1-Main Titles 3.59
2-Welcome Home 1.26
3-Crabs'R'Us 1.17
4-I'm Sorry 1.24
5-She Really Is Something
(Alternate Mix) 2.08
6-Water Fight/Chase Mom/
Couch Puppies 1.34
7-Making Lunch 1.04
8-Something Not Horrible 1.46
9-No Boom Boom/There Is A God 1.18
10-Dreamboat 2.43*
11-Daily Chores 1.03*
12-The Jig's Up 3.19
13-Turning the Boat Around 1.53
14-World's Best 2.10*
15-Daily Chores (Alternate) 1.58*
16-Annie and Dean 3.10
17-Finale 5.03
18-Love Theme from Overboard 2.00*
19-Finale (Alternate) 5.04*

*Not used in film.

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Music Box Records MBR-007

Album produit par:
Cyril Durand-Roger,
Laurent Lafarge


Edition limitée à 1000 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 1987/2011 Metro-Goldwyn-Mayer Inc. All rights reserved.

Note: ***
OVERBOARD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Avec « Overboard » (Un couple à la mer), Garry Marshall (réalisateur du célèbre « Pretty Woman ») nous livre une sympathique comédie romantique assez atypique au premier abord. Le script de Leslie Dixon part d'une intrigue relativement peu banale : un modeste charpentier nommé Dean Proffitt (Kurt Russell) est engagé par une femme très riche, Joanna Stayton (Goldie Hawn) pour venir réparer la penderie de son yacht luxueux. Odieuse, l'irritante bourgeoise, insatisfaite du travail de Dean, ne trouve pas mieux que de balancer Dean par-dessus bord, sans même lui donner l'argent qu'elle lui doit. Quelque temps après, alors que le yacht stationne près d'un port d'une petite ville de l'Oregon, un incident projette à son tour Joanna par-dessus bord. Devenue amnésique suite au choc de l'incident, Joanna se retrouve internée dans un hôpital où elle malmène les infirmiers et les médecins, jusqu'à ce que son mari, Grant Strayton III (Edward Herrmann), décide de la laisser ici sans rien lui dire pour faire la fête sur son yacht, soulagé de ne plus avoir sa casse-pieds de femme dans ses pattes. C'est alors que Dean conçoit un plan diabolique après avoir vu la photo de Joanna à l'hôpital dans les journées télévisées. Notre modeste charpentier va ainsi se faire passer pour le mari de la jeune femme. Incrédule aux premiers abords, Joanna est persuadée que l'homme qui se présente en face d'elle n'est pas son mari. Puis, petit à petit, elle va finalement se laisser convaincre, incapable de se souvenir du moindre détail concernant son passé. La jeune femme s'appelle dorénavant Annie Proffitt, et débute une nouvelle vie dans le taudis cafardeux et poussiéreux dans lequel vit Dean et ses quatre enfants turbulents. Le charpentier va se servir d'Annie/Joanna jusqu'à ce qu'elle lui permette de rembourser l'argent qu'elle lui doit. Et voilà que la jeune femme se retrouve obligée de multiplier les corvées dans une maison mal entretenue, avec un père laxiste qui n’éduque pas ses enfants et qui préfère passer du bon temps avec ses amis dans des bars. Petit à petit, Annie va découvrir que cette nouvelle existence n'est pas si négative, se liant d'affection pour les quatre enfants de Dean qui décident de jouer le jeu et considèrent dorénavant Annie comme leur nouvelle mère. Mais la situation finit par aller trop loin, et Dean sait désormais que la comédie a assez duré, et que tôt ou tard, il devra bien lui avouer la triste vérité. Ses proches et ses enfants ne l'entendent hélas pas de cette façon.

« Overboard » est une comédie romantique assez surprenante, qui commence ainsi de manière assez trash - Dean Proffitt se sert de Joanna et la traite comme un vulgaire objet qui dort sur le canapé et fait toutes les corvées dans sa maison, un outil qu'il compte bien jeter à la 'poubelle' après usage - Fort heureusement, le film aboutira à une conclusion plus positive et émouvante. Certes, la première demi-heure du film est assez rude mais non dénuée d'humour. Goldie Hawn y campe une irritante bourgeoise coincée et hystérique tout à fait détestable. Face à elle, Kurt Russell interprète un modeste charpentier resté un éternel adolescent, qui ne pense qu'à s'amuser et à profiter lâchement des services de sa nouvelle compagne de circonstance, mais qui finira par succomber à l'amour – la rencontre improbable et explosive de ces deux mondes dans le film, celui de la bourgeoisie et celui de la classe moyenne américaine, nous offrira quelques belles étincelles à l’écran ! Le long-métrage de Garry Marshall reste bourré d'humour et multiplie les gags en tout genre (cf. la scène où Annie se retrouve avec deux assiettes collées sur les mains à la suite d'un gag des enfants), un humour qui vient heureusement tempérer le côté un peu malsain du début (on sait que tôt ou tard, Annie finira par découvrir l’odieuse vérité liée au mensonge machiavélique de Dean), jusqu'à ce que l'amour et le romantisme prennent enfin le dessus. C'est ultra prévisible depuis le début, mais la morale est finalement sauvée ! Goldie Hawn et Kurt Russell forment un couple épatant dans le film, les deux acteurs étant réellement mariés dans la vraie vie depuis 1983. Pour la petite anecdote, rappelons que Russell et Hawn apparaissaient déjà ensemble dans une production Disney de Michael O'Herlihy, « The One and Only, Genuine, Original Family Band » (1968), à l'époque où ils ne se connaissaient même pas encore.

