1-If I Didn't Have You 3.39*
2-Monsters, Inc. 2.09
3-School 1.39
4-Walk To Work 3.30
5-Sulley and Mike 1.59
6-Randall Appears 0.51
7-Enter The Heroes 1.05
8-The Scare Floor 2.42
9-Oh, Celia! 1.10
10-Boo's Adventures
in Monstropolis 6.24
11-Boo's Tired 1.03
12-Putting Boo Back 2.23
13-Boo Escapes 0.54
14-Celia's Mad 1.42
15-Boo Is a Cube 2.20
16-Mike's In Trouble 2.20
17-The Scream Extractor 2.14
18-Sulley Scares Boo 1.11
19-Exile 2.19
20-Randall's Attack 2.24
21-The Ride of The Doors 5.09
22-Waternoose Is Waiting 3.14
23-Boo's Going Home 3.35
24-Kitty 1.21
25-If I Didn't Have You 3.38**

*Ecrit par Randy Newman
Paroles de Randy Newman
Interprété par
Billy Crystal, John Goodman.
**Interprété par Randy Newman.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Walt Disney Records
0927-43487-2

Album produit par:
Frank Wolf, Bruno Coon
Producteur associé de l'album:
Chris Montan
Monteur de la musique:
Bruno Coon
Assistant monteur:
Branda Heins
Superviseurs de la musique:
Tom MacDougall, Shawne Zarubica
Manager de production musicale:
Andrew Page
Assistant de production musicale:
Joel Berke
Coordinateur de production musicale:
Deniece LaRocca-Hall

"If I Didn't Have You"
Produit par:
Randy Newman,
Chris Montan,
Frank Wolf

Arrangé par:
Ira Hearshen

Artwork and pictures (c) 2001 Disney Enterprises, Inc./Pixar Animation Studios. All rights reserved.

Note: ***
MONSTERS, INC.
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Après 'Toy Story' et 'Toy Story 2', les génies des studios d'animation Pixar rempilent pour une nouvelle aventure délirante avec l'excellent 'Monsters, Inc.' (Monstres et compagnie). Cette fois-ci, les concepteurs de ce superbe film d'animation ont eu la bonne idée d'aborder un sujet fort amusant: les monstres et autres démons qui hantent les cauchemars des petits enfants vivent en fête dans un univers parallèle au nôtre. Dans la ville de Monstropolis, se trouve une entreprise gigantesque nommée 'Monstres & Cie'. Ce grand complexe industriel a pour but de fournir l'électricité nécessaire au bon fonctionnement de la ville en s'alimentant du pouvoir des cris des enfants terrorisés par les monstres. Une équipe de monstres d'élite est spécialement choisie afin de terroriser les enfants en pénétrant dans leur chambre par le biais des portes de placard. James P. Sullivan (alias Sully) et Mike Wazowski. Sully est un gigantesque orgue poilu, considéré comme le monstre le plus terrifiant de 'Monstres & Cie', tandis que Mike est une petite boule verdâtre avec un gigantesque oeil placé au milieu de son corps. Ensemble, ils forment une équipe de choc qui ne cesse d'aller de succès en succès. Pourtant, tout bascule le jour où Boo, une petite fillette humaine, passe par l'une des portes de placard et se retrouve avec Sully dans le monde des monstres. Boo, insouciante, ne demande qu'à jouer avec le gros monstre, qui lui, est totalement terrorisé par ce petit bout de choux à peine âgée de 5 ans. En effet, les monstres considèrent les enfants comme de véritables dangers toxiques qui risqueraient de les contaminer. Ils évitent ainsi tout contact avec les enfants, comme si ces derniers étaient atteints de la peste. S'en suit alors une grande aventure agitée dans laquelle Sully et Mike vont tenter de cacher l'innocente Boo chez eux, poursuivis par les troupes de la CDA (Children Detection Agency). Ils doivent aussi affronter les plans fumeux de Randall Boggs (alias 'Léon' dans la V.F.), un monstre jaloux du succès de Sully et qui va tout faire pour tenter de mettre la main sur Boo.

'Monsters, Inc'. est une nouvelle prouesse technique de la part des artisans de chez Pixar. Plus coûteux et plus complexe que les deux 'Toy Story' réunis, 'Monsters, Inc.' a nécessité de très gros moyens financiers et un matériel gigantesque afin de mettre au point tout l'univers riche et coloré du film. L'animation, toujours aussi soignée, tend à nous faire oublier que nous sommes en train de regarder des personnages en images de synthèse. Les créateurs du film ont réussi à rendre les principaux protagonistes vivants et quasi humains. Ainsi, Sully est le gros monstre qui va se découvrir une sensibilité et une grande tendresse à l'égard d'une petite fillette de 5 ans qu'il va prendre en fonction, tandis que Mike est un petit être espiègle, peureux et impulsif, mais qui se révèlera être un très bon ami malgré tout. Le film fait preuve d'un grand sens de l'humour, avec une suite de gags toujours hilarants et des petits clin d'oeil cinématographiques qui risquent fort d'échapper à un plus jeune public. On trouvera par exemple, vers le début du film, une scène au ralenti avec l'équipe de 'Monstres & Cie' qui parodie en fait une séquence similaire dans le fameux 'The Right Stuff' (L'étoffe des héros) de Philip Kaufman (aussi parodié dans 'Armageddon' de Michael Bay). On pourra aussi noter une allusion à Ray Harryhausen, célèbre concepteur d'effets spéciaux dans les années 50/60. Effectivement, le nom du restaurant dans lequel vont Mike et Celia vers le début du film s'appelle le 'Harryhausen'.

