1-In The Summertime
('96 version) 3.59*
2-Do It Again 2.25**
3-It's Not Unusual 1.59***
4-Tipitina 3.35+
5-Flipper 2.07++
6-Main Title 3.47#
7-Abandonned And Alone 1.46
8-Sandy Meets Flipper 2.09
9-Flipper Ballet 3.09
10-He Belongs At Sea 2.59
11-Marv Meets Flipper 1.57
12-The Secret Weapon 2.59
13-Sandy Searches 3.56
14-Attack Of
The Hammerhead 2.51
15-Flipper Goes Home 3.34

*Ecrit par Ray Dors
et Mungo Jerry
Interprété par Shaggy
(avec Rayvon)
**Ecrit par Brian Wilson
et Mike Love
Interprété par The Beach Boys
***Ecrit par Gordon Mills
et Leslie Reed
Interprété par Tom Jones
+Ecrit par Roy Byrd
Interprété par Professor Longhair
++Ecrit par Hanry Vars
et By Dunham
Interprété par Matthew Sweet
#Voix par Crosby, Stills et Nash

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

The Track Factory/MCA
MCD 11445

Musique produite par:
Joel McNeely
Album produit par:
Tim Sexton
Monteur de la musique:
Craig Pettigrew
Directeur en charge de
la musique pour Universal Pictures:
Harry Garfield
Coordinateur du soundtrack:
Andrew R.Stephanopoulos
Coordinateur de la musique:
Patricia Mansbach
Coordinateur de production:
Debra Kara

"In The Summertime
('96 version)"
Produit par:
Robert Livingston,
Shaun "Sting Int'l" Pizzonia

for Big Yard Records

"Flipper"
Produit par:
Michael Sembello,
Matthew Sweet

Artwork and pictures (c) 1996 Universal Studios City, Inc/The Bubble Factory LLC./The Track Factory, JV. All rights reserved.

Note: ***
FLIPPER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
Pour ce remake du fameux film de 1963 (et qui fut adapté par la suite en série TV), le réalisateur Alan Shapiro nous livre une production familiale assez sympathique mais sans saveur. Dans la lignée des films familiaux à message écologique tels que 'Free Willy', 'Flipper' évoque l'amitié entre un jeune garçon rebelle (Elijah Wood) et un dauphin nommé Flipper. Après que Sandy Ricks (Wood) ait sauvé le jeune Flipper, ce sera le début d'une longue amitié entre l'animal et le garçon, amitié menacé par un sinistre pêcheur sans scrupule, Dirk Moran (Jonathan Banks). Et c'est là que le message écologique intervient puisque le film nous fait comprendre (de manière très simpliste) qu'il faut protéger les océans et les créatures qui y vivent. Certes, on pourra reprocher à 'Flipper' de calquer le principe de 'Free Willy', mais il ne faut pas oublier que le film original de 1963 existait bien avant 'Free Willy'. Paul Hogan (tout droit sorti de 'Crocodile Dundee') interprète ici Porter, l'oncle de Sandy chez qui il vient passer son été, au bord de la mer, à Florida Keys. Mais le jeune garçon est loin de s'imaginer que cet été qui commence mal va se transformer en formidable aventure. Evidemment, 'Flipper' est à conseiller avant tout aux enfants car, grâce à un message simple et à des personnages sympathiques et attachants, il est fort à parier que le film saura capter l'attention des plus petits. Mais pour un public d'adultes, 'Flipper' s'avérera être une assez grosse déception, tant cette petite production familiale respire un fort parfum de clichés et autres stéréotypes en tout genre. (les gentils très gentils, les méchants très méchants, la rencontre avec la jeune fille qui devient la petite amie du jeune héros, le happy end traditionnel avec une belle musique, etc.) C'est sûr, c'est sympathique, mais c'est loin d'être indispensable.

