1-Opening 2.53
2-Calliope 2.34
3-Zoltar 3.05
4-Waking Up 3.37
5-New York 1.19
6-Alone In The Hotel 0.28
7-Toy Store Walking Piano
Includes 'Heart and Soul' 1.56
8-To Bed 1.35
9-Racquetball 1.54
10-Falling In Love 1.16
11-Moonlight Serenade
Composé par Glenn Miller 2.58
12-Josh and Susan 2.23
13-The Envelope 1.50
14-Visiting Home
It's Every One Of Us
Composé par
David Pomeranz 3.16
15-The Confession 0.41
16-Billy and Mom 1.14
17-Finding Zoltar 4.32
18-Goodbye and End Titles
Includes Heart and Soul 8.00

Bonus Tracks:

19-Waking Up (Alternate) 3.50
20-New York (Alternate)1.16
21-Visiting Home (Alternate) 3.02
22-Visiting Home
(Alternate #2) 1.45
23-Billy and Mom (Alternate) 1.11
24-Goodbye Part 1
(Alternate) 1.36
25-Goodbye Part 2
(Alternate) 3.22
26-End Titles (Alternate) 1.35

Musique  composée par:

Howard Shore

Editeur:

Varèse Sarabande
VCL 1102 1015

Album produit par:
Nick Redman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur de l'album pour
20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
Coordinateur de la musique:
Elliott Abbott
Monteurs:
Jim Weidman,
Suzanna Peric,
Scott Grusin

Artwork and pictures (c) 1988/2002 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***1/2
BIG
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Howard Shore
Après avoir joué dans quelques petits films moins connus, Tom Hanks fut véritablement révélé au public dans l'excellent 'Big' de Penny Marshall, joyeuse comédie dans laquelle le célèbre acteur interprète Josh, un jeune homme qui cache en réalité un très gros secret: Josh est un enfant de 13 ans qui, complexé par sa petite taille, fit un jour le voeux de devenir grand. Un matin en se réveillant, il découvre finalement que son souhait a été exaucé. Il a alors l'apparence d'un homme adulte d'une trentaine d'années. C'est le choc: en quittant brusquement sa maison, Josh court retrouver son vieil ami Billy pour le supplier de lui venir en aide, et après avoir réussi à le convaincre qu'il est le vrai Josh, ce dernier va tenter de trouver une solution pour mener sa nouvelle vie 'd'adulte'. Mais le décalage est bel et bien existant, car, si Josh a l'apparence d'un adulte, il reste toujours au fond de lui un gosse de 13 ans. Après tenté de trouver un emploi, Josh réussit finalement à décrocher un job dans une entreprise où l'on fabrique des jouets. Impressionné par son énergie et sa vitalité enfantine, MacMillan (Robert Loggia), le patron de l'entreprise, lui confie alors le poste de vice-président chargé de s'occuper du design et de la conception des nouveaux jouets. La vie de Josh tourne alors au conte de fée: il a tout ce qu'il désire: un grand appartement avec plein de jouets, une machine d'arcade, des tas de bonbons, un distributeur de boisson, de la nourriture à volonté, un trampoline, etc. il peut s'amuser avec les nouveaux jouets qu'on lui donne à tester, etc. mais les choses se compliquent le jour où Susan (Elizabeth Perkins), l'une des employés de l'entreprise, tombe amoureuse de cet homme plein de vie et d'énergie. Josh ne sait pas comment assumer cela et continue à agir comme un enfant jusqu'au jour où il finit par tomber sous son charme en vivant une romance avec elle. Mais tout cela va trop loin, et Josh sait qu'il est beaucoup trop jeune pour mener une vie d'adulte. Il va donc tenter de révéler à Susan son secret, mais en vain. Son copain Billy va même commencer à le délaisser en s'apercevant qu'il prend trop goût à cette nouvelle vie d'adulte. Josh est au bout du rouleau, il doit donc trouver une solution pour redevenir l'enfant qu'il était autrefois. C'est avec cette idée délirante que la réalisatrice Penny Marshall signe là l'une de ses meilleures comédies, où l'histoire d'un enfant plongé subitement dans un monde d'adulte. Tom Hanks nous livre ici une performance remarquable, celle d'un adulte avec l'esprit d'un gosse de 13 ans. Pour s'inspirer de la manière d'agir d'un enfant, Hanks a étudié de près les mouvements, les gestes et les réactions de son 'alter ego' de 13 ans interprété par le jeune David Moscow. Effectivement, ce dernier a interprété toutes les scènes de Hanks, ce dernier n'ayant plus alors qu'à imiter la manière de jouer de l'enfant. Totalement convaincant, Tom Hanks nous prouvait déjà en 1988 qu'il avait l'étoffe d'un grand acteur, chose qui n'est plus à prouver aujourd'hui. La réalisatrice mène son film avec une certaine énergie et un humour plein de tendresse qui nous rappelle à quel point l'enfance est une belle chose. Si l'on ne devait retenir qu'un seul message de ce film, ce serait le suivant: il ne faut jamais perdre son âme d'enfant.