L'atout majeur du film est de tourner en dérision l'idée que les monstres terrorisent les enfants dans leur sommeil, puisque, cette fois-ci, ce sont les enfants qui terrorisent les monstres. Au passage, le script se permet même de se moquer (gentiment) de l'univers des grandes corporations américaines en évoquant 'Monstres & Cie' comme l'archétype (ironique) du capitalisme américain et de sa conquête du rendement parfait. Certes, le film ne manque pas d'humour et d'idées originales, mais il recèle aussi de quelques beaux moments comme ces scènes où l'on sent que Sully est prêt à tout donner pour protéger cet enfant qui le terrorisa pourtant au début de cette histoire. Quelque part, le gigantesque monstre apprend à dépasser ses préjugés et à découvrir la beauté de l'innocence de l'enfance. Cette aventure est aussi pour lui l'occasion de mettre à l'épreuve son amitié avec Mike, son ami de toujours. A noter que le film fait appel à un casting de voix (U.S.) fort impressionnant, puisqu'il réunit des stars telles que John Goodman, Billy Crystal, Steve Buscemi, James Coburn, Jennifer Tilly, Frank Oz, Bonnie Hunt, etc. Voilà un film à la fois drôle et émouvant, un nouveau petit chef-d'oeuvre dans l'univers des films d'animation de chez Pixar!

Randy Newman revient pour la cinquième fois sur un film d'animation après avoir écrit les musiques de 'James and The Giant Peach', 'Toy Story' I et II et 'A Bug's Life'. 'Monsters, Inc.' reste tout à fait caractéristique du style orchestral/mickey-mousing de Randy Newman. La partition se place dans la droite lignée de 'Toy Story' et 'A Bug's Life', mais en nettement moins inspiré. Effectivement, en dehors de quelques pièces fort sympathiques, la partition donne une très nette impression de déjà entendu. On commence, cependant, de façon tout à fait enthousiasmante avec une excellente pièce jazzy rétro comme Newman se plait à en composer de temps à autre. 'Monsters, Inc.' accompagne ainsi le générique de début sur une bonne dose de bonne humeur et de jovialité. Newman nous propose un thème swing/jazz dans l'esprit des big bands à la Glenn Miller. Pour l'occasion, le compositeur réunit quelques 'pointures' du genre tels que Tom Scott (saxophone soprano), Mike Lang (piano) et Andy Martin (trombone) avec la traditionnelle section rythmique. Cette superbe ouverture swing rétro très entraînante constitue la seule véritable surprise d'un score essentiellement dominé par des pièces orchestrales qui vont très vite délaisser le côté jazzy par la suite. Effectivement, une fois passé la jovialité du swing de l'ouverture du score, la pièce 'School' nous ramène à un genre orchestral plus typique de Newman, avec une certaine inventivité orchestrale qui n'est pas sans rappeler 'A Bug's Life'. Evidemment, qui dit film d'animation dit forcément 'mickey-mousing', et 'Monsters, Inc'. n'échappe pas à la règle!

On découvre le monde du travail de Sully et Mike dans l'excellent 'Walk To Work', lorsque les deux héros arrivent au travail où tout le monde vaque à ses occupations quotidiennes (faire peur aux enfants et récolter l'énergie de leurs cris). Newman décide d'accompagner cette séquence sur une nouvelle ambiance jazzy avec walking-bass, section rythmique, cuivres et quelques vents. Newman renforce ici, non sans un certain humour, le côté enthousiasmant et enjoué du début de sa partition, bien que l'on soit encore loin de se douter - à ce moment là - que sa musique va radicalement changer d'ambiance par la suite. On retrouve une petite touche jazzy dans les saxophones swing de 'Sulley and Mike' évoquant les deux inséparables compères, tandis que 'Randall Appears' souligne l'arrivée du gros méchant de service, sur une petite touche humoristique. Au sujet de l'humour, la musique de Newman n'en manque pas. Dans 'Enter The Heroes', le compositeur se permet même de jouer à fond la carte de la parodie dans la scène pastichant une séquence de 'The Right Stuff' (L'étoffe des héros), lors de l'arrivée de l'équipe d'élite, chargée de terroriser les enfants. Newman met ici en avant une fanfare héroïque et déterminée, non dénuée d'ironie (le compositeur semble particulièrement s'amuser dans ces moments plus humoristiques).

