1-A Storm Is Coming 2.52
2-Hope and Memory 1.45
3-Minas Tirith 3.37*
4-The White Tree 3.25
5-The Steward of Gondor 3.53**
6-Minas Morgul 1.58
7-The Ride of The Rohirrim 2.08
8-Twilight and Shadow 3.30***
9-Cirith Ungol 1.44
10-Andúril 2.35
11-Shelob's Lair 4.07
12-Ash and Smoke 3.25
13-The Fields of the Pelennor 3.26
14-Hope Fails 2.20
15-The Black Gate Opens 4.01+
16-The End of All Things 5.12***
17-The Return of
The King 10.14++
18-The Grey Havens 5.59+
19-Into The West 5.49+++

*Interprété par Ben Del Maestro
**Interprété par Billy Boyd
***Interprété par Renée Fleming
+Interprété par
Sir James Galway
++Interprété par
Sir James Galway,
Viggo Mortensen, Renée Fleming.
+++Interprété par Annie Lennox
Paroles et musique de:
Fran Walsh, Howard Shore,
Annie Lennox.

Musique  composée par:

Howard Shore

Editeur:

Reprise Records
9362-48521-2

Musique produite par:
Howard Shore
Producteurs exécutifs de l'album:
Peter Jackson,
Fran Walsh,
Paul Brouceck

Producteur exécutif pour
WMG Soundtrack:
Danny Bramson
Textes des choeurs par:
J.R.R. Tolkien,
Philippa Boyens,
Fran Walsh

CD monté par:
Simon Kiln
Musique montée par:
Jonathan Schultz, Tim Starnes,
John Wriggle, Michael Price,
Andrew Dudman, Steve Price,
Becca Gatrell, Malcolm Fife,
Marie Lancaster, Erik Jordan,
Steve Pelluet, Mike Cox,
Sam Okell, David Gould

Producteur associé musique:
Mark Willsher
Coordination du score:
Karen Elliot (London),
Charles Portney
(Tuxedo, New York)
Coordinateur technique:
Jeff Grace
Coordination du soundtrack
pour WMG Soundtracks:
Jason Cienkus
Coordination du soundtrack
pour Wingnut Films:
Josie Leckie
Consultant création:
Lisa Otto
Directeur chargé de la musique
et de la supervision de la musique
pour New Line Cinema:
Paul Brouceck
Music Business Affairs:
Lori Silfen, John F.X. Walsh
Music Clearance Executive:
Mark Kaufman
Directeur du soundtrack:
Mitch Rotter

Artwork and pictures (c) 2003 New Line Productions, Inc./Reprise Records for the US and WEA International Inc. for the world outside the US.
All rights reserved.

Note: ****
THE LORD OF THE RINGS:
THE RETURN OF THE KING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Howard Shore
---Attention : revue 'spoiler'! Si vous n'avez pas encore vu le film, ne lisez pas la suite, svp. Des éléments majeurs vont y être révélés!----

