1-Main Titles 4.17
2-Bourne Gets Well 1.20
3-Treadstone Assassins 2.09
4-At The Bank 4.07
5-Bourne On Land 1.42
6-Escape From Embassy 3.12
7-The Drive To Paris 1.29
8-The Apartment 3.25
9-At The Hairdressers 1.29
10-Hotel Regina 2.11
11-The Investigation 1.34
12-Taxi Ride 3.43
13-At The Farmhouse 2.54
14-Jason Phones It In 3.04
15-On Bridge Number 9 3.41
16-Jason's Theme 2.20
17-Mood Build 3.34
18-The Bourne Identity 6.00
19-Drum & Bass Remix 2.15

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6367

Produit, programmé
et arrangé par:
John Powell
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Producteur exécutif de l'album:
Julianne Jordan
Monteur de la musique et
Loop création:
Bunny Andrews
Opérateur pour Protools Scoring:
TJ Lindgren
Préparation de la musique:
Julian Bratolyubov
Musique additionnelle,
arrangements
et programmations de:
James McKee Smith,
Joel J.Richard

Assistants de John Powell:
Daniel Lerner,
Joel "Starfabric" Richard

Music Business Affairs
pour Universal Pictures:
Philip Cohen
Album du score compilé
et édité par:
Dan Lerner

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2002 Universal Studios. All rights reserved.

Note: **1/2
THE BOURNE IDENTITY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Après un téléfilm modeste réalisé en 1988 par Robert Young, voilà une nouvelle adaptation hollywoodienne du roman de Robert Ludlum (aussi auteur de 'The Osterman Weekend', adapté au cinéma par Sam Peckinpah en 1983) réalisé cette fois-ci par Doug Liman, artisan hollywoodien sans grand talent. 'The Bourne Identity' (La mémoire dans la peau) est un thriller qui se déroule en Europe, plus particulièrement en Suisse et à Paris. Après avoir été repêché en mer Méditerranée près de Marseille, Jason Bourne (Matt Damon) est soigné par un pêcheur, qui lui retire les deux balles qu'il a reçu dans le dos. Bourne n'a plus aucun souvenir de qui il était auparavant. Amnésique, il va se lancer dans une longue quête difficile pour retrouver son identité et découvrir ce qu'il a put faire pour en arriver là. Sa quête va le mener jusqu'en Suisse où un numéro de compte inscrit dans sa hanche va le mener tout droit à un coffre contenant beaucoup d'argent, une arme et des passeports pour divers pays. A partir de ces indices, Bourne va tenter de reconstruire son identité et de découvrir son identité. Sur sa route, il va croiser le chemin d'une jeune fille nommée Marie (Franka Potente), qui va le conduire jusqu'à Paris où il va retrouver son ancien appartement. Poursuivi par la police et des mystérieux tueurs du gouvernement américain, Bourne sait désormais que sa peau est en jeu et que quelqu'un tient à ce qu'il périsse. Il va alors entraîner Marie dans sa quête dangereuse, qui ne s'arrêtera que lorsqu'il aura découvert toute la vérité et retrouvé complètement la mémoire.

'The Bourne Identity' est un thriller basique dans lequel le héros tente de reconstituer l'immense puzzle de son identité, tout en découvrant au passage qu'il sait faire un paquet de trucs dont il ignorait l'existence (il parle plusieurs langues, il sait se battre comme un pro, etc.). Matt Damon nous prouve qu'il est décidément très à l'aise dans le rôle des gros héros hollywoodiens qui réussissent toujours à franchir tous les obstacles et les dangers - avec maestria - et ce quelque soit la situation. Effectivement, son rôle dans 'The Bourne Identity' rappelle tous ces personnages hollywoodiens vides et sans âme qui ne sont là que pour résoudre une énigme, rien de plus (genre le récent 'Paycheck' de John Woo avec Ben Affleck). La séquence où il se retrouve un soir avec Marie (interprétée par la jolie Franka Potente) devant les enfants d'un ami est uniquement présente pour apporter un peu d'humanité au personnage, mais en vain. En clair, il s'agit encore d'un de ces thrillers vides qu'Hollywood nous balance régulièrement à toutes les sauces, avec son lot d'action (cf. l'invraisemblable cascade finale de Bourne dans la cage d'escalier de l'immeuble), de suspense et de rebondissement bateau. Il faut dire que la révélation finale n'a franchement rien de bien surprenante étant donné que l'on sait pratiquement déjà tout une demi heure avant (du coup, quel intérêt?). Quant au scénario du film, on pourrait aussi critiquer le film qu'il s'éloigne sur plus d'un point du roman d'origine et qu'il laisse de côté certains éléments de l'histoire (par exemple, on ne comprends rien à ce fameux maux de tête dont souffre mystérieusement Bourne et un de ses 'collègues' qui tente de l'abattre dans une scène-clé du film). On pourra néanmoins apprécier ici le cadre européen du film se déroulant à travers des villes telles que Marseille, Zurich, Paris, etc. Mais une bonne balade en Europe ne réussit malheureusement pas à sauver ce film un peu longuet d'une certaine platitude ennuyeuse.

