pas raté: en s'inspirant de petites cartes de collection, Burton a crée des martiens bien délirants, avec une tête énorme (et de très grosses circonvolutions cérébrales qui ne conviennent guère à la débilité de ces petits bonhommes verts), et un vocabulaire fort limité (ils font 'gnak-gnak' tout le temps comme des crétins). Les martiens volent dans des soucoupes volantes en forme d'assiette, se shootent avec des pilules d'azote et détestent la musique country (allez savoir pourquoi). Donc, si un jour un martien vous cherche des crosses, n'hésitez pas : faite lui écouter un bon disque de country: effet immédiat. Plus sérieusement, que penser de ce film lourdingue et débile? Pas grand chose, si ce n'est que vous avez sûrement mieux à faire que de perdre bêtement 2 heures pour regarder un film ridicule et totalement inutile, un film qui se prétend être drôle et qui, à force d'être grotesque, ne l'est plus. Et en fin de compte, le final nous renvoie à quelque chose de plus sérieux: après la chute du gouvernement, c'est le peuple américain lui même qui se bat contre les envahisseurs. C'est lui qui prend alors le destin du pays entre ses mains. On aurait aimé que le réalisateur conserve son parti pris jusqu'au bout et apporte un peu plus de nuance dans ces moments plus paisibles. Pourtant, il ne peut s'empêcher d'hésiter par moment entre la grosse farce bien grasse et le film pop-corn/US à la 'Independence Day'. Alors, le réalisateur manque t'il de crédibilité sur ce film? A chacun sa réponse sur le sujet, mais une chose est sûre: ce n'est certainement pas ce que le réalisateur a fait de mieux au cours de sa carrière. Cependant, les fans des gros film de science-fiction apprécieront sûrement. A vous de voir mais vous êtes désormais prévenus!

'Mars Attacks!' marque la septième collaboration entre Tim Burton et Danny Elfman dans un résultat tout aussi délirant que le film même si l'ensemble reste assez lourd là aussi. Le score de Elfman a été salué par les béophiles comme un brillant retour du compositeur à cette folle période fantaisiste de la fin des années 80. Pourtant, on reconnaît clairement à l'écoute du score le style années 90 du compositeur, mâtiné d'un zeste de folie plus proche de scores tels que 'Pee-Wee's Big Adventure' ou 'Beetlejuice'. Le score repose sur les orchestrations fantaisistes habituelles du compositeur (orchestrations toujours supervisées par son fidèle complice Steve Bartek), Elfman s'amusant à rendre hommage ici aux vieilles musiques des série-B de science-fiction des années 50. Si le film fait référence à 'War of The World' (1956 - dans le son des pistolets laser des martiens), la musique elle se tourne très clairement en direction du fameux 'The Day The Earth Stood Still' (1951) de Bernard Herrmann (qui est, ne l'oublions pas, l'un des compositeurs de référence de Danny Elfman. Le compositeur aurait aussi avoué avoir découvert sa passion pour la musique de film en écoutant pour la première fois la musique de Bernard Herrmann dans le film de Robert Wise. Quelque part, 'Mars Attacks!' a été une véritable aubaine pour le compositeur qui a eu là l'opportunité de rendre hommage à son maître à penser). Véritable trésor pour tous les fans ces musiques sci-fi bien kitsch, 'Mars Attacks!' nous propose un 'Main Title' très fantaisiste dans son genre. En reprenant le theremin tout droit sorti du fameux score de Bernard Herrmann, Elfman assure tout le côté étrange et 'martien' de sa partition (le theremin étant associé comme dans le film de Robert Wise aux extra-terrestres). Après une 'Introduction' assez sombre et menaçante, c'est le 'Main Titles' qui reste (comme d'habitude chez Elfman) le morceau clé de la partition, une ouverture fantaisiste qui annonce le thème des martiens avec le theremin, l'orchestre, un orgue, un choeur mixte qui chante d'une manière tout à fait bizarre (encore une fois typique du compositeur!) aux côtés d'une chanteuse soliste et même quelques éléments électroniques étranges pour renforcer le côté 'technologique' et futuriste de ces envahisseurs. Construit sous la forme d'une petite marche servant de véritable chorégraphie à ce ballet de soucoupes volantes, le 'Main Title' nous introduit au petit motif rythmique de marche associé aux martiens et un thème qu'Elfman développera un peu dans le film et qui sert lui aussi à exprimer la menace (humoristique!) des martiens, le tout soutenu avec quelques percussions plus dans l'esprit du Elfman de milieu des années 90. Cette 'marche des martiens' est sans aucun doute le meilleure morceau du score, celui qui, en l'espace de deux minutes seulement résume parfaitement tout l'esprit du film. Considéré comme LE maître incontesté des 'Main Titles', Danny Elfman signe avec son 'Main Titles' de 'Mars Attacks!' un grand moment dans l'univers musical des films de Tim Burton. Pourtant, le reste ne sera malheureusement pas aussi intéressant, faute d'un manque flagrant de diversité et de 'respirations', Elfman ayant écrit ici (comme d'habitude) une musique massive, lourde et assez répétitive. La majorité du score se caractérise sous la forme de petites pièces d'action orchestrales souvent très chaotiques, dans le style de scores tels que 'Darkman' ou 'Nightbreed'.

