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1-The Train 1.41
2-Red Dress 3.01 3-Soledad 1.15 4-Guys Like Us 2.05 5-The Bunkhouse 0.59 6-After Supper 0.47 7-The Puppy 0.50 8-Buckin' Barley 2.21 9-Candy's Loss 0.58 10-Flight 1.08 11-The Dream 1.32 12-The Hope 1.11 13-The Fight 2.19 14-Comfort 0.55 15-The Ranch 0.50 16-Sundown 0.40 17-Curly's Wife 1.22 18-Pigeons 0.39 19-Discovery 1.23 20-River Run 3.15 21-George and Lennie 2.05 22-Of Mice and Men (End Titles) 3.34 Musique composée par: Mark Isham Editeur: Varèse Sarabande VSD-5371 Musique produite par: Mark Isham Producteur exécutif: Robert Townson Monteur de la musique: Tom Carlson Assistant production: Tom Null Artwork and pictures (c) 1992 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). All rights reserved. Note: *** |
OF MICE AND MEN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Mark Isham
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Chef-d'oeuvre de la littérature américaine, 'Of Mice and Men' (Des souris et des hommes) est sans aucun doute l'oeuvre majeure de l'écrivain John Steinbeck. Adapté à de multiples reprises au cinéma (la première version date de 1939, avec Burgess Meredith et Lon Chaney Jr.), c'est la version de Gary Sinise (1992) qui se rapproche le plus de la noirceur et de l'émotion du roman de Steinbeck. Deuxième court-métrage de l'acteur Gary Sinise (sa première réalisation remonte à 'Miles From Home' en 1988), 'Of Mice and Men' est un conte tragique sur l'histoire de George Milton (Gary Sinise) et Lennie Small (John Malkovich), deux amis au temps de l'Amérique de la Grande Dépression, qui tentent de survivre en travaillant dans une ferme pour se faire un peu d'argent et concrétiser leur rêve: avoir une maison pour eux tout seul. Le problème provient de Lennie, un colosse au physique impressionnant qui se trouve être un attardé mental au cerveau d'enfant. Extrêmement naïf et vulnérable, Lennie ne fait que s'attirer des ennuis et force continuellement malgré-lui George à l'aider à se tirer du pétrin. Ensemble, George et Lennie rêvent d'une vie meilleure. Arrivé à la ferme Tyler, George va tout faire pour éviter que Lennie ne provoque de nouvelles catastrophes. Seulement voilà, Lennie adore caresser des animaux (des souris et des chiots principalement) et, à cause de sa force qu'il ne sait pas contrôler, il finit toujours par tuer ce qu'il caresse. Il est une menace constante pour lui-même et pour son ami George, obligé de veiller sur lui comme un père avec son enfant. Tout va pour le mieux, jusqu'au jour où Lennie tue accidentellement la femme de Curley (Sherilyn Fenn), le fils du patron. Cet incident aboutira à une conclusion tragique et pessimiste, résumant tout l'esprit de l'oeuvre dramatique de John Steinbeck.
Gary Sinise a parfaitement capté toute l'émotion du roman de Steinbeck. L'atout majeur du film réside évidemment dans la performance poignante de John Malkovich en géant au cerveau d'enfant. Dans son oeuvre, Steinbeck voulait dénoncer l'inégalité des êtres face à la vie et la fatalité qui touche des hommes comme eux, des vagabonds dont personne ne se préoccupe, obligés de se battre pour survivre, et qui échouent finalement parce que l'un d'entre eux a le malheur d'être idiot et vulnérable. La plus grande réussite du film tient surtout dans cette manière dont Sinise alterne entre moments de poésie simple et passages plus dramatiques et poignants. L'amitié forte qui unit Lennie et George est d'autant plus poignante qu'elle est sans cesse mise à l'épreuve à cause de l'idiotie du géant attardé. Dans une séquence, George avoue à Lennie qu'il mènerait la grande vie s'il ne l'avait pas constamment sur le dos. Dans un autre passage, il lui avoue qu'il ne lui en a jamais voulu d'être comme il est, et ce malgré tous les ennuis qu'il lui a put lui causer jusqu'à présent. Lorsque, à la fin du film, George décide de tuer Lennie, c'est plus par désespoir que par colère. George sait que cette fois-ci, Lennie ne pourra pas s'en sortir. Quelque part, George abdique et se soumet à la dure réalité des choses, à l'inévitable, à ce qui devait finir par arriver tôt ou tard. Le film baigne ainsi dans cette tragique ambiance de fatalité dans laquelle les hommes sont des pions misérables sur l'échiquier d'un destin pessimiste et inexorable. Ce constat d'une noirceur implacable est d'autant plus poignant qu'il contraste brutalement avec les rêves de Lennie et George d'avoir une vie meilleure, avec leur propre ferme et une terre à eux. Au final, 'Of Mice and Men' apparaît comme un film poignant, dur et attachant, tout à l'image du chef-d'oeuvre de John Steinbeck! Mark Isham, spécialisé depuis le début des années 90 dans la mise en musique de drames en tout genre, nous livre avec 'Of Mice and Men' une petite partition symphonique très intimiste mais guère mémorable. Le compositeur a parfaitement cerné toute l'atmosphère dramatique et pessimiste du roman de Steinbeck et nous la restitue en musique dans le film de Gary Sinise. Comme souvent chez Isham, la musique joue sur un caractère intime et tout en retenue. La thématique elle-même se fait très discrète au profit d'une ambiance d'intimité et de mélancolie tellement caractéristique de l'ambiance du score de 'Of Mice and Men'. 