1-The Stooges-No Fun 5.14*
2-Shoot 3.59**
3-Abbey of Saint Arnoul 2.50
4-Photo of The Last Supper 3.09
5-Angels of The Apocalypse 1.41
6-Niemans from Paris 4.21
7-Heimmerich Von Garten 3.32
8-A New Europe Is Drawning 5.30
9-Jesus Should Have
Stayed On The Cross 2.23
10-The Faceless Monk 5.25
11-Shack By The Lake 6.13
12-German Visitor 1.16
13-Nailed To The Alter 4.57
14-Barthelemy-
The Supermarket 3.42
15-The Killer Monks 1.25
16-The Temple of Lothaire 2 6.02
17-Tidal Wave-Tunnel-
Escape 4.37
18-The Stooges-I Wanna
Be Your Dog 3.08***
19-Blood of Girls 2.38+

*Ecrit par Dave Alexander,
Ron Asheton, Scott Asheton,
Iggy Stooge
Interprété par The Stooges
**Ecrit par Olivier Dahan
Interprété par Olivier Dahan
***Ecrit et interprété par
The Stooges
+Ecrit par Jean-Paul Hurier
Interprété par Jean-Paul Hurier.

Musique  composée par:

Colin Towns

Editeur:

Milan Music
301 682-6

Producteur exécutif de l'album
pour Milan:
Emmanuel Chamboredon
Coordination légale:
Clarisse Grenon
Musique éditée par:
Studiolégende
Consultant musical:
Edouard Dubois
Coordination de l'enregistrement:
Jane Lindsey

Artwork and pictures (c) 2004 Studiolégende. All rights reserved.

Note: ***
LES RIVIÈRES POURPRES 2:
LES ANGES DE L'APOCALYPSE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Colin Towns
A la vision de la dernière grosse production du français Olivier Dahan, on se pose une fois encore la même question: 'était-il réellement nécessaire de donner une suite aux 'Rivières Pourpres'?. Matthieu Kassovitz ne nous avait que moyennement convaincu sur son premier opus inspiré d'un roman de Jean-Christophe Grangé. Le film était néanmoins sauvé de justesse par l'excellente mise en scène de Kassovitz. Pour ce second opus, basé sur un script du très décrié Luc Besson, le jeune Olivier Dahan décide de nous replonger dans l'atmosphère glauque du premier épisode en plein coeur d'une intrigue religieuse qui dégénère très rapidement dans le n'importe quoi. Premier point négatif: Vincent Cassel manque à l'appel, remplacé par Benoît Magimel dans le rôle de Reda, le second du commissaire Niemans, toujours interprété par Jean Reno. Deuxième point négatif, le scénario: si la première partie est assez captivante - le corps d'un homme est retrouvé emmuré et crucifié dans une abbaye de Lorraine. Niemans enquête et découvre toute une série de crimes rituels religieux perpétrés par de mystérieux moines aux forces surhumaines surnommés 'les anges de l'Apocalypse' - tout part très rapidement en sucette, et ce dès le milieu du film, alors que l'on découvre tout de suite qui se cache derrière tout cela. Ici, point de suspense, tout est quasiment révélé vers le milieu du film, à tel point que la fin n'a plus aucune importance, puisque, d'une façon ou d'une autre, il n y aura aucune surprise. Je ne suis pas scénariste, mais je sais au moins que lorsqu'on décide d'écrire une intrigue de polar, on garde les révélations pour la fin, sinon, quel est l'intérêt pour le spectateur s'il sait tout à l'avance? Quant à cette histoire de Nazis qui veulent s'emparer du trésor de l'empereur Lothaire pour construire une nouvelle Europe, on se demande bien ce que cela peut venir faire là? Inutile de parler en plus d'une fin catastrophique expédiée à l'arbalète, comme si le réalisateur était pressé de terminer son (mauvais) film! A noter, pour finir, la présence de quelques stars telles que l'inattendu et excellent Christopher Lee, Gabrielle Lazure ou Johnny Hallyday, de passage dans le film pendant une bonne minute. Cela ne sert strictement à rien, mais si ça peut leur faire plaisir, pourquoi pas? En dehors d'une mise en scène assez convaincante, d'une bonne ambiance et de quelques scènes gores (les moines tueurs sont très impressionnants - ils font même parfois penser aux cavaliers noirs de 'Lord of The Rings'), 'Les Rivières Pourpres 2' est une solide déception qui prouve une fois encore qu'il est impossible de réaliser un bon thriller sans un bon scénario digne de ce nom!

Colin Towns est un compositeur encore méconnu dans le monde de la musique. Il n'en est pourtant pas à son premier coup d'essai. Ainsi, le compositeur anglais a déjà signé les partitions de films tels que 'Full Circle' (1977), 'The Wolves of Willoughby Chase' (1988), 'Vampire's Kiss' (1989), 'The Buccaneers' (1995), 'Space Truckers' (1995), sans oublier sa participation à la série TV 'Cadfael' (1994). Mais sa partition la plus connue reste sans aucun doute celle de 'The Puppet Masters' (1994), score d'action/thriller incontournable dans la filmographie de Colin Towns. C'est grâce au consultant musical Edouard Dubois que le compositeur a été choisi par Olivier Dahan, après que ce dernier ait entendu sa musique pour 'The Puppet Masters'. Le score de 'Les Rivières Pourpres 2' prend finalement une toute autre tournure, bien éloignée ici de l'approche atmosphérique et monocorde privilégiée par Bruno Coulais pour le premier opus. Colin Towns a crée une ambiance bien plus hollywoodienne, massive, sonore, dissonante, sombre et chaotique. Pour un film censé parler des 'Anges de l'Apocalypse', on ne pouvait s'attendre qu'à un traitement musical tout aussi ténébreux. En reprenant le style de 'The Puppet Masters', Towns nous délivre une solide partition orchestrale chaotique qui n'a rien à envier au précédent opus de Coulais.

