1-Opening Titles 4.14
2-Team Assembly 4.33
3-Darkness Begins 2.54
4-A Message From
The Future 5.30
5-Hell Breaks Loose 4.53
6-Mirror Image 6.46
7-The Devil Awakens 8.57
8-Through The Mirror 5.50

Musique  composée par:

John Carpenter/Alan Howarth

Editeur:

Varèse Sarabande
VCD 47310

Album produit par:
Alan Howarth
Producteur exécutif:
Tom Null, Richard Kraft

Artwork and pictures (c) 1987 Universal City Studios, Inc/1992 Colosseum Schallplatten. All rights reserved.

Note: **
PRINCE OF DARKNESS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Carpenter/Alan Howarth
'Prince of Darkness' est l'un des plus fameux films d'horreur de John Carpenter, le roi des honnêtes séries-B à petit budget. Réalisé après son non moins fameux 'Big Trouble in Little China' (1986), ce modeste 'Prince of Darkness' est une sorte de huis-clos oppressant dans lequel un groupe de scientifiques se retrouve enfermé dans une église désertée de Los Angeles, où se trouve un mystérieux cylindre contenant un liquide verdâtre et néfaste. Après la mort d'un prêtre, qui semblait appartenir à une mystérieuse secte, le père Loomis (Donald Pleasance) découvrit le sinistre cylindre dans les bas-fonds de l'église. Loomis contacte alors un groupe de chercheurs étudiants et leur demande de venir les aider à résoudre ce mystère. Une fois leur équipement installé, les recherches commencent, afin d'identifier l'origine de ce cylindre et du mystérieux liquide qu'il contient. Ils ne vont pas tarder à découvrir que le liquide n'est autre que celui de Satan, le prince des ténèbres qui veut prendre possession d'un corps humain afin de ramener sur terre son père (une sorte de puissant Antéchrist, opposé à Dieu) et de plonger l'humanité dans un chaos sans fin. Ensemble, les chercheurs vont devoir lutter contre les pouvoirs hypnotisant du liquide, qui va petit à petit prendre possession de leurs corps, faisant d'eux des zombis au service du diable. Loomis et ses compagnons, menés par le professeur Howard Birack (Victor Wong), vont devoir engager un combat à mort pour empêcher le retour du diable sur terre.

'Prince of Darkness' est une petite série-B horrifique sans grande prétention, dans la plus pure tradition du genre. Carpenter reprend le thème archi usé du diable pour en faire un huis-clos répétitif et envoûtant, où le compositeur délaisse les effets visuels au profit d'une mise en scène très soutenue et maîtrisée. Seul problème: on s'ennuie ferme devant un film qui met beaucoup trop de temps à installer l'intrigue, et qui finit par s'essouffler une fois que l'intrigue est dévoilée. Cette histoire de diable et de zombis est un mix entre 'The Omen', 'The Exorcist' et 'Night of The Living Dead' de Romero. Carpenter tente de nous prouver que l'on peut réussir un film d'horreur sans pour autant avoir recours à de gros effets sanguinaires et visuels. Dénue de tout artifice de ce genre (hormis peut-être la scène du miroir où l'apparition du prince des ténèbres dans la peau de Kelly), 'Prince of Darkness' fonctionne entièrement sur une atmosphère oppressante et particulièrement tendue, le réalisateur n'ayant de cesse de suggérer l'arrivée du diable par le biais de quelques signes inquiétants (des insectes pullulent sur les vitres de l'église, des mendiants hypnotisés marchent lentement dans la rue, le regard fixe, etc.). Si vous êtes fans de John Carpenter, vous considérerez certainement ce très modeste 'Prince of Darkness' comme un film de référence dans la carrière du réalisateur. Pour les autres, il s'agira sans aucun doute d'une petite déception, un film d'horreur à petit budget très stéréotypé, qui provoque un certain ennui, faute d'idées originales et de rythme.

Comme d'habitude, John Carpenter signe lui-même la musique de son propre film (en plus d'être l'auteur du scénario - sous le pseudonyme de 'Martin Quatermass'). Le score de 'Prince of Darkness' est dans la lignée de ses précédentes partitions électroniques pour 'Halloween', 'The Fog' et 'Christine'. Carpenter utilise de nouveau ses synthés 'cheap' en collaboration avec Alan Howarth pour produire un score atmosphérique typique du 'son' Carpenter. La musique de 'Prince of Darkness' fonctionne quasiment en non-stop tout au long du film. Inutile de préciser que le compositeur/réalisateur/scénariste offre ici une place majeure à sa musique dans le film, même si l'ensemble demeure finalement extrêmement répétitif. Le 'Opening Titles' du score permet à Carpenter d'amorcer l'unique thème principal de la partition, basé sur un motif rythmique de 3 notes répétées et un thème plus mélodique et sombre. Minimaliste, la partition de Carpenter se propose de plonger le spectateur dans une ambiance atmosphérique répétitive renforçant le malaise qui se crée tout au long du film. Les rythmiques sont-elles aussi omniprésentes afin de renforcer la tension. Ainsi, la ligne de basse qu'installe Carpenter au début du score ne va pas tarder à être progressivement amplifiée, le but du compositeur étant d'évoquer à travers son thème et son ambiance répétitive l'arrivée imminente du prince des ténèbres, d'où le côté répétitif de sa musique, un côté qui était aussi nécessaire pour permettre au compositeur de développer l'aspect oppressant de sa mise en scène.

Le compositeur prolonge son travail autour des différentes textures électroniques tout au long du film, le thème restant omniprésent, Carpenter créant une ambiance atmosphérique forte bien que très répétitive. 'Team Assembly' souligne les préparatifs du groupe de chercheurs dans une ambiance toujours très tendue et atmosphérique, et c'est 'Darkness Begins' qui nous plonge dans une atmosphère cauchemardesque et suffocante. Carpenter utilise alors des samples de choeurs qui créent une atmosphère plus étrange et morbide pour tout ce qui concerne le retour du diable, surtout dans la scène de la transformation du corps de Kelly. On retrouve cette ambiance oppressante jusque dans la confrontation finale, que ce soit dans 'Hell Breaks Loose' ou 'Mirror Image', sans oublier les suffocants 'The Devil Awakens' et 'Through The Mirror'. Si vous appréciez les travaux atmosphériques et électroniques de John Carpenter, 'Prince of Darkness' vous satisfera sans aucun doute. Reste que l'on est très loin ici de ce que l'on pourrait appeler un chef-d'oeuvre mémorable. Comme le film, le score de 'Prince of Darkness' est ce style d'oeuvre modeste et sans prétention que l'on oubliera très rapidement, faute de marquer suffisamment notre esprit pour que l'on s'en souvienne par la suite.


---Quentin Billard