1-Opening 1.14
2-Clocks 3.11
3-Henry Goes To Work 1.55
4-The Sun 0.46
5-Bernie Calls Deanne 2.10
6-Busting The Guys 1.14
7-Marty and Henry 1.14
8-The Newsroom: 7.00 P.M. 2.51
9-More Clocks 1.44
10-Henry Leaves
With McDougal 1.09
11-Bernie Finds Deanne 1.07
12-Bernie 1.54
13-Stop The Presses 0.55
14-Henry's Fired 1.00
15-Marty 0.42
16-Marty's In Trouble 1.54
17-To The Hospital 0.41
18-Little Polenta Is Born 2.26
19-A New Day: 7.00 A.M. 5.00
20-Make Up Your Mind 3.14

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Reprise Records
9362-45616-2

Album produit par:
Frank Wolf
Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Burt Berman
Monteurs de la musique:
Tom Kramer, James Flamberg
Superviseur de la musique:
Jane Luttenberger
Coordinateur de l'album:
Pam Lillig

"Make Up Your Mind"
Ecrit et interprété par:
Randy Newman
Produit par:
Don Was, Randy Newman

Artwork and pictures (c) 1994 Universal City Studios, Inc./Reprise Records/WEA International, Inc. All rights reserved.

Note: ***
THE PAPER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Après avoir illustré les exploits d'un nain héroïque dans 'Willow' ou évoqué les déboires d'un groupe de pompiers dans 'Backdraft', le très éclectique Ron Howard évoque désormais la vie stressante des journalistes d'un journal new-yorkais. Henry Hackett (Michael Keaton) est l'éditeur en chef de la rubrique société du New York Sun. Pour le journal, la concurrence est rude et il s'agit désormais de trouver le meilleur scoop avant les autres pour pouvoir continuer à exister. Autant dire qu'Hackett et ses collègues n'ont plus le droit à l'erreur! Avec l'assassinat de deux banquiers new-yorkais maquillé en crime raciste et l'arrestation subite de deux jeunes noirs, c'est le début d'une journée terriblement éprouvante pour Henry Hackett, 24 heures de folie non-stop. Ainsi, Hackett doit surfer entre Alicia Clark, la manager psychotique (Glenn Close), Bernie White, un boss irritable qui doit combattre sa maladie (Robert Duvall), Michael McDougal, un reporter paranoïaque qui passe sa vie dans son bureau (Randy Quaid), Paul Bladden (Spalding Gray), le patron d'un prestigieux journal rival qui lui propose un job chez eux, sans oublier Martha (Marisa Tomei), sa propre femme qui menace d'accoucher à un moment ou un autre. Henry sait que l'affaire du meurtre des deux banquiers n'a rien d'un crime raciste et que les deux noirs arrêtés il y a quelques temps sont innocents. Seulement voilà, comme Hackett manque de preuve, le journal menace de publier en première page la photo des deux jeunes noirs avec comme titre principal: 'on les a eu!'. Henry est horrifié par l'annonce de cette nouvelle. Il ne peut se résoudre à laisser le journal détruire la réputation et la vie de deux innocents et, avec l'aide de ses amis et de sa propre femme en congé de maternité, il va tout faire pour interroger la police et rechercher la vérité. Pour cela, il n'a que jusqu'à 21 h, heure à laquelle Alicia menace d'imprimer définitivement 'on les a eu' s'il n'est pas revenu auparavant avec du nouveau.

'The Paper' est une comédie très entraînante menée tambour battant par un Ron Howard en pleine forme. Pour se faire, le réalisateur s'est entouré d'un casting particulièrement alléchant réunissant quelques pointures telles que Michael Keaton, Robert Duvall, Randy Quaid, Marisa Tomei, Jason Robards, Jason Alexander, Glenn Close, Catherine O'Hara, etc. 'The Paper' pourrait aussi se présenter comme une sorte de satire du milieu journalistique, malgré le côté un peu édulcoré du film (Howard aurait put aller nettement plus loin sur le plan satirique et le second degrés, mais ce n'était peut-être pas son but après tout). Le réalisateur nous montre une galerie de personnages qui vaquent à leurs occupations et vivent 24h/24 pour leur boulot. Autant dire que la vie horriblement stressante d'Henry Hackett (excellent Michael Keaton, comme d'habitude) et de ses collègues pourrait décourager un régiment entier. Au final, 'The Paper' est une petite comédie bien sympathique et très rythmée sur le monde des journalistes et de leur implacable quête de scoop!

