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1-Coming To L.A. 4.01
2-A Message 2.36 3-The Siege Of Justiceville 5.37 4-Return To Church 1.27 5-All Out Of Bubble Gum 2.38 6-Back To The Street 2.25 7-Kidnapped 3.28 8-Transient Hotel 2.14 9-Underground 3.22 10-Wake Up 3.24 Musique composée par: John Carpenter/ Alan Howarth Editeur: Demon Soundtracks DSCD 1 Soundtrack produit par: John Carpenter, Alan Howarth Synthétiseur programmé, séquencé, enregistré, mixé et monté par: Alan Howarth Album Processed Using B.A.S.E. (Bedeni Audio Spacial Envrionment) Artwork and pictures (c) 1988 Enigma Records. All rights reserved. Note: **1/2 |
THEY LIVE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Carpenter/
Alan Howarth |
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Moins connu que 'The Thing' ou 'Escape from New York', 'They Live' (Invasion Los Angeles) est pourtant l'un des plus brillants film de John Carpenter. Plus qu'un simple film de science-fiction traitant de l'invasion d'extra-terrestres déguisés en humain qui se cachent parmi la foule terrienne pour mieux coloniser notre monde, 'They Live' est une critique pleine d'ironie de la société de consommation et du conformisme qui en découle, ce conformisme qui rend la vie de nombreuses personnes monotone, routinière et inintéressante. C'est le catcheur canadien Roddy Piper qui interprète le héros de ce film qui, étrangement, ne porte aucun nom puisqu'à aucun moment du film on entend dire son nom (il est crédité avec le nom 'Nada' au générique - étrange, 'nada' en espagnol veut dire 'rien' - serait-ce une astuce de la part du réalisateur pour exprimer le côté 'annihilateur' de ce personnage qui va se révolter contre le système et le détruire? N'oublions pas justement que dans l'origine latine du mot 'annihiler', il y'a justement 'nihil' qui veut dire 'rien'. Si Carpenter a pensé à cela pour son scénario, c'est une sacré belle astuce!). Modeste ouvrier qui vient à Los Angeles pour chercher du travail, Nada va très vite découvrir que quelque chose de bizarre se déroule non loin du chantier dans lequel il travaille. Un petit presbytère renferme en réalité d'étranges activités dans laquelle des personnes se réunissent en secret et fabriquent d'étranges lunettes de soleil. Curieux, Nada va s'intéresser de plus près à ce mystère et en portant un jour une de ces lunettes, il va découvrir le monde tel qu'il est réellement: peuplé par des extra-terrestres à l'apparence humaine mais fondu parmi la population et qui lavent les cerveaux de la population en les incitant à se plier au conformisme de la société de consommation dont les seuls mots d'ordre sont: 'obéis', 'marie toi et reproduit toi', 'suis les modes', 'n'ai pas de pensées indépendantes', 'rentre dans le rang', etc.
Carpenter met évidemment le doigt là où ça fait mal, et hélas, sans vouloir tomber dans le prêchi-prêcha, beaucoup de gens risqueront fort de se reconnaître à travers ce film. Tout l'art du réalisateur est d'avoir su utiliser l'intrigue avec les extra-terrestres pour nous livrer cette réflexion sur le conformisme et le lavage de cerveau de gens ordinaires qui suivent bêtement les 'règles' comme des moutons tous les jours de leur vie (l'individualité est en péril dans ce film, mais Nada est justement là pour évoquer ce juste retour des choses, le personnage étant une sorte d'allégorie de l'individualisme qui prend le pas contre le totalitarisme du conformisme social qui, s'il est néanmoins nécessaire pour survivre en société, n'est certainement pas un mode de vie absolu!). A noter la fameuse séquence de bagarre entre Nada et son ami Frank (Keith David, qui a aussi joué dans le 'The Thing' de Carpenter) dans une ruelle de la ville, la séquence devant durer à l'origine 20 secondes uniquement. La 'légende' raconte que les deux acteurs auraient décidés de se taper dessus pour de vrai en simulant simplement les coups de poing. Le réalisme de la scène en est d'autant plus fort que la séquence est considéré à juste titre comme l'une des plus longues scène de bagarre de l'histoire du cinéma (plus de 8 minutes quasiment!). Bref, point de gros effets spéciaux ici, mais une histoire de science-fiction astucieuse et pleine d'ironie (cf. la partie finale où l'on entend un extra-terrestre parler à la télé de la violence et de la censure avec des films de George A.Romero et de John Carpenter) amenant une réflexion importante sur le conformisme dans la société de consommation occidentale. Une véritable surprise que vous ne devez manquer sous aucun prétexte! Comme d'habitude, c'est John Carpenter lui même qui compose la musique de son propre film, accompagné cette fois ci de son complice Alan Howarth qui le suit déjà depuis 'Halloween II' en 1981. Pour 'They Live', Carpenter et Howarth (qui s'est essentiellement occupé de la programmation des synthétiseurs, du mixage, montage et séquençage de la musique) retrouvent leur style électronique habituel mais sans le côté un peu rétro des synthés de 'Escape from New York'. Les deux musiciens ont entièrement samplés leurs instruments comme l'harmonica, les guitares, les percussions et le saxophone que l'on entend de temps en temps durant le film. Le score se base autour d'un motif de guitare basse de 3 notes, motif plutôt cool entouré d'un léger rythme cool un peu rock/blues et associé au héros du film. Ce thème cool crée une certaine ambiance tout au long du film et évoque clairement le côté cool du personnage. Ce qui est marquant, c'est la manière dont les deux compositeurs vont répéter inlassablement ce petit motif cool tout au long du film, créant une ambiance quasiment envoûtante et hypnotisante, avec les guitares, l'harmonica (le personnage en joue un peu au début du film) et même un peu de saxophone. Très vite, la musique va s'assombrir considérablement à partir du moment où Nada va découvrir la vérité avec ses lunettes. Dans la séquence qui se déroule dans une petite surface commerciale, les deux musiciens utilisent des nappes de synthé nettement plus sombres voire étranges, avec des sons plus inquiétants et plus menaçants. Nous sommes très clairement ici dans une composition 100% atmosphérique comme Carpenter aime en faire habituellement. On trouvera quelques passages plus rythmés pour évoquer la contre-attaque de Nada et Frank mais rien de bien neuf en soi. Le motif de guitare est toujours présent pour évoquer le héros du film, 'All Out Of Bubble Gum' permettant à la musique de Carpenter et Howarth de prendre un tournant vers le côté plus sombre et atmosphérique de leur composition, le morceau reposant sur quelques rythmiques électroniques légères, seul élément un peu 'action' dans une composition atmosphérique finalement assez plate. Les autres morceaux utilisent eux aussi quelques petites percussions surtout dans la séquence de l'attaque finale dans les studios de télévision. On pourra regretter néanmoins que l'action n'ait pas été marqué plus que cela dans le score. Malgré tout, la musique accomplit parfaitement son rôle à l'écran. Seul véritable point noir au tableau: le côté finalement assez terne et répétitif du score aux accents 'blues urbain'. On aurait souhaité un peu plus de relief et un peu plus d'idée dans un score parfait dans le film mais qui ne laissera pas un grand souvenir hors de son contexte. Point d'originalité ici mais une musique qui colle très bien au film. Un score de John Carpenter sympa mais pas vraiment indispensable! ---Quentin Billard |