1-Do The Right Thing 4.03*
2-Suite Part One 13.41**
3-Suite Part Two 15.14**
4-The People Under
The Stairs Suite 25.05***

*Composé par:
David "Redhead" Guppy,
Markell Riley
Interprété par Redhead Kingpin
et The FBI.
**Composé par Graeme Revell
Produit par Graeme Revell
***Composé par Don Peake
Produit par Don Peake

Musique  composée par:

Don Peake, Graeme Revell

Editeur:

Milan/Bay Cities
873 105

Album produit par:
Nick Redman
Producteurs exécutifs:
Bruce Kimmel,
Alain Silver

Monteur de la musique
de Graeme Revell:
Dick Bernstein

Artwork and pictures (c) 1991 Universal City Studios, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
THE PEOPLE UNDER THE STAIRS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Don Peake, Graeme Revell
Spécialiste incontesté des films d'horreur, Wes Craven triompha auprès du public américain avec 'A Nightmare On Elm Street' (Les griffes de la nuit) en 1985, précurseur du slasher-movie moderne, remis au goût du jour par Wes Craven lui-même avec 'Scream' en 1996. Le réalisateur s'était déjà fait remarquer en 1972 avec 'The Last House on the Left', film d'horreur interdit en Angleterre pendant plus de 30 ans. En 1991, Craven réalisait l'un de ses films d'horreur les plus étranges et les plus malsains, 'The People Under The Stairs' (Le sous-sol de la peur). Ce film, dans la lignée des romans de Stephen King, met en scène un jeune noir (Brandon Quintin Adams) surnommé Fool, qui se retrouve confronté à un couple de tortionnaires sadiques dans une gigantesque maison luxueuse renfermant un terrible secret dans le sinistre sous-sol. Fool est un gosse très débrouillard et rentre-dedans. Il n'a pas sa langue dans sa poche et se comporte comme un adulte. Afin de payer les frais d'hôpital à sa vieille mère mourante, Fool accepte une combine louche avec un certain Leroy (Ving Rhames): il va l'aider à cambrioler cette fameuse maison dont tout le monde parle tant, et qui renfermerait un trésor inestimable. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Leroy et son complice se font tuer par le couple de la maison et leur chien féroce. Fool se retrouve seul, piégé dans cette gigantesque maison d'où il ne peut pas s'échapper. En explorant les sous-sol de la maison, il va découvrir que le couple en question cache des enfants mystérieux dans le sous-bassement, traînant dans l'obscurité à la recherche de nourriture. Notre jeune héros ne va pas tarder à comprendre qu'il a atterri dans la mauvaise maison, en compagnie de deux cinglés qui vont tout faire pour le traquer et le tuer sans sommation.

'The People Under The Stairs' est un film d'horreur tout à fait conventionnel, sauf que cette fois-ci, la menace vient d'un couple de frère/soeur totalement déjantés, qui entassent des enfants abandonnés dans le sous-sol de leur maison. Les enfants sont devenus à moitié fou à force de vivre seuls, perdus dans l'obscurité des souterrains. En réalité, le couple a essayé de les adopter il y a bien longtemps, s'étant mis en tête de trouver l'enfant modèle, mais leurs tentatives se soldèrent systématiquement en échec, et bien souvent, ils mutilèrent ces enfants avant de les envoyer dans la cave. L'intrigue possède déjà ce côté malsain et dérangeant: comment peut-on traiter des enfants avec une telle cruauté et un tel manque d'humanité? Craven provoque le frisson avec le mystère de ce sinistre sous-sol peuplé d'étranges créatures, que le spectateur aura très vite fait d'associer à des zombies en quête de chair fraîche (George A.Romero n'est pas très loin...). Très vite, on s'aperçoit que les véritables méchants, ce ne sont pas ces enfants zombifiés, mais ce couple (brillamment interprété par Everett McGill et Wendy Robie) totalement allumé. Si le film est assez flippant (la séquence où le 'papa' donne à manger aux zombies en découpant un cadavre dans le sous-sol est assez terrifiante), on pourra regretter la stupidité de certains passages qui rompent un peu avec l'ambiance suffocante du film. Ceci étant dit, 'The People Under The Stairs' reste malgré tout un bon film d'horreur, un peu étrange et malsain à la fois, un film à réserver en priorité aux fans du genre.

