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1-The Legend 2.39
2-The House On Elm Street 1.06 3-Girl With No Eyes 3.08* 4-The Psych Ward 0.40 5-Gibb Meets Freddy 2.58 6-Will's Story 2.33 7-French Kiss 1.56 8-The Control Room 1.46 9-Jason's Surprise Attack 2.49** 10-Jason's First Dream 0.56** 11-Stoner Creature 0.54 12-Freddy's Dream World 1.09 13-Jason Unmasked 3.46 14-In The Library 2.40 15-Freddy Gets Young Jason 3.28 16-Wake Up Lori 1.48 17-Freddy In The Real World 0.57 18-Fight On The Dock 2.33 19-Freddy Expires 2.36 20-Is It Ever Over? 1.28 *Parties vocales de Melissa Osser, Melanie Spore et Dora Hiller. **Contient 'Jason's Theme' extrait de 'Friday The 13th' composé par Harry Manfredini Interprété par Machine Head. Musique composée par: Graeme Revell Editeur: Varèse Sarabande VSD-6498 Produit par: Graeme Revell Producteur exécutif: Robert Townson Monteur de la musique: Ashley Revell Programmeur de la musique: Boris Elkis Chargé de la musique: Paul Broucek Artwork and pictures (c) 2003 New Line Productions, Inc. All rights reserved. Note: **1/2 |
FREDDY VS. JASON
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Graeme Revell
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'Les grands monstres ne meurent jamais'. Telle pourrait être la devise du nouveau film de Ronny Yu, réalisateur hong-kongais spécialiste des daubes en tout genre ('Magic Warrior', 'Bride of Chucky', etc.). A l'annonce de la mise en chantier du très attendu 'Alien vs. Predator' de Paul W.S.Anderson, les artisans hollywoodiens se sont mis en tête de mettre au goût du jour un genre cinématographique nouveau, le 'crossover'. Le concept des 'crossovers' est simple: il s'agit de mettre en scène deux célèbres personnages de deux films différents dans un même film. Ici, ce sont les deux légendaires monstres du cinéma d'horreur américain qui vont se retrouver dans un même film: Freddy Krueger et Jason Voorhees. Evidemment, les fans de ces deux séries vont pouvoir se réjouir (il y a eu quand même 7 films sur Freddy et 9 sur Jason), mais les autres risquent fort d'être déçus. Cette fois-ci, Freddy est de retour, mais sans ses pouvoirs maléfiques. Le monstre est coincé dans les enfers, et son seul moyen de faire de nouvelles victimes, c'est de terroriser les gens à travers leurs cauchemars. Mais les parents de la petite ville de Springwood ont trouvés un moyen radical pour faire en sorte que leurs enfants ne rêvent plus de Freddy: ils les ont placés dans un hôpital psychiatrique où on leur donne une bonne dose régulière d'Hypnocil, un médicament qui supprime les rêves. Freddy n'a plus qu'une seule solution: ramener à la vie le célèbre Jason Voorhees et le manipuler afin qu'il tue les jeunes de 'Elm Street', là où Freddy commença à commettre ses méfaits il y a bien longtemps. En inspirant ainsi la terreur, Jason va faire ressurgir les mauvais souvenirs du passé. Petit à petit, les jeunes de Elm Street vont se souvenir de Freddy, et c'est ce souvenir qui va le ramener à la vie. Libre d'agir, Freddy va pouvoir de nouveau hanter les cauchemars des jeunes de Elm Street et commettre de nouveaux méfaits sanglants. Seulement voilà, Jason est toujours là et semble être devenu totalement incontrôlable. Il vole toutes les victimes de Freddy, qui, furieux, s'est mis en tête de le neutraliser une bonne fois pour toute. Mais Jason est indestructible et ne meurt jamais. Les survivants de ce carnage sanguinaire, Lori (Monica Keena), Will (Jason Ritter) et Kia (Kelly Rowland), vont tout faire pour tenter de ramener Jason au Camp Crystal Lake, là où il se noya lorsqu'il était enfant. C'est la seule solution pour le supprimer définitivement. Ils devront aussi faire sortir Freddy des cauchemars de Lori et le tuer pour de bon, par la même occasion. Freddy et Jason s'affronteront lors d'un combat final particulièrement violent.
