tr> |
1-Main Title/Henke Arrest/
The Chateau 4.49 2-The Plot/Carlson Killing 3.44 3-House Arrest 0.53 4-Computer Alert (Part 1 & 2) 3.33 5-Gallagher Escapes House Arrest 1.35 6-Police Chase Eileen In Garage 2.24 7-Richards Follows Gallagher/ The Brass Arrives 2.30 8-Neo-Nazi Demonstration 3.36 9-The Shoot-Out 1.28 10-Gallagher To Eileen & Security Montage/ Gallagher Taken Downstairs 1.52 11-Boyette Leaves Safehouse 1.17 12-Johnny Escapes Killer 1.42 13-Eileen Answers Phone/ Chase (parts 1 & 2) 7.27 14-Chase (part 3) 3.01 15-Chase Finale-Part 1/ Chase Finale-Part 2 4.16 16-You're A Dead Man, Sergeant/ End Credits 5.31 Musique composée par: James Newton Howard Editeur: Prometheus Records PCR 516 édition limitée Musique produite par: James Newton Howard Monteur de la musique: Nancy Fogerty Assistant du monteur: Andrew Silver Synclavier programmé par: Michael Mason Directeur en charge de la musique pour MGM: Anita Camarata CD produit par: Ford A.Thaxton Artwork and pictures (c) 2002 Prometheus Records. All rights reserved. Note: **1/2 |
THE PACKAGE
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by James Newton Howard
|
|
'The Package' (Opération Crépuscule) est un autre thriller moyen d'un réalisateur de seconde zone, Andrew Davis, adepte des séries-B d'action musclés et des scénarios ultra minimes et typiquement Hollywoodien. Dans ce thriller au parfum de guerre froide, Gene Hackman interprète le sergent Johnny Gallagher, leader d'une petite unité militaire américaine chargée de la sécurité durant une importante réunion politique se déroulant en Allemagne, durant laquelle la Russie et les Etats-Unis va chercher un accord afin de mettre fin à la guerre froide et de stopper toute menace éventuelle des armes nucléaires. Mais l'un des généraux de cette réunion, qui refuse de participer à un sinistre complot visant à prolonger la guerre contre la Russie, se fait assassiner par deux mystérieux tueurs déguisés en civils, Gallagher se fait sérieusement houspiller par le colonel Glen Whitacre (John Heard), qui participe lui aussi à la conspiration menaçant sérieusement la paix entre les deux pays. Gallagher est alors chargé d'escorter un militaire renégat (Tommy Lee Jones) de l'Allemagne jusqu'aux Etats-Unis où il sera jugé par la cours martiale et emprisonné pour une longue durée. Le militaire renégat se fait passer pour un certain Walter Henke, mais Gallagher ignore encore tout du complot, et son 'colis' réussit alors à s'échapper dans l'aéroport. Gallagher se retrouve alors arrêté et interrogé à propos de cet homme qu'il a laissé s'échapper. Avec l'aide de son ex-femme Eileen (Joanna Cassidy), Gallagher va tout faire pour tenter de retrouver le fugitif qui s'appelle en réalité Thomas Boyette. Gallagher et Eileen découvrent alors l'existence de cette gigantesque conspiration dans laquelle Thomas Boyette participe activement puisqu'il est le tueur embusqué chargé d'assassiner le premier ministre russe lors de sa visite à Chicago dans quelques jours. Poursuivi par les hommes du colonel Whitacre, Gallagher et Eilenn, aidé du détective Milan Delich (Dennis Franz), un vieil ami de Gallagher, vont devoir entamer une course contre la montre pour arrêter le tueur et détruire le complot. Thriller banal dans la plus pure tradition du genre, 'The Package' comporte finalement peu d'action et beaucoup de bla-bla. Gallagher suit un jeu de pistes et tente de reconstituer le puzzle afin de découvrir toute la vérité et d'arrêter les auteurs de cette conspiration avant qu'il ne soit trop tard. Evidemment, le scénario rappelle beaucoup l'assassinat de J.F. Kennedy (clin d'oeil: la présence dans le film du journaliste américain Ike Pappas, qui joue ici son propre rôle, clin d'oeil puisqu'Ike Pappas a couvert l'affaire Kennedy durant les années 60) transposé ici en pleine période de la fin de la guerre froide, sauf qu'à la place du président des Etats-Unis, c'est le premier ministre russe. Hackman est une fois de plus très convaincant dans le rôle du héros indestructible, qui voit s'accumuler les morts autour de lui mais qui ne se fait jamais toucher une seule fois par une balle (et la séquence où il s'évade de la cave est un peu bidon). Comme d'habitude dans les films d'Andrew Davis, les personnages sont sous-développés et sans personnalité aucune, ils ne sont que des pions que le réalisateur déplace pour tenter de créer une intrigue parfois maladroite, surtout dans le rythme de l'histoire (c'est très mou, on s'ennuie ferme pendant plus d'une demie heure, avant que le réalisateur se décide enfin à apporter un peu d'action (gratuite, certes) dans ce film. On est loin ici des navets que sont 'Above The Law' ou 'Under Siege' (qui sera le prochain film de Davis après 'The Package' et avant son hit, 'The Fugitive'), mais cela n'empêche de regretter les nombreux défauts de ce thriller politique sans âme, un produit de consommation insipide et peu inspiré, reposant pourtant sur de bonnes idées malgré un scénario qui laisse une solide impression de déjà-vu et des personnages plutôt vides.
