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1-The Final Countdown-
Main Titles 3.54 2-Mr.Tideman 2.25 3-The USS Nimitz On Route 3.29 4-The Approaching Storm 4.23 5-Pursued By The Storm 2.46 6-Into The Time Warp 3.57 7-Rig The Barricades 2.16 8-Last Known Position 2.13 9-An Hour Ago 1.01 10-December 7, 1941 0.46 11-The Japanese Navy 0.36 12-Shake Up The Zeros 2.14 13-Splash Two 1.07 14-Laurel and Owen 2.23 15-Climb Mount Nitaka 2.11 16-On The Beach 0.40 17-General Quarters 1.48 18-Operation Pearl Harbor 1.00 19-The Storm Reappears 3.28 20-Back Through The Time Warp 3.41 21-The Planes Return 1.27 22-The Admirals Arrive 1.30 23-Mr. and Mrs.Tideman 4.20 Musique composée par: John Scott Editeur: JOS Records JSCD-129 Album produit par: John Scott Artwork and pictures (c) 2001 JOS Records. All rights reserved. Note: ***1/2 |
THE FINAL COUNTDOWN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Scott
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Voilà un film fort intéressant qui traite du voyage dans le temps et du paradoxe temporel. 'The Final Countdown' (Nimitz, retour vers l'enfer) semble ainsi débuter comme un film de guerre même s'il n'en est pas vraiment un: en effet, nous sommes en 1980. Le porte-avions nucléaire américain USS Nimitz effectue une mission de routine du côté de Pearl Harbor. C'est le capitaine Matthew Yelland (Kirk Douglas) qui dirige cette banale opération, avec à son bord un analyste des systèmes, Warren Lasky (Martin Sheen), chargé le département américain de la défense d'observer le bon fonctionnement des appareils et des opérations. Tout se déroule pour le mieux jusqu'à ce que le USS Nimitz soit soudainement pris dans une mystérieuse tempête électromagnétique. Le calme revenu, l'équipage tente alors de trouver une explication à ce mystérieux phénomène, mais sans succès. La radio commence alors à capter des émissions datant de 1941 et des photos de repérage indiquent que le porte-avions se trouve à Pearl Harbor, le 7 Décembre 1941. Evidemment, difficile de croire une telle chose et pourtant, c'est la réalité. La tempête électromagnétique a fait disparaître le USS Nimitz de 1980 pour le transporter 39 ans en arrière, en 1941, quelques heures avant la fameuse attaque surprise des japonais sur Pearl Harbor. Yelland et ses hommes vont devoir se faire une raison: le USS Nimitz a remonté le temps. Se pose alors une question majeure: que faire, maintenant que tout le monde sait ce qu'il s'est passé le 7 Décembre 1941 à Pearl Harbor? Yelland et ses hommes ont le pouvoir d'empêcher les japonais d'attaquer Pearl Harbor mais s'ils font ca, ils modifieront le futur et risqueront de changer le cours des choses à tout jamais. Se pose alors un autre problème: le sauvetage du sénateur Samuel Chapman (Charles Durning), dont le yacht a été attaqué par deux avions 'zéros' japonais. A l'origine, le sénateur Chapman aurait du se présenter aux élections présidentielles après la mort de Roosevelt le 12 Avril 1945, mais il a été déclaré disparu en mer en 1941. Maintenant qu'il a été sauvé, que va t il se passer? Le futur va t il être modifié à cause de cet événement. Yelland et ses hommes se retrouvent alors face à un dilemme: faut il laisser l'histoire se répéter à nouveau ou intervenir (la puissance de feu de l'USS Nimitz pourrait écraser sans problème les troupes japonaises) et risquer de modifier le futur (et donc leur présent) tout jamais?
