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1-Overture 4.22
2-Main Title 2.38 3-Kontakion/Funeral Song 3.15 4-Lara Is Charming 1.16 5-The Internationale 1.12 6-Lara & Komarovsky Dancing Up A Storm 0.40 7-Komarovsky With Lara In The Hotel 3.51 8-Interior Student Cafe (Outtake) 1.34 9-Sventitsky's Waltz/ After The Shooting 2.17 10-Military Parade 2.11 11-They Began To Go Home 2.06 12-After Deserters Killed The Colonel 1.05 13-At The Hospital 1.00 14-Lara Says Goodbye To Yuri 1.27 15-Tonya Greets Yuri (Outtake) 0.46 16-The Stove's Out (Outtake) 1.30 17-Yevgraf Snaps His Fingers (Outtake) 3.09 18-Evening Bells- Moscow Station 1.03 19-Flags Flying Over The Train (Outtake) 1.04 20-Yuri Gazing Through A Tiny Open Hatch (Outtake) 0.37 21-The Door Is Banged Opened (Outtake) 1.48 22-Intermission 0.43 23-Yuri Follows The Sound Of The Waterfall 0.44 24-Tonya & Yuri Arrives At Varykino 2.56 25-They Didn't Lock The Cottage 1.33 26-Varykino Cottage, Winter Snow 0.57 27-Yuri & The Daffodils 1.17 28-On A Yuriatin Street 1.36 29-In Lara's Bedroom 0.34 30-Yuri Rides To Yuriatin 0.22 31-Yuri is Taken Prisoner By The Red Partisans 0.49 32-For As Long As We Need You 0.40 33-Yuri Is Escaping 2.17 34-Yuri Approaches Lara's Apartment 0.50 35-Yuri Looks Into The Mirror 0.30 36-Lara & Yuri Arriving At Varykino 1.39 37-Yuri Is Trying To Write 1.19 38-Yuri Frightens The Wolves, Part I 0.49 39-Lara Reads Her Poem 0.40 40-Yuri Frightens The Wolves, Part II 1.55 41-Yuri Works Out (Outtake) 0.52 42-Then It's A Gift (End Title) 1.43 43-Lara's Theme (Jazz Version) 1.57 44-Lara's Theme (Rock'n Roll Version) 2.39 45-Lara's Theme (Swing Version) 1.15 Musique composée par: Maurice Jarre Editeur: Rhino Records 8 36020 2 Produit par: Marilee Bradford, Bradley Flanagan Monteur de la musique: Nick Beljic Artwork and pictures (c) 1965 Renewed Turner Entertainment Co./1995 Turner Entertainment Co. All rights reserved. Note: ***1/2 |
DOCTOR ZHIVAGO
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Maurice Jarre
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'Doctor Zhivago' fait partie de ces grands classiques du cinéma que l'on ne présente plus. Cette grande fresque épique et historique se déroule dans la Russie Bolchevique de 1917. Omar Sharif y campe le rôle du fameux docteur/poète russe Yuri Zhivago, un homme marié qui entretient une relation amoureuse tourmentée avec Lara (Julie Christie), la femme d'un activiste russe du nom de Pasha Antipova (Tom Courtenay), chef d'un groupe de révolutionnaires sanguinaires. L'histoire est racontée par Yevgraf Zhivago (Alec Guiness), le demi frère de Yuri qui a fait carrière dans l'armée soviétique. Tout commence le jour où Yevgraf parle à une jeune femme dont il pense être la fille perdue de Lara et Yuri. Petit à petit, l'homme lui raconte l'histoire de Zhivago, son inspiration pour une poésie libre et conservatrice jugée anti-révolutionnaire par les Bolcheviques, son amour fou pour Lara malgré le fait qu'il soit marié et ses ennuis face à la dictature du nouveau régime révolutionnaire. Yuri se battra toute sa vie pour conserver son individualité et défendre la liberté de l'âme humaine qu'aucune prison ne peut arrêter. A travers l'histoire de Zhibago, David Lean nous peint le portrait d'une Russie en proie à de profonds changements de société: on y voit s'installer progressivement une nouvelle dictature dictée par les Bolchevique après la chute du Tsar et l'assassinat de lui et de sa famille. Zhivago voit les morts s'accumuler, et c'est lorsqu'il part soigner les malades sur le front qu'il se lie d'amitié pour Lara, qui est infirmière à ce moment là. Très vite, cette amitié deviendra un amour passionné, un amour déraisonné que plus rien ne pourra arrêter, même pas les mises en garde de Victor Komarovsky (Rod Steiger), son tout premier employeur avec qui elle entretint autrefois une relation assez ambiguë.