James Newton Howard passait un cap important dans sa carrière en composant le score de 'The Package', car, après qu'Andrew Davis fasse appel à Gary Chang sur 'Under Siege' (1992), James Newton Howard allait composer son grand classique de la musique d'action, 'The Fugitive', BO qui fera de lui une valeur sûre du genre. Hélas, 'The Package' n'a ni le charme, ni la puissance de 'The Fugitive' (où il s'inspirait du style action de Jerry Goldsmith), et, à l'image du film de Davis, l'exercice de style du compositeur s'avérera être assez décevant pour un début. Effectivement, on parle ici d'exercice de style car JNH était encore plutôt inexpérimenté à l'époque dans le domaine des musiques d'action orchestrales. 'The Package' est une de ses premières BO d'action à faire intervenir l'orchestre (un de ses précédents scores d'action électronique, 'Off Limits' - 1985 - était plutôt ridicule dans son genre et sentait la vulgaire composition de série-B insipide), et par conséquent, il s'agit aussi d'un premier grand effort de la part du compositeur dans l'écriture orchestrale. Nul doute que le compositeur s'est beaucoup fait aider ici par ses orchestrateurs favoris (Marty Paich, Brad Detcher, Chris Boardman, Bruce Babcock). Le film s'ouvre sur l'unique thème principal (peu mémorable, surtout à la première écoute), un motif sombre et intriguant évoquant la conspiration du film, entendu aux cuivres graves et aux cordes, la suite du morceau se prolongeant sur l'excitant 'Henke Arrest' et 'The Chateau'. Ici, Howard utilise un motif de cuivres très rythmé (surtout avec des trompettes à la Stravinsky) et met l'accent sur la percussion martiale (caisse et timbales) pour évoquer l'aspect militaire lors de la séquence de l'arrestation de Walter Henke au début du film. A noter la présence du piano qui renforce ici le côté rythmique très prononcé, créant déjà une atmosphère d'action assez sombre. La dernière partie est plus calme en faisant intervenir la trompette pour renforcer le côté solennel de cette importante réunion entre les américains et les soviétiques. Howard prolonge l'action dans l'excitant 'The Plot/Carlson Killing' où il fait appel à une écriture similaire de cuivres/cordes/percussions. Ce qui étonnant à l'écoute de ces premiers morceaux d'action, c'est que l'on ne reconnaît pas encore le futur style action du compositeur, c'est pour cela que j'évoquais plus haut l'idée d'un exercice de style de la part du compositeur, encore peu à l'aise ici avec son matériau orchestral, et ce malgré deux premiers morceaux très rythmés et très prometteurs. Malheureusement, la suite ne sera pas de la même qualité et va se concentrer autour d'une écriture de synthé très années 80 avec quelques rythmes pop à la Harold Faltermeyer (genre 'The Running Man' ou 'Tango & Cash'). Dans 'House Arrest', Howard commence à évoquer le suspense mais avec ces synthés atmosphériques. Le compositeur tombe alors dans de un style de musique de série-B de suspense à petit budget, avec ces synthétiseurs très 'eighties' et ces claviers incessants qui parcourent une bonne majorité de sa composition électroniques pour 'The Package'. Voilà ici un choix très étrange de la part de la production et du compositeur: le film débute et termine sur de bonnes pièces d'action orchestrales, mais entre les deux, on a de nombreux morceaux de suspense/action entièrement électroniques et sans la qualité de ce qu'on entendait au début du film. Du coup, Howard fout complètement en l'air ses premiers efforts et ne suit pas ce qu'il avait commencé au début du film. On ne peut donc s'empêcher d'être frustré à l'écoute du milieu du score, constitué de pièces électroniques tout à fait quelconques, molles et sans énergie. Du coup, l'intérêt de la musique dans le film s'en fait grandement ressentir, comme si le compositeur manquait soudainement d'inspiration vers le milieu du film, ce qui est plutôt dommage étant donné qu'il a parfaitement réussi à retranscrire l'atmosphère de conspiration du film. 