Alan Silvestri est en pleine ascension en 1987. Après le succès de « Back To The Future » en 1985, le compositeur triomphait deux ans plus tard avec le fabuleux « Predator » de John McTiernan, resté LE score incontournable du compositeur. Hormis cette partition d'action mastodontesque et inoubliable, 1987 est malgré tout une année ‘comédie’ pour Silvestri, puisque au même moment, il compose la musique de « Outrageous Fortune », « Critical Condition » ainsi que celle de « Overboard » pour Garry Marshall. Alan Silvestri n'est pas étranger à la comédie, un genre qu'il avait déjà abordé en France avec le méconnu « Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir » de Philippe Clair (1984), sans oublier « Summer Rental » de Carl Reiner en 1985. « Overboard » est de loin la meilleure partition comédie du Silvestri 'eighties', annonçant déjà le style des futurs « Father of The Bride », « Dutch », « Grumpy Old Men » ou bien encore « Fools Rush In ». Le score de « Overboard » se partage essentiellement entre deux axes musicaux majeurs : une première partie, faisant appel aux bons vieux synclavier rétro des années 80 avec les traditionnelles rythmiques de boîte à musique pop un peu kitsch, le tout accompagné d'un premier thème entraînant, introduit dès le générique de début (« Main Titles »). Le thème, non dénué d'humour, évoque la nouvelle existence particulièrement agitée d'Annie/Joanna. On reconnaît très vite le dit thème grâce à son accompagnement à base de sonorités de banjo synthétiques et sa guitare électrique un brin bizarre, accompagné par une rythmique pop héritée de « Outrageous Fortune ». Ce thème synthétique est très présent durant toute la première partie du film, entrecoupé de quelques pièces orchestrales utilisant les cordes, les vents et quelques sonorités tendance americana/country comme le banjo ou l'harmonica. Silvestri apporte au personnage de Dean Proffitt et son taudis un caractère de cow-boy/paysan de l'Amérique profonde. L'humour est particulièrement présent dans cette première partie du film, preuve incontestable de l’aisance déconcertante avec laquelle le compositeur s’exprime spontanément dans le domaine de la musique de comédie, le tout avec une inventivité certaine et une fraîcheur assez agréable.

Puis, petit à petit, la musique se fait plus intime, plus douce, jusqu'à ce que se profile à l'horizon un nouveau thème, l'inévitable « Love Theme » du score, confié à la traditionnelle formation orchestrale piano/cordes/vents. Alan Silvestri délaisse alors le synthétiseur eighties du début pour imposer une atmosphère plus intimiste et romantique au film, avec une première apparition de ce thème nostalgique et rêveur pour la scène d'amour entre Dean et Annie. Le « Love Theme » est de loin la mélodie la plus appréciable du score de « Overboard » et aussi le thème le plus typique du style habituel d’Alan Silvestri, annonçant clairement les futures mélodies romantiques de « Grumpy Old Men », « Father of The Bride » et « Fools Rush In ». Le piano soliste domine alors dans ces moments plus intimes et nostalgiques, l'humour du début cédant la place aux sentiments et à la romance balbutiante à l’écran. La musique évolue ainsi jusqu'à un final particulièrement émouvant, lors du départ d'Annie/Joanna après que cette dernière ait enfin retrouvé la mémoire. Le thème romantique revient de manière poignante avec des cordes amples et un piano mélancolique suggérant le caractère déchirant de ce départ soudain et quasi brutal – une sorte de retour douloureux à la réalité. Finalement, last but not least, Silvestri nous garde le meilleur pour la fin avec un solide morceau d'action orchestral hérité de « Back To The Future », alors que Dean et ses enfants foncent pour partir chercher Joanna en pleine mer. Le compositeur apporte un soupçon d'humour à cette séquence finale en ayant recours à quelques rythmiques martiales et autres fanfares belliqueuses non dénuées d'ironie (cf. la séquence de la vedette des gardes-côtes, amis de Dean), un style guerrier et cuivré qu’Alan Silvestri connaît fort bien, et dans lequel il est passé maître depuis bien longtemps. Le thème romantique atteint alors son apogée au cours du traditionnel climax orchestral en forme de happy-end émouvant. (« Finale »). En bref, on peut dire que le sympathique « Overboard » contient déjà toutes les formules musicales qui feront des partitions romantiques telles que « Father of The Bride » ou « The Parent Trap » des scores incontournables dans la carrière d'Alan Silvestri. La musique de « Overboard » apporte tout l’humour et l’émotion nécessaire au long-métrage de Garry Marshall et reste un score mineur mais agréable que l’on aura plaisir à redécouvrir grâce à la récente édition CD du jeune label français Music Box !



---Quentin Billard