'The Train' nous introduit ainsi au thème principal dès le générique de début, entendu par un piano et quelques accords de cordes paisibles. On sent d'entrée ici une certaine tristesse, un sentiment de résignation évoquant toute l'ambiance dramatique du film. 'Red Dress' est nettement plus sombre et évoque la poursuite entre les deux amis et les fermiers au début du film. Isham met ici l'accent sur des sonorités instrumentales plus dures et plus agitées. 'Soledad' met quant à lui l'accent sur ce sentiment de solitude qui unit ces deux hommes. On ressent dans la musique d'Isham une certaine gravité, en adéquation parfaite avec cette histoire poignante. Malgré tout, les deux hommes continuent de rêver à un avenir meilleur dans 'Guys Like Us' où le mélange piano/cordes/vents se veut ici plus paisible, synonyme d'espoir. 'The Bunkhouse' nous dévoile la facette plus 'country' de la partition d'Isham, avec quelques guitares très 'americana' et un piano style 'blues', pour la séquence de l'arrivée à la ferme Tyler. Le compositeur cherche ici à restituer l'ambiance musicale de cette Amérique campagnarde au temps de la Grande Dépression, et c'est un axe véritablement majeur de la partition de 'Of Mice and Men'. Le thème revient dans un 'After Supper' paisible et dans 'The Puppy', où le piano intime évoque toute la fragilité de Lennie, lors de la scène où il caresse le chiot. Ces passages plus intimes et dramatiques alternent continuellement avec des pièces plus 'americana/country' comme c'est le cas pour 'Buckin' Barley' lors d'une scène dans les champs, à l'instar de 'The Bunkhouse', décrivant le dur travail à la ferme. A noter un 'Candy's Loss' poignant, pour la séquence où le vieux chien de Candy est abattu. On retrouve ici cette tristesse caractérisée dans une très belle écriture intimiste de cordes toutes en retenue. 'The Dream' et 'The Hope' tentent apporter une mince touche d'espoir à ce conte tragique, mais en vain. Le sombre 'The Fight' vient rompre cette ambiance orchestrale paisible avec des cordes sombres, des vents agités et quelques timbales plus brutales. 'The Fight' décrit la scène où Lennie écrase le poignet de Curley (Casey Siemaszko) dans un accès de fureur. Dès ce moment là, on sait que la fin tragique est inévitable. 'Comfort' tente d'amortir cette ambiance dramatique en apportant une touche de tendresse et d'intimité avec une très belle phrase de piano tout en douceur (George console Lennie), tandis que 'The Ranch' et 'Sundown' rappellent le côté 'country' de la partition d'Isham. 'Discovery' annonce la fin tragique pour la découverte du corps de la femme de Curley dans l'étable. Le musique se veut ici plus sombre, plus mélancolique, et c'est l'inévitable traque contre Lennie qui est décrite dans 'River Run', reprenant l'ambiance plus rythmée et sombre de 'Red Dress', la boucle étant bouclée, l'histoire semblant se répéter une fois de plus. Le très beau thème de piano revient dans le poignant 'George and Lennie', apportant une ultime touche de tristesse pour la fin tragique du film. Si vous appréciez les partitions intimistes et dramatiques de Mark Isham, 'Of Mice and Men' devrait vous ravir. Le score vaut surtout pour son très beau thème principal d'une grande simplicité (peut-être à l'image de Lennie, simple d'esprit au grand coeur) et son alternance entre moments dramatiques et pièces d'ambiance 'country'. Isham restitue à merveille l'atmosphère intime, poétique et tragique du roman de Steinbeck. Le seul véritable problème, c'est qu'après quelques écoutes, il ne reste plus grand chose d'un score qui joue peut-être trop sur la retenue et la sobriété (typique du style musical de Mark Isham), et qui a finalement un peu de mal à laisser un souvenir impérissable dans la mémoire. Ceci étant dit, cela ne gâche en rien les grandes qualités émotionnelles de ce très beau score intimiste, tout à fait typique de ce que Isham écrit habituellement pour les drames et les comédies dramatiques. A découvrir, surtout si vous êtes fans des compositions orchestrales plus paisibles et poétiques de Mark Isham. ---Quentin Billard |