Difficile de trouver les mots justes pour décrire l'émotion que l'on ressent à la vision de 'Return of The King', dernier volet d'une gigantesque trilogie qui marquera probablement à jamais l'histoire du cinéma du nouveau millénaire. Après deux énormes épisodes, la trilogie de Peter Jackson trouve une conclusion monumentale sur ce 'retour du roi' plus épique que jamais. Après une introduction intrigante qui évoque les origines du personnage de Gollum/Sméagol (il fut autrefois un hobbit et devint un fou furieux au contact de l'anneau qui a corrompu son esprit), on retrouve avec plaisir tous les personnages principaux là où on les avait laissé à la fin de 'The Two Towers'. Ainsi, Frodon (Elijah Wood), Sam (Sean Astin) et Gollum (Andy Serkis) continuent leur terrifiant voyage vers le Mordor, en direction de la montagne du destin, là où devra être détruit l'anneau de Sauron. Epuisé et à bout de force, la quête de Frodon est une terrible lutte de tous les instants, le hobbit ne remarquant pas au passage les sombres complots que lui prépare un Gollum décidément de plus en plus inquiétant. Sam sait ce que prépare le sombre Smeagol, d'où le fait qu'il se batte fréquemment avec lui, mais en vain. Pendant ce temps, Aragorn (Viggo Mortensen), Gandalf et leurs proches, accompagnés des guerriers du Rohan et de leur roi Théoden (Bernard Hill), s'assurent que Saroumane est bien resté dans la tour prise d'assaut par les arbres Hents. De retour au Gondor, les guerriers prennent un repos bien mérité jusqu'à ce que se profile à l'horizon une nouvelle bataille. Tout le monde sent alors la fin arriver. Sauron regroupe ses troupes et prépare l'attaque finale qui sera décisive pour la survie de ce monde. Gandalf et ses proches se rendent alors à Minas Tirith, la légendaire citée des rois, là où doit siéger Aragorn, futur prétendant au trône. Seulement voilà, c'est Denethor (John Noble), l'intendant du roi, qui siège sur le trône, et ce dernier n'a nullement envie de céder sa place à Aragorn. L'alerte est lancée entre les différentes citées afin de signaler le début de la bataille finale. Tous les hommes doivent s'unir et se regrouper, et ce quelque soit leurs origines, afin de lutter contre un ennemi commun: Sauron et ses troupes. Les hommes savent qu'ils ne sont pas assez nombreux, et qu'ils n'arriveront jamais à tenir leur position à Minas Tirith. Aragorn et ses amis n'ont plus qu'une seule solution: ils doivent aller recruter dans les montagnes où vivent les fantômes d'anciens mercenaires maudits.

On ne peut qu'être soufflé par la puissance épique de ce superbe troisième et dernier volet d'une trilogie inoubliable. Grandiose est le premier mot qui nous vient à l'esprit, mais 'Return of The King', c'est bien plus qu'un simple film épique. Derrière les immenses images de synthèse, derrière les séquences de bataille visuellement extraordinaire (scène avec les éléphants, scènes avec les Nazguls, etc.), derrière les décors massifs du film se cache un superbe jeu d'acteur qui explose littéralement dans ce dernier épisode. On sent que Frodon souffre plus que jamais, que le poids de son terrible fardeau devient de plus en plus insupportable pour lui. A ses côtés, le personnage de Sam prend une plus grande importance dans ce dernier volet, puisqu'il se révèle être un atout indispensable dans la quête des deux hobbits. Quant au sinistre Gollum, il devient ici une créature immonde et malsaine, qu'il faut exterminer à tout prix. D'ailleurs, on finit par véritablement haïr ce personnage qui représente tout ce que le mal peut engendrer de plus négatif: souillure, corruption, traîtrise, vice, etc. D'autres personnages continuent de prendre une plus grande importance, comme c'est le cas de Eowyn (Miranda Otto), la fille du roi Théoden, qui n'hésite pas à désobéir à son père et à participer à la bataille finale. Merry (Dominic Monaghan) et Pippin (Billy Boyd), les deux hobbits restés avec Aragorn et ses compagnons, apprennent à surmonter leurs peurs et à se battre comme de véritables chevaliers. Pour les hobbits, véritables héros de cette histoire inoubliable, cette bataille finale sera une dure épreuve initiatique qui les transformera à tout jamais.