'Police Chase Eileen In Garage' est un des premiers morceau action du synthé faisant intervenir les percussions et sonorités électroniques chères au compositeur, avec ces claviers et ces sons années 80 qui font très musique de série-B d'action. Le morceau intervient pour la poursuite d'Eileen avec les tueurs dans le garage, et ce avant que Gallagher ne débarque avec une camionnette pour emmener Eileen en supprimant au passage l'un des mystérieux tueur. Certes, Howard maîtrise parfaitement ici sa rythmique et son écriture de synthé, mais on ne peut s'empêcher d'être déçu par le changement de trajectoire étonnant opéré par le compositeur (sans doute pour des raisons de budget?). On retrouve un passage orchestral martial pour l'arrivée des hommes de Whitacre dans 'The Brass Arrives' mais on repart tout de suite dans de l'électronique pour la suite des événements. Ainsi, 'The Shoot-Out' (séquence de fusillade dans le café) fait intervenir une rythmique pop chère au compositeur avec ses synthés, batterie/basse/guitares. On est déjà plus proche ici de 'Off Limits' mais sans le côté pauvre de cette précédente composition qui sentait vraiment le manque de budget total et un manque d'idée conséquent. 'The Shoot-Out' est sympa même si on aurait une fois encore préféré encore cela en version orchestrale (ceci n'aurait d'ailleurs pas empêché le compositeur d'utiliser ses rythmiques pop...pourquoi pas?) Howard continue de maintenir le suspense avec une composition électronique souvent intriguante plus que véritablement sombre ou sinistre. 'Boyette Leaves Safehouse' fait de nouveau intervenir les rythmes pop électroniques (batterie/basse/guitare/claviers) alors que le tueur part s'installer dans sa planque en attendant la venue du ministre russe à Chicago. Un nouveau morceau d'action orchestral intervient brièvement dans 'Johnny Escapes Killer' avec cette écriture de cuivres et de percussions tout à fait caractéristique du score de 'The Package', la poursuite culminant dans les trois parties d'action-climax de 'Chase' ainsi que 'Chase Finale (part 1 & 2)'. 'You're a Dead Man Sergeant/End Credits' conclut finalement le film de manière plus paisible avec une trompette apportant une idée de soulagement, et ce avant qu'Howard ne récapitule son matériau thématique et orchestral pour le 'End Credits'. Déception donc pour ce score qui s'annonçait prometteur mais qui finit par devenir ennuyeux vers le milieu (tout comme le film de Davis) avant de faire à nouveau appel à l'orchestre pour la partie finale du film, renforçant l'impression de course contre la montre avec de nouveaux morceaux d'action saisissants. On regrettera le changement de cap opéré en cours de route par James Newton Howard qui tombe alors dans du vulgaire scoring électronique de série-B d'action, qui ne s'accorde pas avec le style souhaité par le compositeur au début du film. Il fallait essayer de trouver un compromis plutôt que d'opposer ainsi deux styles qui donnent forcément tort au matériau électronique, indiscutablement plus plat, moins intéressant et peu inspiré. Certes, on sent qu'Howard est plus à l'aise dans ses synthés mais son écriture orchestrale, bien qu'encore impersonnelle à cette époque (on est loin de reconnaître son style action de 'The Fugitive'), laisse déjà paraître le talent du compositeur dans le registre de l'action/suspense. Grâce à la récente réédition tant attendue par Prometheus Records, le public béophile va enfin pouvoir redécouvrir ce léger premier effort de la part du compositeur, car, avant d'être un grand compositeur, on doit toujours passer par des oeuvres mineure et moins intéressantes, c'est inévitable. Heureusement, l'avenir nous prouvera que James Newton Howard est bel et bien le grand compositeur que l'on attendait tant après ce 'The Package' décevant. ---Quentin Billard |