1-Grady Tripp 3.04
2-Dead Poe Pie 3.24
3-Tales From The Woods 1.38
4-Greenhouse Woman 2.31
5-That Would Be A Tuba 2.52
6-Woozy Q 1.56
7-Rip Roaring 3.09
8-Novel Lies 2.41
9-Small Shoulders 1.30
10-I'm Not A Holiday Inn 1.30
11-Does That Sound Like
Anybody We Know? 1.45
12-Doggie Doot 1.43
13-Wonderful 3.37
14-The Love Parade 1.34
15-Sire Shire 3.06

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Edition promotionnelle
CD 96009

Produit par:
Konstantinos Christides,
Flavio Motalla,
Christopher Young

Coordinateurs du score:
Konstantinos Christides,
Jasper Randall

Monteur de la musique:
Tom Vilano
Assistant monteur:
Tanya Noel Hill
Superviseur de la musique:
Carol Fenelon

Artwork and pictures (c) 2000 Paramount Pictures, Inc. All rights reserved.

Note: ***
WONDER BOYS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Après l'excellent 'L.A. Confidential', Curtis Hanson change de registre et s'essaie à la comédie loufoque avec 'Wonder Boys' ou le portrait d'un écrivain vieillissant qui va vivre le pire week-end de sa vie. C'est Michael Douglas qui interprète le rôle de Grady Tripp, un professeur d'anglais/écrivain qui a connu un grand succès littéraire dans sa jeunesse mais qui ne produit plus rien depuis de nombreuses années déjà. Certains pensent que Grady est au bout du rouleau, mais en réalité, il prépare depuis très longtemps un gigantesque roman atteignant déjà les 2000 pages. Le jour où Terry Crabtree (Robert Downey Jr.), son directeur littéraire, revient le voir après plusieurs années d'absence pour le presser de boucler son nouveau manuscrit sous 48 heures, les choses commencent à basculer pour Grady: sa femme le quitte et le même jour, il apprend que Sara (Frances McDormand), sa maîtresse mariée est enceinte et qu'elle ne veut continuer à le fréquenter, et pour ne rien arranger à l'histoire, Grady doit veiller sur James Leer (Tobey Maguire), un de ses élèves écrivain complètement paumé et déjanté. Grady va donc devoir affronter plusieurs problème à la fois et tout cela en un week-end. Sa relation avec James Leer sera fort tumultueuse, Grady n'arrivant pas à cerner la réelle personnalité de ce garçon mystérieux et secret. James est un individu incontrôlable, on ne sait jamais à quel moment il va déraper: en réalité, c'est un artiste tourmenté qui vit depuis plusieurs semaines dans une gare, ayant fuit le domicile de ses grands-parents qui veillent sur lui depuis la mort de ses parents. Grady va apprendre à mieux le connaître mais découvrira finalement que James n'est qu'un mythomane incorrigible et qu'il lui a menti sur plus d'un point. Il devra aussi convaincre sa maîtresse Sara qu'il l'aime réellement et qu'il veut refaire sa vie avec elle.

Michael Douglas est saisissant dans le rôle de cet écrivain au bout du rouleau et un brin déjanté sur les bords (il passe la majeure partie du film à se balader avec le peignoir rose de son ex-femme, les cheveux mal coiffés et les traits tirés). L'acteur est très loin ici de ses rôles habituels de gros bras virils et machos à la 'Fatal Attraction', 'Basic Instinct', 'The Ghost & The Darkness', 'A Perfect Murder' ou 'Black Rain'. L'acteur se retrouve entouré ici d'un casting impressionnant réunissant Tobey Maguire (véritablement propulsé par le succès de 'Spider-Man'), Frances McDormand, Robert Downey Jr., Katies Holmes (égérie de la série 'Dawson's Creek'), Rip Torn, etc. On notera la performance remarquable de Tobey Maguire dans le rôle de l'étrange James Leer, un individu un peu bizarre, excentrique, secret et totalement imprévisible qui ne parle presque jamais de lui et qui ne cesse de nous surprendre tout au long du film.

En suivant le parcours de Grady Tripp et de son élève James Leer, Curtis Hanson nous offre 1 heure 40 de situations cocasses en tout genre: le meurtre accidentel du chien de Walter et Sara, le vol du manteau ayant appartenu à Marilyn Monroe, le pétage de câble de James Leer en plein milieu d'une conférence, sans oublier les manigances de Crabtree, l'agent littéraire de Grady tendance homosexuel un peu bizarre, etc. Bref, 'Wonder Boys' est une comédie délirante mené à un rythme trépidant et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Derrière ces situations cocasses se cache néanmoins le portrait de la vie de tous les écrivains/artistes qui se retrouvent un jour confrontés à des choix à faire pour gérer à la fois leurs oeuvres et leur propre vie intime. 'Wonder Boys' nous le montre simplement sous un aspect plus humoristique.

