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1-Main Theme
(Opening Titles) 4.42 2-Nicky Runs To Hospital 4.15 3-Fred Is Killed 1.18 4-Dominick & Eugene 2.30 5-Chernax Dismisses Nicky 0.54 6-Nicky Rescues Joey 2.38 7-Nicky's Problem 2.05 8-Gino & Nicky In Warehouse 1.59 9-Fred/Chernax's Reprise 1.53 10-Nicky Interrupts Kiss 1.09 11-Hospital Reprise 2.50 12-Nicky Is Contrite 2.41 13-Rescue (Part 2) 1.21 14-Departure 3.57 Musique composée par: Trevor Jones Editeur: Varèse Sarabande VCD-70454 Album produit par: Trevor Jones Musique supervisée par: Stu Cantor, Murray Deutuch pour Buttermilk Sky Associates, Inc, et Orion Pictures Corporation. Album séquencé par: Tom Null Producteur exécutif: Richard Kraft Coordination de production du CD: Rico Goldomon Artwork and pictures (c) 1988 Orion Pictures Corporation, Inc. All rights reserved. Note: **1/2 |
DOMINICK & EUGENE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Trevor Jones
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Tout au long de sa carrière, l'acteur Ray Liotta s'est spécialisé dans les rôles de psychopathes et autres gros durs en tout genre. Pourtant, sa carrière commençait d'une toute autre façon après avoir participé à la comédie de Jonathan Demme, 'Something Wild' (1986) et surtout avec son premier grand rôle au cinéma dans 'Dominick & Eugene' ('Nicky & Gino') de Robert M.Young. Ce drame intense évoque l'histoire de deux frères jumeaux, Nicky (Tom Hulce) et Gino Luciano (Ray Liotta). Gino est un médecin qui vit de son métier et poursuit sa formation grâce à l'argent du travail de Nicky, simple éboueur. Nicky est quand à lui un simple d'esprit qui vit ainsi depuis qu'il a eu un accident dans sa jeunesse. Les deux frères vivent ensemble, seuls, dans le même appartement. Le jour où Gino apprend qu'il doit quitter son frère pour poursuivre sa formation de médecin, les choses commencent à changer considérablement: Gino s'est juré de toujours veiller sur son frère quoiqu'il advienne, mais cette fois ci, il se retrouve confronté à un choix important: peut-il le laisser seul en sachant que Nicky n'est pas assez responsable pour s'assumer tout seul? Les choses empirent le jour où Gino tombe amoureuse de Jennifer (Jamie Lee Curtis), une jeune étudiante à qui il donne quelques cours de médecine. Comme Nicky est naïf et qu'il croit tout ce qu'on lui dit, il se laisse convaincre par son ami Larry, son collègue éboueur, que son frère essaie de l'éloigner pour vivre seul sa romance avec Jennifer et qu'il est maintenant de trop dans la maison. 'Dominick & Eugene' est un bon drame intimiste fait à l'ancienne, avec des personnages humains tourmentés par leurs sentiments, leurs doutes et leurs angoisses. Gino ne sait pas comment annoncer la nouvelle de son départ à son frère. Pire encore, il ne sait pas s'il saura se passer de lui pendant plusieurs mois, ce qui rend sa vie assez difficile. Nicky mène quand à lui une vie plus simple reposant essentiellement sur ses jeux d'enfants et son boulot d'éboueur. Pour lui, Nicky est tout ce qu'il a de plus cher au monde et il ne veut pas le perdre ou s'éloigner de lui, car il est comme un père pour lui. Le film est touchant car il montre une relation fraternelle assez émouvante, d'autant que Tom Hulce (plus connu pour son rôle de Mozart dans le 'Amadeus' de Milos Forman) est particulièrement émouvant dans le rôle de ce jeune frère un peu attardé mais très humain et plein de tendresse. Quand à Ray Liotta, malgré son visage toujours aussi sombre et un regard froid et inquiétant, c'est une interprétation étonnante qu'il nous livre là dans la peau de Gino Luciano, un homme préoccupé pris entre sa nouvelle petite amie, son boulot et son frère qu'il aime énormément même s'il a de plus en plus de mal à s'occuper de lui. Bien avant ses rôles de bandits ou de psychopathes dans des films tels que 'Godfellas', 'Unlawful Entry', 'Cop Land' ou 'Turbulence' (il a quand même joué des bons dans des thrillers tels que 'Phoenix', 'Unforgettable' ou 'Pilgrim'), Ray Liotta nous prouvait avec 'Dominick & Eugene' qu'il valait bien mieux qu'un énième Dennis Hopper cloisonné dans les rôles de gros méchants fous furieux. Un film sombre et touchant, à voir si l'occasion s'en présente.
