1-Main Title 5.38
2-Photus Manlii 2.24
3-Bob Hitches A Ride 4.18
4-The Casket Arrives 1.53
5-Blue Eyes Are
Sensitive To The Light 5.05*
6-Molly's Web 3.29
7-Spider Lamp Shade 1.55
8-Delbert's Theme 2.32
9-Under The Bleachers 2.05
10-Along Came A Spider 2.25
11-Bugs "B" Gone 3.04
12-Canaima Nightmare 3.45
13-Life In The Country 0.56
14-The Cellar 1.17
15-End Title 3.52
16-Don't Bug Me 3.27**
17-Arachnophobia 4.48***

*Ecrit par Billy Steinberg,
Tom Kelly et Martika
Interprété par Sara Hickman
**Ecrit par Jimmy Buffett,
Michael Utley et Jay Oliver
Interprété par Jimmy Buffett
***Ecrit par Brent Hutchins
Interprété par Brent Hutchins.

Musique  composée par:

Trevor Jones

Editeur:

Hollywood Records
HWD CD 1 570 001-2

Monteur de la musique:
Thomas A.Carlson
Coordinateur de la musique:
Victoria Seale

Artwork and pictures (c) 1990 Hollywood Pictures/Amblin Entertainment. All rights reserved.

Note: ***1/2
ARACHNOPHOBIA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Jones
Si vous ne supportez pas la vue des araignées et que ces bestioles vous inspirent du dégoût, 'Archnophobia' risque ne de pas vous plaire ou de jouer avec vos nerfs. Le film de Frank Marshall (producteur de certains films de Zemeckis, de Dante, de Spielberg, etc.) nous plonge dans un univers infernal peuplé d'araignées extrêmement mortelles. Tout commence le jour où l'entomologiste James Atherton (Julian Sands) découvre une nouvelle espèce d'araignée lors d'une expédition scientifique en Amérique du Sud. L'un des membres de l'expédition, le photographe Jerry Manley (Mark L.Taylor) se fait piquer par une de ses araignées et meurt quelques secondes après. Son cadavre est transporté dans une caisse et ramenée aux Etats-Unis pour être enterré. Seulement voilà, l'araignée s'est caché dans la caisse et espère bien sortir de la caisse pour se reproduire et faire de nouvelles victimes. Et nous voilà maintenant dans la petite ville californienne de Canaima, village paisible qui va bientôt connaître l'enfer. Effectivement, l'araignée arrive à sortir de la caisse et va réussir à se reproduire en construisant un nid dans la grange de Ross Jennings (Jeff Daniels), fraîchement arrivé à Canaima avec sa femme Molly (Harley Jane Kozak) et ses deux enfants. Ross Jennings est médecin et espérait prendre la place du docteur Sam Metcalf (Henry Jones) comme il en avait convenu. Ce dernier ayant subitement changé d'avis au dernier moment, Jennings se retrouve à soigner une seule et unique patiente, Margaret Hollins (Mary Carver). Peu de temps après, la vieille femme décède mystérieusement, et le village commence à soupçonner Ross. Mais ce dernier découvre que la vielle dame a été mordue par une araignée et qu'elle est morte suite à cette morsure. Les gens ont du mal à le croire, même les spécialistes des araignées, et pourtant, c'est bel et bien la vérité. Les morts commencent alors à se multiplier jusqu'à ce que Jennings décide de faire appel au docteur Atherton. L'entomologiste se rend alors à Canaima et trouve ces nouvelles araignées qu'il avait déjà découvert en Amérique du Sud. Elles sont cette fois-ci des centaines et son prêtes à éliminer tous les habitants de la ville pour établir leurs territoires et se reproduire à l'infini. Jennings et Atherton ne vont pas les laisser faire. Accompagnés de l'exterminateur Delbert McClintock (John Goodman) et de quelques complices, les héros vont devoir mettre fin à ce cauchemar.

Le film jouer clairement sur notre peur des araignées, montrées ici sous un angle plutôt malsain. Bien entendu, le héros interprété par Jeff Daniels se trouve être arachnophobe depuis sa plus tendre enfance. Cette angoisse des araignées va faire monter le suspense et la tension, surtout lors de la séquence finale où Jennings se retrouve dans sa cave à vin et découvre le nid de la reine des araignées. Le film mélange un peu suspense avec quelques touches d'humour, surtout avec le personnage de l'exterminateur interprété par John Goodman, un type qui se prend pour un cow-boy avec ses produits anti-insectes soi-disant ultra efficaces. Reste que les araignées utilisées dans le film sont toutes impressionnantes et inspirent le dégoût, surtout dans la manière dont elles se faufilent partout et envahissent les maisons. A noter que c'est Chris Walas (réalisateur de 'The Fly II' et 'The Vagrant', plus connu pour ses travaux d'effets spéciaux) qui s'est occupé de la supervision des effets des créatures animées, le film faisant évidemment appel aux techniques de l'animatronic. Voilà donc un petit film d'épouvante pas vraiment inoubliable, mais sympathique, pour peu que l'on déteste les araignées et que ces dernières nous fassent frissonner.

