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1-Main Title 2.46
2-Finding Rick 1.48 3-Animal Exodus 3.45 4-Becky Bleeds 1.15 5-The Weasel 5.43 6-The Debate 4.11 7-Henry Returns To The Cabin 4.22 8-What Are You Up To? 2.09 9-Henry Meets Owen 2.51 10-1-800-Henry 2.08 11-Curtis & Owen Battle 2.55 12-Duddits Warns Henry 3.27 13-Pete and Trish 2.14 Musique composée par: James Newton Howard Editeur: Varèse Sarabande 302 066 456 2 Album produit par: James Newton Howard, Jim Weidman Producteur exécutif: Robert Townson Monteur de la musique: David Olson American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2003 Warner Bros. All rights reserved. Note: ***1/2 |
DREAMCATCHER
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by James Newton Howard
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Attention spoiler : si vous n'avez pas encore vu le film et que vous voulez conserver l'effet de surprise, ne lisez pas la suite car des éléments importants y sont dévoilés.
Voilà une bonne grosse production Hollywoodienne assez étonnante dans la manière dont elle est réalisée. 'Dreamcatcher' (l'attrape-rêve) est une nouvelle adaptation cinématographique d'un roman de Stephen King racontant l'histoire de quatre amis dotés de pouvoirs surnaturels et se retrouvant en train d'affronter la menace d'une terrible invasion extra-terrestre. Tout commence le jour où nos quatre jeunes amis sauvent héroïquement un petit enfant attardé en train d'être agressé par deux voyous. Pour les remercier de ce noble geste, le mystérieux petit garçon va leur donner à chacun des pouvoirs étranges, comme celui de lire dans l'esprit des gens où de savoir retrouver des personnes ou des objets perdus. Devenus adultes, les quatre amis se retrouvent dans un chalet du Maine pour leur partie de chasse traditionnelle. Chacun évoque ses souvenirs et se souvient de Duddits, le mystérieux garçons qu'ils ont sauvés il y'a très longtemps et qu'il leur donna un pouvoir étrange à chacun. C'est aussi l'heure pour les quatre amis de faire le point sur leur vie, avec des hauts et des bas. L'un d'entre eux, le professeur Gary Jones 'Jonesy' (vu récemment dans la série 'Band of Brothers', diffusé cet été sur France2) a eu une prémonition avant d'être renversé par une voiture qui faillit lui coûter la vie. Duddits était là et lui parlait d'un mystérieux 'Mr.gris'. Il lâcha aussi quelques mots en compagnie de ces quatre nouveaux amis concernant une mission qu'ils devaient effectuer en vue de sauver la planète. Mais Gary et ses amis n'ont jamais su déchiffrer le mystère de Duddits jusqu'au jour où nos amis assistent à un bien étrange événement: tous les animaux du bois où ils se trouvent s'enfuient à vive allure comme s'ils avaient vu quelque chose qui les avaient terrifiés. Un homme arrive alors, le visage défiguré par une mystérieuse cicatrice rougeâtre. Il s'est perdu dans la forêt et est visiblement mal en point. Beaver et Gary le laissent se reposer sans rien savoir de la menace qui pèse sur eux: le gros bonhomme va mourir en faisant sortir de son anus une mystérieuse créature gluante et couverte de crocs (cf. séquence hallucinante des WC). C'est le début d'une invasion extra-terrestre qui utilise des hôtes humains pour se reproduire. Comme d'habitude, les militaires sont sur le coups, et c'est le colonel Abraham Curtis (Morgan Freeman en militaire fou) qui dirige les opérations. Curtis est un vieux militaire psychotique et paranoïaque qui traque les E.T. depuis plus de 20 ans, et sa sauvagerie est sans fin, car il est prêt à exterminer des innocents afin d'éradiquer ce fléau. Mais son second, le capitaine Owen Underhill (Tom Sizemore) ne l'entends pas de cette façon et compte bien trouver une solution. Convaincu par le Dr.Henry Devlin (Thomas Jane), l'un des quatre héros du film doté de pouvoirs mystérieux, Owen va traquer 'Mr.Gris', l'extra-terrestre qui a pris possession du corps de Gary et compte quitter la zone de quarantaine pour préparer l'invasion de la planète entière. Voilà comment d'une intrigue mystérieuse et complexe on arrive finalement sur une histoire d'extra-terrestres à la 'Alien' et de planète terre à sauver. Effectivement, 'Dreamcatcher' est un film plutôt bizarre, pas tellement dans l'histoire somme toute assez basique, mais plutôt dans la manière dont le récit est agencé tout au long du film. Lawrence Kasdan semble essayer de nous perdre durant la première partie du film en multipliant des éléments qui n'ont apparemment aucun rapport entre eux: quel lien unit ce mystérieux 