Des cris, des larmes, de la souffrance, mais aussi de l'espoir, de la compassion, de la bravoure, de la détermination, de la fraternité, 'Return of The King' n'en manque pas. Toutes ces valeurs sont ici mises en avant au cours d'une longue série d'immenses batailles, que l'on ne sera pas prêt d'oublier de sitôt. Reste que, une fois encore, on regrettera le fait que cette 'version courte' omette une fois encore pas mal d'éléments du roman de Tolkien. On ne peut que souhaiter maintenant voir la version longue des trois épisodes. Au final, la trilogie des 'Lord of The Rings' réalisée par Peter Jackson représente un véritable accomplissement, l'oeuvre de toute une vie. En tant que passionné du roman de J.R.R.Tolkien, Peter Jackson est allé jusqu'au bout de son rêve de voir la célèbre trilogie immortalisée sur l'écran. Jackson est allé bien au-delà de toutes nos espérances et atteint des sommets inégalés dans l'émotion, le visuel, le jeu d'acteur, etc. car 'Return of the King' est de loin le film le plus poignant, le plus dur, le plus épique et le plus magique de toute cette magnifique trilogie, un film d'une intensité rare, dans lequel on ne décroche pas au cours de ses quelques 3 heures 30 de film - la version longue devrait faire près de 4 heures 20! On espère qu'elle inclura ainsi toute la partie finale du roman de Tolkien, avec l'histoire de la guerre dans la comté et de la libération de Saroumane. De nos jours, il est rare d'assister à un véritable chef-d'oeuvre au cinéma. 'Return of The King' fait pourtant partie de cette catégorie de film, une brillante coda à une trilogie monumentale, une sorte d'accomplissement magique d'un vieux rêve d'enfant devenu réalité. Que d'émotions!

Voici enfin une splendide conclusion pour Howard Shore qui conclut la trilogie de Peter Jackson en beauté avec un 'Return of The King' plus que jamais épique et émouvant. Si la partition peut s'avérer quelque peu banale par rapport aux deux épisodes précédents (peu de nouveauté, un seul nouveau thème, certains passages donnant une forte impression de déjà entendu), c'est pour mieux nous captiver sur les nouvelles pièces composées par Shore, sur les quelques 4 heures de musique enregistrées pour le film (problème principal du CD: il ne retient évidemment que 72 minutes de musique, ce qui est loin d'être suffisant!). S'il faut se contenter d'un seul nouveau thème pour la partition grandiose de 'The Return of The King', on pourra se consoler en pensant qu'il s'agit cette fois-ci d'un superbe thème mémorable, loin de la déception du thème fade pour le roi Theoden et les guerriers du Rohan dans 'The Two Towers'. On pourra ainsi décrire ce nouveau thème comme étant attribué au personnage d'Aragorn, futur roi du Gondor. Ce thème royal, ou thème du Gondor - déjà entendu dans le trailer officiel du film - ajoute une dimension encore plus épique et héroïque à une partition symphonique/chorale massive et grandiose, dans la lignée des deux opus précédents. Shore développe ses précédents thèmes tout au long de la partition, mettant en avant ici le thème du Mordor, qui n'était apparut qu'à de très brèves reprises au cours des deux épisodes précédents. Le thème du Mordor se caractérise par son motif de 4 notes joué par des espèces de cornemuses impressionnantes. Avec 'A Storm Is Coming', on démarre le film de manière assez calme sur un prologue qui évoque les origines du monstrueux Gollum/Smeagol. On apprend ainsi que Smeagol était à l'origine un hobbit qui, alors qu'il pêchait un jour avec un camarade, découvrit l'anneau de Sauron au fond d'un lac, et devint fou, sous l'emprise des pouvoirs maléfiques de ce petit objet démoniaque. La musique démarre ici calmement, tandis que c'est le superbe thème de l'anneau qui font son apparition lors du titre du film. Après un passage plutôt léger et enjoué (hautbois, flûte, cordes sautillantes, etc.), Smeagol et son camarade récupèrent l'anneau et l'admirent. Shore nous propose alors une reprise inédite du thème de l'anneau, joué par un excellent violon soliste, évoquant l'envoûtement maléfique de l'anneau. La dernière partie du morceau, plus sombre et agitée, évoque l'agressivité soudaine de Smeagol qui tue son camarade afin de récupérer l'anneau. A noter que l'on pourra ici entendre une très brève reprise aux clarinettes du thème du Mordor, noyé dans la masse sonore de l'orchestre. Shore semble vouloir associer le motif de 4 notes du Mordor au personnage de Smeagol alias Gollum. Cette idée intéressante en dit déjà long sur la nature démoniaque de ce personnage perfide et grotesque.