Trevor Jones a composé un score assez sympathique pour le film de Frank Marshall, faisant appel à l'orchestre avec quelques touches d'électronique bien placées. Jones a écrit deux thèmes majeurs pour ce score, un thème principal très mélodique, teinté d'une nostalgie paisible pour évoquer la famille Jennings, l'autre thème plus espiègle et sombre étant associé aux araignées. Le 'Main Title' du score nous introduit au superbe thème principal du score alors qu'Atherton et son équipe sont en route pour l'Amérique du Sud et survolent quelques paysages exotiques magnifiques en hélicoptère (c'est le genre de thème que Jones écrira par la suite pour 'Cliffhanger' par exemple). Le thème possède un côté aérien très majestueux avec un orchestre ample, accompagné de percussions exotiques, de quelques guitares et d'une flûte de pan pour la touche exotique. Par la suite, ce thème sera donc associé à la famille Jennings. Après cette introduction mélodique très majestueuse, le ton de la partition commence à se noircir considérablement: Jones installe une certaine ambiance de mystère pour la découverte des araignées, le compositeur en profitant pour faire preuve d'une certaine inventivité dans les orchestrations et les différentes couleurs orchestrales. Il utilise aussi quelques sonorités électroniques parfois discrètes pour accentuer les moments sombres du score.

Jones reprend son thème dans le très joli 'The Casket Arrives' alors que Jennings et sa famille se rendent à leur nouvelle demeure de Canaima. Jones utilise ici des cordes chaleureuses avec l'EVI interprété par Phil Todd (l'instrument fétiche de Trevor Jones et que ce dernier utilise fréquemment dans certaines de ses partitions), une guitare et un harmonica, avec un côté plus country. Le compositeur donne ici un ton plus nostalgique et paisible à sa partition, bien avant que le cauchemar commence. L'atout majeur de la partition est d'avoir réussi à mélange frisson et humour à l'instar du film lui-même. Après un début à la fois majestueux et mystérieux, le ton change très vite jusqu'à ce que l'araignée apparaisse au son d'une première variante du thème de l'araignée. Le thème de l'araignée possède un côté étonnamment léger et sautillant, surtout dans l'utilisation des vents qui lui donnent un côté parfaitement espiègle. Cette première petite touche d'humour annonce clairement le mélange humour/frisson du score de Jones. Par la suite, le thème des araignées va considérablement s'assombrir, revenant de manière quasiment obsédante tout au long du film, comme pour évoquer le fait que ces bestioles sont partout et qu'il semble être impossible de leur échapper.

L'invasion des araignées se fait alors au son de nombreuses pièces de suspense dans lesquelles Jones fait preuve d'une certaine inventivité sur le plan des orchestrations et de l'utilisation de quelques touches d'électronique, comme c'est le cas dans 'Canaima Nightmare' et ce petit motif de 4 notes ascendantes plutôt inquiétant. Jones utilise alors un troisième thème associé cette fois-ci au personnage de Delbert l'exterminateur. Le 'Delbert's Theme' s'affiche cette fois-ci du côté plus humoristique de la partition. Jones a écrit un petit thème jazzy amusant pour le personnage de John Goodman, joué par un saxophone avec section rythmique (piano, basse, batterie) et un harmonica de style country. Le compositeur lui donne un côté très 'bedonnant', très insouciant avec une petite touche 'américaine' un brin ironique. Jones se moque un peu de lui à travers ce thème jazzy amusant, qui vient rompre violemment avec le ton plus noir et tendu de la partition. On retrouve ce thème dans une variante amusante pour la scène où Delbert écrase une araignée en jouant au gros dur. La reprise au saxophone du thème avec des pizzicati sautillants et un harmonica très 'country' devient particulièrement hilarante à ce moment là, preuve que le compositeur n'a pas oublié de teinter sa partition de quelques touches d'humour.

Mais le compositeur garde finalement le meilleur pour la fin avec l'affrontement final dans le nid de la reine. 'The Cellar' (honteusement raccourci par rapport au film) évoque donc cet affrontement final avec des cuivres particulièrement énergiques (surtout au niveau des trompettes) et un style action au rythme effréné, probablement l'un des meilleurs morceaux du score. L'apparition de Delbert, armé jusqu'aux dents, est accompagnée cette fois-ci d'une touche plus rock (grosse batterie qui rompt un peu avec le style orchestral du score), une nouvelle touche d'humour étonnante à l'écran. Le score finira par une conclusion plus paisible avec un 'End Title' reprenant les principales idées du score et le thème principal sous sa plus belle forme orchestrale.

Vous l'aurez donc compris, 'Arachnophobia' est une partition sympathique de la part de Trevor Jones, alliant frissons, suspense, humour et émotion pour notre plus grand plaisir. 'Arachnophobia' n'a cependant rien d'un chef d'oeuvre est n'est certainement pas ce que Jones a fait de mieux dans le genre. Il nous prouve néanmoins ses grands talents de compositeur et son goût pour des orchestrations de qualité parfois très inventives. Reste que l'album publié par Hollywood Records est une véritable catastrophe, car en plus d'omettre certains passages du score (la séquence de la confrontation finale est très raccourcie), l'album inclus des dialogues envahissants et inutiles sur la plupart des pistes du score. Il ne vous reste donc qu'une seule possibilité: vous munir de l'édition allemande qui contient plus de score, moins de chansons et aucun dialogue du film. Bilan positif donc, pour ce score sympathique écrit pour un film assez quelconque et un peu tombé dans l'oubli.


---Quentin Billard