'Scream' a beau être un excellent film d'horreur, il n'a fait que ressurgir une longue série de très mauvais films, tous plus navrants les uns que les autres: les slasher-movie. Ces films d'horreur sanguinaires pour ados en manque de sensations fortes n'ont jamais brillés de par leur subtilité. Mais avec 'Freddy Vs. Jason', on touche le fond pour de bon! Rarement aura t'on vu un spectacle aussi navrant, d'une vulgarité à toute épreuve et d'une bêtise hallucinante. Le concept était pourtant excitant à la base (sauf peut-être pour ceux qui n'ont jamais aimés ces deux personnages), mais qu'en reste t'il vraiment au final ? Pas grand chose. 'Freddy Vs. Jason' n'est qu'une longue succession de scènes de boucherie sans aucune imagination, une surenchère d'effets spéciaux, de séquences à suspense ultra téléphonées, de violence gratuite et malsaine (j'ai rarement vu autant de sang dans un film d'horreur de ce genre), de sexe gratuit, etc. mais le pire reste la vision nauséabonde que nous donne le film des jeunes d'aujourd'hui: est-ce qu'être un adolescent dans la société contemporaine, c'est forcément être un petit con qui fume des joins, considère les filles comme de simples objets sexuels, participe à des raves et se saoule avec de la bière (on finit par apprécier de les voir se faire trucider par Jason et Freddy)? Et que dire de toutes ces héroïnes/pétasses sans cervelle, avec des gros seins juste fait pour exciter les mecs? Est-ce à ce style de public que ce genre de film s'adresse, des gosses en manque de sensations fortes, trouvant un ultime refuge dans ce cinéma merdique? Si c'est le cas, on comprend mieux la médiocrité alarmante de 'Freddy Vs. Jason'. D'autre part, si le but du film était de nous faire peur, c'est vraiment raté. Comment peut-on ressentir de la peur face à cet abruti de Freddy, un monstre ridicule qui ne fait plus peur depuis belle lurette? Il faut se rendre à l'évidence: Freddy est totalement ringard. La recette fonctionnait peut-être en 1984 (et encore), mais aujourd'hui, cela ne passe plus! A la limite, Jason est bien plus flippant: il avance lentement, ne parle jamais et ne montre jamais son visage, et lui, au moins, il ne ricane pas comme un imbécile sorti tout droit de l'univers des gros méchants des vieux dessins animés ringards pour les gosses. Bref, la formule est usée depuis très longtemps, alors pourquoi les artisans hollywoodiens s'obstinent encore à ressortir toujours et encore ces deux nullités du placard? Parce qu'il y a malheureusement des bénéfices à la clé, et parce qu'en promettant un spectacle sanguinaire stupide et dégradant, les créateurs de ce film sont certains de miser juste sur un nouveau succès. Cela en dit long sur le goût de certains spectateurs d'aujourd'hui. Du coup, on frissonne réellement en regardant 'Freddy Vs. Jason', non pas à cause du film lui-même, mais plutôt par la simple pensée que le cinéma d'horreur hollywoodien de demain puisse ressembler à ceci. Graeme Revell poursuit son exploration des nullités hollywoodiennes auxquelles il est abonné depuis de nombreuses années ('Street Fighter', 'No Escape', 'Spawn', 'Power Rangers', etc.). 'Freddy Vs. Jason' lui permet de revenir à ses premiers amours: la musique de film d'horreur. N'oublions pas que le compositeur débuta sa carrière avec des films tels que 'Child's Play 2', 'Psycho IV' ou 'The People Under The Stairs'. 'Freddy Vs. Jason' marque aussi la deuxième collaboration entre Graeme Revell et Ronny Yu, pour lequel Revell composa la musique de 'Bride of Chucky' en 1998. A noter que c'est Harry Manfredini qui devait composer le score à l'origine. Manfredini a composé toutes les musiques de la série des 'Friday The 13th' (Vendredi 13). Mais le réalisateur tenait absolument à réengager le compositeur de 'Bride of Chucky', et c'est finalement Graeme Revell qui dû finir le boulot en un temps records (comme sur 'Tomb Raider'). Le compositeur reprend le style orchestral chaotique de 'Bride of Chucky' pour une nouvelle musique de slasher dans la plus pure tradition du genre. On retrouve ici tous les clichés habituels des musiques de film d'horreur, avec un orchestre aux sonorités chaotiques, mettant en avant des cordes tendues et ténébreuses, des cuivres agressifs et des percussions meurtrières. Hélas, rien de nouveau à l'horizon. Revell fait brièvement référence aux deux fameux thèmes des monstres, le mystérieux thème de piano de Charles Bernstein pour 'A Nightmare on Elm Street' (1984) et le thème d'Harry Manfredini pour 'Friday The 13th' (1980). Ceci étant dit, les thèmes d'origine sont très peu utilisés. Le sujet du film nous laissait attendre une grande confrontation entre ces deux thèmes, à l'instar de la confrontation des deux monstres dans le film, mais il n'en est rien. Ils ne sont ici que pour rappeler brièvement l'origine des deux sinistres antihéros du film. A noter que le thème de Freddy ouvre et conclut le film. Il est par ailleurs particulièrement regrettable que l'album de Varèse Sarabande l'ait complètement omis (chose particulièrement critiqué par la majeure partie des béophiles qui ne comprennent pas cet oubli majeur). 'The Legend' ouvre le film de manière particulièrement sombre, lors d'un prologue sinistre rappelant l'origine de Freddy. Revell installe une ambiance particulièrement sombre et glauque avec des cordes sinistres et fait monter la tension avec un nouveau thème évoquant cette sombre confrontation des deux grands monstres du cinéma d'horreur américain. Le compositeur nous plonge très vite dans cette ambiance cauchemardesque sans issue. 