On suit la progression de Frodon et Sam dans 'Hope and Memory' et c'est avec l'excellent 'Minas Tirith' que Shore nous dévoile le superbe thème 'royal', d'abord associé ici à la citée de Minas Tirith, lors de l'arrivée de Gandalf et Pippin à la légendaire citée des rois, où siège le sombre Denethor (John Noble). Ce sont des cors qui introduisent discrètement le début du thème en ouverture de la pièce, et après un passage plutôt sombre, l'orchestre gigantesque s'allie avec une très grande chorale pour décrire la grandeur de la citée légendaire. Finalement, après la brève partie soliste du jeune garçon soprano Ben del Maestro, ce sont finalement les cors/trompettes qui entament une première reprise intégrale du thème 'royal', associé ici à la splendeur de Minas Tirith, et à l'allure fière du cheval de Gandalf, avec ce qui constitue l'un des premiers moments forts du score de 'The Return of The King'. La musique progressive alors dans le domaine de l'épique et atteint un nouveau sommet avec le superbe 'The White Tree', qui évoque en fait la superbe séquence où l'on allume les feux qui servent de signaux pour rassembler les différentes communautés de la terre du milieu entre elles, que ce soit celles du Gondor jusqu'au Rohan, unis pour mener la bataille finale contre les forces monstrueuses des armées de Sauron et du Mordor. Shore fait alors monter la tension avec un excellent des traits de cordes frénétiques et des cuivres très rythmés, jusqu'à qu'éclate de nouveau le superbe thème royal dans toute sa splendeur, aux cors et aux trompettes, soutenu par un superbe contrepoint de cordes avec un certain classicisme d'écriture très 19èmiste. 'The White Tree' illumine radicalement la séquence des feux de signaux apparaissant un peu partout aux sommets des montagnes de tout le pays en lui conférant une dimension épique captivante à souhait (il s'agit ici de l'une des premières séquences fortes du film).

Après un premier thème confié à une flûte de pan au début de 'The Steward of Gondor', qui nous permet de réentendre une reprise lente aux cors du thème royal, suivi de la chanson de Pippin (interprétée par l'acteur Billy Boyd) que chante ce dernier lors de la séquence où l'on aperçoit des plans de la bataille, contrebalancé par le calme apparent et mélancolique de la chanson de Pippin, une idée intéressante qui nous prouve qu'après deux partitions monumentales pour 'The Fellowship of The Ring' et 'The Two Towers', Howard Shore n'est toujours pas en panne d'inspiration. 'Minas Morgul' nous permet de retrouver le sombre thème de 4 notes du Mordor, suivi de ce qui ressemble au début du thème d'Isengard (les anciennes troupes de Saroumane - absent de la version courte de ce film!) avec l'apparition massive des troupes du Mordor. On notera le retour du thème de Theodon/Rohan dans 'The Ride Of The Rohirrim' suivi d'une pièce de whistle irlandais apportant une touche plus celtique à la musique de Shore (et souvent rattaché aux personnages de Frodon et Sam, une sorte de rappel musical de l'univers de la comté). Shore évoque ensuite l'univers des elfes avec la très belle séquence d'Arwen (Liv Tyler) qui demande à devenir mortelle pour rejoindre Aragorn et vivre à ses côtés ('Twilight and Shadow'). La musique est ici dominée par de très beaux choeurs éthérés et la voix soliste de Renée Fleming (grande soprano lyrique américaine) évoquant le choix insensé choisi par Arwen, par amour pour Aragorn. Cette pièce nous permet de respirer un grand coup avant de repartir vers les ténèbres dans le sombre 'Cirith Ungol', qui suit une fois encore la progression de Frodon, Sam et Gollum vers la montagne du destin. Le thème de la comté revient brièvement, sans cesse tourmenté par l'aspect plus sombre et dissonant de la musique. Dans 'Anduril', Shore utilise ici un nouveau motif, le thème d'Anduril, qui n'apparaîtra que pour la scène de la 'résurrection' de l'épée mythique qui tua Sauron autrefois, le motif conférant à la scène une dimension à la fois noble et héroïque, annonciatrice d'espoir. Dans 'Shelob's Lair', le climat s'assombrit considérablement lors de la séquence avec l'araignée géante. La musique se veut ici plus sombre, plus dissonante et massive. Résolument tourné vers l'action, 'Shelob's Lair' semble être construit sous la forme d'un piège insurmontable, sans issue, avec ces glissandi de cordes dissonantes et ces cuivres massifs et agressifs. 'Shelob's Lair' est ici un peu à part du reste du score, privilégiant une atmosphère puissante, lourde, agressive et extrêmement dissonante (proche de la cacophonie), différent du style des séquences de bataille. Shore décrit avec chaos l'affrontement entre Sam et la monstrueuse l'araignée géante.

