Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:


Réalisateur:
Richard Benjamin
Genre:
Comédie/Science-fiction
Avec:
Dan Aykroyd,
Kim Basinger.

(c) 1988 Weintraub Entertainment Group/Columbia Pictures.

Note: **1/2
MY STEPMOTHER IS AN ALIEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Comme vous le savez, il est toujours difficile de rester objectif lorsqu'il s'agit de traiter d'un film qu'on a détesté, et c'est hélas l'épreuve que je vais devoir subir en parlant de 'My Stepmother Is an Alien' (J'ai épousé une extra-terrestre), une comédie/science-fiction absurde et vraiment débile. Richard Benjamin est parti sur une idée amusante (une extra-terrestre sous la forme d'une ravissante jeune femme vient sur terre pour trouver le scientifique responsable de la mise en danger de sa planète) mais son projet dérape finalement dans le ridicule et la stupidité, en accumulant des séquences grotesques et totalement farfelues. Dan Aykroyd interprète le scientifique Steven Mills qui travaille dans un laboratoire de recherche spatiale où il est chargé de surveiller la présence éventuelle de trace de vie dans l'espace. Le jour où il utilise le puissant tube Klystron avec son radar chargé de capter et d'amplifier la puissance électrique de la foudre, Steven envoie une puissante décharge électrique dans l'espace, en espérant mettre à jour la présence éventuelle d'une forme de vie dans l'espace. Son aventure touche à sa fin après son renvoi pour cause de dégradation du matériel, mais ce qu'il ne sait pas, c'est que quelqu'un a capté son signal dans l'espace, et c'est là qu'intervient Celeste (Kim Basinger, dans un rôle taillé sur mesure), une extra-terrestre à l'apparence d'une jeune blonde au charme ravageur envoyée sur terre par ses supérieurs afin de faire en sorte que Steven refasse le même processus et éviter ainsi que la planète d'origine de Celeste soit anéantie. L'histoire ne colle déjà pas debout (comment une source d'énergie envoyé par un radar peut menacer une planète? Pourquoi faut il refaire la même chose pour la sauver?) mais lorsqu'on voit ce qui suit, on peut déjà s'attendre au pire: évidemment, Celeste tombe amoureuse de Steven et elle découvre les plaisirs terriens (nourriture, sexe, etc.), mais après, cela devient complètement grotesque: la fille de Steven qui voit Celeste manger une pile, le chien de Steven qui lévite dans les airs et se retrouve sur le toit de la maison, un oeil stupide qui sort du sac de l'héroïne extra-terrestre, une séquence de baiser grotesque où Celeste se livre à toutes les pitreries imaginables en imitant ce qu'elle voit dans des films, etc. on se demande même comment Steven arrive à croire pendant plus d'une heure que cette femme est tout à fait normale. Comme d'habitude, quelqu'un découvre la vérité et personne ne veut en entendre parler, et cette fois ci, c'est sa fille Jessie (Alyson Hannigan, pour son premier rôle au cinéma). En clair: c'est gros, c'est lourd et ca ne fait même pas rire. Mieux vaut oublier les dix dernières minutes du film qui sont d'un ridicule absolu! Pire, mieux vaut oublier ce film qui se fiche visiblement de la gueule du monde en prenant les spectateurs pour des iditos. Bilan: un navet total comme Hollywood nous en sert régulièrement, à éviter!

On se demande parfois pourquoi Alan Silvestri participe à d'aussi mauvais films, lui qui possède un potentiel énorme et qui a quand même participé au cours de sa carrière à des grands films comme la trilogie des 'Back To The Future' de Zemeckis, 'Predator' de McTiernan ou 'Forrest Gump' de Zemeckis. Pour 'My Stepmother Is an Alien', Silvestri signe un score teinté de mystère et de romantisme, un score qui représente la double face du film: à la fois comédie intime et film de science-fiction. Afin de mieux accentuer la 'double face' de ce film, Silvestri utilise deux thèmes pour les deux facettes de l'histoire: un thème de cordes romantique, mélodique et sirupeux pour la romance entre Celeste et Steven et un motif de 4 notes sombre pour le côté plus mystérieux de cette histoire d'extra-terrestre. Orchestrale, la musique de Silvestri laisse parfois la place à quelques morceaux de synthé où l'on retrouve une fois encore le style et les rythmes de 'Romancing The Stone', des petits passages plutôt cool et sympa qui donnent une certaine pêche au film. (on est aussi très proche par moment de certains sons et rythmes du score de 'No Mercy' - 1986 - de Silvestri) En fait, ces morceaux de synthé sont plutôt là pour évoquer l'énergie débordante de Celeste, tout en renforçant son côté un peu folle et amusante.

La séquence du Klystron au début du film est accompagné par un premier morceau assez sombre où Silvestri installe une rythmique à l'orchestre à l'aide d'un petit ostinato de cordes, avec cuivres et timbales. On retrouve ici ce que j'appelle les 'rythmes labyrinthiques' qui ont tant fait le succès de sa musique pour 'Predator' (1987), des rythmes martellés et envoûtant. Silvestri semblant renouer ici avec le style et les sonorités de ses morceaux plus mystérieux pour l'excellent film de John McTiernan. Le morceau sert aussi à installer une certaine tension pour cette longue séquence d'introduction tout en évoquant de manière intense l'agitation qui se crée à l'écran. 'The Klystron' fait donc déjà intervenir ici le motif de 4 notes descendantes associé au côté plus sombre du film et à l'intrigue de l'extra-terrestre.

La première apparition de Celeste dans le film se fait au son du joli thème romantique exposé dans toute sa splendeur avec des cordes sirupeuses, et Silvestri le développera tout au long du film pour lui faire atteindre un climax pour l'inévitable happy-end du film. On notera quelques passages plus sombres et mystérieux lors des scènes où Jessie aperçoit les 'trucs' étranges de Celeste, sans oublier un petit passage d'action pour la séquence où elle manque de se faire renverser en vélo, ou lors de la nouvelle scène du Klystron vers la fin du film. Pas grand chose de neuf ici, mais un score tout de même assez sympathique même si 'My Stepmother Is an Alien' fait partie des partitions mineures dans la carrière du compositeur. Sympa, sans plus!


---Quentin Billard