1-Leonard 4.32
2-Dr.Sayer 1.39
3-Lucy 3.11
4-Catch 1.10
5-Rilke's Panther 3.11
6-L Dopa 3.09
7-Awakenings 5.43
8-Time Of The Season 3.14*
9-Outside 1.05
10-Escape Attempt 0.50
11-Ward Five 3.29
12-Dexter's Tune 2.39**
13-The Reality Of Miracles 2.29
14-End Title 6.00

*Ecrit par Rod Argent,
Interprété par The Zombies
**Piano solo
Interprété par Randy Newman.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Reprise Records
7599-26466-2

Album produit par:
Jim Flamberg,
Randy Newman


"Time Of The Season"
Produit par:
The Zombies

Artwork and pictures (c) 1990 Columbia Pictures Industries, Inc./Reprise Pictures/WEA International, Inc. All rights reserved.

Note: ***
AWAKENINGS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Dans ce drame poignant inspiré d'une histoire vraie, Robin Williams interprète le rôle du docteur Malcolm Sayer, récemment embauché dans le service neurologique d'un hôpital. Médecin/chercheur timide et peu à l'aise en société, Sayer va s'occuper plus particulièrement des malades atteints de ce que les médecins appellent le 'syndrome post-encéphalitique'. Leurs corps restent immobiles, jour après jour, comme s'ils étaient totalement paralysés. Pourtant, très rapidement, Sayer va découvrir qu'ils possèdent encore certains réflexes. Avec l'aide de l'infirmière Eleanor Costello (Julie Kavner), Sayer va multiplier les expériences pour tenter de découvrir comment 'réveiller' ces personnes. C'est alors que Sayer entend parler d'un nouveau médicament expérimental nommé le 'L-Dopa'. Après avoir pris contact avec le chercheur qui a mis au point ce médicament pas encore commercialisé, Sayer décide d'en savoir un peu plus sur le L-Dopa. Convaincu des vertus thérapeutiques de cette drogue, Sayer décide de tenter une expérience sur l'un de ses patients, Leonard Lowe (Robert De Niro). C'est un succès retentissant. Après avoir passé plus de 30 ans dans une catatonie quasi totale, Leonard s'éveille enfin. Il redécouvre le monde et les bienfaits de la vie. Devant le succès de cette expérience, Sayer décide d'administrer la même dose de L-Dopa aux autres patients atteints du même syndrome. Et du jour au lendemain, tous les patients s'éveillent de leur torpeur et redécouvre à leur tour la vie. Certains sont stupéfaits de découvrir qu'ils ont tellement vieilli durant ce temps-là et que l'époque dans laquelle ils vivent aujourd'hui n'est plus celle qu'ils se souviennent encore. Hélas, derrière cet élan d'espoir se cache une réalité plus cruelle: le traitement possède malheureusement ses limites, et très rapidement, Leonard commence à être envahis par d'importants tics nerveux qu'il n'arrive plus à contrôler. Son état physique se dégrade progressivement de jour en jour, et il n'y a malheureusement rien à faire pour pouvoir empêcher cela. Sayer et ses collègues doivent alors se rendre à l'évidence: le traitement à échoué. Malgré tout, cela a permit d'offrir un peu d'espoir aux médecins dans la lutte contre cette grave maladie.

Adapté du livre du docteur Oliver Sacks publié en 1973, 'Awakenings' (L'éveil) nous plonge dans le quotidien d'un neurologiste qui tente de lutter par tous les moyens contre le syndrome post-encéphalitique qui toucha plusieurs personnes dans les années 20. La réalisatrice Penny Marshall nous prouve qu'elle est décidément très à l'aise dans le registre des drames et des comédies dramatiques, elle qui mit en scène deux ans auparavant le très beau 'Big' avec Tom Hanks. Marshall semble posséder un don pour des histoires à la fois simples et poignantes, sans jamais vraiment en faire de trop. Ce qui nous touche le plus ici, c'est évidemment la performance remarquable de De Niro dans le rôle de Leonard. Difficile ici de ne pas ressentir de la peine pour ce pauvre homme qui a perdu 30 années de son existence et qui revient à la vie pour finalement s'apercevoir qu'il est enfermé dans un hôpital et que, pire encore, sa maladie va de nouveau le replonger dans une profonde paralysie catatonique. Leonard a quand même le temps de découvrir la vie et il tombe sous le charme de la ravissante Paula (Penelope Ann Miller), qui vient rendre visite de temps en temps à son père malade. On ressent, à travers le formidable jeu d'acteur de De Niro, toute la détresse de Leonard, détresse que l'on peut lire dans son regard. Robin Williams est lui aussi absolument convaincant, dans le rôle de ce médecin entièrement dévoué corps et âme à sa tâche, parti en guerre contre le syndrome post-encéphalique, convaincu qu'il y a toujours de l'espoir. Le message du film est on ne peut plus clair. Parfaitement résumé à travers les propos ô combien philosophiques de Leonard, le message de 'Awakenings' est de nous faire comprendre que nous avons trop souvent tendance à perdre de vue les choses essentielles de la vie, comme la famille, les amis, l'amour, la santé, etc. Leonard explique que les gens devraient prendre plus souvent le temps de profiter des choses simples de la vie. Leonard sait de quoi il parle. Après 30 ans passés dans une sorte de coma, il découvre la beauté de la vie et tente de la communiquer à son entourage. Le duo d'acteur formé par Williams/De Niro est absolument irrésistible. Difficile de ne pas être ému par un tel jeu d'acteur, par une histoire aussi émouvante, pleine d'espoir et de larmes, une histoire simple qui nous va droit au coeur, inspirée des expériences du docteur Oliver Sacks. Sans aucun doute l'un des plus beaux films de Penny Marshall!

