1-End of Days Main Title 2.52
2-Porcelain Man* 1.17
3-The Shooter 1.41
4-The Tunnel* 1.44
5-Alley Fight 2.18
6-Baptism In Blood 1.42
7-Helicopter Pursuit 3.06
8-Satan Walks The Streets* 1.46
9-Crucifixion 2.10
10-The Beast Comes
A Callin' 2.08
11-The Gates Of Hell* 2.08
12-Subway Attack
and Escape 4.46
13-Jericho Finds Faith/
The Possession 2.45
14-The Eternal Struggle 1.46
15-Redemption 2.40
16-End Of Days
Alternate Main Title* 2.44
17-End Of Days
Dance Mix** 2.06

*Featuring:
cEvin Key, Ondar,
Chris Bleth, Loren Marstellar,
Bobbi Page, Theo Lebow
**Produit par cEvin Key

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6099

Produit par:
John Debney, Robert Townson
Directeur en charge de la musique pour Universal Pictures:
Harry Garfield
Montage de la musique:
Tom Carlson
Superviseur de la musique:
G.Marq Roswell

Artwork and pictures (c) 1999 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ****
END OF DAYS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Peter Hyams n'était pas très en forme ces derniers temps. 'Relic' et 'Sudden Death' ont été de vrais bides (mérités). Avec 'End of Days', le réalisateur rattrape son coup en nous offrant une mise en scène hyper nerveuse et un rythme effréné dans un thriller aux accents théologiques, mettant en scène la venue du diable sur terre représenté par le génial Gabriel Byrne, qui nous prouve une fois de plus ses immenses talents d'acteur. Arnold Schwarzenegger y interprète Jericho Cane, un ex-flic alcoolique hanté par la mort de sa femme et de sa fille. Schwarzy trouve là l'un des ses meilleurs rôles de toute sa carrière. Pour une fois, son personnage n'est pas un gros bourrin qui fonce dans le tas et détruit tout sur son passage, mais un personnage humain, déprimé, alcoolique, qui porte une barbe marquant son manque de soin évident. On pourrait presque le considérer comme un anti-héros au premier coup d'oeil. Film de circonstance un brin opportuniste sur les bords, 'End of Days' profite du passage à l'an 2000 pour évoquer l'idée du retour de Satan sur terre. Trois jours avant l'an 2000, la bête apparaît à New York et prend les traits d'un homme d'affaire (Gabriel Byrne). Il recherche Christine York (Robin Tunney), une jeune femme prédestinée depuis sa naissance à s'accoupler avec le diable et lui laisser une descendance qui assurera son royaume sur terre. Après une mission agitée, le flic Jericho Cane rencontre Christine et comprend qu'un danger la menace. Il décide de la protéger contre ses mystérieux agresseurs, des agents de Satan et un commando intégriste du Vatican, qui cherche à tuer Christine avant que le diable n'ait mit la main sur elle. Désormais, Jericho doit faire vite: il doit tout faire pour empêcher Satan d'accomplir ses sinistres desseins avant le passage à l'an 2000 et va traquer et détruire ses sbires maléfiques. S'inspirant d'un mythe bêtement répandu qui prétendait qu'au passage de l'an 2000, le diable redescendrait sur terre pour assouvir l'humanité, le thriller théologie de Peter Hyams n'est rien d'autre qu'une bête exploitation commerciale d'une peur sans fondement, tout juste bon à faire frissonner les individus en manque de sensation forte ou les amateurs de vilaines histoires et de prédictions catastrophe. Avec 'End of Days', Schwarzy nous prouve finalement qu'il a obtenu une certaine maturité dans son métier d'acteur, et qu'il est aussi capable d'interpréter autre chose que des super-héros invincibles et insensibles!

Complice de Hyams sur 'Relic' et 'Sudden Death', John Debney a composé une musique satanique, une ambiance effrayante et ténébreuse, parfaitement adéquate pour le film. La partition de Debney tourne autour d'un thème de quatre notes, entendu dès le 'Main Title', chanté par un jeune garçon soprano, un motif très épuré et facilement mémorisable. La présence de choeurs dans la musique de Debney renforce l'aspect religieux du film. Le 'Main Title' évoque, sur le thème des quatre notes, l'arrivée apocalyptique du diable sur terre, le choeur chantant à contre-emploi des 'Agnus Dei', cinquième chant de l'ordinaire de la Messe basé sur la liturgie romaine et représentant la prière chanté pour la reconnaissance envers Dieu. L'Agnus Dei est donc un chant destiné à rendre hommage au seigneur. Le choeur chante en latin des Agnus Dei lors de la présence du diable et des ses multiples manifestations, ce qui semble en soi totalement contradictoire. En fait, Debney décrit tout simplement à travers sa musique le combat du bien et du mal, le mal étant représenté par l'imposante noirceur dissonante de la musique, le bien étant représenté par le chant épuré de l'Agnus Dei. L'exemple le plus percutant reste le terrible 'Subway Attack', dans lequel Jericho aide Catherine à échapper dans le métro aux attaques du diable enragé. La musique rappelle ici celle de 'The Matrix' de Don Davis, avec son mélange orchestral et ses effets de synthé percutants (plus particulièrement au niveau du rythme). La musique reste très nerveuse, à l'image de la mise en scène frénétique de Peter Hyams. Très tendus, les choeurs se déchaînent dans une véritable atmosphère apocalyptique.

