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1-The Headlines 3.25
2-Final Request 2.30 3-A Walk Down Death Row 0.58 4-The Woman With No Name 3.33 5-Winter 1948 2.56 6-Two Halves Of The Same Person 2.19 7-It Never Rains In LA 1.39 8-I'm Not Roman 1.29 9-Inga's Secret 1.03 10-Hightower House 2.51 11-Fate Happens/ Death Of A Mad Son 4.37 12-The Door Is Closed 1.10 13-Dead Again 3.02 Musique composée par: Patrick Doyle Editeur: Varèse Sarabande VSD-5339 Producteur exécutif de l'album: Robert Townson Superviseur de la musique: Robert G.Bornstein Monteur de la musique: Roy Pendergast Superviseur du transfert pour Varèse Sarabande: Tom Null Artwork and pictures (c) 1991 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: **** |
DEAD AGAIN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Patrick Doyle
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Kenneth Branagh est décidément un surdoué du cinéma, à l'aise dans tous les registres qu'il aborde toujours avec un professionnalisme confondant. A la fois réalisateur, acteur, producteur et scénariste, Branagh a toujours su trouver le meilleur de lui même dans ses propres films ou dans les rôles qu'il interprète à l'écran (on lui pardonnera sa petite escapade ridicule dans 'Wild Wild West'). L'acteur d'origine irlandaise a toujours été très attiré par le théâtre de William Shakespeare: c'est ce qui explique son intérêt pour 'Henry V', 'Much Ado About Nothing' ou bien encore 'Hamlet'. Après avoir réalisé 'Henry V' en 1989, Branagh se plonge maintenant dans le monde du thriller avec le puissant 'Dead Again', un film complexe et brillant qui devrait servir de modèle à tous les réalisateurs soucieux de créer un bon thriller digne de ce nom. Entouré d'un casting impressionnant (une marque de fabrique des films de Branagh), le réalisateur/acteur évoque sur un ton quasi Shakespearien l'étrange histoire d'une jeune femme amnésique (Emma Thompson) hantée par la mort de Margaret Strauss (Emma Thompson), une célèbre pianiste des années 40. L'enquête de la police de l'époque révéla que Margaret avait été assassiné à coups de ciseaux par son mari, le compositeur Roman Strauss (Kenneth Branagh). C'est le détective Mike Church (Kenneth Branagh) qui va s'occuper d'elle et va commencer à s'intéresser à son cas après l'avoir conduite chez un étrange hypnotiseur/antiquaire du nom de Franklyn Madson (Derek Jacobi). Franklyn va hypnotiser 'Grace' et va remonter dans un passé antérieur à son existence. Dans une vie antérieure, Grace aurait été Margaret Strauss. Quand à Mike, il aurait été son mari, Roman Strauss, accusé du meurtre de sa femme (les deux acteurs principaux jouent donc un double rôle tout au long du film - à noter qu'on trouvera à leurs côtés quelques stars telles que Robin Williams, Andy Garcia, Derek Jacobi, ect.). Les quelques séances d'hypnose vont permettre de découvrir la vérité qui s'avérera être bien plus terrifiante et complexe qu'elle ne semble déjà l'être.
