1-Mr.Holland Begins 2.56
2-Iris and Glen 2.28
3-Practice, Practice, Practice 3.51
4-New Baby/Coltrane/
Children Should Listen
To Mozart 3.20
5-Rush To Hospital
(While Parents Listen
To Beethoven) 3.17
6-7th Symphony -
Allegretto* 11.06
7-Cole's Tune 4.18
8-Vietnam (We Know
Too Many of These Kids) 4.30
9-Rowena 6.11
10-Concerto for three
Harpischords in C** 7.50
11-Thank You Mr.Holland 5.08
12-An American Symphony
(Mr.Holland's Opus) 8.27
13-Cole's Song*** 3.49

*Ecrit par L.Van Beethoven
**Ecrit par J.S.Bach
***Interprété par Julian Lennon

Musique  composée par:

Michael Kamen

Editeur:

Decca Records
452 065-2

Score produit par:
Michael Kamen,
Stephen McLaughlin,
Christopher Brooks

Superviseur de la musique:
Sharon Boyle
Superviseur de production:
Christopher Brooks
Music Education Advisor &
Production Consultant:
David Heckendorn
Monteurs de la musique:
Michael Ryan, David Olson
Coordinateur de la musique:
John Houlihan
Directeur en charge de la
musique pour Polygram
Filmed Entertainment:
Dawn Solér

"Cole's Song"
Ecrit par:
Michael Kamen
Paroles de:
Julian Lennon, Justin Clayton
Produit par:
Stephen McLaughlin,
Michael Kamen

Artwork and pictures (c) 1995 Interscope Pictures. All rights reserved.

Note: ****1/2
MR.HOLLAND'S OPUS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Kamen
Voilà enfin un vrai film dédié à la musique, la musique avec un grand M. 'Mr.Holland's Opus' (Professeur Holland) est de loin le plus beau film du réalisateur Stephen Herek d'habitude pourtant moins inspiré. L'excellent Richard Dreyfuss campe ici le rôle de Glen Holland, le professeur de musique du prestigieux lycée J.F. Kennedy. L'histoire commence dans les années 60. Holland est un jeune compositeur qui tente d'écrire le morceau de sa vie mais qui accepte un boulot d'enseignant au lycée, un boulot qui selon lui sera temporaire, le temps de pouvoir se payer une nouvelle maison avec sa femme Iris (Glenne Headly) et leur nouveau fils. D'abord peu à l'aise au début, Holland va très vite s'apercevoir qu'il a un réel don pour communiquer sa passion de la musique à ses jeunes élèves. En s'ouvrant à eux, il va apprendre à les captiver en leur faisant mieux comprendre ce qu'ils écoutent; dans les années 60, c'est le rock'n roll, et il passe très facilement des Beatles à Bach en leur expliquant que tout cela est de la musique et que cette musique contient des sentiments et des émotions, quelque soit le style musical de ces morceaux. Le film suivra ainsi le parcours de Holland à travers 30 ans de l'histoire des Etats-Unis, du triomphe des Beatles à la Guerre du Viêt-nam en passant par l'élection de Nixon ou l'assassinat de John Lennon et l'évolution des moeurs des jeunes américains des années 90 (rap/groove agressif à fond dans les oreilles, homosexualité revendiquée, punk, etc...un petit reproche au réalisateur qui ne conserve là que les clichés les plus désagréables alors que tous les jeunes ne sont pas comme ça, mais on comprend quand même où il veut en venir!). Richard Dreyfuss est absolument bouleversant dans cet homme qui passera trente années de sa vie à partager sa passion pour la Musique à ses élèves.