Il ne fait nul doute que le nouveau score d'action de John Powell pour 'The Bourne Identity' saura ravir une fois de plus les inconditionnels des productions Media-Ventures. Et pourtant, 'The Bourne Identity' a de quoi décevoir, surtout lorsqu'on sait de quoi Powell est réellement capable, et ce quelque soit le genre abordé ('Face/Off', 'Evolution', 'Chicken Run', 'Antz', etc.). Si vous appréciez le John Powell orchestral, vous risquez fort d'être déçu par 'The Bourne Identity' qui fait appel - de manière trop prévisible - aux traditionnels rythmiques électroniques/techno modernes. A vrai dire, c'est ici le rythme qui prédomine par dessus tout. Et pourtant, avec un 'Main Title' mystérieux et orchestral, on était loin de s'attendre à ce que la partition prenne rapidement cette tournure par la suite. Les pêcheurs récupèrent Bourne au début du film, alors que son corps flotte sur l'eau. Powell suggère ici une ambiance de mystère total avec des tenues de cordes sombres et un premier motif de basson soliste plutôt intrigant. C'est effectivement cette atmosphère d'intrigue qui domine ici l'ouverture du film (et du score), puis, très rapidement, quelques discrètes touches électroniques se mettent en place ainsi que le motif principal, un motif de 8 notes confié à des cordes. Avec un seul véritable motif (plus rythmique que réellement mélodique), Powell assure une thématique très minimaliste, ce qui déçoit un peu lorsqu'on connaît les grands thèmes du compositeur ('Face/Off', 'Evolution', etc.). Le motif de basson est repris dans le mystérieux 'Bourne Gets Well' où se mettent en place quelques rythmiques électroniques qui suggèrent déjà le fait que l'aventure est sur le point de commencer.

C'est avec 'Treadstone Assassins' que l'on découvre la facette plus techno/électro du score de 'The Bourne Identity'. L'orchestre est ici mis en retrait par rapport aux grosses rythmiques électro traditionnelles qui suggèrent le danger et la menace, tout en apportant un côté 'cool' et branché au film. C'est aussi l'occasion pour le compositeur de souligner le côté technologique de cet univers d'agents secrets et de tueurs professionnels. Comme Harry Gregson-Williams ou d'autres compositeurs de chez Media-Ventures, John Powell est très à l'aise dans le registre de l'électronique et des rythmiques modernes, même s'il n'a jamais particulièrement brillé dans ce domaine là. Le motif principal des 8 notes de cordes revient alors dans 'At The Bank' et suggère quant à lui une lente montée de tension, alors que Bourne se trouve à la banque et sait qu'on le recherche après qu'il ait tabassé deux policiers qui tentaient de l'embarquer. Les amateurs des grosses musiques d'action signées M-V pourront se réjouir avec le massif 'Escape From Embassy', le morceau d'action incontournable du score qui fait la part belle aux percussions électroniques en tout genre. On pourra regretter le fait que l'orchestre soit ici noyé sous des tonnes de percus électroniques et de rythmiques techno qui gâchent un peu le tout de par un volume sonore souvent élevé et parfois indispensable. Toujours est il que la musique remplie bien ses fonctions à l'écran et parvient à insuffler une certaine dynamique qui rend cette scène de poursuite avec les flics dans l'ambassade assez excitante.

Les passages atmosphériques tels que 'The Drive To Paris' (Bourne se dirige avec Marie en direction de Paris) sont nettement moins intéressants, et c'est avec des morceaux d'action massifs comme 'The Apartment' que le score de John Powell peut prétendre attirer notre attention sans pour autant nous laisser un souvenir impérissable. Ici, on retrouve un flot de percussions électroniques diverses pour cette nouvelle séquence où Bourne affronte un mystérieux tueur dans son appartement Parisien. L'action et le suspense ne sont pas les seuls éléments qui composent le score de 'The Bourne Identity', puisque l'intimité et les moments calmes y trouvent aussi leur compte, comme c'est le cas dans 'At The Hairdressers' où Powell calme le jeu le temps d'une scène tranquille lorsque Bourne coupe les cheveux de Marie. Ces passages plus calmes où Powell utilise parfois une guitare avec des synthés sereins ne sont là que pour nous permettre de respirer entre deux morceaux d'action/suspense. Ainsi, on repart de plus belle dans l'action après le festival de samples 'techno' de 'Hotel Regina' et 'The Investigation' qui, comme leurs noms l'indiquent, évoquent la quête d'identité de Bourne à Paris. Powell sait très bien faire monter la tension et il nous le prouve avec 'At The Farmhouse' (énième reprise du motif principal), 'Jason Phones It In' avec ses cordes sombres ainsi que le sombre et atmosphérique 'On Bridge Number 9' pour la scène où Bourne donne rendez-vous à Conklin (Chris Cooper) sur un pont de Paris.

A noter que ce que Powell prétend être le 'Jason's Theme' n'est rien d'autre qu'une énième suite de synthés et de rythmiques modernes un peu bateau (avec une sympathique ligne de basse) sur fond de musique sombre et atmosphérique dans la lignée de 'On Bridge Number 9'. Ce caractère atmosphérique se prolonge dans le très justement nommé 'Mood Build' pour l'introduction du climax du film, jusqu'à la conclusion plus paisible dans 'The Bourne Identity' (nous passerons volontiers sur 'Drum & Bass Remix' à réserver aux fans des soupes électro/techno massives et banales). Bref, vous l'aurez certainement compris, 'The Bourne Identity' n'a rien d'un grand chef-d'oeuvre mais colle bien au film de Doug Liman. John Powell a fournit ici le strict minimum et apporte un côté cool et très énergique au film. Sa partition suggère à la fois l'action, la tension, le danger et même la relation (discrète) entre Jason Bourne et Marie. Pour le reste, ne vous attendez pas à quelque chose de bien percutant ou de bien original. Ceux qui apprécient les synthés atmosphériques et les grosses percussions électroniques devraient adorer 'The Bourne Identity'. Pour les autres, mieux vaut passer son chemin et écouter d'autres partitions bien plus intéressantes de la part de l'excellent et versatile John Powell!


---Quentin Billard