De l'action, John Debney nous offre en veux tu en voilà tout au long du film, que ce soit le frénétique 'Helicopter Pursuit' avec ses cuivres stridents et ses percussions électroniques massives à la 'Sudden Death', 'Alley Fight' avec ses sonorités orchestrales/électroniques chaotiques pour l'affrontement entre Jericho et les sbires du diable dans une ruelle sombre la nuit, sans oublier le bref mais excitant 'The Shooter' pour la scène du sniper au début du film, morceau d'action très tendu dominé par les percussions électroniques et que l'on retrouve régulièrement aujourd'hui dans des bande-annonces de thrillers et de films d'action (cf. le trailer de 'Hollow Man' de Paul Verhoeven). On pourrait aussi mentionner le frénétique 'The Beast Comes a Callin' avec ses dissonances massives et ses percussions brutales, évoquant la confrontation entre Jericho et la servante de Christine, possédée par le diable. Les choeurs maléfiques surgissent quand à eux lors de l'apparition du diable en personne comme pour la scène où il surgit milieu des flammes, les 'Agnus Dei' latin continuant de résonner tout au long de la scène, représentant l'inexorable combat du bien et du mal. Sur ce point, 'Eternal Struggle' représente, comme son titre l'indique, la dernière scène du film, l'affrontement final entre Jericho et Satan.

La musique de John Debney reste particulièrement riche et intéressante de bout en bout. Sa partition est ponctuée d'une multitude d'effets sonores électroniques, la présence des choeurs illustrant avec puissance la venue du diable sur terre et le combat du bien et du mal, sans oublier un autre aspect important du score, l'utilisation de sons ethniques détournés et dénaturés par le compositeur pour évoquer les puissances maléfiques du diable et de ses disciples du mal. Effectivement, Debney a eu la brillante idée d'utiliser des chants profonds de gorge et des cors Tibétains agrémenté d'un duduk arménien et de quelques fûtes ethniques pour renforcer le climat menaçant et terrifiant de la masse sonore qui se dégage du score. Cette petite expérimentation sonore est en tout cas très réussie dans cette musique et contribue à créer l'ambiance sonore adéquate pour la musique dans le film. A ce sujet, 'The Gates of Hell' est particulièrement terrifiant, représentant la descente du diable sur terre. Le morceau est lourd, très tendu, la présence de Satan étant suggérée à l'orchestre par des sonorités aigus et stridentes des cordes. Impossible de ne pas ressentir l'angoisse et la peur à l'écoute d'un morceau d'autant plus stressant que la scène est particulièrement bien réussie sur le plan des frissons.

'Jericho Finds Faith' évoque la lumière religieuse de la scène où le héros, face à la statue du Christ, retrouve la foi en Dieu pour la première fois de sa vie avant d'affronter le diable dans sa forme initiale. La musique de cette scène représente à la fois la victoire de Dieu dans lequel Jericho trouve la foi, mais aussi la puissance du bien face au mal représenté par la luminosité de la mise en scène de cette séquence et par la 'lumière' de la musique. 'Redemption' décrit finalement, comme son titre l'indique, le dernier souffle de Jericho qui, en ayant eu foi en Dieu, trouve la rédemption à travers la mort. Ce morceau conclut avec émotion la fin du film en reprenant une dernière fois le thème des quatre notes du soprano.

La présence de choeur africain dans le 'Main Title' alterné du film (plage 16) reste assez inattendu, mais son côté trop anti-conventionnel a du choquer les producteurs du film. C'est probablement pour cette raison qu'il n'a pas été retenu. Quand au 'End of Days Dance Remix', le titre n'est pas très bien choisi car le morceau n'a rien d'un remix Dance mais s'apparente plus à une sorte de bidouillage électronique perpétré par le complice de John Debney sur 'End of Days', le compositeur de musique électro cEvin Key, et dans lequel on perçoit le chant du jeune garçon soprano sur le thème des quatre notes. 'End of Days' est une partition frénétique, ténébreuse, apocalyptique, enragée et totalement excitante. La musique de Debney manque comme toujours de personnalité et ressemble parfois au 'Alien 3' de Goldenthal (l'emploi des 'Agnus Dei' s'inspirant bien évidemment du travail expérimental de Goldenthal sur le film de David Fincher) ou au 'The Matrix' de Don Davis. Malgré cette influence regrettable des temp-tracks du film, John Debney accouche d'une partition symphonique/chorale/électronique du plus bel effet, une oeuvre apocalyptique que l'on prend un malin plaisir à écouter et réécouter même hors du film, tant la musique apporte son lot d'action, de frisson et d'émotion au film de Peter Hyams. Le compositeur en profite pour nous prouver qu'il est aussi à l'aise dans le domaine des musiques d'action tonitruantes agrémenté ici de quelques expérimentations sonores du plus bel effet. Voilà en tout cas un score particulièrement puissant qui s'avère être la nouvelle partition incontournable de John Debney qui marque enfin un point sur la musique d'un film de Peter Hyams après deux essais pas franchement concluants. Une superbe BO!



---Quentin Billard