Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:


Réalisation:
Michael Hoffman
Genre:
Comédie romantique
Avec:
George Clooney,
Michelle Pfeiffer.

(c) 1996 20th Century Fox.

Note: ***
ONE FINE DAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Avant d'endosser le costume d'homme chauve-souris ou de combattre de méchants russes dans 'The Peacemaker', George Clooney faisait chavirer le coeur de Michele Pfeiffer dans 'One Fine Day' (Un beau jour), sympathique comédie romantique de Michael Hoffman. Jack Taylor est journaliste et vit seul avec sa fille Maggie (Mae Whitman). Melanie Parker (Michelle Pfeiffer) est architecte et vit avec son fils Sammy (Alex D.Linz), qu'elle élève seule, séparée de son ex-mari musicien. Tout deux sont divorcés, et sont amenés à se rencontrer par hasard un jour où ils doivent amener d'urgence un matin leurs enfants à l'école. L'ex-femme de Jack lui amène subitement Maggie, qu'il doit désormais garder durant plus d'une semaine. Totalement immature et désorganisé, Jack oublie que sa fille a rendez-vous avec le fis de Melanie un matin pour embarquer ensemble à bord du bateau du voyage scolaire. A cause de son retard, les deux enfants loupent le bateau. Irrité, Melanie s'en prend à Jack. Entre les deux individus commence une série d'altercations verbales drôles à souhait et de chamailleries à la limite du puéril. Tout deux vivent à fond dans leur travail et finissent par être complètement débordés, à tel point qu'ils doivent désormais compter l'un sur l'autre pour surveiller leurs enfants respectifs, et ce à tour de rôle. Evidemment, à la vision de 'One Fine Day', dès les premières secondes, on sait déjà comment tout cela va finir, mais on ne s'attend pas forcément à autant d'humour et de répliques amusantes (genre le coup où Clooney parle à son psychiatre devant sa fille de 'gâteaux secs' et de 'chocolat', etc.). En fait, le film montre les déboires deux protagonistes principaux qui vont vivre une journée particulièrement éprouvante dans New-York, jusqu'au traditionnel climax romantique où ils finiront dans les bras l'un de l'autre après s'être chamaillé durant près de 90 minutes. L'alchimie entre George Clooney et Michelle Pfeiffer fonctionne à merveille dans le film. On appréciera plus particulièrement le personnage de Clooney et sa hantise du contact des femmes, qui sont pourtant toutes dingues de lui (cf. scène où Jack Taylor rentre dans son bureau avec des femmes à la limite de l'hystérie générale lorsqu'elles l'aperçoivent). Au final, 'One Fine Day' (qui tire son nom de la chanson homonyme de Nathalie Merchant/The Chiffons) est une bien sympathique comédie romantique, un peu de tendresse dans un monde de brutes.

James Newton Howard a signé quelques unes de ses meilleures partitions de comédie dans le milieu des années 90, telles que 'Junior', 'French Kiss', 'Dave', etc. 'One Fine Day' est sans aucun doute l'une de ses plus belles musiques écrite pour une comédie romantique, une musique tendre et paisible et aussi drôle et fraîche, toute à l'image du film. On regrette même le fait que l'album ne consacre pas plus de place au score. Howard utilise ici l'orchestre habituel avec le traditionnel piano rêveur, une petite rythmique jazzy sympa avec batterie et basse, sans oublier le saxophone. La musique va ainsi se partager entre deux facettes bien définies: la première, plutôt enthousiasmante, fait régner la bonne humeur dans le film en évoquant la journée agitée de Jack et Melanie. Cela commence dès le début avec le piano jazzy et son motif intimiste de 4 accords avec les cordes et le saxophone. La rythmique de batterie légère se met en place avec la basse, le sax, le piano jazzy et l'orchestre pour accompagner le début de la scène où Melanie et Jack foncent emmener leurs enfants respectifs à l'école. C'est l'occasion pour le compositeur de nous dévoiler au passage son premier motif de piano, plutôt tendre et intime. Le duo batterie/basse est utilisée pour accentuer le côté mouvementée de cette folle journée stressante pour les deux héros. Très vite, la musique va prendre une tournure plus tendre, James Newton Howard mettant l'accent sur le piano, les cordes et quelques vents. On a même droit au passage à quelques passages plus enjoués comme la séquence où Melanie trébuche avec son modèle, à la limite du mickey-mousing.

Howard nous dévoile progressivement ses différents motifs, dont l'un est attribué à Jack, au saxophone, l'autre, avec ses 4 accords jazzy de piano évoquant le côté plus intimiste de l'histoire. Les pièces sont courtes (trop peut-être?) mais installent une ambiance musicale assez paisible et légère, typique des partitions comédies du compositeur. On ressent aussi les sentiments naissants entre Jack et Melanie par le biais du piano rêveur accompagné par les cordes et le très joli 'Love Theme' souvent confié à des cordes nostalgiques, au piano jazzy et à un saxophone qui, pour une fois, se fait très discret, sur fond d'une petite rythmique de slow. On appréciera notamment l'utilisation d'un nouveau thème de piano assez émouvant dans la scène où Jack parle à Maggie avec son nouveau chat, le temps pour lui d'assurer pour une fois son rôle de père. Le 'Love Theme' est utilisée ici pour évoquer la tendre complicité entre Jack et sa fille, preuve qu'un thème peut aussi être malléable est propice à différentes utilisations dans un film - on appréciera aussi la réutilisation poignante de ce thème dans la scène où Melanie observe son fils par la fenêtre au cours d'un dîner d'affaire et décide d'assurer pleinement à son tour son rôle de mère. La musique poursuit ainsi son petit bout de chemin entre passages enjoués et rythmés (cf. scène de la conférence de presse) et moments plus rêveurs et romantiques, où finit par dominer le très joli 'Love Theme' entre cordes, piano et rythmique de slow, pour un final prévisible et romantique à souhait.

'One Fine Day' est la preuve que James Newton Howard est aussi particulièrement à l'aise dans le registre de la comédie. Si 'One Fine Day' n'a rien d'un score indispensable ou d'une partition majeure dans la filmographie du compositeur, il n'en demeure pas moins un bien bel effort plein de charme et de poésie de la part d'un compositeur éclectique et décidément ouvert à tous les genres cinématographiques. Dans la lignée de ses partitions comédie pour 'Pretty Woman', 'Junior', 'My Girl' ou 'The Prince of Tides', 'One Fine Day' est décidément une bien jolie BO rafraîchissante et toute à l'image du sympathique film de Michael Hoffmann. Un peu de poésie en somme!


---Quentin Billard