Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:


Réalisateur:
Peter Chelsom
Genre:
Comédie romantique
Avec:
John Cusack,
Kate Beckinsale.

(c) 2001 Tapestry Films/Simon Fields Productions/Miramax Films.

Note: **1/2
SERENDIPITY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
'Serendipity' (Un amour à New-York) est une comédie romantique bateau qui soutient fermement l'idée que lorsque le destin nous a réservé un événement, cette chose est inéluctable, et ce quoique l'on fasse. Le réalisateur Peter Chelsom (auteur du magnifique 'The Mighty') nous montre cela sous la forme d'une rencontre à New York entre Jonathan Trager (John Cusack) et l'anglaise Sara Thomas (Kate Beckinsale), un soir de Noël. Pour Jonathan et Sara, c'est le coup de foudre immédiat. Sara est prête à lui donner son numéro de téléphone, mais Jonathan le perd brusquement, emporté par le vent. Sara croit au destin et aux signes que nous envoie ce dernier. Elle pense que cet événement n'a rien d'une coïncidence et elle l'interprète comme un signe envoyé par le destin. Finalement, Sara et Jonathan conviennent d'un bien étrange pari: ils se quittent, et ne se retrouveront que si le destin les amène à se rencontrer de nouveau. Jonathan accepte ce pari insensé, pas franchement convaincu qu'il a choisi la meilleure solution. Sept ans ont passés, et Jonathan est désormais sur le point de se marier avec une jeune femme du nom de Haley (Bridget Moynahan). Sara, de son côté, sort avec un musicien du nom de Lars Hammond (John Corbett). Pourtant, chacun de son côté songe aux instants passés lors de cet inoubliable soir de Noël, il y a plus de sept ans. Petit à petit, le destin va finalement amener Sara et Jonathan à se retrouver, en accumulant signes et indices en tout genre.

Selon la théorie de 'Serendipity', nous ne sommes que des pions sur l'échiquier du destin. Autrement dit, si le destin a choisi quelque chose pour nous, que ce soit bien ou mal, il n y a aucun moyen d'en réchapper. Cette théorie de la fatalité peut prêter à discussion et aurait put être mieux exploité dans le film, qui se contente de multiplier les stéréotypes en tout genre que l'on trouve quotidiennement dans ces comédies romantiques quelconques. 'Serendipity' est une sorte de 'Nothing Hill' peu inspiré et fade, servi par un duo John Cusack/Kate Beckinsale sympathique mais extrêmement caricatural au possible - ils sont beaux tout les deux, ils vont forcément se retrouver et s'aimer - ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant, etc. Bref, une comédie romantique banale comme Hollywood nous en fournit régulièrement, d'une platitude ennuyeuse et sans aucune inspiration.

Alan Silvestri est dans une période à vide depuis le succès de son excellent 'The Mummy Returns'. En 2001, il démarre avec cette comédie romantique tout à fait quelconque et enchaîne des projets douteux tels que 'Showtime' (2002), 'Stuart Little 2' et 'Maid In Manhattan' (2002). Il faudra attendre 2003 pour retrouver un Silvestri plus inspiré sur 'Identity'. 'Serendipity' n'est certainement pas la meilleure BO de Silvestri en cette fin d'année 2001, la faute au fait que le score est carrément sous-utilisé dans le film, noyé sous des tonnes de chansons en tout genre (pourtant très sympathiques). Silvestri n'a donc pas écrit beaucoup de musique pour 'Serendipity', et le peu que l'on pourra entendre tout au long du film ne nous fera certainement sauter au plafond. Le score s'articule autour d'un petit groupe instrumental réunissant quelques guitares, un piano, des synthés et quelques cordes.

Le premier morceau avec guitares apparaît lors de la première rencontre entre Jonathan et Sara, dans un registre plutôt intime et rêveur. On notera un passage de style mambo lors de la séquence de l'ascenseur, avec une partie de piano assez inventive et quelques guitares et percussions. Le thème principal est très vite entendu aux cordes avec une rythmique légère et reviendra à deux ou trois reprises pour évoquer cette quête du destin pour l'âme soeur. La seule pièce disponible sur l'album du film est 'Fast Forward', jolie pièce pour piano et cordes dans un style très intime, très romantique et nostalgique. Seule ombre au tableau: la musique de Silvestri n'a pas grande utilité dans le film. Ce sont les chansons qui prédominent et qui tendent à écraser la partition originale d'Alan Silvestri, à tel point que son score ne nous laissera aucun souvenir particulier. Inutile de préciser qu'on a ainsi véritablement à faire à un score extrêmement mineur dans la carrière de Silvestri, faute de développement et d'idées véritablement originales dans le film. Une déception!


---Quentin Billard