1-Main Title (Remembering) 2.44
2-Spring 1.53
3-New York 1.12
4-Journey Back Home 1.46
5-Suspicion 1.27
6-A Christmas Wish 2.19
7-One True Thing 2.17
8-Halloween Carnival 1.42
9-Mom 1.02
10-Press Conference 1.02
11-Comeback Inn 3.31
12-Awakening 1.58
13-Passing Away 2.08
14-Love 2.08
15-A Passage Of Time 1.10
16-Reconciliation 4.13

Musique  composée par:

Cliff Eidelman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5972

Produit par:
Cliff Eidelman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique
pour Universal:
Harry Garfield
Monteur de la musique:
Alex Gibson
Préparation de la musique:
Julian Bratolyubov

In Memory of Mom

Artwork and pictures (c) 1998 Universal City Studios Productions, Inc. All rights reserved.

Note: ***
ONE TRUE THING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Cliff Eidelman
'One True Thing' (Contre-jour), sans aucun doute le film le plus poignant de Carl Franklin, huitième film du réalisateur et grand drame intimiste dans la plus pure tradition du genre. Franklin nous propose ici une adaptation bouleversante du roman d'Anna Quindlen, racontant l'histoire d'une jeune journaliste qui doit sacrifier sa carrière pour s'occuper avec son père de sa mère mourante. Le film est littéralement dominé par la performance remarquable de la ravissante Renée Zellweger dans le rôle d'Ellen Gulden, sans aucun doute un rôle fort et majeur pour l'excellente actrice. On retrouve face à elle les excellents William Hurt et Meryl Streep, poignante dans le rôle de cette femme atteinte d'un cancer en phase terminale, mais qui trouve encore le moyen de s'occuper de tout à la maison, et ce jusqu'à son dernier souffle. Franklin nous propose ainsi le portrait d'une famille qui se déchire autour d'une mère mourante, en insistant sur la relation entre Ellen et son père George (William Hurt), qui ne cesse de se dégrader de jour en jour, Ellen l'accusant de ne pas faire le nécessaire pour s'occuper de sa mère, Kate. Evidemment, les cyniques se plaindront du côté larmoyant du film, mais pour les autres, il ne fait nul doute que le magnifique 'One True Thing' saura les émouvoir au plus haut point, pour peu que l'on soit sensible à ce genre d'histoire intimiste, humaine et poignante!

Cliff Eidelman n'a jamais encore véritablement percé dans le milieu de la musique de film. Il a pourtant a son actif quelques grandes partitions telles que 'Triumph of the Spirit' (1989), 'Magdalene' (1989), 'Star Trek VI: The Undiscovered Country' (1991), 'Christopher Colombus: The Discovery' (1992) ou bien encore 'A Simple Twist of Fate' (1994). Sa très belle partition intimiste pour 'One True Thing' est tout à fait représentative de ses travaux pour les drames intimes telles que 'Untamed Heart', 'My Girl 2' ou 'Now and Then' (le score d'Eidelman qui se rapproche le plus de celui de 'One True Thing'). Eidelman nous propose ainsi une musique toute en retenue, basée autour d'une petite formation de cordes, harpe et vents avec un piano soliste qui domine l'ensemble de la partition. Avec 'Main Title (Remenbering)', Eidelman nous introduit son thème principal interprété par le piano et soutenu par quelques cordes/vents et un violoncelle. La musique, simple et intime, évoque l'idée du souvenir mélancolique, une idée récurrente tout au long du film puisqu'il est question de nombreux flash-backs dans lesquels Ellen raconte tout le déroulement de l'histoire de sa mère mourante. Après l'introduction du thème principal de piano dans le 'Main Title', 'Spring' développe pour le début du film cette ambiance intime toujours basée autour d'un piano exprimant une certaine fragilité, une sorte de douceur contemplative, typique du style comédie dramatique de Cliff Eidelman. Cette ambiance contemplative se fait de plus en plus dramatique tout au long du film, Eidelman apportant un certain sentiment de tristesse au film, une mélancolie lente et parfois douloureuse, parfaitement exprimée dans la musique de 'One True Thing'.

'Suspicion' assombrit considérablement le ton du score avec un piano mélancolique et des cordes plus sombres. A travers cette pièce, Eidelman évoque déjà le drame familial, Ellen soupçonnant son père de tromper sa mère avec une de ses collègues de l'université où il enseigne. 'A Christmas Wish' est dans le même ordre d'idée, la musique fonctionnant sur une retenue quasi extrême, sans élans orchestraux qui auraient pu nuire à la dimension intimiste du film. On notera l'utilisation simple et poignante de clarinettes avec les cordes et le piano dans 'A Christmas Wish', tandis qu'une pièce comme 'One True Thing' développe un thème de piano très poignant pour exprimer la relation entre Ellen et ses parents. Dans 'Halloween Carnival', Eidelman tende d'alléger le ton dramatique du score avec une pièce plus enjouée et légère, quasi sautillante avec ses formules de clarinettes, de cordes et une petite rythmique légère pour marquer l'allégresse lors de la journée du carnaval d'Halloween, apportant un peu d'optimisme dans ce drame intimiste poignant. 'Press Conference' se distingue aussi du reste du score avec son utilisation de percussions et d'un piano plus rythmique pour la séquence où Ellen se rend à sa conférence de presse avec le sénateur Sullivan. Mais c'est la tristesse contemplative qui finit par dominer l'ensemble de la partition du compositeur, comme dans 'Mom', le sombre 'Comeback Inn' ou le poignant 'Awakening' (Ellen veille auprès de sa mère). 'Love' accompagne avec délicatesse les adieux poignants entre Ellen et sa mère avec un très beau thème de 4 notes au piano, débouchant sur 'A Passage Of Time' et le joli 'Reconciliation' pour le final dans le cimetière.

Rien de bien original ici. Cliff Eidelman signe une BO sans grande prétention mais qui sert le film de Carl Franklin au mieux de ses intérêts. Loin de vouloir simplement paraphraser le film et ses différentes actions, la musique d'Eidelman se contente simplement d'apporter l'indispensable complément émotionnel à cette histoire poignante, tout en captant à travers son thème principal et ses mélodies de piano toute la tristesse et la souffrance de ce drame intimiste bouleversant. Certains béophiles auraient préféré entendre une musique plus poignante pour le film (et donc, forcément plus démonstrative), mais il n'empêche que Cliff Eidelman a opté pour la meilleure solution en jouant sur la retenue et la méditation, façon Thomas Newman. Sa musique verse dans une forme de tristesse latente et parfois sombre, toujours en adéquation avec l'esprit du film. Si le score de 'One True Thing' n'a rien de particulièrement révolutionnaire en soi, il pourra au moins confirmer le fait que Cliff Eidelman possède un certain talent qui ne demande qu'à mûrir au fil du temps, en espérant que le musicien saura varier les registres et s'attaquer à d'autres univers musicaux par la suite de sa carrière.


---Quentin Billard