David Lean a parfaitement retranscrit en l'espace de 197 minutes (plus de trois heures!) toute la complexité et la profondeur du roman de Boris Pasternak, avec une mise en scène privilégiant la psychologie humaine face aux tourments de cette Russie révolutionnaire. Omar Sharif apporte une profondeur humaine saisissante à son personnage de poète/docteur défenseur de l'individualité (et, apparemment, de l'ancien régime du Tsar). La mise en scène de Lean apporte un souffle épique à son film tout en donnant un ton poétique à la romance entre Lara et Yuri, devenu l'un des couples mythiques de l'histoire du cinéma américain des années 60. Néanmoins, le film pêche un peu par sa longueur excessive (près de 3 heures 17, tout de même!) et le côté ennuyeux et plat de certains passages, sans oublier un certain style académique qui paraît bien vieillot aujourd'hui. Ceci étant dit, on a du mal à croire qu'un film aussi réussi ait pu recevoir un mauvais accueil de la part des critiques à sa sortie en salle en 1965, et pourtant...aujourd'hui, 'Doctor Zhivago' est considéré à juste titre comme LE grand classique de David Lean à l'instar de son célèbre 'Lawrence of Arabia', son premier grand film hollywoodien. Voilà donc un grand spectacle épique qui aura décidément fait date dans l'histoire du cinéma. Maurice Jarre a immortalisé le film de David Lean avec sa célèbre partition symphonique et plus particulièrement avec son fameux 'Lara's Theme', une célèbre mélodie à trois temps sous la forme d'un air populaire. Avec une écriture orchestrale très étoffée et raffinée, Jarre a composé une partition mêlant musique symphonie à la fois sombre et romantique, et parties instrumentales évoquant le folklore russe. Pour se faire, Jarre a donc décidé d'insérer dans son orchestre six parties de balalaïkas (sorte de mandoline russe) entendues dès l'excellent 'Main Title' du film. (L'ouverture se fait sur l'hymne russe de l'époque, chanté par les choeurs russes, l'orchestre et les balalaïkas) Le 'Main Title' introduit un thème de cordes à la fois ample et dramatique suivi d'une première exposition du célèbre thème de Lara, joué sous la forme d'une petite valse gracieuse pour cordes et balalaïkas (Jarre a aussi ajouté un petit accordéon russe). Le thème de Lara fait partie des grands airs du cinéma que l'on n'oublie pas de sitôt, surtout à cause du fait que le réalisateur l'use de manière assez excessive tout au long du film. Le thème est décidément trop présent et finit par devenir un peu ennuyeux à force d'être trop souvent repris (on sent que le compositeur adorait son thème). En revanche, son côté répétitif accentue l'identité musicale de la partition de Jarre au sein des images du film de David Lean. A noter que Maurice Jarre a aussi écrit toute la partie 'source music' du score, comme c'est le cas pour le chant funèbre du début du film avec 'Funeral Song', confié à une soprano et un choeur a cappella. Jarre nous propose aussi un petit arrangement vocal de l'Internationale dans la piste 5 de l'album lorsque le groupe de révolutionnaire entame ce chant dans la rue, vers le début du film (peu de temps avant la répression sanguinaire des gardes du Tsar). Jarre a aussi écrit une jolie valse pour le sympathique 'Lara is Charming' (quatuor à cordes et piano) évoquant le raffinement des valses viennoises de Strauss, comme dans 'Lara and Komarovsky Dancing Up A Storm' ou pour 'Sventitsky's Waltz' entendu dans la séquence du bal peu avant la tentative d'assassinat de Lara sur Komarovsky. A noter aussi l'excellent 'Interior Student Cafe' qui n'est pas sans rappeler certaines valses de Tchaïkowsky ('Le lac des cygnes' ou 'Le casse noisette'). En ayant recours aux chants Bolcheviques traditionnels, aux marches en tout genre ('Military Parade' - à noter que Jarre a toujours nourri un goût à l'égard des marches) et aux valses festives, Jarre a parfaitement réussi à cerner l'esprit de la musique russe de l'époque, entourant sa partition symphonique qui s'étalera durant les trois longues heures du film. Pour l'anecdote, il est dit que le compositeur n'a eu que six semaines pour écrire la musique de film. Quand on connaît la quantité de musique entendue dans le film, cela force l'admiration! Evidemment, l'attraction principale du score de 'Doctor Zhivago', c'est le célèbre thème de Lara, parfaitement développé tout au long du film sous la forme d'une multitude de variantes (le compositeur nous propose même en bonus sur le CD une version jazz, rock et swing du thème de Lara). Outre l'aspect romantique et lyrique du score, on trouve aussi une facette plus noire évoquant les moments plus sombres et tendus du film. Ainsi, 'Komarovsky With Lara In The Hotel' évoque de manière étrange la relation ambiguë qu'entretient Lara avec Komarovsky sous la forme d'une valse désarticulée et étrangement orchestrée. A noter le sombre 'They Began To Go Home' évoquant l'anarchie qui s'empare des soldats se retournant alors contre leurs supérieurs vers la première partie du film, le morceau étant écrit pour choeur d'hommes (refrain des soldats au