On pourra regretter le fait que Joel McNeely choisisse régulièrement ce type de production stéréotypée qui l'empêche bien souvent de développer un style plus sérieux et plus mur. Néanmoins, il serait plutôt injuste d'enterrer trop rapidement sa partition pour 'Flipper', tant le compositeur s'y montre à l'aise dans les différents registres abordés par le film, un score sympathique entre aventure, émotion, action et même un peu de suspense. La partition de 'Flipper' est confié à un orchestre traditionnel ( dans une récente interview, McNeely a dit qu'il se considérant avant tout comme un 'symphoniste', d'où l'importance accordé à ce genre dans sa carrière pour le cinéma) agrémenté de quelques touches de synthétiseurs (sons de dauphin, flûte de pan exotique, etc.). C'est le 'Main Title' qui capte d'entrée notre attention car, au lieu de débuter le film sur une ouverture symphonique traditionnelle, le compositeur a décidé d'utiliser une rythmique de batterie moderne avec quelques touches de synthé mélangé à la partie orchestrale (confié au fameux London Symphony Orchestra), la flûte de pan exotique et la présence assez originale de voix, la partie vocale étant interprété par le fameux trio de rockers américains, Crosby, Stills et Nash. Voilà une bonne idée de la part du compositeur qui ajoute à son Main Title un certain punch, renforçant au passage le côté entraînant du thème principal exposé dans cette ouverture assez enjoué. Le compositeur reprendra par la suite son thème par le biais d'une guitare avec percussions, basse et orchestre. Ce premier grand thème mémorable évoque le côté optimiste et écologique du film et permet au compositeur d'asseoir la face 'aventure' familiale de sa partition, avec une certaine énergie déployé dans l'utilisation de ces instruments liés à l'orchestre. Par la suite, le compositeur mettra un peu plus l'accent sur cette flûte de pan (samplé au synthé) et ces sons de dauphin qui, une fois mélangés aux voix et à l'orchestre, évoqueront la majestuosité des fonds marins et le ballet auquel se livrent les dauphins dans une harmonie de mouvements saisissante de beauté. Evidemment, on se croirait dans ce début de film en plein dans un documentaire sur les dauphins (avec une musique majestueuse et paisible, un peu cliché dans cette scène) mais c'est avec une réelle qualité d'écriture que le compositeur arrive à encadrer les images du film en leur donnant une certaine énergie, un certain tonus. L'apparition du requin marteau 'balafré' nous fait entendre dès le début du film le côté plus sombre de la partition de McNeely, évoquant ici la menace du requin, un élément que l'on retrouvera surtout dans la dernière partie du score.

Après une ouverture très sympathique, le compositeur nous invite à partager cette jolie aventure en suivant l'abandon de Flipper ('Abandonned And Alone', plus mélancolique d'esprit et plus intime, dans le style de 'He Belongs At Sea'), la naissance de l'amitié entre Sandy et Flipper ('Sandy Meets Flipper', plus léger et enjoué et surtout le superbe 'Flipper Ballet'), les moments plus tranquilles (avec un orchestre plus léger et sautillant style comédie) sans oublier une dernière partie plus aventure/action dans 'The Secret Weapon' et 'Attack Of The Hammerhead'. On ne pourra pas passer à côté de l'exaltant 'Flipper Ballet' qui évoque toute la majestuosité et l'intelligence de l'animal qui se livre ici à un ballet majestueux en compagnie de son nouvel ami. Ce passage permet au compositeur d'écrire un grand élan symphonique avec un orchestre plus héroïque et exaltant, le tout englobé dans des orchestrations de qualité, typique du compositeur. McNeely développe un nouveau thème plus émouvant et encore plus chantant, évoquant la très belle amitié entre le jeune héros et son dauphin. McNeely reprendra ce très joli thème (un brin nostalgique d'esprit) dans un final de toute beauté, 'Flipper Goes Home'. Entre temps, le compositeur nous aura convié à un peu d'aventure ('The Secret Weapon' est très enjoué et déterminé. Avec des cordes/vents plus sautillants, le compositeur évoque l'excitation du départ à l'aventure pour tenter de retrouver grâce au flair de Flipper les traces éventuelles d'une pollution de l'eau. On retrouve ici le style plus héroïque de 'Flipper Ballet' dans un style aventure qui rappelle par moment l'excellent 'Iron Will' de McNeely. 'Sandy Searches' est plus tourné vers l'action, alors que Sandy reste seul sur son bateau à la recherche de Flipper avant d'être renversé par le 'Bounty Hunter' du méchant pêcheur. On retrouve ici un style action avec percussions martiales à la Jerry Goldsmith, une influence majeure dans de nombreuses partitions du compositeur, mais on pourra regretter ici le côté trop bref de ces quelques rares passages d'action. 'Attack Of The Hammerhead' (attaque du requin marteau vers la fin du film) permet au compositeur d'offrir un climax d'action avec l'un des plus sombres morceaux du score (cuivres dissonants et bref climat de terreur), bien avant que McNeely nous amène à une conclusion paisible pour 'Flipper Goes Home'.

Vous l'aurez donc compris, 'Flipper' est un petit score orchestral sympathique et sans prétention, preuve du talent d'écriture du compositeur. Certes, on souhaiterait entendre un peu plus d'originalité d'autant que McNeely possède un style assez passe-partout (on sent par moment l'influence de Jerry Goldsmith, James Horner, Basil Poledouris, etc.). Mais ne boudons pas notre plaisir, 'Flipper' est néanmoins une petite partition fraîche et charmante, rien de bien indispensable, juste un petit score finalement très sympathique et assez agréable.


---Quentin Billard