Voilà un projet tout à fait inattendu pour Christopher Young et que ce dernier a tenu à relever avec panache. Cela fait maintenant plusieurs années que le compositeur de 'Hellraiser' et de 'Copycat' essaie de s'échapper des films d'horreur/thriller/action qui ont fait sa réputation depuis la fin des années 80. Avec 'Head Above Water' (1996), Young s'essayait déjà à la comédie noire et avec 'The Man Who Knew Too Little' (1997), Young ira vers la comédie bien délirante. 'Rounders' était quand à lui plus dramatique et avait permit à Young d'écrire un superbe score jazzy entraînant, loin de la noirceur de ses précédentes partitions pour 'Jennifer 8', 'Species' ou 'Copycat'. En 1999, Young composa la musique de deux drames intimistes, 'The Big Kahuna' et 'The Hurricane'. 'Wonder Boys' marque son retour à la comédie loufoque pour lequel le compositeur a fait appel à une petite formation instrumentale réunissant batterie, percussions diverses, guitares, orgue hammond, basse, accordéon, piano, violoncelle, quelques synthés et quelques légères touches orchestrales. Avec 'Wonder Boys', ne vous attendez pas à quelque chose de bien fameux. Le score de 'Wonder Boys' suit un peu le style de 'Rounders' mais sans le côté swing survolté de cette précédente partition. La musique de 'Wonder Boys' est nettement plus calme et surtout nettement plus intime et moins sombre.

Christopher Young a crée là une petite partition intime privilégiant une ambiance 'cool' et décontracté, et ce dès le début du film. Une fois de plus, le score de Young a été édité par le biais d'une édition promotionnelle qui réunit la majeure partie du score de Young pour 'Wonder Boys'. 'Graddy Tripp' ouvre l'album avec la première scène du film, alors que Tripp commence à raconter son histoire. Young utilise une batterie avec une basse, quelques guitares, un orgue hammond et un accordéon qui semble prendre un malin plaisir à interpréter ce morceau super sympa typique du style plus 'cool' de Christopher Young. Young laisse la part belle à l'improvisation de l'accordéon ici, un peu comme il le fit dans 'Rounders' (on se souvient de superbes solos de flûte ou d'orgue hammond). Dans un style un peu rock/blues, Young crée une ambiance plutôt décontracté qui annonce tout le côté humoristique et comédie du film un peu comme le fit Hans Zimmer dans 'Something To Talk About'. Quoiqu'il en soit, Young semble s'être bien amusé en écrivant ce petit score 'cool' et sympa.

Le score s'articule en réalité autour de deux thèmes: le premier thème 'cool' entendu dans 'Grady Tripp' est associé au personnage de Michael Douglas et à ses déboires, mais le second thème est quand à lui lié à la romance entre Grady et Sara. Ce thème romantique est entendu au piano lors de la scène où Grady retrouve Sara à la 'Worldfest' (réunion d'artistes écrivains). Young développe ce style d'ambiance intime à travers la scène où Grady discute pour la première fois avec James dans le film. Young utilise pour se faire un violoncelle plus chaleureux soutenu par un synthé plus planant, le compositeur évoquant ainsi l'amitié naissante entre le prof et son élève. La séquence du meurtre du chien est accompagné sur un rythme trépidant comme dans la séquence suivante où Young utilise la rythmique de batterie avec basse, orgue hammond, guitares et accordéon comme dans 'Grady Tripp' (la plupart des passages 'cool' du score utilisent le thème de Grady - cela sert à créer une identité musicale propre au personnage principal et aux situations cocasses qu'il doit sans cesse affronter tout au long du film).

Tout le reste du score se déroulera ainsi alternant moments intimes et thème romantique avec moments plus rythmés et plus cool pour le côté comédie du film. Christopher Young n'a pas cherché à innover ici ou à créer une musique mémorable parfaitement collée aux images. Le compositeur s'est simplement contenté de créer une ambiance sympa qui renforcerait le style comédie du film sans oublier le côté plus intime et dramatique de cette histoire d'un écrivain vieillissant qui vit le pire week-end de sa vie. Young aborde tout cela avec un certain humour et semble avoir pris un réel plaisir à écrire cette petite partition pas vraiment mémorable mais somme toute très agréable à écouter, même en dehors du film. 'Wonder Boys' n'a donc rien d'un très grand score mais n'en demeure pas moins la preuve indiscutable que Christopher Young sait aussi changer de registre en dehors de ses traditionnelles musiques d'horreur/thriller.


---Quentin Billard