On a souvent comparé 'The Final Countdown' à 'The Philadelphia Experiment', film sur un sujet similaire sorti 4 ans après le film de Don Taylor. Effectivement, dans 'The Philadelphia Experiment', il s'agit d'un porte-avions américain qui se retrouve propulsé non pas dans le passé mais dans le futur. Il s'agissait bien évidemment d'une bête exploitation commerciale d'un sujet fort intéressant qui a permit à 'The Final Countdown' de trouver un certain succès auprès du public, mais la comparaison s'arrête là, le film de Don Taylor surplombant son 'alter-ego' sur plus d'un point. Certes, 'The Final Countdown' possède quelques petits défauts (des effets spéciaux un peu 'datés' pour la scène de l'impressionnante tempête électromagnétique, une fin qui aurait mérité d'être un peu mieux exploité, le manque de réaction étrange de l'équipage lorsque le capitaine explique à ces hommes qu'ils se sont retrouvés en Décembre 1941, quelques heures avant l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, etc.), mais l'ensemble est réellement bien ficelé et constitue un spectacle honnête pour un film à mi-chemin entre le film de guerre et la science-fiction. On notera néanmoins une petite erreur flagrante dans ce film: les deux photos du port de Pearl Harbor sont absolument identiques, or c'est impossible, sinon cela signifierait que les deux photos ont été prises exactement au même moment et dans les mêmes conditions. Ceci étant dit, le casting est très réussi et la mise en scène suffisamment soignée pour capter notre attention pendant 90 minutes. Les questions philosophiques posées par le film sont elles aussi particulièrement intéressante: que feriez vous si vous aviez le pouvoir de changer le futur à tout jamais en modifiant par exemple un événement historique? A noter des scènes d'avions particulièrement brillantes, surtout lors de la séquence où les deux F-14 narguent les zéros japonais en accomplissant un véritable ballet aérien virtuose. Un grand film impressionnant, captivant et original, à ne surtout pas manquer! John Scott est assez peu connu dans sa profession. Pourtant, il a composé de nombreuses musiques de film depuis 1965 et est plus connu pour avoir écrit la musique des documentaires de Jacques-Yves Cousteau, et une de ses musiques pour le film 'Man on Fire' (1987) a été réutilisé à la fin du célèbre 'Die Hard' de John McTiernan. Grand symphoniste, John Scott a composé avec 'The Final Countdown' sa BO la plus célèbre, ou du moins la plus reconnue par les béophiles (avec 'Greystoke' - 1984). Le score de 'The Final Countdown' est écrit pour un grand orchestre mettant en avant des cuivres et de la percussion martiale avec quelques cordes et le reste des instruments. La partition s'articule autour de deux grands thèmes, point fort de la composition de Scott: le premier thème, assez célèbre, est introduit dès l'ouverture du film dans le 'Main Title'. Il s'agit d'un thème héroïque cuivré (trompettes mises en avant), rythmé par de la percussion plus martiale (timbales et caisse), le thème étant rejoint par la suite par des cordes majestueuses. Cet hymne héroïque évoque le courage de l'équipage de l'USS Nimitz et évoque bien le côté déterminé de Yelland et ses hommes à qui Scott semble rendre un petit hommage à travers cet excellent thème bien connu de tous les fans du compositeur. Le deuxième thème qui est en fait le premier a être entendu dans le film apparaît dans 'Mr.Tideman'. Plus mélancolique, ce très beau thème évoque le personnage d'Owen, mais, dans un premier temps, il est associé au mystérieux Tideman, l'employeur de Warren Lasky. Sans vouloir révéler la fin, il s'agit ici d'une astuce de la part du compositeur qui nous apparaîtra alors plutôt évidente lorsque la révélation finale nous sera dévoilé. On retrouve le thème héroïque dans 'The USS Nimitz on route' évoquant la majestuosité et la grandeur de ce gigantesque porte-avions nucléaire. Le compositeur assombrit alors considérablement sa musique avec le sinistre 'The Approaching Storm' qui évoque clairement la menace grandissante de la tempête électro-magnétique qui se rapproche de plus en plus de l'USS Nimitz. Les cordes graves et les cuivres graves évoquent un sentiment de menace assez pesant avant que l'orchestre commence à faire monter la tension dans un véritable climat de terreur (à noter l'utilisation discrète d'un synthétiseur qui renforce le côté surréaliste de cette scène). Scott arrive à rendre cette séquence véritablement impressionnante. 'Rig The Barricades' est un petit passage d'action accompagné d'un rythme martial avec lequel le compositeur jongle pour faire monter la tension lors de la séquence de la montée des barricades afin de récupérer l'avion/corsaire. (impressionnante écriture des cuivres et des vents - à noter l'utilisation des clarinettes basses dans ce morceau) Scott est décidément un maître de l'écriture orchestrale et avec les 7 premiers morceaux de l'album, il nous le prouve déjà avec brio. 