Après avoir mis en musique quelques films d'horreur de David Cronenberg, le très éclectique Howard Shore s'attaquait à la comédie avec 'Nadine' de Robert Benton en 1987. (il avait aussi participé à la comédie fantastique 'Nothing Lasts Forever' en 1984 ainsi que 'Moving' d'Alan Metter - 1988). 'Big' est l'un des scores les plus appréciés parmi les partitions du Howard Shore des années 80. La récente édition en CD Club chez Varèse Sarabande permet finalement à tous les béophiles de redécouvrir ce petit score très sympathique et sans prétention particulière. Loin de l'aspect torturé et glacial de 'Videodrome', 'The Fly', 'Scanners' ou 'The Brood', Shore utilise ici l'orchestre sur un ton paisible, intime et nostalgique. Le score de Shore pour 'Big' repose essentiellement sur un unique thème principal, exposé de manière paisible dès le début du film dans 'Opening'. Shore utilise le piano avec une basse, quelques claviers de synthé et quelques cordes paisibles. Le thème de 'Big', très vite rejoint par les cordes, évoque bien cette idée de douceur et de nostalgie de l'enfance, un thème qui deviendra beaucoup plus important par la suite. 'Zoltar' fait intervenir un autre motif plus mystérieux associé à l'étrange magicien 'Zoltar' qui va exaucer le voeux de Josh dans la fête foraine au début du film. Construit sous la forme d'une mystérieuse valse lente, 'Zoltar' fait intervenir un petit thème doublé par une espèce de carillon/boîte à musique/cithare fantaisiste évoquant le côté 'carnaval' mais sous un aspect sombre. Les cordes et le célesta viennent rejoindre les autres instruments pour se lancer dans cette valse sombre qui évoque déjà les futurs problèmes de Josh. La suite va s'attacher à suivre l'évolution de Josh dans cette nouvelle vie d'adulte totalement inattendue.

Après un 'Walking Up' évoquant l'étonnement de Josh et le début de cette 'nouvelle vie', 'New York' fait intervenir le côté plus jazz/rock de la partition de Shore. 'New York' repose sur une brève section de cuivres de style big band jazzy pour l'arrivée de Josh et Billy à New York, soutenu ici par la batterie/basse/piano plus dans l'esprit d'un rock léger. Shore va particulièrement s'amuser à développer ce côté rock cool rythmé pour les moments où le héros profite de sa nouvelle vie et s'amuse comme un petit fou. Ces morceaux donnent une sacré pêche au film et évoquent bien la jovialité de Josh et son énergie débordante. A noter le fameux 'Toy Store Walking Piano' pour la fameuse scène où Tom Hanks et Robert Loggia jouent ensemble du piano dans le magasin de jouets, le piano se trouvant par terre et se jouant donc avec les pieds. Josh s'amuse ainsi à interpréter avec son patron 'Heart & Soul', la fameuse chanson de Hoagy Carmichael et Frank Loesser, chanson que Shore insère au sein même de ses propres compositions en tant que 'source music'. 'To Bed' fait entendre quand à lui le côté plus intime de la partition de Shore avec une importance accordé ici au piano, l'instrument intime et sentimental par excellence.

La romance avec Susan apparaît déjà dans le joli 'To Bed' et après un 'Racquetball' plus rythmé, 'Falling In Love' traduit à merveille les sentiments des deux personnages en nous proposant une nouvelle variante du très joli thème principal au piano avec quelques cordes paisibles, la même idée étant développée dans 'Josh & Susan'. 'The Envelope' nous permet de retrouver les rythmes sympa et léger de batterie/basse/piano avec quelques claviers pour exprimer une fois encore la bonne humeur et la jovialité enfantine lors de la scène où Billy reçoit une enveloppe tant attendue et s'empresse de le faire savoir à son ami Josh qui commence à crouler sous le boulot. La partie romantique de 'Big' nous va vraiment droit au coeur de par la simplicité d'écriture du compositeur et l'honnêteté de son travail. Après quelques passages émouvants et intimes (très belle écriture de piano avec les cordes, quelques vents et une harpe), l'histoire se conclut sur 'Goodbye & End Titles', très joli morceau reprenant le thème principal dans toute sa splendeur sous la forme d'un climax orchestral émouvant, Shore nous proposant à l'occasion un bref arrangement orchestral de la chanson 'Heart & Soul' déjà utilisée dans la séquence du magasin de jouets. On ressent vers la fin du film une profonde nostalgie, la nostalgie de l'enfance, des jours 'paisibles', des jours heureux, innocents. C'est ce que Shore tente de nous faire ressentir avec ces passages plus intimes, allant même jusqu'à utiliser un choeur poignant dans la très belle séquence où Josh sort dans la rue et voit les enfants s'amuser, et c'est à partir de ce moment là que l'on comprend que lui aussi ressent cette nostalgie poignante de l'enfance, souhaitant alors redevenir comme avant.

Voilà un score très charmant composé par un musicien décidément très ouvert à tous les genres. 'Big' est un score qui évoque avec justesse la nostalgie de l'enfance et la jovialité enfantine avec la simplicité du thème principal, le côté tendre et intime du piano et le côté 'cool' de la section rythmique du score. Le CD récemment édité en édition limitée par Varèse Sarabande nous permet aussi d'entendre quelques morceaux alternés non retenus pour le film. Si vous n'aimez pas le style comédie d'Howard Shore, il est certain que 'Big' vous décevra beaucoup, mais pour tout ceux qui sont ouverts à ses différents styles, 'Big' s'avérera être une jolie surprise, une très belle BO qui nous permet même de retrouver notre âme d'enfant!


---Quentin Billard