Ainsi, les moments d'émotion ne manquent pas: la séquence où Holland enseigne à la jeune clarinettiste ce qu'est réellement la musique qui vient du cœur et de l'âme et non pas de notes sur un bout de papier, la séquence où Holland dédie une chanson de John Lennon à son fils sourd Cole, la séquence où Holland dit adieu à Rowena qui part à New-York pour réaliser son rêve (devenir chanteuse) et enfin, un final bouleversant où le grand professeur de musique dirige pour la première fois l'oeuvre de sa vie, 'An American Symphony', ultime récompense joué par tous ces anciens élèves qui se sont réunis tous ensembles pour remercier à leur manière leur vieux professeur (pour son départ à la retraite après que la section de musique ait été supprimé pour cause de restriction budgétaire draconienne) qui leur a permit aujourd'hui de trouver leur voie (la jeune clarinettiste timide est devenue une gouvernante et continue toujours de jouer de la clarinette). Le titre du film est particulièrement bien trouvé: 'Mr.Holland's Opus'. Cet opus, cette oeuvre à laquelle Glen Holland passera trente années de sa vie à travailler et à perfectionner, c'est bel et bien sa 'Symphonie américaine', l'oeuvre qui témoignera pour toujours de son éternelle passion pour la musique. Mais à la fin de sa vie, Holland aura accompli une deuxième grande oeuvre: avoir réussi à communiquer sa passion à ses élèves, avoir réussi à leur faire aimer la musique, à leur faire comprendre ce qu'était réellement la musique. Comme le dit magnifiquement Gertrude Lang à la fin du film: 'Mr.Holland nous sommes votre musique, nous sommes vos mélodies(...)'. Après avoir du abandonner son rêve (écrire des symphonies) pour devenir prof, Holland triomphe finalement à la fin de sa vie, car après avoir achevé sa grande oeuvre symphonique (son rêve), il a aussi achevé une autre grande oeuvre que tout bon professeur recherche dans sa vie: avoir réussi à communiquer sa passion à ses élèves, et lorsqu'on est professeur, c'est la plus belle chose qui puisse nous arriver. Et comme le dit si bien la tagline française du film, "on a tous rêvé d'avoir un prof comme lui ". Pour finir, une phrase importante résume parfaitement tout l'enseignement de Glen Holland (et celui du film) et nous finirons alors cette introduction sur ces paroles plein de sagesse: 'faire de la musique c'est amusant ou ca devrait l'être. Ca parle à notre coeur, ca parle de sentiment et d'émotion qu'on partage et de la sensation magnifique qu'il y'a d'être en vie et ce n'est pas des notes sur une page. Les notes, je peux vous les apprendre, mais pas l'émotion.' Une phrase que tout bon professeur de musique devrait dire un jour à ces étudiants (à méditer). Un film bouleversant, un hymne vibrant à la musique dans tout ce qu'elle a de plus beau, de plus humaine. Un chef d'oeuvre mené par un acteur talentueux!

Après avoir composé la musique de 'The Three Musketeers' (le précédent film de Stephen Herek, qui habituellement collabore avec David Newman), Michael Kamen a eu la chance immense de mettre en musique 'Mr.Holland's Opus' pour lequel le compositeur signe l'un de ses plus grands chefs d'oeuvres. A l'instar du film de Stephen Herek, le score de 'Mr.Holland's Opus' est un hymne vibrant à la musique teinté de lyrisme et de poésie. Partition par moment grandiose ou intime et dramatique, 'Mr.Holland's Opus' est une superbe partition symphonique qui nous montre tout le talent d'écriture du compositeur qui signe ici une oeuvre mûre, une très belle oeuvre considérée aujourd'hui comme l'un de ses plus grands classiques. Le réalisateur semble avoir adoré le travail effectué par Michael Kamen sur ce film si l'on en croit les notes que l'on peut trouver dans le livret de l'album du score et qui résume très bien les pensées du réalisateur à ce sujet:

"Nombreux sont les défis pour quiconque veut faire un film, et ici nous avions pour difficulté supplémentaire de faire écrire une symphonie destinée au film avant même que le premier plan n'en ait été tourné. Je me suis aussitôt adressé à Michael Kamen (...). En travaillant avec lui pour ce film, j'ai pu mieux découvrir sa personnalité intense et sa passion pour la musique - la même passion que Mr.Holland nourrit en son for intérieur. Pendant de nombreuses semaines avant le tournage, nous avons parlé d'idées musicales et de philosophie - la manière dont la musique affecte notre vie - la manière dont elle affecte la vie d'autrui, et dont les gens et la vie influencent la musique(...)."

