1-Intro/Bakfersfield 2.00
2-Main Title/Fight Escape 3.46
3-Buzzsaw/Richard's Fight 1.50
4-Captain Freedom's
Workout 2.31
5-Mick's Broadcast/Attack 5.03
6-Valkyrie 2.38
7-Buzzsaw Attack 2.08
8-Medical Checkup 2.24
9-Fireball Intro 1.19
10-Buzzsaw/Dynamo Attack 1.49
11-Massacre Highlights 1.07
12-Sub-Zero Intro 2.02
13-Sub-Zero 4.22
14-Fireball Chase 2.02
15-Spare Dynamo 2.20
16-Weiss Discovers Dish/
Amber's Launch 2.26
17-Revolution/End Credits 1.58

Musique  composée par:

Harold Faltermeyer

Editeur:

Varèse Sarabande
VCD-47356

Musique produite par:
Harold Faltermeyer

Artwork and pictures (c) 1987 TAFT Entertainment Pictures/Keith Barish Productions. All rights reserved.

Note: **1/2
THE RUNNING MAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harold Faltermeyer
'The Running Man' faite partie des classiques d'Arnold Schwarzenegger qui, sans avoir connu le succès de 'Terminator' ou 'Predator', n'en demeure pas moins un film de référence dans la carrière de Schwarzy. Tourné la même année que l'inoubliable 'Predator', 'Running Man' s'inspire d'une nouvelle de Stephen King pour évoquer un jeu télévisé du futur où des hommes sont exécutes en direct par une bande de tueurs lâchés à leurs trousses. Schwarzenegger interprète Ben Richards, un flic emprisonné pour avoir désobéit à un ordre lui demandant de tirer sur une foule désarmée. Après avoir réussi à s'évader en compagnie de deux de ses camarades, Ben va prendre en otage Amber Mendez (Maria Conchita Alonso) et va tenter de s'enfuir du pays avec elle. Ben se fera finalement capturer par la police et jeter en prison jusqu'à ce que Damon Killian (Richard Dawson), le célèbre présentateur de l'émission TV 'Running Man', le remarque et le réclame pour son émission. Forcé de participer à ce jeu sadique en compagnie de ses amis Laughlin (Yaphet Kotto) et Weiss (Marvin J.McIntyre), Ben Richards va devoir user de son intelligence et de sa force pour survivre et se débarrasser des tueurs lancés à ses trousses. Ben devra donc affronter successivement Subzero, Buzzsaw, Dynamo et Fireball, chacun possédant son style de combat et d'armement. Mais le jeu est fait pour que les candidats ne puissent pas en réchapper et d'habitude, ca marche, sauf que cette fois ci, les producteurs du jeu TV ont fait le mauvais choix en prenant Ben Richards. Le concept du jeu télévisé sadique n'a rien de neuf. Souvenez vous, en 1983, le réalisateur français tournait 'Le prix du danger' sur un sujet totalement similaire. Gérard Lanvin y campait le rôle de François Jacquemard, le concurrent d'une émission TV où il était aussi question d'un combat pour la survie contre une bande de tueurs lâchés à ses trousses. Les producteurs américains de 'The Running Man' ont en fait honteusement plagiés le concept du film de Boisset ce qui s'est finalement terminé par un procès que les français n'ont pas gagnés, les américains ayant investis suffisamment d'argent pour gagner le procès. L'histoire du 'Prix du danger' est à la base inspiré par une nouvelle de l'écrivain de science-fiction Robert Sheckley, la nouvelle en question ayant été publié en 1958. Stephen King n'a fait que reprendre le thème de cette nouvelle pour 'Running Man', mais le problème du film de Paul Michael Glaser, c'est qu'il a été fait sans acheter les droits aux producteurs du 'Prix du danger', chose peu connue du public et pourtant véridique.

Ceci étant dit, cela ne doit pas nous gêner dans la vision de ce film intéressant sans être le meilleur film de Schwarzy. Effectivement, 'The Running Man' critique ouvertement les dangers de la télévision du futur qui manipule l'esprit des gens. Sur le concept de la télé réalité d'aujourd'hui (Le loft, Star Academy, l'île de la tentation et autres conneries de ce genre...), 'Running Man' s'affiche comme un spectacle d'une bassesse inégalée où seul la violence et la mort sont les seules raisons de vivre de l'émission. Ce concept scandaleux n'a pourtant rien d'irréel, surtout lorsqu'on voit la tournure que prend la télévision d'aujourd'hui. On pourrait s'imaginer sans problème une société du futur tyrannique où la télévision en serait justement réduite à abreuver les gens d'horreurs en tout genre pour exciter leurs pulsions primitives et permettre finalement aux producteurs de ces émissions de s'en mettre plein les poches: en dehors de la violence et du despotisme, qu'est ce qui est si différent avec les émissions de télé réalité d'aujourd'hui? Avec 'Le prix du danger', 'The Running Man' devrait revenir à la mode et permettre aux spectateurs voyant un peu plus loin que le bout de leur nez que ce n'est pas qu'un simple film d'action à l'américaine mais qu'il s'agit bel et bien d'une peinture pessimiste de la société du futur qui, comme c'est souvent le cas dans l'univers de la science-fiction, prend une tournure despotique et violente, comme si l'évolution de l'homme du futur ne pouvait se faire que dans la régression (voir 'Mad Max' ou 'Rollerball'). En fin de compte, ce qui unit le 'Loft' avec 'Running Man', c'est cette impitoyable course à l'audimat (et donc à l'argent), une chasse aux gros profits devenu le mot d'ordre majeur pour la plupart des chaînes télévisés d'aujourd'hui. Sans vouloir condamner des programmes télévisuels de plus en plus navrants (ce n'est pas le but de ma revue), je dirais simplement que 'The Running Man' pourrait se voir comme une métaphore 'Hollywoodienne' de la dérive de la télévision du futur et du pouvoir des images sur l'esprit des gens (le film nous montre bien comme la production de l'émission manipule les gens par de faux documentaires et de fausses images). Un film à redécouvrir assurément!