Après un 'Ash and Smoke' impressionnant et plus tourmenté (scène avec les guerriers fantômes), 'The Fields Of The Pelennor' permet à la musique de Shore de plonger dans l'univers épique et chaotique des longues séquences de batailles finales du film. Des choeurs massifs éclatent dans toute leur splendeur avec un orchestre déchaîné pour cette longue séquence de bataille dans les plaines du Pelennor. Evidemment, la musique de ces scènes de bataille est très souvent noyée sous des tonnes de bruitages et d'effets sonores en tout genre, mais l'écoute isolée sur l'album nous permettra d'apprécier cette excellence pièce guerrière chorale/orchestrale dans toute sa splendeur, débouchant sur une coda héroïque impressionnante à souhait. Le sombre 'Hope Fails' annoncent de bien sombres prédictions pour l'issue de la bataille finale, tandis que 'The Black Gate Opens' évoque l'affrontement final contre les troupes du Mordor aux grandes portes noires. Cet épisode sombre perme tau compositeur de juxtaposer - comme il le fait souvent - une partie de flûte celtique attribué à Frodon et Sam alors qu'ils tentent de se battre contre l'épuisement total pour atteindre enfin leur objectif: la montagne du destin, là où devra être détruit l'anneau maléfique. La musique de Shore prend ici une tournure plus lumineuse, alors que des choeurs montent en puissance afin d'exprimer l'espoir et la détermination à retrouver des jours meilleurs. La musique de Shore se veut ici émouvante - voire poignante - avec ce thème de flûte associé aux hobbits depuis le premier épisode et évoquant les souvenirs nostalgiques et mélancoliques de la comté. 'The Black Gate Opens' est sans aucun doute un des grands moments d'émotion du score pour une pièce poignante, à cheval entre le doute et l'espoir.