C'est en abordant le sujet du film avec Kamen qu'est venu l'idée d'écrire une symphonie qui résumerait à elle toute seule toutes les principales idées du film, une symphonie qui représenterait à la fois " l'oeuvre " de la vie de Glen Holland et de son parcours sur ces 30 années à enseigner la musique en faisant diverses rencontres au cours de sa carrière. Kamen a donc du écrire différents petits thèmes liés à différents personnages du film ou aux différentes situations de l'histoire, tous ces thèmes étant en réalité dérivés de 'An American Symphony', la symphonie principale écrite par Kamen pour le film mais qui est en fait composé dans le film par Glen Holland. En utilisant ses différents petits thèmes et motifs extraits de sa Symphonie 'américaine', Kamen arrive à retranscrire tout le formidable "voyage musical" du film (pour reprendre une expression du réalisateur lui même). A ce sujet, Stephen Herek résume bien toute l'idée du score: "Lorsqu'on regarde le film et qu'on écoute la musique, on voit et on entend que la partition musicale fonctionne comme une symphonie, une promenade émotionnelle à travers la vie de Mr.Holland"

Cette vie si riche et si mouvementée, Kamen arrive à la retranscrire dans sa musique, avec une émotion rare et un talent digne du compositeur. Le film s'ouvre ainsi au son d'une note de piano dans 'Mr.Holland Begins', alors que l'on voit Holland sur son piano en train de commencer à écrire sa symphonie. Très vite, la première mélodie de piano jouée par Holland est rejointe par les cordes avant que l'orchestre ne vienne entamer le début de la symphonie. Dans un élan passionné, Holland se lève et se voit déjà en train de diriger sa future grande oeuvre. On entend un bout de cette puissante symphonie à la fois grandiose, belle, ample et majestueuse, symbole de l'accomplissement d'une vie, cette symphonie étant en réalité entendue dans la tête de Holland qui entend déjà la manière elle sonnera (comme tout bon compositeur). 'Mr.Holland Begins' est l'introduction parfaite pour ce magnifique film, la symphonie contenant déjà les principaux thèmes du score, le premier thème joué au piano étant associé plus tard au fils de Holland, Cole. (Kamen écrira même une très belle chanson pour ce personnage dans le générique de fin, chanson intitulée tout simplement 'Cole's Song' et interprété par Julian Lennon qui n'est autre que le fils du célèbre chanteur des Beatles, John Lennon, ce qui est évidemment un bel hommage de la part du compositeur qui a choisi exprès cet interprète en rapport avec le film)

'Iris and Glen' est le deuxième grand thème du score, une petite mélodie de piano et cordes intime et douce, associé à Iris et à la petite famille de Holland. On reconnaît parfaitement bien ici le côté plus intime de la musique de Kamen, décidément très à l'aise dans tous les registres. Ce petit thème d'Iris et de la famille sera plus ou moins présent tout au long de l'histoire. Le superbe 'Practice, Practice, Practice' illustre la scène où Holland entraîne sa jeune clarinettiste à perfectionner son instrument. Kamen reprend ici le thème de sa 'Symphonie américaine' dans une autre variante orchestrale pour l'orchestre (avec un certain classicisme d'écriture surtout au niveau des orchestrations) - à noter d'ailleurs la partie soliste de clarinette, Kamen essayant toujours avec ce genre de petit 'truc' d'être au plus près possible de l'histoire- le compositeur nous faisant de nouveau entendre ensuite le petit motif d'Iris. Le morceau finit dans l'allégresse légère avec un piano et un orchestre plein de vie.

'New Baby' commence au son d'une très brève allusion à un concerto pour clarinette de Mozart alors que Holland est encore en train d'entraîner sa jeune clarinettiste qui se décourage encore trop facilement (elle manque de confiance en elle). Très vite, le morceau devient plus intime, nous refaisant entendre le motif lié à Iris avec une première apparition d'un autre grand thème du score, le très beau thème de Cole (entendu au début de 'M.Holland Begins'), le morceau décrivant ici la naissance de l'enfant de Glen et Iris. Le superbe 'Rush To Hospital' commence au son d'une symphonie de Beethoven et se poursuit dans un morceau déchaîné, un véritable tour-de-force orchestral évoquant la course à l'hôpital en voiture, lorsqu'Holland apprend que sa femme est sur le point d'accoucher. L'orchestre virtuose semble être particulièrement à l'aise dans ce bref passage plus rythmé que les autres, le morceau finissant de manière plus tendre et intime alors que Glen vient rejoindre sa femme qui lui présente leur nouvel enfant, Cole. Un petit hautbois intime joue sur un tapis de cordes chaleureuses un petit thème touchant décrivant la beauté de la scène, le hautbois nous faisant déjà entendre un bref dérivé de ce qui deviendra par la suite le thème de Cole. On appréciera les qualités d'écriture remarquable du compositeur qui arrive à jongler ici d'un petit motif à un autre car grâce à un développement bref mais astucieux, Kamen arrive à nous faire entendre brièvement un bout du thème de Cole et un autre bout du thème d'Iris juxtaposé à ce qui ressemble déjà au motif de Cole, une preuve incontestable du talent d'écriture du compositeur.