'Last Known Position' évoque alors le mystère entourant la situation à laquelle l'USS Nimitz se retrouve confronté: où ont ils atterri, comment et pourquoi? A noter une nouvelle utilisation discrète du synthétiseur qui renforce ici l'atmosphère mystérieuse du morceau. 'Shake Up The Zeros' nous permet alors de retrouver l'excellent thème héroïque qui file décidément une pêche incroyable au film. Le morceau accompagne la scène où les deux F-14 foncent occuper les deux 'zéros' japonais avant de les éliminer sur ordre du capitaine. Le thème cuivré évoque ici la majestuosité des deux avions américains se livrant à une petite démonstration aérienne censée impressionner les japonais qui n'ont jamais vu de tels avions de toute leur vie (les F-14 seront crées et prêt fin 1970). Dans le bref 'Splash Two', les avions américains affrontent alors les deux ennemis japonais (à noter ici l'écriture intéressante de cordes/cuivres très agité) tandis que 'Helicopter' nous propose un rythme de marche déterminé avec une reprise minorisée du thème principal héroïque. Plus tendu, 'Helicopter' évoque ainsi la scène du sauvetage des deux rescapés de l'attaque du yacht. Scott a enfin l'occasion de faire intervenir à nouveau son deuxième thème mélancolique dans le très beau 'Laurel & Owen'. Ce thème, d'abord confié à une flûte seule et un hautbois possède un certain classicisme d'écriture étonnant. Teinté d'une certaine nostalgie mélancolique, ce thème est indiscutablement associé au personnage de Richard Owens et de sa nouvelle compagne, Laurel Scott (Katharine Ross), l'une de deux survivantes de l'attaque du yacht par les deux avions japonais. On retrouve donc ce thème que le compositeur avait déjà utilisé au tout début du film dans 'Mr.Tideman', ce qui nous donne bien évidemment déjà un indice supplémentaire à propos de la révélation finale. Ce très beau thème permet à John Scott d'apporter un peu de relief dans ce petit score d'action/aventure assez rythmé, sombre et martial. La tension monte d'un cran dans 'Climb Mount Nitaka' lors de la séquence de la prise d'otage par le pilote japonais. La bataille se rapproche de plus en plus avec 'Operation Pearl Harbor': Yelland a pris sa décision, il va lancer ses avions contre les troupes japonaises. S'il fait ca, l'histoire en sera modifié à tout jamais. On retrouve le thème principal, minorisé et rythmé par un ostinato de caisse martial pour évoquer la détermination de Yelland et ses hommes, et ce malgré les mises en garde incessantes de Lasky. La tempête électromagnétique revient alors dans le sinistre 'The Storm Reappears' où le compositeur utilise des cordes tendues, à la fois dissonantes et stridentes, proche d'une ambiance de suspense/thriller, comme dans 'The Approaching Storm'. Le compositeur est décidément très à l'aise dans son écriture orchestrale et nous délivre un nouveau passage de suspense sinistre parcouru par des orchestrations de qualité. La terreur revient finalement dans l'impressionnant 'Back Through The Time Warp' évoquant la nouvelle traversée de la tempête électromagnétique qui va ramener le porte-avions en 1980. Cordes stridentes, cuivres agressifs, percussion martelé, tout est fait ici pour rendre cette séquence véritablement spectaculaire, tout à l'image de la première séquence de tempête vers le début du film. Le compositeur nous amène alors vers la conclusion de cette étonnante histoire avec le retour des avions dans 'The Planes Return', permettant au passage un retour triomphant du thème héroïque dans toute sa splendeur, exposé d'abord aux cuivres puis aux cordes. C'est finalement 'Mr & Mrs.Tideman' qui conclut le film, et si vous n'avez pas encore deviné la révélation finale, le titre du morceau est là pour vous l'expliquer de manière très claire, puisque l'on retrouve ici le thème mélancolique d'Owens/Laurel exposé dans sa version finale de manière très chantante, avant une reprise finale et triomphante du thème de fanfare héroïque, un thème qui sera décidément très présent tout au long du film, parfois exposé sous une forme mineure afin de coller aux moments plus sombres du film. On a souvent parler d'un grand classicisme d'écriture chez John Scott, et 'The Final Countdown' n'échappe pas à la règle même si les moments plus sombres de sa partition se tournent plus du côté de Schoenberg et de Stravinsky que des compositeurs du 19ème siècle chers aux musiciens du Golden Age Hollywoodien. Vous l'aurez compris, 'The Final Countdown' est, à l'image du film de Don Taylor, une grande BO à ne surtout pas manquer, et qui rend le film encore plus captivant! Un grand bravo à JOS Records, le label du compositeur qui s'est enfin décidé à rééditer ce grand classique du compositeur dans une version 'expanded' remasterisée. Servi par deux grands thèmes extrêmement mémorables, 'The Final Countdown' est un solide effort de la part du compositeur, une grande réussite qui n'a apparemment pas été suffisante pour rendre John Scott plus connu, comme il l'aurait pourtant mérité! ---Quentin Billard |