1-Opening/The Dream 1.52
2-Chris Beats Germany 3.27
3-Old New York 1.20
4-Invitation 2.34
5-Kahn Kills Phang 3.17
6-Flashback 1.49
7-To The City of Battle 3.46
8-Drums On The Beach 3.12
9-Smile Please 1.28
10-The Greatest Fighters 3.11
11-Sentenced To Death 3.53
12-Brazil Accompaniment 2.52
13-Monkey Boy & Snake Eyes 1.09
14-The Wire 1.05
15-American Theme 2.18
16-Finale/Fulfillment
Of The Quest 2.50

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5716

Album produit par:
Randy Edelman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Producteur associé:
Elton Ahi
Directeur en charge de la
musique pour Universal Pictures:
Harry Garfield
Monteur de la musique:
David Bondelevitch

Artwork and pictures (c) 1996 Universal City Studios, Inc./Varèse Sarabande Records, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
THE QUEST
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
Jean-Claude Van Damme qui s'essaie à la réalisation? Non, ce n'est pas une blague, le karatéka/acteur belge a réellement tourné 'The Quest' (La grand tournoi), un film fait pour se mettre lui-même en valeur. Film d'action médiocre (on s'en serait douté, de la part de JCVD - le pauvre...), 'The Quest' raconte l'histoire de Christopher Dubois (Van Damme), acrobate de rues et chef d'un gang d'orphelins dans le New York de 1925, qui tentent de survivre tant bien que mal par de menus larcins. Poursuivis par des criminels et la police, Dubois est obligé de fuir la ville en se réfugiant sur un bateau en direction de l'Extrême-Orient. Lorsque l'équipage découvre la présence du passage clandestin, ils l'enchaînent et le forcent à accomplir de multiples taches laborieuses à bord du bateau. Mais, au moment où l'un des membres de l'équipage va lui faire la peau, un tir de canon vient sauver Dubois. Des pirates dirigés par Lord Edgar Dobbs (Roger Moore) s'emparent alors du bateau et récupèrent Dubois. Dobbs remarque très vite les talents de combattant de Dubois. Arrivés en Thaïlande, Dobbs, qui se montre dans un premier sympathique et honnête, décide de vendre Dubois aux autochtones, qui pratiquent couramment les arts martiaux. Après quelques péripéties, il retrouve Dobbs, avec une journaliste américaine du nom de Carrie Newton (Janet Gunn) et l'ancien champion de combat U.S. Maxie Devine (James Remar). Devine est invité à se rendre au grand tournoi de la citée perdue, là où s'affrontent chaque année en secret des combattants venus des quatre coins de la planète. Le gagnant obtiendra le légendaire dragon d'or. Dobbs convoitent ce dragon d'or et met au point un plan avec Dubois. Il espère ainsi qu'il gagnera pour pouvoir ensuite voler avec lui le dragon d'or. Le combattant américain devra s'entraîner dur, s'il veut être à la hauteur du 'grand tournoi'. Sa victoire lui permettra enfin de sortir les enfants New-Yorkais de la rue.

'The Quest' est conçu comme un film d'aventure et s'achève sur une longue série de combats dans la tradition de 'Bloodsport', film qui lança la carrière de Jean-Claude Van Damme en 1988. A vrai dire, 'The Quest' pourrait être considéré comme une sorte de 'Bloodsport' à plus grand budget, voire un 'Rocky' version arts martiaux. Le problème, c'est que l'on sent très clairement que Van Damme n'est pas fait pour la réalisation (déjà qu'on doutait de son talent d'acteur). La première partie du film est ennuyeuse. Van Damme essaie de faire de 'The Quest' un film d'aventure épique racontant l'initiation d'un acrobate de New York au combat. Seulement voilà, cela ne devient vraiment intéressant que lorsqu'il est question du tournoi de la citée perdue, à la fin du film. Quant au côté épique, on est toujours en train de le chercher, mais ne vain. Bref, on s'ennuie ferme pendant plus d'une heure, obligé d'attendre la partie finale pour voir enfin un peu de spectacle (et encore...on a déjà vu nettement mieux dans le genre), chose que le film semblait promettre dès le début et qui tarde finalement à venir. Autrement dit, 'The Quest' souffre d'un sérieux problème de rythme. En essayant de faire un film d'aventure stylé genre 'vous voyez, je sais parfois changer de registre', Van Damme se plante complètement et accouche d'un film ennuyeux et d'une platitude hallucinante. On ne comprend même pas ce que Roger Moore et James Remar sont allés faire dans cette galère. Quant à longue séquence des combats à la fin du film, mêlant karaté, kung-fu, muay-thai, sumo, taekwondo ou bien encore savate, elle reste sympathique, mais, sa longueur disproportionnée par rapport au reste du film ne nous suffit pas à apaiser notre 'faim'. Quitte à assister à un spectacle, il valait mieux nous le montrer le plus tôt possible dans le film, plutôt que de nous laisser somnoler devant une première partie médiocre, faute de quoi on n'arrive plus à accrocher à ces vingt dernières minutes. Bref, on ne saisit pas très bien où Van Damme veut en venir, et lorsqu'on arrive à la séquence des combats, on se dit finalement: 'tout ça pour ça?'. Et que dire de la pauvreté de la mise en scène des combats, tellement peu inspirés que l'on se demande vraiment ce qui a bien put passer par la tête de JCVD (les ralentis abusifs gâchent tout, en plus!). Bref, vous l'aurez compris, 'The Quest' est un joli navet à rajouter dans la carrière de l'acteur d'origine belge, qui, de toute façon, n'en est plus à son premier nanar - on ne les compte plus aujourd'hui!