La musique électronique composé par Harold Faltermeyer s'inscrit à merveille dans le contexte froid et futuriste de 'The Running Man'. Plus connu pour son célèbre thème de 'Beverly Hills Cop', Faltermeyer est un musicien allemand venant du monde de la pop/rock des années 80 et qui, avec Giorgio Moroder, écrivit à l'occasion quelques musiques de film dans les années 80, 'Beverly Hills Cop' restant son score le plus célèbre avec celui de 'Top Gun'. Le score de 'The Running Man' n'a rien d'une musique inoubliable et pourrait rester purement anecdotique si elle n'accompagnait pas ce fameux film avec Schwarzenegger. Le score se base entièrement sur le thème principal de 'Intro/Bakersfield'. Plutôt sombre, ce thème confié aux claviers de Faltermeyer évoque le héros Ben Richards et sa détermination à s'en sortir vivant. Le 'Main Title' développe quand à lui un côté plus rythmique avec des sonorités électroniques très années 80 et un peu démodées aujourd'hui. La première séquence d'action du film intervient lorsque Ben et ses camarades s'enfuient hors du camp au début du film, Faltermeyer accompagnant cette scène avec une rythmique et des percussions très soutenues. Le reste du score ne fera que développer cette ambiance d'action et de pièces de synthé atmosphérique. 'Buzzsaw/Richard's Fight' est le premier gros morceau d'action de l'album après 'Fight Escape', entendu pour la séquence de l'affrontement contre Buzzsaw. Pour renforcer le côté intense de la scène, Faltermeyer rajoute une guitare électrique faisant monter la pression dans ce morceau d'action très rythmé sans être d'une grande originalité dans son genre.

Chose amusante que l'on retrouvait déjà dans la musique composé par Vladimir Cosma pour 'Le prix du danger', Faltermeyer a aussi écrit les jingles de l'émission télé de 'Running Man' comme c'est le cas par exemple dans le très kitsch 'Captain Freedom's Workout' diffusé lors d'un spot télé nous montrant l'entraînement intense de Captain Freedom (Jesse Ventura, qui jouait déjà aux côtés de Schwarzenegger la même année dans 'Predator'). On retrouve le style synthé pop années 80 typique dans 'Captain Freedom's Workout' et dans tous les autres jingles de l'émission composés par Faltermeyer. A noter l'amusant 'Valkyrie' qui reprend d'une manière totalement kitsch le célèbre thème de la 'chevauchée des Walkyries' de Wagner lors de l'attaque de Dynamo déguisé en walkyrie/chanteur d'opéra (séquence fort ridicule). Faltermeyer s'est prêté au jeu et nous propose ici une version synthé assez ridicule du thème de Wagner (les puristes pourront crier au scandale même si Faltermeyer reste très proche du thème sans essayer de le moderniser comme c'est malheureusement trop souvent le cas aujourd'hui...). 'Buzzsaw Attack' reprend le style rock de 'Buzzsaw/Richard's Fight' avec batterie, synthé et guitare électrique très rock pour une nouvelle séquence d'attaque contre Buzzsaw et sa tronçonneuse. 'Buzzsaw/Dynamo Attack' reste dans le même esprit avec des synthés atmosphériques et des rythmiques toujours très présents.

Le thème principal reste toujours très présent, véritable leitmotiv de Ben Richards et de ses exploits. Ceci étant dit, le compositeur n'hésite pas à lui donner un côté parfois plus sombre, surtout lorsqu'il utilise des nappes de synthé plus inquiétantes. (Faltermeyer a évité tout côté héroïque superflu dans sa musique, bien au contraire, le thème de Ben Richards est en fin de compte assez sombre) La partie du combat contre Sub-Zero ('Sub-Zero Intro' et 'Sub-Zero') est très sombre et loin du style plus rock de 'Buzzsaw Attack', 'Sub-Zero' s'alignant plus dans un style 'musique de thriller sur synthé années 80'. 'Fireball Chase' rejoint le même type d'ambiance avec un flot de percussions en tout genre et de sonorités électroniques agressives et insistantes pour la séquence du combat contre Fireball (Jim Brown). 'Revolution/End Credits' conclura le film avec une ultime reprise du thème principal pour le traditionnel happy-end du film.

Si vous aimez la musique d'action sur synthé très années 80 et les pièces atmosphériques et rythmées, 'The Running Man' devrait vous plaire. Le score a relativement assez mal vieilli mais continue à bien s'écouter à condition d'être un fan de ce genre de musique. Le résultat à l'écran est très satisfaisant, Harold Faltermeyer ayant bien réussi à faire monter la tension et à maintenir le suspense et le rythme durant la plupart des séquences majeures du film. Le problème est que son score n'a rien d'une grande musique et fait partie de ce genre de score que l'on oubliera très vite, même après plusieurs écoutes. Il ne reste plus qu'à savoir si vous êtes fans ou pas de ce genre de musiques un peu démodées aujourd'hui.


---Quentin Billard