'attrape-rêve' (un objet d'origine indienne qui, selon les croyances, capture les cauchemars des gens), le jeune Duddits, les quatre lettres mystérieuses 'SSDD' qu'écrivent régulièrement nos quatre amis partout où ils passent, la bibliothèque/archive dans laquelle se trouve Gary en plein milieu du récit, les pouvoirs étranges dont ils ont hérités, etc? A la manière d'un puzzle, Kasdan et son équipe réunissent les différents éléments et les collent pour obtenir finalement une intrigue déjà vu maintes et maintes fois, une histoire d'invasion extra-terrestre très proche de l'ambiance d'un épisode d'X-Files (les créatures de 'Dreamcatcher' ont une tête familière pour les fans de la célèbre série TV de Chris Carter). A noter que le film fait clairement référence au 'Alien' de Ridley Scott puisque les symptômes physiques des victimes des E.T. sont appelés des 'Ripley' en référence à la fameuse héroïne du film campé par Sigourney Weaver (c'est le personnage de Morgan Freeman lui même qui y fait référence dans le film). Quand à l'histoire de Stephen King, il s'agit d'un joyeux mis entre les 'Tommyknockers' et 'It' (point commun: l'histoire se passe au même endroit, à Derry dans le Maine avec une histoire d'un groupe d'amis qui combattent une menace commune - il faut néanmoins mentionner le fait que beaucoup de romans et de nouvelles de Stephen King se passent dans le Maine!), sans oublier quelques références à des classiques du genre horreur/sci-fi tels que 'Invasion of The Body Snatchers' et 'The Thing' (et je ne parle pas des nombreuses allusions à 'Scooby-Doo' auquel le film fait une pub assez impressionnante). Niveau hémoglobine, vous serez servi car 'Dreamcatcher' est un bon film gore à l'ancienne (mutilation, massacre sanguinaire, cadavres en piteux état, etc.) sans oublier une qualité technique plutôt impressionnante (les monstres sont réalisés en image de synthèse et pour une fois, ils sont parfaitement crédibles à tel point qu'on les croirait réels) hormis l'attaque du vaisseau par les hélicoptères militaires où les images de synthèse sentent un peu l'écran bleu à plein nez. On ne pourra pas passer à côté de l'histoire de la mystérieuse bibliothèque/archive dans laquelle Gary se balade durant une bonne partie du film et où il assiste à l'action de l'histoire en direct, à travers une fenêtre. Cet élément plutôt inattendu et incongru vient en fait d'une métaphore de la mémoire et de l'esprit humain parfaitement décrite dans le bouquin de Stephen King. On pourra d'ailleurs reprocher au film d'avoir sous-développé cet élément dans le film en le rendant incompréhensible au sein même du récit; on comprend mieux alors l'histoire du monstre qui poursuit Gary dans la bibliothèque/entrepôt/mémoire -dualité de la personnalité du héros entre la sienne et celle de 'Mr.Gris'- en voulant s'emparer d'important 'dossiers' de sa mémoire, mais cette métaphore sur la mémoire est très mal expliquée et totalement confuse, d'autant que le film nous donne très peu de réponses à ce sujet (et je ne parle pas de la fin qui est étonnamment expéditive): dommage! Malgré ses nombreux défauts sur le plan scénaristique (éléments sous-développés, séquences confuses et maladroites, etc.), 'Dreamcatcher' reste néanmoins une bonne surprise, un film d'extra-terrestre pour une fois assez étonnant (et aussi très crade - avis aux âmes sensibles! Etonnant d'ailleurs que la censure ne se soit pas emparé du film, preuve une fois encore de l'hypocrisie des censeurs américains qui ne réagissent pas tant qu'il n'y a pas de sexe dans un film), avec ce qui faut comme terreur, gore et suspense. James Newton Howard continue de nous prouver qu'il est décidément un grand maître de la musique de thriller/suspense/terreur puisqu'il signe pour 'Dreamcatcher' un score orchestre/synthé très convaincant et brutal comme il se doit. 'Dreamcatcher' est aussi l'occasion pour le compositeur de retrouver Lawrence Kasdan après avoir participé à 'Grand Canyon' (1991), 'Wyatt Earp' (1994), 'French Kiss' (1995) et 'Mumford' (1999). Changement d'ambiance pour 'Dreamcatcher' car après la comédie et l'aventure, le duo Kasdan/Howard s'attaque désormais au suspense et à la terreur. L'ouverture du score nous plonge dans une ambiance plutôt étrange et inquiétante avec un motif de synthé mystérieux comme il se doit. Ce travail autour des sonorités électronique nous rappelle à quel point Howard est un pro dans le domaine de la musique électronique et qu'à l'instar d'un Jerry Goldsmith ou d'un Alan Silvestri. Basé sur une mystérieuse