'First Sighting' reprend l'ambiance étrange du 'Main Titles' avec les éléments électroniques, le theremin, le choeur, l'orchestre et l'orgue, toujours dans le souci de décrire l'inquiétude (ou la paranoïa?) que suscite la découverte de soucoupes volantes encerclant notre terre. C'est surtout avec 'Landing' qu'Elfman atteint un de ses premiers sommets en décrivant de manière fort intense la séquence de l'atterrissage de la première soucoupe des martiens sur terre, les aliens recevant alors un accueil fort chaleureux de la part des hommes. Le choeur est ici nettement plus imposant, décrivant tout le côté grandiose de la scène, amplifié avec le theremin (sonorité toujours rattaché aux extra-terrestres) et un orchestre nettement plus intense avec quelques éléments de synthé évoquant la technologie de ces créatures. Le morceau se veut à la fois puissant et inquiétant, les hommes assistant ébahis devant ce spectacle à la fois grandiose, magnifique et effrayant (Qui sont-ils? Que nous veulent-ils? Vont-ils comprendre notre accueil? etc.). Le morceau prend une tournure plus paisible et triomphante pour la séquence de la colombe avant que les ennuis ne commencent vraiment (les martiens sont ici des êtres foncièrement mauvais qui ne veulent que tout détruire sur leur passage, et ce sans raison apparente - au moins, les aliens de 'Independence Day' avaient une raison de faire ce qu'ils faisaient dans le film!), le morceau débouchant sur le premier passage d'action du score. 'State Address' reprend le thème des martiens avec le theremin et continue de créer un certain climat d'urgence et de peur alors que les martiens nous ont prouvés qu'ils ne cherchaient qu'à détruire notre terre. Elfman se laisse alors aller à des parties d'action tonitruantes et souvent extrêmement chaotiques et dissonantes, des morceaux d'action massifs (et qui deviennent vite assez lourds en fin de compte) qui décrivent la force de frappe des aliens et leur immense potentiel de destruction. Ici, plus de place à la plaisanterie, Elfman semble prendre tout cela au sérieux et se jette à corps perdu dans une multitude de morceaux d'action explosifs tout à fait représentatif de l'ambiance musicale du film (malheureusement assez lourde comme nous l'avons déjà dit un peu plus haut) en utilisant les percussions martiales pour évoquer (avec une certaine forme d'ironie) la contre-attaque de l'armée américaine contre les méfaits barbares des envahisseurs (sans oublier tous les passages plus solennels - et donc clichés - attribués au Président des Etats-Unis alias Jack Nicholson). 'Ungodly Experiments' est un bel exemple de morceau 'bizarroïde' où Elfman fait une superbe combinaison entre synthé et theremin avec quelques sonorités orchestrales plus sombres dans la séquence où les martiens font leurs sales expériences sur les deux cobayes humains.

