1-Two Cities 3.46
2-Extraordinary Measures 3.33
3-Seeking Isaiah 4.09
4-The Letter 1.43
5-The Verdict 3.30
6-And He Shall Be
Called Wonderful 1.37
7-Scenes From a Marriage 2.59
8-Losing Isaiah 2.43
9-Isaiah Lost 3.03
10-Keepsake 2.24
11-Two Women 1.21
12-A Little Child Shall
Lead Them 3.59
13-Losing Isaiah (Reprise) 5.06

Musique  composée par:

Mark Isham

Editeur:

Columbia Records
480326 2

Musique produite par:
Mark Isham
Superviseur de la musique:
Timothy R.Sexton

Artwork and pictures (c) 1995 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
LOSING ISAIAH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Isham
'Losing Isaiah' (Les chemins de l'amour) évoque le combat de Khaila Richards (Halle Berry), une jeune mère noire qui va tout faire pour tenter de retrouver son enfant élevé depuis plusieurs années par la famille Lewin. Le film de Stephen Gyllenhaal évoque donc l'affrontement entre deux mères, l'une noire, qui vit dans la misère et qui vient à peine de sortir d'une cure de désintoxication, l'autre blanche (Jessica Lange), une pédiatre aisée qui mène une belle existence avec son mari Charles (David Strathairn), surtout depuis que le couple a adopté Isaiah, l'enfant de Khaila abandonné un jour dans une poubelle alors que sa mère cherchait à se procurer de la drogue. La situation devient très vite compliquée: après sa cure de désintoxication, Khaila rentre dans le droit chemin et apprend que son fils Isaiah n'est pas mort et qu'il vit actuellement chez les Lewin. Pour Khaila, c'est l'occasion de saisir une seconde chance, de devenir la mère qu'elle n'a pas pu être pour Isaiah. Mais les Lewin auront leur mot à dire, et c'est là toute la complexité de la situation: doit-on rendre Isaiah à sa mère biologique en sachant qu'il a passé toute son enfance auprès des Lewin et qu'il ne connaît que ce milieu dans lequel il s'est épanouit? La moralité voudrait que l'enfant soit confié à sa mère biologique, mais comment l'enfant va t'il réagir en voyant cette mère qui n'a jamais été là pour lui? Le drame, c'est que Khalia est une étrangère pour lui. C'est sur cette intrigue dramatique que le réalisateur nous brosse cette confrontation émouvante de deux mères servi par l'interprétation remarquable de Jessica Lange et de Halle Berry, loin de ses rôles sexy habituels. A noter la participation au film de Samuel L.Jackson et Cuba Gooding Jr. Un drame convaincant, à défaut d'être particulièrement inoubliable.

Mark Isham poursuit sur sa lancée de ses partitions atmosphériques comme il a l'habitude de nous en fournir quotidiennement. Le trompettiste de jazz s'est offert un petit trip' jazz sur cette BO puisque son score pour 'Losing Isaiah' se compose d'une trompette (interprété par Mark Isham lui même. A noter que c'est aussi Mark Isham qui joue du flugelhorn), d'un saxophone (interprété par le célèbre saxophoniste de jazz Wayne Shorter) et de quelques synthés mélangés discrètement à l'orchestre (cordes et quelques vents principalement). On retrouve avec 'Losing Isaiah' le style habituel d'Isham: une musique atmosphérique lente et mélancolique, qui bouge peu mais fait la part belle aux solistes de la musique. Le film s'ouvre sur 'Two Cities' annonçant d'entrée la couleur: trompette jazzy mélancolique, cordes statiques avec une pointe de synthé (dans la partie rythmique très discrète mais néanmoins présente) et en prime la voix plaintive de la chanteuse Lisa Frazier vers la fin du morceau. 'Two Cities' est une assez belle introduction au score du film sur le style lent et planant que l'on entend habituellement chez Isham (un peu trop d'ailleurs). On ressent ici toutes les influences du compositeur, passant du jazz à la musique New Age dans lequel le compositeur s'est établit une solide réputation depuis le succès de son album 'Vapor Drawings' en 1983. La trompette de Mark Isham parcourt toute la partition du film avec un ton toujours mélancolique, parfois rêveur, symbole du drame qui se joue tout au long du film. La voix plaintive de Lisa Frazier évoque à son tour la souffrance de la jeune Khalia, une idée musicale intéressante et qu'Isham utilise finalement assez peu tout au long du film.

'Extraordinary Measures' évoque la descente aux enfers de Khalia dans l'univers de la drogue au début du film, le saxophone sonnant de manière quasi funèbre sur un fond de cordes particulièrement dissonant. On ressent déjà pleinement ici le côté lent et atmosphérique de la partition d'Isham, un élément qui se concrétise dans le mélancolique 'Seeking Isaiah' alors que Khalia recherche maintenant son bébé. La trompette sonne de manière mélancolique, soutenue par des cordes sombres et quelques notes de piano semblant flotter dans l'air. La musique d'Isham conserve comme d'habitude ce côté statique hérité du style planant et atmosphérique de ses anciennes musiques New Age, un élément qu'Isham exploite dans ses musiques de film depuis des scores tels que 'The Hitcher' (1986). Le drame se concrétise pour la famille Lewis avec 'Letter' et son saxophone mélancolique soutenu par une harpe discrète et des cordes sombres et lentes. Dans la séquence en question, Margaret reçoit une lettre du tribunal lui annonçant que Khalia veut retrouver son fils. 'Verdict' reste dans le même ordre d'esprit avec des cordes lentes, des harmonies statiques, quelques très légères pointes de synthé et une trompette jazzy mélancolique.

Ce qui suit s'affiche dans le même style, développant une ambiance atmosphérique à la fois lente et mélancolique, menée par les solistes, et ce jusqu'à ce que le film trouve sa conclusion sur 'A Little Child Shall Lead Them' qui fait astucieusement référence de par son titre à un verset de la Bible. Le final du film voit la réconciliation des deux femmes autour d'Isaiah avec des cordes chaleureuses qui semblent sonner de manière plus harmonieuse tout en conservant ce côté statique. 'Losing Isaiah (Reprise)' permet au compositeur de reprendre l'introduction de 'Two Cities' avec la voix de la chanteuse Lisa Frazier.

Vous l'aurez donc compris, 'Losing Isaiah' est un score atmosphérique et mélancolique typique de Mark Isham, une musique qui n'a rien de vraiment mémorable mais qui colle très bien à l'ambiance dramatique du film et lui rajoute un petit plus de par son côté statique et lent. Mark Isham apporte un peu de chaleur humaine par le jeu de sa trompette et de son flugelhorn, et ce aux côtés du saxophone et de la chanteuse soliste. Modeste et simple, la musique d'Isham n'essaie jamais de se hisser au plus haut dans le film, ce qui est bien dommage puisqu'à force d'être trop modeste, la musique finit par devenir ennuyeuse. A réserver en particularité aux fans inconditionnels du compositeur!


---Quentin Billard