'The House On Elm Street' nous plonge quant à lui immédiatement dans le suspense. Revell utilise quelques sons de synthé atmosphériques pour décrire la menace de Jason, qui circule en liberté dans 'Elm Street', prêt à commettre de nouveaux méfaits. En plus de ses synthés, Revell utilise des cordes dissonantes et tendues pour parvenir à ses fins. La tension monte d'un cran avec 'Girl With No Eyes', sursaut de terreur pour la séquence où Lori découvre la petite fille aux yeux crevés dans la séquence du commissariat. A noter ici l'utilisation étrange de voix féminines et d'un petit motif de hautbois qui créent une atmosphère d'intrigue assez captivante. Revell entretient très efficacement la tension et le suspense à travers des passages tels que 'The Psych Ward' ou 'Gibb Meets Freddy', pièce dans laquelle on assiste à une excellente montée de tension lorsque Freddy tue Gibb (Katharine Isabelle) dans ses rêves (scène de la rave). 'Will's Story' maintient lui aussi le suspense avec des sonorités orchestrales de plus en plus sombres et chaotiques. Le sentiment de menace devient alors de plus en plus fort, très efficace à l'écran. C'est la preuve incontestable que Graeme Revell est particulièrement à l'aise dans ce style d'ambiance, et ce même si sa composition manque cruellement d'originalité. Les jeunes affrontent Jason dans le sombre 'The Control Room', dominé par des synthés sinistres et un orchestre de plus en plus pesant, cuivres dissonants et cordes chaotiques à l'appui. Dans l'excitant 'Jason's Surprise Attack', Revell fait une brève allusion au thème d'Harry Manfredini par le biais du fameux motif de voix samplées et déformées en écho, pouvant se résumer à une sorte de 'tch-tch-mah-mah-' étrange. Ici, Revell utilise des percussions électroniques comme il sait si bien le faire, dans un tempo 'action' au rythme effréné. Il évoque avec aisance la sauvagerie sanguinaire du monstrueux Jason, par le biais de ces sonorités électroniques étranges. On retrouve cette allusion au motif de Manfredini dans 'Jason' First Dream', scène dans laquelle Jason et Freddy s'affrontent pour la première fois en rêve. Revell met ici aussi l'accent sur les sonorités électroniques atmosphériques et suffocantes, créant une ambiance cauchemardesque adéquate avec l'ambiance du film. 'Freddy's Dream World' est un bon passage de terreur dominé par des percussions électroniques excitantes et des cuivres/cordes chaotiques à souhait, dans la lignée de ce que Graeme Revell a déjà fait sur 'Bride of Chucky'. Il évoque ici les méfaits de Freddy qui tue ses victimes dans leurs cauchemars. L'ambiance cauchemardesque s'épaissit de plus en plus, notamment avec des pièces telles que le suffocant 'Jason Unmasked' ou le chaotique 'Freddy Gets Young Jason', dans la scène où Freddy s'en prend au Jason enfant. Revell nous propose ici une terrifiante combinaison de sonorités électroniques/percussions étranges, avec un orchestre extrêmement dissonant, à la limite de la cacophonie. C'est bien le sentiment qui se dégage de certains morceaux d'action/terreur du score, une cacophonie qui n'égale malheureusement pas les récents travaux similaires de Christopher Young ('Urban Legend'), John Frizzel ('Ghost Ship'), Elia Cmiral ('Bones') ou Marco Beltrami ('Scream'). Evidemment, ceux qui détestent ce genre de déchaînements orchestraux, violents et chaotiques, auront particulièrement du mal à apprécier cette nouvelle de BO de Graeme Revell. Freddy commet ses méfaits dans les rêves de Lori et Revell les représente dans le sombre 'Wake Up Lori', où le compositeur installe une rythmique électronique excitante et frénétique. 'Freddy In The Real World' nous permet d'entendre un bref passage de style trash/heavy-metal avec des grosses guitares électriques/basse/batterie pour une violente séquence de confrontation entre Jason et Freddy dans la réalité. La confrontation culmine dans les excitants et massifs 'Fight On The Dock' et 'Freddy Expires', deux pièces nettement plus orchestrales, le tout s'achevant sur un 'Is It Ever Over?' où Revell suggère une fausse ambiance de retour au calme avant de nous replonger une dernière fois dans le cauchemar. Si vous appréciez les travaux horreur/suspense de Graeme Revell, 'Freddy Vs. Jason' devrait vous ravir, sans pour autant s'imposer chez vous comme LA BO incontournable du compositeur. Le manque de temps pour la création de cette partition explique sans aucun doute le manque d'idées flagrant du compositeur sur ce très mauvais film. Ceci étant dit, le compositeur a pleinement atteint ses objectifs: créer une ambiance de suspense et de terreur pour cette aventure cauchemardesque. On regrettera cependant le manque de développement du thème de Freddy, la partition de Revell semblant prendre parti pour le thème de Jason, qui a droit à deux ou trois passages dans le score de 'Freddy Vs. Jason'. Malheureusement, ce n'est certainement pas ce score qui permettra à Graeme Revell de réobtenir les faveurs du public béophile, qui semble avoir complètement délaissé le compositeur depuis de nombreuses années déjà, peut-être à cause d'un certain essoufflement de la part du compositeur de 'The Crow' ou d'un manque de projets réellement excitants. ---Quentin Billard |