Don Peake a écrit la musique électronique du film, soutenue par la musique additionnelle orchestrale de Graeme Revell, qui débutait à cette époque. Il y a donc deux axes musicaux dans ce film. La partie électronique de Don Peake sonne très 'cheap', genre vieille musique de films d'horreur des années 80. Hélas, cette partie du score est nettement moins intéressante. L'autre axe provient de la musique additionnelle de Revell. L'arrivée de Fool, Leroy et Spenser à la maison du couple fou se fait avec quelques rythmes de caisses et des cordes menaçantes. Revell suggère ici la tension et la maintiendra tout au long de l'histoire. Le début du film est ainsi illustrée de manière mystérieuse et intrigante (outre un 'Main Title' assez quelconque et peu inspiré). Chaque partie du score (Peake + Revell) se complète de manière intéressante, les deux compositeurs ayant une vision précise de ce qu'ils ont à apporter au film.

La partie électronique de Don Peake se constitue essentiellement d'une suite de passages atmosphériques assez flippants, dans la lignée de ces scores de modestes série-B d'horreur des années 80. Peake joue parfois sur les effets de distorsions du son pour renforcer l'atmosphère macabre de sa musique. On se croirait revenu au temps des musiques électroniques de Goblin pour 'Dawn of The Dead'. Le score prend une tournure plus 'action' lors des séquences de poursuite, et cela commence dès la première séquence d'attaque du chien, vers le début du film. Peake utilise des percussions électroniques et des rythmiques de synthé dans un style très kitsch, genre vieilles série-B d'action 'eighties'. Cette partie 'action' sera quasi omniprésente dans toutes les scènes de poursuite du film. Elles ne sont là que pour faire monter la pression lors de ces traques violentes et acharnées.

La partie de Graeme Revell est nettement plus nuancée. Mais avant de continuer, il faut quand même préciser que le film utilise plusieurs larges portions du fabuleux 'Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima' de Krzysztof Pendercki. Cette fameuse pièce avant-gardiste pour 52 instruments à cordes a inspiré bon nombre de musiciens du cinéma, et notamment James Horner dans son score pour Aliens (1986). Stanley Kubrick avait déjà utilisé d'autres pièces de Penderecki dans 'The Shining' (1980). Wes Craven a décidé d'inclure plusieurs passages de cette magnifique oeuvre atonale torturée, pour renforcer la vision cauchemardesque qu'il tente de nous offrir dans son film. L'efficacité des extraits de Penderecki dans le film est d'ailleurs remarquable. Revell semble d'ailleurs s'être quelque peu inspiré du 'Thrène' de Penderecki pour sa partie orchestrale, alternant sans arrêt avec le score électronique de Peake. Sa musique se fait elle aussi mystérieuse et inquiétante au début de l'histoire, puis, par la suite, le compositeur jouera sur les effets de cordes en tout genre, passant des glissendi aux clusters sans oublier les habituels gargouillis sonores et autres grincements de cordes. Revell a recours à un petit motif de 5 notes confié à un piano, des cordes et une clarinette dans la séquence où Alice explique à Fool qui sont les êtres qui se cachent dans le sous-sol de la maison. Sa musique oscillera ensuite entre le suspense macabre et les passages de terreur inspirés des effets orchestraux de Penderecki. Rien de bien nouveau dans le genre, mais pour un des premiers scores orchestraux du compositeur, c'est déjà pas si mal. En tout cas, Revell nous prouve qu'il est très à l'aise dans ce style de musique, même si sa composition manque encore cruellement de personnalité.

'The People Under The Stairs' est un score d'horreur à recommander en priorité aux fans du genre. Cette composition horrifique manque cruellement de thèmes et d'idées originales, mais qu'importe, l'effet 'frisson' à l'écran est pleinement assuré. Peake et Revell ont crées l'atmosphère noire et macabre parfaite pour ce film. Un grand bravo au réalisateur, pour avoir sut utiliser avec brio le superbe 'Thrène' de Penderecki. Une partition pas vraiment indispensable, à découvrir surtout si vous adorez ce style de musique d'horreur, sombre et macabre.


---Quentin Billard