rythmique électronique, ce motif synthétique oscille entre les sonorités claires genre boîte à musique et des sons plus profonds (genre brefs battements de coeur). Comme dans sa précédente partition pour 'Signs', Howard arrive à nous intriguer dès le début de sa partition en nous plongeant dans une ambiance profondément mystérieuse et inquiétante. On ne sait pas où on va, on ne sait pas où le compositeur veut nous mener, mais on sait qu'on va y aller irrémédiablement. Une très belle introduction mystérieuse, comme il se doit. La tension monte alors dans l'inquiétant 'Finding Rick' pour la découverte du gros bonhomme défiguré dans les bois. Les rythmiques électroniques font monter la tension d'un cran, les cordes sont encore plus froides, comme pour évoquer le côté intriguant de cette découverte surprenante. Howard nous plonge dans le doute: qui est ce Rick, pourquoi porte il une balafre rouge sur le visage, qu'a t'il pu manger dans les bois pour avoir de tels problèmes intestinaux, etc. Les questions sont posés, mais les réponses tardent à venir, faisant monter la tension d'un cran. 'Animal Exodus' prolonge cette ambiance dans un bref sursaut orchestral digne de 'The Sixth Sense' (séquence de l'exode massive des animaux) et c'est finalement 'Becky Bleeds' qui nous plonge dans la terreur pure avec l'affreuse séquence des toilettes. Effets de cordes sinistres, cuivres menaçants et agressifs, dissonances particulièrement appuyées, percussions violentes, tout est fait pour nous plonger dans une atmosphère de terreur quasi malsaine. Certes, cela donne l'impression d'avoir déjà été entendu maintes et maintes fois, mais le résultat à l'écran est particulièrement impressionnant et véritablement prenant. 'Becky Bleeds' rend la séquence des toilettes encore plus intense et angoissante. (on se demande vraiment jusqu'au bout ce qui a pu être piégé dans la cuvette des WC) Avec 'The Weasel', on assiste à un véritable cauchemar organique pour la séquence de la créature rampante qui sort de l'anus de ses victimes dans un flot de sang et d'excrément. Inutile de préciser que cette pièce est particulièrement sinistre et terrifiante, comme d'habitude, Howard se montre toujours à la hauteur de nos espérances lorsqu'il s'agit de nous glacer le sang avec ces différents effets orchestraux. Très intense dans le film, la musique contribue largement à renforcer cette atmosphère de terreur, sans originalité particulière hélas, il faut bien le reconnaître (influence des temp-tracks?). Le reste du score va s'attacher à poursuivre cette ambiance de terreur/suspense intense et très prenante dans le film, en passant par un 'Henry Returns To The Cabin' glauque à souhait (Mr.Gris s'est emparé du corps d'Henry et son esprit tente de le combattre à travers la séquence de l'entrepôt-mémoire). Les militaires interviennent dans 'What Are You Up To?' où l'on trouvera une rythmique électronique plus marquée et beaucoup plus prononcée, plus proche du côté action du score (cf. hallucinante séquence de l'attaque du vaisseau des aliens, transcendé par l'un des meilleurs morceaux d'action qu'Howard ait écrit durant ces 5 dernières années). A noter que le motif du 'Main Title' revient sous plusieurs variantes dans les moments plus sombres et mystérieux du film, et puisque l'on parlait d'action précédemment, on ne pourra pas passer à côté de l'excellent 'Curtis & Owen Battle' lorsque les deux militaires s'affrontent vers la fin du film. On est ici en plein dans le style action typique du compositeur, un mélange intense entre 'Outbreak' et 'Vertical Limit'. 'Duddits Warns Henry' nous permet finalement de respirer pour le final du film suivi d'un reprise du thème électronique du 'Main Title' dans 'Pete & Trish'. Si vous êtes fans de James Newton Howard et de ses musiques d'action/terreur/suspense, 'Dreamcatcher' devrait vous ravir. On regrettera une fois encore que le CD de Varèse Sarabande omette bon nombre de morceaux d'action du score, même si au niveau suspense/terreur, on est quand même bien servi. On regrettera aussi le côté peu original de ce score un peu trop tourné vers certaines partitions précédentes du compositeur ('The Sixth Sense', 'Signs', 'Outbreak', 'Vertical Limit', etc.). Quoiqu'il en soit, le résultat à l'écran est assez saisissant et parfaitement captivant. La musique de James Newton Howard déploie une très grande force dans le film de Kasdan et contribue à rendre le récit encore plus intense. Mais si vous recherchez de l'originalité, vous risquez fort d'être déçu. ---Quentin Billard |