Inévitablement, l'album inclut l'extrait de la 7ème Symphonie de Beethoven, le célèbre thème et variations du 2ème mouvement, un morceau célèbre du compositeur qu'Holland diffuse à ses élèves après qu'il ait appris que son fils Cole était sourd. Glen leur explique alors que Beethoven était lui aussi déjà sourd lorsqu'il composa ce chef d'oeuvre, cette surdité lui ayant probablement permit d'intérioriser encore plus sa musique qu'il écrivait. Le magnifique 'Cole's Tune' nous refait entendre le très beau thème de Cole écrit ici pour flûte et cordes/harpe, Kamen nous ayant proposé depuis le début quelques très beaux arrangements de ce thème qui trouvera son apogée dans 'Cole's Song'. Avec 'Cole's Tune', on ressent à la fois la sensibilité de ce jeune homme qui malgré sa surdité, aimerait mieux comprendre la passion de son père (cf. scène après la mort de John Lennon), mais on ressent surtout mieux l'amour que porte Glen pour son fils, partagé entre son travail avec ses élèves et ses devoirs de père. Le compositeur n'oublie évidemment pas non plus de rappeler le contexte historique de l'histoire comme il le fait avec le dramatique 'Vietnam' où l'orchestre résonne de manière plus mélancolique (voire funèbre) et résignée, une pièce sombre illustrant les ravages de la Guerre du Viêt-nam (séquence de l'enterrement de Louis, qui fut l'un des élèves de Glen) sur les jeunes américains, le morceau finissant de manière plus positive pour le retour au lycée J.F. Kennedy.

Voilà encore un autre morceau magnifique, 'Rowena', qui illustre la séquence avec Glen et Rowena (interprétée par une magnifique Jean Louisa Kelly, rayonnante de beauté, une actrice que l'on ne voit malheureusement pas souvent à l'écran), la chanteuse qu'il forme et dirige pour chanter des chansons de Gershwin. C'est l'occasion pour Kamen de nous faire entendre le motif associé à Rowena, motif qui fait partie lui aussi de la symphonie 'américaine'. (dans le film, Glen Holland écrit une version pour piano, chanté par Rowena elle même à qui elle dédie ce petit morceau) Plus mélancolique et sombre, le morceau repose essentiellement sur des cordes mélancoliques pour la scène où Rowena et Glen se font leurs adieux, Rowena partant alors à New-York pour y accomplir son rêve: devenir chanteuse. La seconde partie du morceau illustre la séquence de dispute entre Glen et son fils Cole à propos de la mort de John Lennon. On y trouve ici des cordes un peu plus dramatiques avec un petit thème qui rappelle étrangement le thème final qu'écrira Kamen dans 'Logan & Rogue' dans son score de 'X-Men'.

