1-Where The Money Is 2.50
2-The Distinguished
Gentleman 2.07
3-A Kiss By The Potomac 1.50
4-Wrong Place, Wrong Time 1.45
5-Mr.Johnson Finds A Cause 1.13
6-Girls Of Many
Nations In D.C. 1.37
7-Lucrative Luncheon 1.27
8-Trouble 1.20
9-Perks 1.16
10-A Quick Getaway 0.34
11-Soft Rebellion 1.21
12-Three Ring Hearing Room 0.59
13-Taking Sides
On The Issue 1.14
14-You, Me And A Martini 2.56
15-Art Of The Con 1.43
16-On The Campaign Trail 2.06
17-Reprise Of "The
Distinguished Gentleman"
& Finale 2.23

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5402

Album produit par:
Randy Edelman
Producteur exécutif:
Jonathan Lynn
Monteur de la musique:
Tom Carlson

Artwork and pictures (c) 1992 Buena Vista Pictures/Hollywood Pictures Company. All rights reserved.

Note: ***
THE DISTINGUISHED GENTLEMAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
Après avoir évoqué de manière humoristique les déboires d'un petit avocat minable dans 'My Cousin Vinny', le réalisateur Jonathan Lynn (spécialiste des comédies) s'attaque maintenant à l'ascension triomphante d'un petit escroc magouilleur dans le monde de la politique américaine. Eddie Murphy interprète Thomas Jefferson Johnson, un arnaqueur malicieux de Floride qui, après avoir découvert qu'il portait le même nom qu'un célèbre sénateur du congrès américain récemment décédé, décide de s'inscrire aux prochaine élections pour devenir à son tour un député à Washington. Et, en moins d'une quinzaine de minutes, le petit magouilleur se retrouve propulsé dans l'univers du monde politique. On est déjà en droit de s'interroger quand à la crédibilité d'un tel scénario, mais on se consolera en se disant que ce n'est qu'une comédie bien à l'américaine et qu'il ne faut pas chercher ici un grand film d'art ultra crédible. Devenu député au congrès américain, Thomas va s'entourer de ses meilleurs amis et va vivre une vie de luxe avec l'argent coulant à flot toutes les semaines. C'est là qu'interviennent alors deux personnages importants, Celia Kirby (Victoria Rowell, à peine échappée des 'Feux de l'amour'), une jeune activiste qui milite pour le bien des bonnes causes et Mickey Juba, une jeune fillette atteinte d'un cancer. Thomas va vivre une romance avec Celia qui lui fera alors prendre conscience que le sens de la vie ce n'est pas d'empocher le plus de fric possible en un temps record. Mais c'est la jeune Mickey qui le fera littéralement redescendre les pieds sur terre, Thomas prenant alors conscience que l'univers de la politique est un monde fait de magouilles et de corruptions et où la plupart des députés se soucient guère des problèmes de leurs concitoyens. Révolté par l'attitude du président Dick Dodge (Lane Smith) qui veut étouffer les rapports sur le lien entre les cancers des enfants et les lignes à haute tension installées près des écoles, Thomas va tenter de réagir en piégeant Dodge et ses compères après que ces derniers aient écartés de l'affaire de manière tout à fait malhonnête Elijah Hawkins (Charles S.Dutton), un sénateur-pasteur honnête, responsable des problèmes d'éthique. Thomas sait qu'il a tout à y perdre, mais sa crise de conscience le fera aller jusqu'au bout. 'The Distinguished Gentleman' (Monsieur le député) est, à l'instar des futurs 'Dave' (1993) ou 'The American President' (1995) une comédie/satire sur l'univers de la politique. Le seul problème, c'est qu'il s'agit d'une production Disney et d'un film fait pour mettre en valeur Eddie Murphy et ses numéros de pitrerie habituels. Ce qui pouvait ressembler à une satire grinçante et crédible du monde de la politique et de la corruption se transforme alors en grosse comédie naïve et cul-cul, où le héros est un type malicieux qui devient très honnête et où les méchants sont des hommes politiques corrompus. Que faut-il alors retenir du message du film? Que la politique ne sert à rien? Que la société et les citoyens n'ont pas besoin de politique car le système est forcément pourri et délaisse le peuple et ses problèmes? La réalité n'est jamais aussi simple. Certes, tout système possède ses imperfections comme le film se plaît tant à nous le rabâcher, mais il serait tout à fait idiot de partir sur le préjugé facile du 'tous des pourris'. Très simpliste et pas très crédible, le film de Jonathan Lynn n'en demeure pas moins plutôt sympathique avec quelques gags amusants et des répliques cinglantes. Après tout, ce n'est qu'une comédie donc il ne faut pas en attendre grand chose si ce n'est 90 minutes de pur divertissement. On aurait simplement aimé voir une satire plus réaliste et moins nunuche.