Randy Edelman participe pour la première fois à un film de JCVD - c'est probablement la dernière fois d'ailleurs. Son score pour 'The Quest' s'affirme dans la lignée de 'Dragon: The Bruce Lee Story', mais en nettement moins inspiré. On retrouve le style habituel d'Edelman, à savoir un thème principal simple et facile à mémoriser, et un orchestre doublé par les synthétiseurs habituels du compositeur. Le thème principal de 'The Quest', confié à des cordes amples et majestueuses, est énoncé dans le traditionnel 'Opening'. Il évoque le côté (soi-disant) épique du film et possède une certaine grandeur d'âme censée représenter le personnage de Chris Dubois, devenu un combattant respecté de tous. Cet 'American Theme' est assez banal mais fonctionne très bien à l'écran, et ce bien que le compositeur lui même ait reconnu que le film n'avait vraiment rien de bien sérieux, contrairement à ce que pense son réalisateur. Le thème constitue au moins l'atout majeur du score, le reste n'étant finalement guère convaincant.

Edelman utilise des percussions électroniques pour la plupart des scènes d'action du film. Ce travail autour des percussions - qui n'est pas sans rappeler celui de 'Dragon: The Bruce Lee Story' - apporte une touche d'énergie supplémentaire à un score assez sympathique et sans grande prétention. 'Chris Beats Germany' est ainsi très représentatif du style action de 'The Quest', pour la séquence où Dubois affronte le combattant allemand. Edelman fait monter considérablement la tension au cours de ces séquences. Le thème asiatique apparaît dans 'Invitation' (les moins bouddhistes amènent les invitations adressées aux combattants pour 'le grand tournoi'). Typique du style rythmique électronique d'Edelman, ce thème aux sonorités asiatiques est très inspiré du 'Chopsaki' du score de 'Dragon', qui semble avoir été la source majeure de l'inspiration d'Edelman pour 'The Quest' (les deux films ont en commun l'héroïsme et les arts martiaux). Le thème asiatique revient à plusieurs reprises, comme c'est le cas pour la séquence où les combattants asiatiques s'entraînent au bord de la plage.

Comme d'habitude, Edelman développe son thème sous la forme d'une petite cellule minorisée. Cette cellule, basée sur la 'tête' du thème, apparaît dans les moments plus sombres, comme c'est le cas notamment pour la poursuite à New York au début du film ou lors de la confrontation sur le bateau. On notera aussi un passage plus intime avec piano et guitare dans 'Flashback' (Dubois se souvient de son enfance) et 'Brazil Accompaniment'. Evidemment, la partie dominante du score repose essentiellement sur les morceaux d'action parfois dissonants et brutaux, comme c'est le cas pour l'affrontement entre Chine et Corée lors de la séquence des combats à la fin du film. Comme d'habitude, le compositeur nous propose une reprise finale de son 'American Theme' pour le traditionnel happy-end dans 'Finale/Fulfilment of The Quest'.

Bilan mitigé pour un score orchestre/électronique sympathique mais franchement guère mémorable. Randy Edelman avoue ne pas avoir pris ce film très au sérieux, ce qui expliquerait donc son apparent manque d'inspiration sur ce film guère inspirant. Malgré tout, le compositeur continue de nous prouver qu'il sait décidément écrire de bons thèmes simples et mélodiques, et qu'il sait les manier et les varier tout au long de sa partition. 'The Quest' est un score à réserver essentiellement aux fans purs et durs du compositeur, dans la lignée de ce qu'Edelman a déjà fait sur 'Dragon: The Bruce Lee Story'.


---Quentin Billard