La carrière de Trevor Jones a elle aussi connu une longue évolution, en débutant - chose rare - au début des années 80 sur de grands succès tels que 'Excalibur' ou 'Dark Crystal' en passant par des films tels que 'Labyrinth', 'Angel Heart' ou bien encore 'Mississipi Burning'. Son score intimiste pour 'Dominick & Eugene' fait partie de ses partitions oubliées rarement évoqué mais qui contient néanmoins suffisamment de bons moments pour pouvoir s'y intéresser d'un peu plus près. La musique de Jones s'axe autour de deux aspects: orchestral et électronique. La partie orchestrale est menée par de superbes parties de guitare soliste confié aux mains du guitariste John Williams (rien à voir avec celui de 'Star Wars'!) interprétant le très beau thème principal, atout majeur de la partition. Jones a toujours su écrire de grands thèmes lyriques ou émouvants, et il nous le prouvait déjà en 1988 avec cet excellent thème parfaitement ancré dans l'esprit dramatique du film. Le problème de ce score c'est qu'en dehors de ce thème principal mémorable, le reste fait pâle figure: les seuls passages orchestraux ne concernent que le thème principal, tout le reste étant une suite de pistes électroniques et atmosphériques plutôt sombres et pesantes. Après une très belle ouverture nous introduisant au thème de guitare avec quelques cordes chaleureuses, une flûte et une trompette plus discrète, Jones va s'appliquer à nous proposer quelques légères variations de ce thème évoquant la très belle relation fraternelle entre Nicky et Gino. La guitare pourrait aussi évoquer la romance entre Gino et Jennifer; néanmoins, le thème se veut plus proche du personnage de Nicky, évoquant à la fois sa sensibilité et sa simplicité se cachant derrière son apparence d'attardé mental. Mais après la mélancolie rêveuse et poétique, Jones nous fait sombrer très rapidement dans la noirceur et le frisson avec des morceaux de synthé atmosphériques reposant sur un second motif plus sombre et nettement moins mémorable. La qualité de ce second motif est de créer une ambiance plus répétitive et envoûtante comme pour renforcer l'impact des moments les plus sombres du film, surtout lorsque Gino découvre que son frère transporte de la drogue dans un journal sans s'en apercevoir. Plus l'histoire avance, et plus la musique s'assombrit considérablement. A partir de là, on regrette déjà les passages orchestraux et chaleureux du début du film et on en viendrait presque à se demander si l'on écoute toujours le même score. Les passages électroniques atmosphériques se caractérisent par leur côté froid, sombre et répétitif. Jones utilise des nappes de synthé avec des sonorités métalliques percussives (on retrouvera ce genre de son dans 'Desperate Measures' par exemple) et un motif sinistre et envoûtant. Ce thème évoque le drame d'un homme naïf face à des situations qui le dépassent. La séquence de l'église où Nicky pleure la mort de son chien est exprimé ainsi d'une manière assez douloureuse et torturée, cette impression étant très nettement renforcé par la froideur du synthétiseur. Mais entre quelques reprises du thème principal exprimant la très belle relation fraternelle entre les deux héros du film (thème souvent confié aux cordes et à la guitare de John Williams), la tension s'immisce dans le lot et provoque une impression d'instabilité. Quelque chose ne tourne pas rond. La tension atteint alors son apogée dans les 15 dernières minutes du film, lorsque Nicky kidnappe le bébé et s'enfuit avec lui, poursuivit par la police. Jones nous plonge alors dans une ambiance de suspense glauque sorti tout droit de son style thriller genre 'Sea of Love' ou 'Angel Heart'. La rythmique métallique du morceau s'emballe de plus en plus pour créer cette atmosphère de traque et de suspense, laissant l'issue de la scène totalement incertaine. Bien entendu, le score se conclura sur une ultime reprise du thème principal à la guitare et l'orchestre, thème qui prend dans le final une tournure quasi rêveuse et nostalgique. 'Dominick & Eugene' ne fait certainement pas partie des grands classiques de Trevor Jones, mais le très beau thème principal du score mérite néanmoins qu'on s'y intéresse d'un peu plus près. Dommage cependant que le reste ne soit pas tout aussi intéressant, d'autant que le film aurait certainement gagné en profondeur si le compositeur avait prolongé son écriture orchestrale au lieu de la limiter aux passages reprenant simplement le thème principal. Une BO de Jones plutôt inconnue et assez peu mémorable, à découvrir néanmoins pour son excellent thème principal! ---Quentin Billard |