1-We Leapfrog To Our Death 2.08
2-Two Small Bodies 1.48
3-Dark Roots Of The Tree 1.42
4-Parchman Farm, By Car 1.35
5-Teddy Meeks' Execution 2.45
6-Hall of Records 3.23
7-Cowards 1.36
8-Tale Of The Laurel Tree 5.43
9-Mitigating Circumstances 3.10
10-Klan Teaching 4.02
11-Ripples 2.36
12-Lady Justice 4.27
13-The Goodbye 3.42
14-The Walk 2.40
15-The Chamber 1.10
16-The End 2.33

Musique  composée par:

Carter Burwell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5758

Musique produite par:
Carter Burwell
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Harry Garfield
Monteur de la musique:
Adam Smalley
Assistant du compositeur:
Edmund Choi

Artwork and pictures (c) 1996 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
THE CHAMBER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Carter Burwell
Pour ce drame carcéral poignant, James Foley s'est inspiré du roman de John Grisham afin d'évoquer le combat d'un jeune avocat qui tente de sauver son grand-père condamné à mort pour un odieux crime raciste. Tout commence à la fin des années 60. Un attentat à la bombe ravage le bâtiment du bureau d'un avocat d'origine juif. Bilan: ses deux jeunes enfants âgés de 10 ans périssent dans l'explosion. Peu de temps après, Sam Cayhall (Gene Hackman), le responsable présumé de cet attentat, est arrêté et incarcéré peu de temps après son jugement. 30 ans plus tard, un jeune avocat nommé Adam Hall (Chris O'Donnell) se met en tête de rouvrir le dossier après avoir découvert que Sam Cayhall n'est autre que son propre grand-père. Adam doit faire face au comportement raciste, haineux et méprisant de Sam, qui, malgré tout, jure qu'il ne voulait pas tuer les deux enfants. L'affaire se montre extrêmement difficile, Adam ayant été prévenu par tout le monde qu'il échouerait quelque soit sa stratégie. Le jeune avocat décide alors de mener sa propre enquête pour découvrir la vérité sur cet odieux crime raciste. Il va ainsi découvrir que Sam travaillait pour le Ku-Klux Klan mais qu'il n'était pas tout seul le jour où il posa la bombe. De fil en anguille, Adam va en arriver à la conclusion qu'il n'était pas le cerveau des opérations, et que le responsable court toujours. Désormais, Adam doit faire vite puisqu'il ne lui reste plus que cinq jours avant l'exécution de son grand-père.

'The Chamber' (L'héritage de la haine) est un énième film de procès qui, pour une fois, s'oriente nettement plus vers le drame humain que les éternelles procédures juridiques parfois un peu monotones et ronflantes. On ne pourra qu'être subjugué ici par l'interprétation remarquable de Gene Hackman dans le rôle d'un criminel raciste rongé par les remords et qui va finir par nouer un certain lien d'affection avec son petit-fils qui va tout faire pour tenter de le sauver. La lente évolution du personnage de Gene Hackman est sans aucun doute l'élément majeur dans ce drame poignant qui évoque la bêtise humaine, la destruction d'une famille hantée par la haine (d'où le titre V.F. du film) et l'horreur de la peine de mort. A noter que l'acteur est entouré de quelques pointures telles que Chris O'Donnell, Faye Dunaway, Robert Prosky, Josef Sommer, Raymond J.Bary, etc. Un film dur qui correspond hélas à une triste réalité!

Carter Burwell nous livre pour 'The Chamber' un score orchestral poignant, tout à fait représentatif de l'état d'esprit dramatique et morose qui règne sur le film de James Foley, pour qui Burwell a déjà écrit auparavant la musique pour 'Two Bits'. Le score de 'The Chamber' est typique des musiques écrites pour les films inspirés de John Grisham: souvent lentes et sombres. On pense ainsi à 'The Rainmaker' d'Elmer Bernstein, 'A Time To Kill' d'Elliot Goldenthal, 'The Pelican Brief' de James Horner, 'The Firm' de Dave Grusin, 'The Client' d'Howard Shore ou bien encore 'The Gingerbread Man' de Mark Isham. Après un début plutôt paisible, Burwell annonce le ton du score avec un mélange orchestre/guitare que l'on retrouvera tout au long du score. La musique devient de plus en plus sombre au fur et à mesure où se déroule l'enquête d'Adam. Burwell utilise de temps en temps les sonorités du banjo pour évoquer le sud de l'Amérique où se déroule l'histoire du film. Ce sont les cordes et les vents qui sont mis en valeur au cours de ses plages atmosphériques souvent sombres, donnant un certain sentiment d'appréhension tout au long du film. L'un des exemples les plus flagrants concerne l'une des musiques pour la première entrevue entre Adam et Sam, marquée par une certaine tension et des tenues de cordes particulièrement inquiétantes. Burwell évoque ainsi la haine qui habite Sam et sa relation tumultueuse et chaotique avec son petit-fils.

Du point de vue de la thématique, on pourra noter la présence d'un motif difficilement identifiable, mais qui revient à deux ou trois reprises au cours de scènes plus dramatiques, souvent confiés aux cordes. C'est le côté atmosphérique de la partition qui domine sans surprise tout au long du film. La guitare, les percussions et l'orchestre concernent essentiellement le début de l'enquête d'Adam Hall, puis, très rapidement, le caractère sombre et intrigant de la musique laisse place à une atmosphère plus mélancolique, morose et triste. A travers des cordes dramatiques et des vents sombres (quelques solos de hautbois principalement), on ressent toute l'ampleur de la tragédie lié à la fois au passé de Sam et à sa condamnation à mort, un sentiment que l'on ressent parfaitement à l'écran même si Burwell évite les débordements sentimentaux de sa musique, qui joue finalement sur une certaine retenue. Les quelques rares bonnes idées du score proviennent essentiellement de l'utilisation de tambour militaire évoquant les mouvements sudistes, comme c'est le cas notamment dans la scène où Adam se rend à un rassemblement de membres du Ku-Klux Klan pour rencontrer un certain Rollie Wedge (Raymond J.Barry) capital pour son enquête. La musique relève alors de cette mélancolie poignante toute en retenue, aboutissant à un climax émotionnel fort dans le dramatique 'The End', coda émouvante à un score atmosphérique et sombre comme Carter Burwell aime bien en faire. Au final, sans être un score extrêmement mémorable (difficile de retenir quelque chose de fort après une première écoute de cette BO dans le film), 'The Chamber' est une partition assez peu originale de la part du compositeur, mais qui a au moins le mérite de coller parfaitement à l'ambiance sombre et dramatique du film de James Foley.


---Quentin Billard