Le score de Randy Newman pour 'Awakenings' est à la fois simple et très émouvant. En revanche, ne vous attendez pas à entendre ici quelque chose de très original. Cette petite partition orchestrale évoque à merveille les doutes et les espoirs du docteur Sayer, ainsi que son combat de tous les jours contre la maladie de Leonard et des autres patients. La partition orchestrale de 'Awakenings' est construite autour d'une très belle écriture de cordes avec un piano et quelques parties de vents (souvent, flûte, hautbois et clarinette). Les quelques thèmes du score ne sont pas franchement mémorables mais conviennent parfaitement à l'intrigue du film. Le générique de début ('Leonard') pose d'emblée le ton à la fois mélancolique et tendre du score avec un premier thème à 3 temps confié à une flûte, quelques cordes chaleureuses et une harpe. Ce thème est associé ici au personnage de Leonard, que l'on voit durant sa jeunesse au début du film. La sonorité inimitable de la flûte évoque l'innocence et la fragilité d'un personnage qui va être amené à redécouvrir la vraie beauté de la vie au cours de son éveil. Ce très beau morceau possède aussi une certaine nostalgie poignante, accentuée par ce tempo de valse lente. En l'espace de 4 minutes, Randy Newman résume parfaitement tout l'esprit de sa composition orchestrale.

La musique occupe une place importante dans le film de Penny Marshall (comme dans la plupart de ses films d'ailleurs). Elle s'impose très rapidement comme un complément émotionnel indispensable au déroulement de l'intrigue du film et des différents personnages. Le deuxième thème est associé au Dr. Sayer, et ce dès la deuxième piste de l'album. Newman utilise ici aussi une très belle partie de flûte soutenue par des cordes chaleureuses, offrant une petite touche d'espoir à la musique. Le thème évoque la détermination du médecin à lutter contre la maladie. La musique se veut toujours apaisée et mélancolique à la fois. Elle oscille entre drame et espoir, Randy Newman privilégiant l'écriture de cordes avec vents et quelques passages de piano pour les moments plus intimes. 'Catch' évoque déjà un peu d'espoir, lorsque Sayer met en évidence les réflexes étonnants chez les patients.

La musique suit pas à pas les recherches et les expériences de Sayer. Elle évoque les doutes et les espoirs du docteur. Parfois sombre et dramatique, parfois plus sereine et enjouée, la musique oscille entre ces deux aspects avec une aisance qui rappelle à quel point Randy Newman est particulièrement à l'aise dans le registre des drames. Son écriture orchestrale est très belle et nous réserve plein de belles pièces telles que 'Awakenings', pour la séquence où les patients se réveillent. Newman utilise ici le piano pour accentuer le côté miraculeux de cette scène. 'Outside' évoque les premiers pas de Leonard dans la vie réelle sur un ton plus léger et enjoué, mais très vite, le drame revient avec 'Escape Attempt', lors de la séquence où Leonard tente de s'échapper hors de l'hôpital. Newman nous réserve finalement pour la dernière partie du film un troisième thème, parfois joué aux cordes et repris par le piano dans le très beau 'Dexter's Tune' (joué au piano par le personnage de Dexter dans le film). Ce thème évoque de façon mélancolique et dramatique la frustration de Leonard, qui sait qu'il ne pourra jamais sortir de cet hôpital, la maladie s'en prenant de nouveau à lui. La conclusion se fait plus sereinement avec 'The Rality of Miracles', qui nous incite à croire à un avenir meilleur pour les patients atteint de cette maladie. Le 'End Title' récapitule finalement toutes les idées majeures du score de 'Awakenings'.

Le score de 'Awakenings' n'est pas particulièrement génial. Il ne brille pas non plus par son originalité. Pourtant, il y a une réelle qualité d'écriture dans cette composition orchestrale qui ne peut nous laisser indifférent. Rajoutons à cela le fait que la musique colle à merveille à l'esprit du très beau film de Penny Marshall, sans jamais en faire de trop. La musique évoque à son tour cette histoire simple et émouvante tout en évitant les envolées lyriques habituelles, et ce même si certains passages risquent fort de rebuter ceux qui ont une aversion pour les musiques larmoyantes. Sans aucun doute l'une des plus belles BO de Randy Newman!


---Quentin Billard