Le chaos atteint son apogée dans 'The End of All Things' s'ouvrant sur des choeurs massifs, illustrant avec puissance la scène de la destruction de l'anneau. C'est alors l'occasion pour Shore de nous refaire brièvement entendre le thème de l'anneau lors de sa destruction tant attendue, accompagnée de choeurs puissants. La chorale est finalement utilisée de manière plus noble et triomphante à la fin du morceau, exprimant un soulagement général pour les hobbits et les humains, la destruction de l'anneau entraînant celle de Sauron et de ses troupes au cours d'un final massif à souhait. 'The End of All Things' débouche sur le somptueux 'The Return of The King', longue pièce triomphante de plus de 10 minutes évoquant la célébration de la victoire finale et du couronnement d'Aragorn, nouveau roi du Gondor. La musique est ici plus détendue, plus lumineuse. C'est l'occasion pour nous de réentendre une dernière fois les grands thèmes de la trilogie comme le thème de la confrérie (quasiment absent du CD - une honte, surtout lorsqu'on pense que Shore nous propose une magnifique reprise chorale de ce thème lors de la bataille finale aux portes du Mordor), le thème des hobbits (plus poignant que jamais ici) ou le superbe thème 'royal' du Gondor. A noter la chanson d'Aragorn (interprété par Viggo Mortensen lui-même) lors de la scène du couronnement, suivi d'une très belle partie vocale de Renée Fleming. C'est finalement une très belle reprise du thème des hobbits aux cordes et à la flûte de Sir James Galway qui conclura la pièce sur une ultime touche d'émotion (les hobbits deviennent alors les véritables héros de cette somptueuse histoire! - cf. scène magnifique où le roi et ses sujets se mettent à genoux devant eux), exprimant une certaine sensation de bien-être et de libération après avoir affronté milles dangers et parcouru des milliers de kilomètres pour sauver la terre du milieu des méfaits de Sauron. On suit alors le retour des hobbits dans la comté avec un nouveau rappel quasi nostalgique de la pièce 'Concerning The Hobbits' du premier score de 'The Fellowship of The Ring'. Cette histoire s'achève enfin sur le superbe 'The Grey Havens', pour le départ de Frodon vers le voyage, un Frodon plus que poignant dans ce final, qui n'aura finalement jamais réussi à se remettre de ses blessures physiques et psychiques. 'The Grey Havens' est une conclusion véritablement poignante, qui conclut le score (et le film) en beauté, sur une ultime touche d'émotion, avant l'inutile 'Into The West' d'Annie Lennox, chanson pop insipide qui jure radicalement avec le reste du score (c'est une erreur d'avoir glissé cette chanson dans le générique de fin - de plus, elle est loin d'égaler la beauté du poignant 'May It Be' d'Enya pour le final du premier épisode).

Que dire face à un tel monument cinématographique et musical? Les mots ne parviennent pas à décrire les sensations ressenties à l'issue de ce voyage dans une histoire inoubliable. Maintenant que l'immense trilogie de Peter Jackson est achevée, c'est l'heure des bilans. Difficile de choisir quelle a été la meilleure partition des trois opus, bien que 'The Fellowship of The Ring' soit resté inégalable. Même le décevant 'The Two Towers' n'a pas réussi à l'égaler. Quant à 'The Return of The King', il s'agit sans aucun doute de la plus belle partition composé par Howard Shore pour les trois épisodes, celle qui réussi sans aucun doute à égaler 'The Fellowship of The Ring', mais avec l'émotion unique dû à la découverte de l'univers musical du premier épisode en moins. Effectivement, 'The Return of The King' manque cruellement d'originalité par rapport aux deux épisodes précédents. De toute évidence, on ne pouvait pas s'attendre à quelque chose de radicalement différent pour ce dernier opus, puisque, ne l'oublions pas, 'The Lord of The Rings' est une gigantesque trilogie qui ne peut s'apprécier que dans sa totalité - près de 12 heures de musique au total, et à peu près 12 heures de film dans les versions complètes. On peut séparer chaque épisode l'un de l'autre, et parler de celui que l'on préfère le plus ou celui qui nous a le plus touché, mais si l'on veut être objectif, il faut prendre la trilogie dans sa totalité et l'apprécier ainsi de la façon dont Peter Jackson (et J.R.R. Tolkien) a souhaité nous montrer cette histoire gigantesque et inoubliable. Pour cela, il nous faudra tout d'abord attendre la ressortie des trois scores dans leur totalité (prévue, si tout se passe bien, en septembre 2004), ainsi que la ressortie de la trilogie de Peter Jackson dans les trois versions intégrales. L'aventure de 'Lord of The Rings' touche finalement à sa fin. Howard Shore et Peter Jackson ont récemment déclaré qu'ils étaient tristes de devoir quitter l'univers qu'ils avaient côtoyés pendant plusieurs années. Comme les rêves, on aimerait parfois que ce genre d'aventure inoubliable n'ait jamais de fin!


---Quentin Billard