'Martian Madame' décrit avec un certain humour la scène avec la femme martienne (interprétée par Lisa Marie - femme de Tim Burton et véritable muse du réalisateur), Elfman utilisant de manière totalement fantaisiste quelques percussions exotiques et la chanteuse soliste au son étrange ici (un petit passage avec le personnage d'Annette Benning dans la séquence du désert du Nevada était illustré auparavant avec un bref passage dans le genre 'musique indienne' avec le sitar, etc.). C'est l'utilisation des voix féminines qui reste vraiment l'aspect le plus étrange du morceau ici, évoquant clairement le faux 'charme' de ce personnage qui cache en fait une nouvelle ruse de la part des martiens. 'Martian Lounge' prolonge l'ambiance faussement sensuelle de 'Martian Madame' avec ces voix féminines sensuelles avec l'orchestre, le morceau se faisant soudainement plus sombre et plus agressif alors que la supercherie a été révélé (la femme martienne est en fait un martien déguisé qui profite de ses 'charmes' pour se glisser à l'intérieur de la Maison-Blanche). 'Destructo X' évoque quand à lui une autre scène d'action où l'on retrouve le thème de la marche du 'Main Titles' à l'orchestre avec le theremin pour souligner une fois encore l'agressivité tenace de ces petits hommes verts. Plus le film avance, et plus la musique se veut de plus en plus sombre et menaçante. L'action augmente comme un véritable crescendo orchestral qui se prolonge avec des morceaux tels que 'Pursuit', 'Destructo X', 'The War Room' ou 'Airfield Dilemna'. A noter l'utilisation des percussions du frénétique 'Airfield Dilemna' qui rappelle très clairement les percussions et le style action du très sous-estimé 'Mission: Impossible', composé la même année que 'Mars Attacks!'. 'Airfield Dilemna' est une autre grande séquence d'action chaotique avec les orchestrations déchaînées typiques du compositeur et une utilisation remarquable des percussions et des rythmiques diverses. Finalement, le 'cauchemar' trouve sa fin sur 'New World' avec un choeur à la 'Edward Scissorhands' pour la scène finale où Tom Jones et les autres survivants sortent de l'île où ils étaient partis se réfugier, découvrant alors un monde de nouveau calme et paisible où la paix a enfin été retrouvé (et ce grâce à la musique country finalement) l'ambiance 'paix retrouvée' se prolongeant alors dans un 'Ritchie's Speech' bien cliché pour l'inévitable happy-end du film, débouchant alors sur un 'End Credits' résumant l'ambiance fantaisiste du score avec un ultime rappel du thème de la marche des martiens avec ce motif de theremin/orchestre.

Heureusement, l'album du score ne conserve qu'une quarantaine de minutes du score ce qui est amplement suffisant vu le côté répétitif et lourd de l'ensemble de la musique d'Elfman dans le film. Certes, une fois encore, Elfman a trouvé la musique parfaite pour le film délirant de Tim Burton, mais face à des chefs d'oeuvres tels que 'Batman', 'Batman Returns' ou 'Edward Scissorhands', peut on vraiment considérer 'Mars Attacks!' comme un autre nouveau chef d'oeuvre du compositeur? Difficile à dire, mais ce n'est certainement pas la meilleure BO que le compositeur ait écrit pour son complice de toujours. Cependant, nul ne peut nier que le compositeur a magnifiquement atteint son objectif ici: proposer une petite pastiche de la musique de Bernard Herrmann de 'The Day The Earth Stood Still' pour recréer l'atmosphère des musiques des série-B de science-fiction des années 50 réadapté à la sauce 'Elfman milieu des années 90'. Exercice de style réussi pour le compositeur, 'Mars Attacks!' n'en reste pas moins une BO difficile d'accès pour tout ceux qui ne sont pas initiés au style fantaisiste du compositeur. Ne vous attendez pas ici à une composition pleine de thème. Comme d'habitude chez Elfman, la thématique a été restreinte au maximum afin de permettre au compositeur de développer ses différentes ambiances et atmosphères musicales dans le film, et le résultat est très réussi à ce niveau là. Au final, un score fantaisiste mais un peu lourd et décevant face aux autres grandes partitions écrite par Elfman pour les anciens films de Tim Burton.


---Quentin Billard