'Outrageous Fortune' (Une chance pas croyable) met en scène l'excellent duo Shelley Long/Bette Midler dans le rôle de deux femmes que tout oppose, mais qui vont devoir s'entraider au cours d'une aventure agitée et explosive. Lauren Ames (Shelley Long) est jeune femme qui rêve de mener une carrière d'actrice et qui décide un jour de s'inscrire aux cours du célèbre Stanislav Korzenowski (Robert Prosky). Au même moment, elle croise la route de Sandy Brozinsky (Bette Midler), une femme plutôt vulgaire et délurée qui a déjà tourné dans des films pornographiques, et qui s'inscrit elle aussi aux cours d'art dramatique. Sans le savoir, les deux femmes sortent avec le même homme, Michael Sanders (Peter Coyote). Le jour où Michael disparaît suite à l'explosion d'un magasin en plein centre ville, les deux femmes se retrouvent toutes les deux à la morgue et découvrent l'horrifiante vérité: elles sortent toutes les deux avec le même homme et comprennent qu'elles se sont faite rouler et que Michael n'est pas mort dans l'explosion et en a profité pour s'éclipser mystérieusement. C'est le début d'une aventure mouvementée dans laquelle les deux femmes font devoir s'entraider pour tenter de retrouver Michael. Poursuivies à la fois par le FBI et le KGB, Lauren et Sandy ne vont pas tarder à comprendre que Michael n'est rien d'autre qu'un agent secret qui a dérobé une puissante arme chimique et exige une rançon au FBI. La folle course-poursuite à travers une bonne partie des Etats-Unis les amènera jusqu'au Mexique où elles devront tenter de s'emparer de l'arme chimique et de livrer Michael au FBI.

'Outrageous Fortune' reprend le schéma classique de la comédie qui tourne au film d'aventure avec un duo d'héroïnes que tout oppose, un peu comme dans les traditionnels 'buddy-movie' tendance 'Lethal Weapon' ou '48 Hours'. Ici, Shelley Long et Bette Midler sont deux femmes rivales qui vont apprendre à s'apprécier au cours d'une aventure pleine de danger et de course-poursuites. On notera ici la présence de Peter Coyote dans le rôle du méchant et de George Carlin dans le rôle de Frank Madras, un cow-boy/indien qui ressemble plus à un poivrot qu'à un véritable héros du far-west. Le réalisateur Arthur Hiller accumule des scènes délirantes et des gags en tout genre afin d'amener le climax final dans un véritable décor de western à l'ancienne. 'Outrageous Fortune' est ce style de comédie typique des années 80, un petit film divertissant et sans prétention qui ne restera certainement pas dans les annales du genre, mais qui a au moins le mérite de nous divertir pendant près de 100 minutes. A voir aussi pour la performance des amusantes Shelley Long et Bette Midler!

Alan Silvestri compose la musique de 'Outrageous Fortune' la même année où il crée son chef-d'oeuvre, 'Predator'. Le compositeur a déjà fait ses preuves quelques années auparavant avec 'Back To The Future'. Pour 'Outrageous Fortune', le compositeur revient à son style électronique/pop du début des années 80, dans un registre similaire à celui de 'Romancing The Stone' (1984). On retrouve dans 'Outrageous Fortune' les rythmiques électroniques typiquement années 80, héritées de scores tels que 'No Mercy' ou 'Delta Force'. Le score se centre autour d'un sympathique thème principal dominé par ce traditionnel rythme batterie/basse du synthé, avec des sonorités électroniques un peu kitsch, qui fleurent bon les années 80. Pourtant, le film commence sur une petite pièce orchestrale plutôt héroïque pour la scène d'introduction de l'escrime, qui nous permet de découvrir le personnage de Shelley Long. Après ce bref passage orchestral, Silvestri utilisera quelques pièces orchestrales plus brèves qui évoquent le mystère lié à la disparition de Michael Sanders. Curieusement, ces morceaux sont très brefs et parfois accessoire, comme si le réalisateur avait beaucoup hésité à les mettre en avant dans son film.

C'est lorsque la course-poursuite commence avec les agents du FBI dans la séquence de l'immeuble que Silvestri nous dévoile ses pièces électroniques/pop. Le compositeur donne un côté cool et détendu avec ses rythmiques sympa, et son thème de saxophone/cuivres. Ce thème sera répété tout au long du film pour rythmer avec énergie et bonne humeur les nombreuses courses-poursuites du film. Grâce à cela, Silvestri assume pleinement le côté 'comédie' du film et nous le retranscrit avec un certain entrain dans sa musique. Les pièces orchestrales refont de temps en temps leur apparition, mais c'est nettement plus rare. Au final, c'est la musique héroïque de l'introduction qui vient conclure le film, la boucle étant bouclée. Silvestri n'a écrit qu'une vingtaine de minutes de musique pour 'Outrageous Fortune', et sa musique apporte un certain charme au film. Il ne fait nul doute que cette petite partition comédie sympathique est malgré tout purement anecdotique et totalement mineure dans la carrière d'Alan Silvestri. Resté encore inédit jusqu'à ce jour, il y a peu de chance pour que les vingtaines de minutes du score de 'Outrageous Fortune' se voient un jour atterrir sur une galette officielle. Mais, qui sait?


---Quentin Billard