'The Scare Floor' nous fait retrouver l'ambiance swing/jazzy du début, tandis que l'amusant 'Oh, Celia!' évoque le flirt entre Mike et Celia. Aucun doute possible, il règne dans cette première partie un certain climat de détente et de bonne humeur qui nous renvoie aux anciennes partitions du compositeur pour des films d'animation. Le score change à partir de 'Boo's Adventures In Monstropolis', pièce orchestrale très rythmée et entraînante, proche du mickey-mousing. Newman évoque avec une certaine malice l'arrivée soudaine de Boo dans Monstropolis et les déboires de Sully et Mike. C'est ce que le compositeur va s'attacher à décrire dans un premier temps. 'Boo's Tired' évoque le rapprochement de Sully avec la jeune fillette, la pièce étant dominée par des cordes et quelques vents plus intimes. 'Boo Escapes' est quant à lui un pur exemple de mickey-mousing, jouant sur des ruptures de ton quasi continues, le tout fait dans un humour qui caractérise à merveille les musiques de Randy Newman pour les films d'animation de Pixar/Disney. Si Newman s'attache à évoquer non sans humour la rencontre entre Boo et le duo Sully/Mike, c'est de manière nettement moins inspirée qu'il va dorénavant s'attacher à évoquer leurs péripéties et les ennuis causés par Randall ('Mike's In Trouble'). La musique se libère des accents jazzy du début et adopte un ton orchestral plus conventionnel et moins inspiré. On regrettera d'ailleurs le côté parfois fade de cette seconde partie plus symphonique. A noter que la musique s'assombrit considérablement dans 'The Scream Extractor' (Randall recueille les cris des enfants pour mener à bien son sinistre dessein) tandis que l'on revient à un style plus intime et tendre dans 'Sulley Scares Boo' (Sully terrorise involontairement Boo - c'est le début des ennuis et des disputes entre Mike et Sully). A noter que Newman utilise un second thème, confié à un piano plus intime pour Boo. Le thème de piano évoque la fragilité et l'innocence de la petite fillette, et reviendra régulièrement lors des passages plus intimes du score. La musique prend alors une tournure plus sombre dans 'Exile' (Mike et Sully se retrouvent en exil, hors de Monstropolis) et c'est dans 'Randall's Attack' que Newman évoque la confrontation finale contre Randall. A noter qu'il s'agit là de l'un des rares passages d'action du score, mettant en avant une écriture orchestrale plus brutale et agitée (cuivres rythmés, cordes tendues, percussions, vents, etc.). L'action culmine dans 'The Ride of The Doors' pour l'excellente séquence des portes suspendues au-dessus du vide. C'est aussi l'occasion pour Newman de donner un côté plus épique et héroïque à cette confrontation finale, sur le ton de l'aventure (l'affrontement final s'achève sur 'Waternoose Is Waiting'). Finalement, 'Boo's Going Home' ramène le calme sur un ton plus léger et sautillant, la partition s'achevant sur le joli 'Kitty', avant la traditionnelle chanson du générique de fin (écrite par Randy Newman lui-même), 'If I Didn't Have You'.

Si vous appréciez les récents travaux du compositeur sur les films d'animation de chez Pixar, 'Monsters, Inc.' devrait vous satisfaire sans pour autant vous laisser un souvenir impérissable dans l'esprit. Si la première partie du score s'avérait fort prometteuse (musiques swing/jazzy/orchestrale pleine d'entrain et de fantaisie), la seconde partie devient nettement plus quelconque et moins inspiré. Il manque aussi un thème fort dans ce score, quelque chose auquel notre oreille pourrait se rattacher plus aisément, et ce malgré la présence d'un petit thème de piano pour la jeune Boo. Dommage...Randy Newman, toujours très à l'aise dans le registre du mickey-mousing, de l'action et de l'aventure, enchaîne ses pièces orchestrales sans originalité particulière, ce qui finit par susciter un certain ennui de la part du spectateur/auditeur à la vision du film puisque, en fin de compte, sa musique (déjà assez mal mixée dans le film - le niveau d'enregistrement est souvent beaucoup trop bas!) devient presque accessoire (sans être totalement inutile, n'exagérons pas). Ce constat mitigé ne doit cependant pas nous faire oublier à quel point Randy Newman est un compositeur talentueux qui possède plus d'un tour dans son sac, mais qui, cette fois-ci, semble avoir épuisé sa réserve à idées, idées pourtant mises à rude épreuve dans 'Toy Story' ou 'A Bug's Life'. Mais ne boudons pas trop notre plaisir, 'Monsters, Inc.' est malgré tout une BO fort sympathique, à défaut de représenter ce que Newman a fait de mieux dans le genre!


---Quentin Billard