1-Main Title 2.27
2-Skylarking 2.28
3-Magi Lune's Cave 2.44
4-Xanthoreas 1.28
5-Crysta's Journey 3.00
-Mt.Warning
-Blue Light
-Darwin's Grab Bag
6-Rainforest Suite 1.14
7-The Leveller 1.38
8-Going To Ferngully 6.58
-Pickpockets
-Sail Away
-Another Perfect Landing
9-The Grotto Song 4.57*
10-"I'm Back" 4.27
-Humans Dit It All
-The Holocaust
-Gather Everyone In The Circle
11-The Battle For
Old Highrise 3.30
12-Remember Everything 3.02
13-Spirit Of The Trees 3.41**
14-Genesis 2.28

*Ecrit par Jimmy Webb et
Alan Silvestri.
Produit par David Foster

**Contient des
enregistrements de:
-Lithuanian Lullaby (Traditional)
Interprété par Veronika Povilioniene
-Spis, Li Milke Le
Ecrit par Gueorgui Mintchev
Interprété par
Le Mystère des Voix Bulgares
-Bamnqobile
Ecrit par Joseph Shabalala
Interprété par Ladysmith
Black Mambazo
-Tri Jetvre (Traditional)
Interprété par Zbor i orkestar KUD
"Jcza Vlahcvic" Zagreb
Conduit par Emil Cossetto.

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

MCA Records
MCJD-10619

Score produit par:
Alan Silvestri
Producteurs exécutifs
de la musique:
Becky Mancuso,
Tim Sexton

Concept de l'album:
Tim Sexton
Manager de production
du score:
David Bifano
Monteur superviseur
de la musique:
Kenneth Karman
Monteur de la musique:
Jacqueline Tager
Superviseur de la
musique pour MCA Records:
Kathy Nelson

Artwork and pictures (c) 1992 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: **
FERNGULLY: THE LAST RAINFOREST
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Plus connu pour avoir assuré les images de synthèse révolutionnaires du célèbre 'Tron' (1982), Bill Kroyer s'est lancé à son tour dans le film d'animation en signant 'Ferngully: The Last Rainforest', dessin animé au message écologique qui défend la nature et ses habitants. Crysta est une jeune fée qui vit avec ses amis dans la grande forêt de Ferngully. Les habitants de Ferngully vivaient autrefois en harmonie avec les humains, jusqu'à ce que le maléfique Hexxus se réveille et détruise tout sur son passage en faisant fuir les hommes. Aujourd'hui, la région est vide et les fées n'ont encore jamais vu un seul être humain, jusqu'au jour où la petite Crysta va croiser le chemin d'un bûcheron nommé Zak. Avec l'aide de ses compagnons, Zak coupe les arbres, accompagné d'une gigantesque et monstrueuse scieuse électrique. Croyant que Zak est attaqué par la machine, Crysta rétrécit l'humain et l'emmène avec elle dans la forêt de Ferngully, où il va découvrir un monde merveilleux et harmonieux. Témoin de la beauté de cette immense forêt magique et de ses habitants, Zak va décider d'empêcher la scieuse de tout détruire et de rejoindre le camp de Crysta. A cause de la destruction d'un arbre enchanté, le diabolique Hexxus a été libéré et compte bien désormais tout détruire avec l'aide l'immense machine scieuse. 'Ferngully: The Last Rainforest' tente de faire concurrence aux traditionnels films d'animation Disney (le film a été produit par la 20th Century Fox) en reprenant toutes les conventions du genre: le joli message moralisateur (il faut protéger la nature), les héros idéalisés (la jeune fille naïve et tendre, le sympathique héros intrépide, etc.), le sempiternel comique de service (Batty, la chauve-souris un peu timbrée), le gros méchant d'usage hideux à souhait, les sempiternelles chansons à la Disney qui interrompent l'action, etc. Avec un peu de magie, de scènes d'aventure et de personnages attachants, 'Ferngully' est un joli conte écologique un peu naïf et simplet mais néanmoins assez attachant. A réserver surtout aux enfants!

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alan Silvestri n'a pas particulièrement brillé sur le score de 'Ferngully', ce qui est d'autant plus étonnant puisqu'il s'agit de sa première participation à un dessin animé. A vrai dire, on est carrément déconcerté lorsque l'on écoute pour la première fois le score de Silvestri pour 'Ferngully'. On se dit que ce n'est pas possible, que le grand Alan Silvestri n'a pas pu écrire une telle médiocrité pour le film de Bill Kroyer, et pourtant. Le principal défaut de la musique provient surtout du fait que tout est écrit pour synthétiseur. Si le principe en soi n'a rien de mauvais, le traitement musical dans le film est une toute autre histoire. Avec des sons de synthé ultra cheap, on a l'impression d'entendre une musique pour un dessin animé à petit budget. On ne sait pas si c'est un choix artistique de la part du compositeur ou un souhait imposé par la production, mais toujours est-il que cela reflète ici une très mauvaise faute de goût! Et pourtant, d'un point de vue musical, la partition de 'Ferngully' n'est pas particulièrement mauvaise, puisqu'on retrouve quelques traces du Silvestri des comédies avec quelques thèmes mélodiques légers et un thème sombre et typique du compositeur pour Hexxus et la scieuse mécanique.