On arrive alors aux deux grands morceaux qui concluent le film, 'Thank You Mr.Holland' et la superbe 'An American Symphony'. Dans 'Thank You Mr.Holland', on retrouve aux vents le thème de Cole qui exprime ici la nostalgie de Holland alors que ce dernier a appris que la section de musique allait être fermé (nous sommes dans les années 90 et Glen est maintenant un vieil homme de plus de 60 ans). Le morceau devient très rapidement poignant autour d'un petit groupe d'instrument, quelques cordes, quelques vents et un piano. Il évoque les regrets de cet homme qui a passé 30 ans de sa vie a enseigner sa passion dans cette classe et qui se voit contraint de devoir prendre sa retraite. A noter un petit passage plus rythmé et énergique alors que Iris et Cole viennent aider Glen à enlever les affaires de la salle pour 'déménager' (à noter une très belle reprise du thème de Cole à la fin du morceau alors qu'Holland reçoit un dernier hommage émouvant -et triomphant- de tout le personnel du lycée et de ses anciens élèves qui se sont tous réunis pour lui souhaiter un bon départ et lui exprimer leur affection. Finalement, last but not least, Kamen nous réserve le meilleur pour la fin avec le superbe 'An American Symphony' qui récapitule les différents thèmes du score, la dernière partie du morceau étant en fait la véritable partie jouée par Glen Holland dans le film (donc la véritable partie qu'il aura composé durant ces 30 années - certains diront que pour une oeuvre crée durant 30 ans, c'est un peu léger, mais la musique de Kamen est tellement belle et majestueuse qu'il serait dommage de s'arrêter à ce genre de détail superflu). Après un récapitulatif du thème d'Iris (repris de manière très dramatique et puissante par des cuivres épiques avec cordes et un petit ostinato de timbales), on arrive sur une reprise du thème de Cole suivi du thème de Rowena. Finalement, le morceau se finit au son de la superbe symphonie 'américaine' que joue Glen Holland à la fin de sa vie, morceau grandiose et triomphant, un véritable grand moment de musique de film à lui tout seul où Kamen laisse exploser l'orchestre dans un hymne bouleversant à la musique et à la vie. Doublé par une section rock avec batterie et guitare électrique (la petite touche personnelle d'un musicien qui vient du monde du rock, ne l'oublions pas), le morceau évoque très clairement l'aboutissement grandiose d'une vie entière dédiée à la musique. Pour beaucoup, ce formidable morceau reste le plus beau morceau que Michael Kamen ait jamais écrit pour un film. Le résultat à l'écran est extraordinaire: on sent véritablement toute l'intensité de la passion du musicien véhiculer à travers ce morceau à la fois épique et grandiose, une conclusion magnifique pour ce score et pour le film, avant la reprise du thème de Cole dans la 'Cole's Song' interprétée par Julian Lennon.

Il est toujours difficile de parler de manière objective des films ou des musiques qui vous on profondément touchés ou bouleversés. En tant que musicien, 'Mr.Holland's Opus' m'a autant touché sur le plan du film que de la musique de Kamen. Résumer l'exploit accompli par Kamen sur ce film serait superflu, surtout lorsque l'on sait que le musicien a eu l'opportunité de pouvoir travailler sa musique bien des mois avant que le tournage du film ne commence (un peu comme John Williams sur le 'Hook' de Steven Spielberg), ce qui explique sûrement l'incroyable maîtrise d'écriture du score et de la puissance musicale qui s'en dégage. 'Mr.Holland's Opus' est une musique qu'il faut ressentir plus qu'écouter, c'est ce genre de musique qui demande de nombreuses écoutes avant de pouvoir en apprécier pleinement les différentes qualités. Incroyablement maîtrisée de bout en bout, ce petit bijou de la musique de film des années 90 a été honteusement ignoré par les Oscars alors que la musique et le film méritaient amplement plus d'une récompense. Une honte, surtout lorsque l'on sait que peu de compositeur ont réussi à égaler la qualité du travail de Kamen qui s'est investi à fond sur ce film, chose de plus en plus rare de nos jours à Hollywood où les délais de post-production et les différentes pressions financières ne permettent plus vraiment aux compositeurs de s'épanouir complètement sur les films qu'ils mettent en musique, ce qui ne les empêche pas d'écrire des bonnes musiques, bien entendu, mais ce n'est pas pareil. La conclusion est la suivante: si vous n'avez pas encore eu l'occasion de découvrir cette perle rare, foncez! Laissez vous entraîner par cette musique magnifique où chaque note possède sa place juste dans le film, où musique et film ne font qu'un dans une symbiose éclatante. Un véritable coup de maître de la part d'un compositeur qui sait de montrer particulièrement inspiré lorsqu'on lui en donne l'occasion. Un chef d'oeuvre, tout simplement!


---Quentin Billard