Randy Edelman retrouve Jonathan Lynn après avoir écrit la musique de son précédent film, 'My Cousin Vinny'. Moins country/blues que cette BO précédente, le score de 'The Distinguished Gentleman' n'en demeure pas moins tout aussi énergique et enthousiasmant, preuve une fois encore qu'Edelman n'est jamais autant inspiré que lorsqu'il compose pour une comédie. On retrouve l'attirail habituel de synthé et orchestre avec quelques rythmiques pop très cool et même quelques légères sonorités exotiques pour évoquer le côté malicieux de Thomas Johnson. Le score d'Edelman se base sur un thème principal tout à fait amusant à la fois léger et plein de malice. Comme d'habitude, en bon mélodiste qu'il est, Randy Edelman arrive à créer un petit thème mémorable qu'on retiendra très facilement et que l'on aura plaisir à retrouver tout au long du film (à noter que, pour une fois, la musique est utilisé avec parcimonie dans le film). Le film commence sur les rythmiques énergiques chères au compositeur, avec quelques rythmes pop sympathique faisant intervenir batterie, basse et synthés divers. Edelman adopte un ton humoristique et crée un certain sentiment de bonne humeur afin d'exploiter le plus fidèlement possible le côté humoristique et malicieux du personnage d'Eddy Murphy. Sa musique prend un ton cool avec quelques accents tropicaux, surtout dans la scène où Thomas se fait élire (utilisation de petites percussions exotiques et de steel bands). Le thème intervient pour la première fois lorsque Thomas et son équipe préparent les affiches et les prospectus pour sa campagne. Le thème principal se caractérise par un petit rythme posé et une mélodie simple confié à des synthés imitant vaguement des sons de fifres. Edelman adopte un ton quasi martial en s'amusant à pasticher le ton des musiques électorales avec une certaine forme d'ironie joyeuse. Le reste du score s'amusera à développer ce ton humoristique et cool avec quelques rythmiques pop savamment utilisées. A noter les passages orchestraux plus patriotiques lorsque Thomas et ses amis arrivent pour la première fois à Washington, des rêves de gloire plein la tête.

Au fur et à mesure que l'histoire avance, la musique s'obscurcit considérablement à l'image du film. Edelman n'hésite pas à utiliser ses habituelles percussions de synthé pour les moments agités et crée un certain climat de tension dans les moments plus sombres. On assiste ici à un changement de ton plutôt radical, plus proche du côté sombre/thriller de la musique d'Edelman. Mais ces moments sombres sont rares et laissent très rapidement la place à une série d'ambiance humoristiques souvent légères (comme dans la dernière partie du film où Thomas et ses potes préparent leur 'coup' contre Dick et ses compères du congrès), des rythmiques modernes cool avec un mélange orchestre/synthé toujours très efficace à l'écran, sans oublier le sempiternel Love Theme associé à la romance entre Thomas et Celia, un petit thème sympa avec orchestre et guitare. On pourra reprocher une fois encore à Edelman d'avoir écrit une musique simpliste avec des thèmes qui ne sont pas une seule fois développé tout au long du film. D'autre part, le peu de musique utilisé dans le film empêche souvent toute forme de développement. On retrouve une fois encore les défauts habituels du compositeur mais aussi ses qualités, surtout lorsqu'il s'agit d'une de ses musiques de comédie. 'The Distinguished Gentleman' n'est donc pas un chef d'oeuvre et certainement pas la meilleure BO comédie que le compositeur ait pu écrire. Mais, une fois encore, il y a dans ce score une telle énergie et un tel enthousiasme qu'il serait vraiment dommage de ne pas s'y intéresser d'un peu plus près; et puisqu'Edelman devait mettre en musique les aventures d'un petit escroc malicieux dans le monde de la politique et qu'il a parfaitement réussi à retranscrire tout le côté à la fois humoristique et sombre du film, pourquoi se plaindre?


---Quentin Billard