'Dead Again' est un récit captivant construit sous la forme d'un gigantesque puzzle. A partir d'un fait de base (le meurtre d'une célèbre pianiste qui hante l'esprit d'une femme amnésique), Branagh construit une intrigue complexe qui n'est pas sans rappeler les grands classiques d'Alfred Hitchcock à qui le film semble parfois faire référence. (meurtre aux ciseaux - Psycho ?) Le plus surprenant dans cette histoire, c'est que le réalisateur arrive à nous manipuler comme il le souhaite: une fois la surprenante révélation finale passée, on ne peut s'empêcher de dire: 'mais bien sûr, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant?'. Le réalisateur a disséminé des indices tout au long du film, et seul un spectateur chevronné serait véritablement capable de tous les déchiffrer à la première vision. Voilà un excellent film qui nous prouve une fois de plus combien les meilleurs thrillers sont toujours ceux qui privilégient le scénario et l'intrigue au profit de la violence gratuite et d'autres artifices de ce genre. Véritable hommage aux grands thrillers Hollywoodiens du temps d'Hitchcock, 'Dead Again' est une des réalisations de Kenneth Branagh que vous ne devez manquer sous aucun prétexte. Un must! Patrick Doyle débuta sa carrière en écrivant auprès de Kenneth Branagh qui lui a véritablement permit de se lancer dans le milieu de la musique de film. D'une manière générale, le nom de Kenneth Branagh est indissociable de celui de son fidèle complice de toujours, Patrick Doyle. Ce dernier débuta en composant la musique du téléfilm 'Twefth Night, Or What You Will' (1988) de Kenneth Branagh. Il écrira ensuite la musique de 'Henry V' (1989) suivi de 'Look Back In Anger (1989) dans lequel Kenneth Branagh interprète le rôle principal et fera un petit tour du côté de l'aventure avec 'Shipwrecked' (1990). Pour sa troisième collaboration avec le réalisateur d'origine irlandaise, Patrick Doyle a écrit une superbe partition thriller qui rend un bien bel hommage à un des maîtres du genre: Bernard Herrmann. Le personnage de Roman Strauss est au centre de la partition de Doyle puisque cette dernière s'articule presqu'entièrement autour d'un motif obsédant qui se trouve être le thème qu'essaie de composer le personnage de Roman Strauss tout au long du film, un thème d'Opéra qui restera inachevé et ce jusqu'à la révélation finale. A l'instar du célèbre motif récurrent de la 'Symphonie fantastique' d'Hector Berlioz, le thème de 'Dead Again' parcourt toute la partition comme un refrain obsédant mais toujours inabouti, en attente de quelque chose, à l'instar de la quête de Mike et Grace dans le passé du couple Strauss. En fait, 'Dead Again' fut une véritable bénédiction pour Patrick Doyle, car peut de compositeurs peuvent se targuer d'avoir eu un rôle aussi fort dans un film. Effectivement, la musique participe activement à l'intrigue et à la mise en scène de Branagh puisqu'il est question dans cette histoire d'un compositeur et du meurtre de sa femme, le thème principal s'articulant en fait autour d'un air d'opéra en train d'être crée mais qui ne pourra pas trouver son aboutissement tant que l'histoire ne sera pas résolue pour de bon (ou tant que 'la porte ne sera pas refermée'). Cette excellente astuce n'aurait jamais pu être possible sans le talent de Kenneth Branagh et de son fidèle complice qui fait même une petite apparition discrète dans le film dans le rôle d'un flic, une autre façon que le réalisateur a de prouver à son compositeur à quel point il l'estime par dessus tout. La musique de Doyle suit donc l'intrigue pas à pas tout au long du film, la partition du compositeur rejoignant le 'puzzle' que nous propose Branagh avec cette intrigue captivante et complexe. Hormis le fameux thème récurrent obsédant que le compositeur varie suivant différentes formules orchestrales, un autre thème plus rythmique est attribué au côté thriller du film. Ce thème ouvre le film dans 'The Headlines' et évoque par moment le style de Bernard Herrmann, à la limite entre 'Psycho' et 'North By Northwest' pour son côté rythmique. En réalité, on ne le sait pas encore, mais tout est déjà évoqué dans cette excellente ouverture. Le thème 'thriller' annonce le côté sombre du film (on reconnaît bien là le style et les orchestrations habituelles du compositeur écossais) mais sans même que nous puissions encore nous nous en rendre compte, le thème 'inachevé' de Roman Strauss apparaît déjà dans ce morceau mais sous une forme plus agitée, plus torturée. Les orchestrations sont comme d'habitude très étoffée, allant des cordes tendues aux percussions (timbales et autres) en passant par des cuivres déterminés et des vents parfois aigus pour évoquer la tension du film. (les vents aigus ont un côté un peu 'Stravinskien'. On pense par moment à une musique comme la 'Symphonie d'instruments à vents') Comble de l'ironie, les orchestrations à la fois classiques et raffinées nous renvoient par moment