Ici, la thématique est minimisée au maximum au profit d'une approche plus atmosphérique et massive. Dans une récente interview accordé au site Traxzone, le compositeur avouait apprécier particulièrement les mélanges action/surnaturel/drame. C'est sans aucun doute ce qui l'a attiré ici sur ce projet pour lequel il tisse une atmosphère macabre et glauque autour de ces mystérieux et intrigants moins tueurs. Le score se divise ainsi en deux parties bien distinctes: on a d'une part les nombreux morceaux de suspense qui privilégient l'écriture de cordes graves et des sonorités profondes de l'orchestre et d'impressionnants morceaux d'action massifs dominés par des cuivres dissonants à la Don Davis et de terrifiantes percussions chaotiques. Le générique de début ('Angels of The Apocalypse') s'ouvre ainsi au son d'un morceau particulièrement sombre dominé par des cuivres dissonants, des cordes sombres et un impressionnant pupitre de percussions. On notera ici l'utilisation d'un motif de 4 notes lié aux anges de l'Apocalypse et qui domine ici dans la dernière partie de cette ouverture. Le motif reviendra à quelques reprises pour évoquer la menace des ces mystérieux tueurs des ténèbres. Cette ouverture annonce déjà fièrement la couleur et nous plonge immédiatement dans l'univers obscur de la partition symphonique de Colin Towns. L'ambiance glauque de 'Abbey of St Arnoul' (découverte du corps crucifié au début du film) en dit déjà long sur l'atmosphère qui règne sur cette musique. On notera ici l'utilisation de sons de cloches qui évoquent l'abbaye et le caractère religieux de cette sinistre intrigue.

Un morceau comme 'Photo of The Last Supper' (l'enquête de Niemans avance à partir de la photo du souper imitant la célèbre cène) ou le sombre 'Niemans From Paris' sont typiques du caractère plus intriguant des morceaux décrivant l'enquête, les cordes semblant errer de manière incertaine. On regrettera néanmoins le côté plat et ennuyeux de certains de ces passages intrigants, qui ont bien du mal à rivaliser avec les morceaux plus énergiques et chaotiques du reste du score. On notera l'utilisation des percussions dans 'Heimmerich Von Garten' pour évoquer le caractère menaçant du personnage allemand interprété par Christopher Lee, comme dans 'A New Europe Is Drawning' qui reprend le motif de 4 notes liés aux Anges de l'Apocalypse. L'atmosphère s'alourdit considérablement dans 'Jesus Should Have Stayed On The Cross' avec ses cordes dissonantes et ses effets électroniques macabres, évoquant la confusion lors de la séquence où le faux Jésus ensanglanté fonce vers l'église la plus proche.

Enfin, l'action culmine avec le terrifiant et intense 'The Faceless Monk', morceau d'action d'une brutalité incroyable dans la lignée des 'Matrix' de Don Davis. On retrouve ici le style action de 'The Puppet Masters', avec sa ligne de piano/flûtes étonnante, ses cuivres dissonants (surtout au niveau trompettes et trombones), ses cordes chaotiques et ses percussions massives. Colin Towns donne un côté très hollywoodien à cette scène de poursuite avec le moine sans visage, la musique parvenant à rendre la séquence particulièrement intense et captivante par le biais de sa propre puissance musicale et la férocité de ses instruments (cuivres et percussions principalement). Les effets orchestraux de 'The Faceless Monk' évoque aussi le caractère surnaturel de ces prêtres tueurs, caractère qui culmine avec l'utilisation très discrète de quelques samples de choeurs pour le côté religieux de ces tueurs, une idée discrète dans la partition de Colin Towns, qui préféra mettre de côté le cliché des choeurs grégoriens ou religieux pour ce film, tendance 'Cadfael'. On retrouve une ambiance similaire dans le chaotique 'Barthelemy-The Supermarket' pour la poursuite dans le supermarché, le caractère terrifiant et massif de ce nouveau morceau d'action se rapprochant beaucoup par moment du style thriller de Christopher Young. L'action repointe le bout de son nez dans le chaotique et massif 'Monks', pièce similaire à l'excitant 'The Faceless Monk'.

'Tidal Wave-Tunnel-Escape' est la dernière preuve du talent du compositeur dans le domaine de la musique d'action, surtout dans la façon dont il fait vibrer massivement ici les cuivres trombones/cors évoquant quasiment des sirènes d'alarme pour la séquence de l'immense inondation à la fin du film. Véritable climax massif de la partition, 'Tidal Wave-Tunnel-Escape' est la preuve que Colin Towns possède un certain talent dans l'écriture orchestrale, un talent qui nécessite désormais des projets bien plus intéressants à l'avenir, dans lesquels le compositeur aura vite fait de mûrir son style et d'affirmer sa propre personnalité musicale. Si vous avez adoré le précédent travail du compositeur anglais sur 'The Puppet Masters', ne manquez pas son nouveau score pour 'Les Rivières Pourpres 2', qui, sans être la BO de l'année, n'en demeure pas moins un sympathique score thriller dans la plus pure tradition du genre, suivant la voie de compositeurs tels que Elia Cmiral ou Christopher Young.


---Quentin Billard