Le 'Main Title' affirme le ton à la fois majestueux et enjoué de la musique avec un choeur samplé qui évoque la magie de la forêt de Ferngully (comme dans la musique pour la version longue de 'The Abyss') et quelques traces d'obscurité qui annonce déjà la menace des êtres humains (avec un message ultra simpliste du genre: les humains sont tous des méchants qui détruisent tout). Dans 'Skylarking', Silvestri développe ce côté enjoué avec des sonorités électroniques qui imitent un orchestre: flûtes, cordes et même sons d'oiseaux pour planter le décor de cette immense forêt (une bonne idée qui passe évidemment inaperçue avec le mixage de la musique dans le film). C'est l'occasion pour le compositeur de nous dévoiler son premier petit thème léger associé à Crysta et la forêt. 'Magi Lune's Cave' fait appel à des synthés plus new-age et le choeur samplé (très cheap) pour évoquer le personnage de la veille Magi Lune et de ses pouvoirs magiques. C'est le sombre 'Xanthoreas' et ses percussions bien martelées qui évoque la menace de la scieuse et des humains, apportant un peu de relief à un score assez léger et enjoué. L'aventure commence dans 'Crysta's Journey', où Silvestri tente d'apporter un peu de dynamisme au début de l'aventure de Crysta, mais en vain. Le caractère trop cheap du synthé imitant l'orchestre semble totalement annihiler dans le film le caractère majestueux de cette jolie aventure. En clair: ça ne colle pas du tout à l'écran!

Et pourtant, Silvestri essaie de tout faire pour nous convaincre par la suite: passé les effets sonores de la forêt dans 'Rainforest Suite', 'The Leveller' nous dévoile le sombre thème d'Hexxus avec quelques tics d'écriture typiques du compositeur (cf. les traits de cordes ascendants et rapides), de même que 'Going To Ferngully' développe l'un des thèmes principaux très 'Silvestri sautillant des comédies' avec du pseudo-mickey-mousing électronique et toujours aussi ultra cheap. On a même droit à la chansonnette romantique et un peu kitsch dans 'The Grotto Song' pour la séquence où Crysta et Zak batifolent dans la grotte. 'The Battle For Old Highrise' est l'un des quelques rares morceaux d'action du score (parsemé d'effets sonores totalement nuisibles dont on se serait passé volontiers) pour la confrontation contre l'immense machine d'Hexxus, où le thème du méchant s'oppose à quelques envolées héroïques pour évoquer les exploits de Zak et Crysta. 'Remember Everything' conclut l'histoire sur une touche plus émotionnelle (on a même l'impression d'entendre ici un futur thème de 'Forrest Gump'!) lorsque Zak retrouve sa taille normale et quitte Ferngully. 'Spirit Of The Trees' est un morceau un peu à part dans le score, puisque Silvestri utilise des samples de voix (des chants traditionnels éthniques) qui résonnent comme des chants universel, un morceau un peu particulier qui accompagne la scène de la magie qui se répand sur les arbres à la fin du film (les voix évoquent la grandeur de la nature dans le monde entier), sans oublier un final plutôt majestueux et grandiose dans 'Genesis' avec ses choeurs synthétisés.

Vous l'aurez compris, le score d'Alan Silvestri pour 'Ferngully: The Last Rainforest' a beau posséder quelques bons points, on ne peut que râler lorsque l'on découvre le trajet qu'a voulu suivre le compositeur tout au long du film. Avoir choisi d'écrire un score électronique imitant une musique orchestrale pour un film qui aurait mérité un véritable traitement orchestral comme Silvestri sait si bien le faire, c'est ce que j'appelle une faute de goût assez honteuse, d'autant que le côté 'cheap' des synthés ne collent pas du tout avec les images de ce joli dessin animé. Que cela ait été voulu par le compositeur ou imposé par la production, peu importe, cela reste manifestement une faute de goût, ce qui nous déçoit d'autant plus qu'il s'agissait alors de la première participation d'Alan Silvestri à un dessin animé (et ce bien des années avant 'Lilo & Stitch'). Au final, une très grosse déception pour un score difficilement recommandable, même pour les inconditionnels du compositeur!



---Quentin Billard