1-One Of Us
Joan Osborne 5.03
2-God-Shaped Hole
Plumb 3.50
3-You're a God
Vertical Horizon 3.45
4-The Power
Snap! 8.13
5-A Little Less Conversation
Elvis vs.JXL 3.32
6-The Rockafaller Skank
Fatboy Slim 6.53
7-God Gave Me Everything
Mick Jagger 3.36

Score original de John Debney

8-AB Positive 2.54
9-Walking on Water 1.59
10-Seventh at Seven 2.58
11-Bruce Meets God 1.24
12-Bruce's Prayer 3.06
13-Grace's Prayer 2.51

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6475

Produit par:
John Debney
Co-produit par:
Michael Mason
Producteur exécutif de l'album:
Tom Shadyac
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Superviseur de la musique:
Jeff Carson
Directeur en charge de la
musique pour Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield

Artwork and pictures (c) 2003 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***
BRUCE ALMIGHTY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Jim Carrey persiste et signe! Après ses délires de 'Ace Ventura: Pet Detective' (1994) et le lourdingue 'Liar Liar' (1997), revoilà le grand gagman préféré des américains dans la nouvelle comédie foireuse de Tom Shadyac, 'Bruce Almighty' (Bruce tout puissant). Cette fois-ci, Carrey interprète Bruce Nolan, un journaliste gaffeur et maladroit qui, à force de cumuler les échecs en tout genre, finit par craquer devant une caméra, ce qui lui vaut d'être viré de la chaîne où il travaille. Bruce s'en prend alors à dieu en le critiquant violemment. De retour chez lui, Bruce semble complètement délaisser Grace Connelly (Jennifer Aniston), sa fiancée. Bruce ignore encore ce qui l'attend. Un jour, dieu lui-même rentre contact avec lui et l'invite à se rendre dans un grand appartement de la ville. C'est là que Bruce rencontre dieu en personne (Morgan Freeman, tout à fait inattendu dans ce rôle). S'il croit tout d'abord à une mauvaise blague, Bruce ne va pas tarder à être convaincu de la réelle crédibilité de ce personnage qui sait tout sur lui, même dans les détails les plus intimes. Dieu en a assez d'être ainsi critiqué, et il lance alors un défi à Bruce: il lui donne tous ses pouvoirs pendant quelques jours et le met alors à sa place. Bruce va enfin pouvoir se venger sur la vie et profiter de tout ses nouveaux pouvoirs. Il commence par racheter sa confiance auprès de sa fiancée, et continue en multipliant les délires en tout genre (séquence de la soupe ouverte en deux dans le bar). Il continue ensuite en faisant virer Evan Baxter (Steven Carell) de Channel 7, Evan étant son rival depuis toujours. Bref, Bruce multiplie ses actions 'divines', sans même se soucier des autres. Mais le 'nouveau dieu' ne va pas tarder à s'apercevoir qu'il n'y a qu'une seule chose sur laquelle il ne peut pas influer: l'amour. Après que sa fiancée l'ait quitté, Bruce va tenter d'user de ses pouvoirs pour se racheter auprès d'elle, mais en vain. Bruce va finalement apprendre à ses dépends que le rôle de dieu n'est pas si facile à tenir, d'autant qu'il n'aura rien fait pour aider son prochain.

'Bruce Almighty' est la comédie lourdingue typique de Jim Carrey, avec, au passage, quelques messages sur la générosité, l'amour et la foi. Carrey est très convaincant dans son rôle. On retrouve son rôle de gaffeur hérité de 'Liar Liar' avec une bonne dose d'humour débile et bien gras, plus destiné à faire rire l'Américain moyen. Tom Shadyac multiplie les effets spéciaux en tout genre (scène de la lune, scène de la soupe, etc.) et les gags divers (le plus amusant restant la séquence où Evan Baxter se met à délirer subitement devant la caméra). Le réalisateur détourne ainsi les figures mythiques de l'univers biblique (dieu marchant sur l'eau, l'épisode de la mer rouge recrée dans un bol de soupe, etc.) pour transformer son héros en un Jésus-Christ des temps modernes. On rajoutera à cela quelques scènes romantiques plus touchantes, surtout dans la dernière demi-heure du film. Certes, on rit beaucoup, mais dans l'ensemble, 'Bruce Almighty' tient plus du navet rigolo que du parfait modèle du genre.

John Debney retrouve Tom Shadyac après avoir participé à 'Liar Liar' et 'Dragonfly'. Pour sa troisième collaboration, Debney n'a pas vraiment brillé, recrachant toutes les formules traditionnelles de ses musiques de comédie sans une once d'originalité. Ecrit pour orchestre, la partition de Debney oscille entre tendresse, humour et une petite touche d'aventure. Exceptionnellement, l'album publié par Varèse Sarabande ne continent qu'une petite partie du score du compositeur, le reste étant réservé aux chansons. Le score s'axe autour du thème de Bruce, petite mélodie de piano soutenue par des cordes chaleureuses et entendues dans 'AB Positive'. Ce thème sympa et facilement mémorisable n'est d'ailleurs pas sans rappeler le début du thème de 'Iron Will' de Joel McNeely.

Sautillant, frais et léger, ce premier morceau nous fait rentrer dans l'univers comédie du film, avec une bonne dose d'énergie orchestrale. A noter l'utilisation de quelques choeurs pour évoquer l'univers religieux du film. 'Walking On Water' évoque la scène où Bruce parle à dieu en marchant sur l'eau. L'orchestre se fait plus paisible ici, évoquant le miracle, Debney privilégiant comme d'habitude une écriture de vents, de cordes et un piano, sans oublier l'apport indispensable des voix. A noter quelques petites touches d'humour, comme la séquence de la soupe où Debney imite le style péplum du 'Ben-Hur' de Miklos Rozsa avec des gros cuivres ironiquement pompeux. 'Seventh At Seven' souligne le côté plus intime de la partition avec quelques vents et des cordes chaleureuses, Debney conservant son thème principal comme une sorte de balise musical évoquant le personnage principal et ses 'exploits' bibliques.

La rencontre avec dieu dans 'Bruce Meets God' est assez paisible. Debney conserve ce ton intime et léger dans 'Bruce's Prayer' et 'Grace's Prayer' (scène où Bruce lit les prières de sa fiancée). L'album omet malheureusement les parties plus énergiques et légères du score pour les passages plus amusants du film. Debney alterne tout au long de son film entre morceaux intimes et pièces orchestrales plus énergiques. Rien de bien original en soi, d'autant qu'on pense ici à tout ce que Debney a déjà fait dans le genre: 'Liar Liar', 'The Princess Diaries', 'Paulie', etc. 'Bruce Almighty' est encore un score qui risque fort de creuser l'écart déjà gigantesque entre ceux qui méprisent le travail de Debney (surnommé 'le tâcheron' par certaines mauvaises langues) et les fans du compositeur. Pourtant, 'Bruce Almighty' reste un score somme toute très sympathique mais pas vraiment indispensable.


---Quentin Billard