Il était évident que Ron Howard fasse de nouveau appel à Randy Newman pour composer la musique de 'The Paper', sachant que le compositeur avait déjà écrit la musique de 'Parenthood' (1989), là où on s'attendait d'ailleurs à retrouve de manière plus traditionnelle James Horner. Le score de Randy Newman pour 'The Paper' est tout à fait caractéristique des musiques que Newman écrit depuis quelques années déjà pour des comédies en tout genre. Avec le traditionnel 'Opening', Newman pose d'emblée le ton du score et annonce la couleur: on va avoir droit à un score enjoué, rythmé et entraînant. Newman utilise percussions/batterie avec l'orchestre dominé par la section des cuivres (incluant des saxophones). Rythmé, cet 'Opening' fait la part belle aux percussions, un élément plus marquant dans 'Clocks', où le compositeur utilise des tambours et des rythmiques évoquant le son d'une montre, du temps qui passe. C'est ici une idée récurrente et parfaitement ancré dans le quotidien stressant des journalistes, qui doivent sans cesse entamer d'impitoyables courses contre la montre pour dégoter à temps la nouvelle du jour. D'une façon moins tendue, Newman évoque de manière enjouée la scène du début où Henry part à son boulot ('Henry Goes To Work'), l'accent étant mis une fois encore sur des cuivres énergiques avec quelques vents et quelques percussions. 'The Sun' nous dévoile le motif principal de 4 notes confiés à quelques cuivres, toujours accompagné par ces rythmiques évoquant le temps qui passe et, parallèlement, le stress de la vie d'Henry Hackett.

Le deuxième thème du score apparaît lors de la scène où Bernie (Robert Duvall) téléphone à sa fille qu'il n'a pas vu depuis des années ('Bernie Calls Deanne', 'Bernie' et 'Bernie Finds Deanne'). Plus intime, le morceau met en avant une écriture instrumentale plus restreinte avec cordes, piano et vents, dans un style qui rappelle un peu par moment les musiques de comédie romantique de James Newton Howard. Ce très sympathique thème accompagnera le côté plus intimiste (voire dramatique) de l'histoire de 'The Paper', et plus particulièrement des tourments de Bernie qui, après avoir appris sa maladie, décide de renouer le contact avec sa fille. On trouvera aussi un joli 'Love Theme' sympa au cours d'un 'Marty & Henry' gentillet avec sa mélodie de piano gracieuse et ses cordes chaleureuses évoquant le couple Henry/Martha. La musique de Newman va ainsi osciller entre le stress du quotidien d'Hackett et les pièces plus légères et intimistes. 'The Newsroom: 7.00 P.M.' est ainsi très représentatif de la couleur instrumentale des pièces illustrant la vie au journal avec cette utilisation des cuivres (avec saxophones), de cordes rythmées et de percussions évoquant une fois encore le temps qui passe, avec plus ou moins de tension. On retrouve cette couleur cuivrée dans l'animé 'Henry Leaves With McDougal' évoquant l'enquête d'Henry pour tenter de faire avouer à l'ami policier de McDougal que l'arrestation des deux jeunes noirs était bidon. Le thème du journal revient dans 'Stop The Presses' lors de la confrontation brutale entre Henry et Alicia, qui dégénère en règlement de compte mano-à-mano. Newman déploie ici une réelle énergie orchestrale avec ses percussions, sa section de cuivres et ses cordes agitées.

La dernière partie du score est plus orientée vers un registre intime et sombre comme c'est le cas dans le tourmenté 'Marty's In Trouble' lorsque Martha est sur le point d'accoucher et qu'elle doit foncer d'urgence à l'hôpital (cf. le très rythmé 'To The Hospital'). 'A New Day: 7.00 A.M.' nous dévoile un thème final plus intime confié à un hautbois, des vents et des cordes pour apaiser le tout et mettre fin au stress précédent. Newman relâche la pression au cours d'un final apaisé débouchant sur 'Make Up Your Mind', la chanson écrite et interprétée par Randy Newman lui-même. Au final, sans être un score incontournable dans la carrière cinématographique de Randy Newman, 'The Paper' possède suffisamment d'éléments pour ravir les fans du compositeur et ceux qui apprécient régulièrement ses travaux pour des comédies. Pas vraiment indispensable, mais tout de même très sympathique!


---Quentin Billard