au post-romantisme de Richard Strauss. Or, il se trouve que le personnage du compositeur s'appelle dans le film Roman Strauss. Faut-il y voir une volonté de correspondance astucieuse par le biais de la musique? Doyle et Branagh seraient suffisamment astucieux pour y avoir pensé, bien que le générique de fin nous précise comme d'habitude que toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Quoiqu'il en soit, 'The Headlines' est important sur plus d'un point car, en plus d'être la parfaite introduction du film, le morceau dévoile la double facette du film, à la fois thriller avec le sursaut orchestral occasionné par ce sombre motif rythmique typique de Doyle et drame romantique avec le thème obsédant torturé et encore volontairement 'inachevé'. 'Final Request' développe dans la première partie du film le côté plus dramatique et intriguant de l'histoire en évoquant la quête de Grace pour retrouver la mémoire et comprendre la signification de ses cauchemars qui la hantent depuis déjà trop longtemps. 'A Walk Down Death Row' fait intervenir le côté thriller du film avec un premier passage d'action mettant en scène les percussions (timbales, xylophones, etc.) et le motif rythmique de l'ouverture du score. 'The Woman With No Name' développe quand à lui le côté intriguant du score avec des petites percussions en bois et des orchestrations étoffées tournant autour du pupitre des vents et de quelques cordes et cuivres. 'Winter 1948' nous plonge quand à lui dans les souvenirs heureux de Margaret et Roman Strauss: plus romantique d'esprit, le morceau nous plonge dans les jours heureux du couple au son d'un morceau au ton rêveur et poétique, fleurant bon le romantisme 19èmiste à l'ancienne. Toujours très écrite, la musique de Doyle privilégie une alternance d'ambiance passant du suspense, de l'intrigue au romantisme. 'Two Halves Of The Same Person' et 'It Never Rains In LA' développent ainsi l'ambiance romantique de la première partie du film alors que Grace et Mike commencent à tomber amoureux l'un de l'autre sans rien savoir encore de leur passé. La musique se soucie peu à ce moment là de la sombre intrigue qui tourne autour de leur passé commun. On retrouve dans 'It Never Rains In LA' l'ambiance musicales des vieux films romantiques des années 40/50, preuve du talent que possède Patrick Doyle pour écrire des partitions au classicisme raffiné étonnant pour notre époque (rares sont les compositeurs a écrire encore comme cela de nos jours à Hollywood). 'I'm Not Roman' permet à la partition de prendre une tournure plus sombre nous amenant ainsi dans la deuxième partie du film, celle des révélations. Le thème 'inachevé' de l'opéra de Roman Strauss reste toujours présent, brillamment disséminé dans l'écriture orchestrale du compositeur. Tout à fait passe partout, ce motif obsédant passe parfois d'un morceau à l'autre sans même que l'on puisse s'en rendre compte, et pourtant, il est toujours présent. 'Inga's Secrets' est plus tendu et nous propose une version plus dramatique du thème de Roman Strauss tandis que la tension monte dans un superbe crescendo de terreur avec 'Hightower House'. Timbales martelés, cuivres agressifs, cordes tendues, tout est fait pour créer ici une impression d'urgence voire de terreur, l'action trouvant finalement un point culminant dans le sombre 'Fate Happens/Death Of A Mad Son' pour la séquence de l'affrontement final brillamment mis en musique par Doyle. Le compositeur conclura finalement cette excellente scène par une reprise finale du thème de l'opéra de Roman Strauss que l'on pourra enfin entendre dans sa version intégrale épique pour choeur et orchestre, un grand moment particulièrement intense dans l'univers musical de Patrick Doyle. 'The Door Is Closed' conclut le film avec une reprise plus paisible du thème de Strauss qui a enfin trouvé un aboutissement après la révélation finale, comme si toute la partition de Doyle n'avait été qu'un prétexte à l'élaboration d'un motif qui se construit en même temps que l'intrigue du film, ce qui est un choix musical fort audacieux vous en conviendrez. La conclusion du film se fera sur 'Dead Again' qui récapitule toutes les principales idées du score et du film pour le générique de fin. Au final, que pouvons-nous dire de plus sur une partition aussi maîtrisée, intense et aboutie? Sans être un grand chef d'oeuvre inoubliable, le score de 'Dead Again' n'en demeure pas moins une musique symphonique de grande qualité signé par un compositeur toujours aussi inspiré lorsqu'il s'agit d'écrire la musique pour un film de Kenneth Branagh. Avec 'Dead Again', le compositeur posait déjà les formules de ses futures partitions pour des films tels que 'Needful Things' ou' Frankenstein'. Amateurs de musique de thriller faite à l'ancienne, 'Dead Again' devrait vous ravir, surtout par son approche subtile de l'intrigue du film. Un grand moment de musique de film avec Patrick Doyle! ---Quentin Billard |