front) et un orchestre plus sombre et dissonant, typique du côté plus noir de la partition de Maurice Jarre, évoquant le drame de la guerre et de la dictature. Jarre poursuit cette ambiance dans 'After Deserters Killed The Colonel' et évoque les méfaits de la guerre dans le sombre 'At The Hospital' où il reprend l'air de 'They Began To Go Home' sous un angle plus mélancolique et funèbre. La première séparation de Lara et Yuri se fait dans 'Lara Says Goodbye To Yuri' où le compositeur nous propose une nouvelle variante de ce thème nostalgique évoquant un amour infini, rêveur et passionné. A partir de là, la musique de Jarre va prendre une nouvelle tournure, alternant ambiance mélodieuse, parties dramatiques et moments plus sombres. Si 'Tonya Greets Yuri' évoque le bonheur du couple Yuri/Tonya lors de leur mariage (orchestre plus enjoué et harmonieux), l'ambiance retombe très vite avec le sombre 'The Stove's Out'. Le thème 'révolutionnaire' de 'They Began To Go Home' revient dans 'Flags Flying Over The Train' sous un style plus martial, tandis que 'The Door Is Banged Opened' impose une atmosphère plus étouffante évoquant la répression Bolchevique. Jarre nous propose une 'Intermission' martiale au son du thème 'révolutionnaire', 'Yuri Follows The Sound Of The Waterfall' venant ramener le calme avec un style plus pastoral (thème de Lara évoqué légèrement avec quelques vents plus sautillants), le morceau évoquant pour Tonya et Yuri l'espoir d'un avenir meilleur comme c'est le cas pour 'Tonya and Yuri Arrive At Varykino', le morceau possédant un côté plus désinvolte et insouciant, comme si le couple voulait se convaincre qu'ils seront enfin en paix dans leur nouvelle demeure et que les Bolcheviques n'iront pas les chercher jusque là. Une fois encore, Jarre 'casse' l'ambiance avec un 'They Didn't Lock The Cottage' plus sombre, lorsqu'ils découvrent que leur demeure a été vendue et fermée par les Bolcheviques. L'hiver arrive avec 'Varykino Cottage, Winter Snow' sur un ton plus lent et sombre. Le thème de Lara revient avec les cordes et les balalaïkas dans le paisible 'Yuri and The Daffodils' dans la séquence où l'hiver laisse la place à un printemps plus harmonieux. Le thème de Lara devient à ce moment une sorte de balise musicale synonyme d'espoir et de rêve. Il apparaît même dans les passages où Lara n'est pas là, comme une évocation poétique de cet amour idéalisé par ce médecin/poète. Le plan des fleurs au printemps n'est-il pas symbolique de cet amour idéalisé ? Ceci expliquerait alors l'utilisation du thème de Lara à ce moment précis. Le thème est repris dans 'On A Yuriatin Street' et reviendra fréquemment jusqu'à la fin du film. Mais 'Yuri Is Taken Prisoner By The Red Partisans' vient casser l'ambiance dans la séquence où Zhivago est capturé par les hommes de Strelnikov, alias Pasha Antipova. Jarre reprend un air révolutionnaire et l'adapte pour petite formation orchestrale avec accordéon et choeur d'hommes, et c'est 'For As Long As We Need You' qui nous fait replonger dans l'ambiance sombre du score. 'For As Long As We Need You' est probablement l'un des passages les plus sombres du score, avec ces cordes sombres et dissonantes, alors que Zhivago est réquisitionné de force par les Bolcheviques pour soigner les blessés sur le front. 'Yuri Looks In The Mirror' évoque une ambiance de malaise alors que Zhivago se retrouve frigorifié, errant seul dans la rue, à la recherche de Lara. 'Lara and Yuri Arriving At Varykino' prolonge cette ambiance sombre, évoquant la désolation et les méfaits de la dictature Bolchevique. C'est la poésie qui permet alors au héros de renaître, la musique prenant un crescendo plus enthousiaste dans 'Yuri Is Trying To Write', nouvelle variante harmonieuse et enjouée du thème de Lara. Le phoenix renaît alors de ses cendres dans 'Yuri Frightens The Wolves Awat, Part I' (plan métaphorique de l'individualité du poète plus forte que l'oppression de la meute des loups féroces) et 'Yuri Frightens The Wolves Away, Part II'. L'histoire trouvera finalement sa conclusion sur 'Then It's A Gift (End Title)', superbe reprise finale du thème de Lara dans tout sa splendeur orchestrale. Le score de 'Doctor Zhivago' fait partie des grands classiques du compositeur que tout béophile se doit de connaître absolument. Ceci étant dit, on aurait aimé entendre un peu plus de variété, car si le compositeur alterne brillamment différentes ambiances, il finit par se répéter et tourner un peu en rond par moment: le thème de Lara devient finalement trop présent (d'où mon choix pour la note qui risque de faire hurler les puristes) et parfois de trop, à l'image, d'autant que le réalisateur a tout fait pour mettre bien en valeur la musique de Jarre dans son film. On entend donc un peu trop souvent la même musique, et sur plus de 3 heures de film, cela finit par devenir assez lourd. Malgré cela, le score de 'Doctor Zhivago' fait partie des partitions mythiques du cinéma américain, LE score incontournable du compositeur avec 'Lawrence Of Arabia', son autre chef d'oeuvre épique. ---Quentin Billard |