1-Opening Credits 4.30
2-The 'Cryo'Ing Game 3.06
3-Meanwhile, 450
Years Later 2.46
4-The Trip To Grendel 2.14
5-Nano Ant Technology 5.52
6-Jason Thraws Out 4.11
7-He's Back 2.14
8-The Grunts 7.07
9-Give Me That
Old Time Machete 6.28
10-Kinsa Kracks 6.42
11-KM Kicks Butt 2.46
12-Escape Plan 2.10
13-Birth Of The UberJason 4.19
14-The Wind Tunnel 1.42
15-Oops? What Oops? 2.50
16-Virtual Crystal Lake 2.20
17-All's Well That
Ends...Well? 3.39
18-End Credits 4.00

Musique  composée par:

Harry Manfredini

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6255

Produit par:
Harry Manfredini
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique
pour New Line Cinema:
Paul Broucek
Music Business
Affairs Executive:
Lori Silfen
Music Clearances Executive:
Mark Kaufman
Directeur du soundtrack
pour New Line Cinema:
Mitch Rotter

Artwork and pictures (c) 2002 New Line Productions, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
JASON X
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Manfredini
Décidément, certaines franchises ne semblent jamais s'arrêter. C'est le cas des 'James Bond', des 'Star Trek' et maintenant des 'Jason' ('Friday The 13th' en V.O.) avec un dixième épisode, 'Jason X' (je vous rassure, il ne s'agit pas d'un film pornographique avec Jason!), réalisé par James Isaac. Cette fois-ci, le redoutable et increvable Jason Voorhees (Kane Hodder) se retrouve cryogénisé et traverse le temps pour atterrir quatre siècles plus tard en 2455, où l'équipage d'un vaisseau spatial découvre son corps et le ramène à la vie. Evidemment, l'équipage ne sait pas qu'ils ont embarqués à bord le pire des monstres qui va commencer à assassiner les habitants du vaisseau un par un, à commencer par les militaires super entraînés dirigés par le sergent Brodski (Peter Mensah). Un groupe de jeunes étudiants qui se trouvent à bord avec le professeur Lowe (Jonathan Potts) vont devoir tout faire pour tenter de survivre aux attaques d'un tueur que rien ne peut tuer, jusqu'à ce que l'un d'entre eux ait enfin l'idée de laisser Kay-Em 14 (Lisa Ryder), son androïde super évolué, se charger de l'affaire et régler définitivement son compte à Jason. Hélas, par inadvertance, le corps du tueur est ressuscité par une machine à redonner la vie que les habitants du 25ème siècle utilisent régulièrement pour guérir les blessures graves. Cette fois-ci, Jason revient sous la forme d'un tueur métallique, encore plus puissant qu'auparavant.

'Jason X' possède une particularité par rapport aux neuf autres épisodes: il s'agit du premier film qui se déroule dans le futur et plus particulièrement dans un vaisseau spatial. Que voulez-vous, quand on a fait neuf films, il faut bien trouver de quoi se renouveler. Le problème, c'est que le script de Todd Farmer s'inspire délibérément de 'Alien' de Ridley Scott, avec un soupçon d'Aliens de James Cameron par moment. Ici, c'est Jason Voorhees qui prend la place de l'alien, et pour le reste, il s'agit sensiblement de la même chose. Comble de l'ironie: une scène du film où l'on voit une fille se faire happer dans un trou d'aération est directement repiqué d'une scène similaire dans la fin du 'Alien Resurrection' de Jean-Pierre Jeunet. A croire que les références ont la vie dures dans ce style de films horrifiques pour ados en manque de sensations fortes...et oui, car 'Jason X' réaffirme plus que jamais l'ambition des producteurs hollywoodiens de viser un public de jeunes avec le traditionnel style des slasher-movies basiques, dont la formule a été remise au goût du jour avec l'incontournable trilogie des 'Scream' de Wes Craven. Comme d'habitude, le film fait l'étalage de scènes de suspense basiques, d'effets gores sanguinolents et d'effets spéciaux pas toujours crédibles mais néanmoins assez spectaculaires, sans oublier l'éternel second degrés et l'humour typique de ce style de production, et qui tend considérablement à annihiler le sérieux des scènes de tueries sanguinaires. Bourrin total, 'Jason X' est encore un film d'horreur pop-corn édulcoré (c'est toujours aussi cliché et pas si gore que certains films d'horreur des années 80, qui avaient un peu plus d'imagination) que l'on regarde juste pour le fun, avant de jeter ce navet divertissant à la poubelle, là où on se trouve finalement son véritable avenir, à long terme.

Après avoir été remercié par son compère Sean S.Cunnigham durant plusieurs années, Harry Manfredini, auteur des mythiques partitions des premiers 'Friday The 13th', est finalement de retour dans la franchise des Jason depuis le neuvième épisode intitulé 'Jason Goes To Hell'. Avec 'Jason X', c'est l'occasion pour le compositeur de renouer avec ses bons vieux synthétiseurs kitsch dans un style très proche de ses premières musiques de film d'horreur des années 80. En ce sens, si vous vous attendez à retrouver ici une grosse partition orchestrale slasher à la Christopher Young ou à la Marco Beltrami, passez votre chemin car il se pourrait bien que le score de 'Jason X' vous déçoive particulièrement. Comme d'habitude, Manfredini joue sur les formules habituelles du genre avec son lot de dissonances, d'effets sonores suggérant la terreur, de longues pièces atmosphériques à suspense, etc. Avec son 'Opening Titles', Manfredini annonce d'emblée la couleur, en nous plongeant dans une musique électronique sombre et macabre, évocatrice du mal personnifié par Jason Voorhees. C'est là où l'on découvre un premier motif principal associé à Jason (Manfredini va aussi en profite pour reprendre son fameux motif en écho qui caractérisait si bien Jason dans les premiers 'Friday The 13th'), qui partage une étrange similitude avec le thème de l'arche du 'Raiders of The Lost Ark' de John Williams. Les sonorités électroniques un peu cheap imitent l'orchestre, avec plus ou moins de bonheur. Effectivement, le principal défaut de cette partition est de donner un côté 'musique de téléfilm/série-B d'horreur à petit budget', qui ne convient pas tellement à un film à gros budget qui tente justement d'en mettre plein la vue. C'est tout là le problème d'une approche musicale similaire à celle de 'Jason Goes To Hell' et toujours aussi discutable dans ce style de film (après tout, pourquoi produire une musique de synthé 'cheap' si l'on peut se payer un orchestre?). Evidement, l'un des buts du compositeur était ainsi de revenir à un style synthé année 80, une approche musicale un peu gratuite et apparemment faite avec fun, même si cela ne colle pas des masses au film (la musique manque parfois de puissance à l'écran).

'The 'Cryo'ing Game' impose ainsi ce climat de suspense typique du score de 'Jason X' avec ces sonorités qui évoquent les cordes d'un orchestre et ces tenues sombres, teintées de dissonances et de sonorités 'rampantes'. Manfredini nous plonge dans une ambiance de peur tout à fait conventionnelle, suggérant la menace de la présence de Jason dans la salle de cryogénisation au début du film (ce qui nous vaut ainsi une petite apparition 'cameo' de David Cronenberg, dont le personnage se fait très vite décimer au bout de quelques minutes). 'Meanwhile, 450 Years Later' est très représentatif quant à lui du style atmosphérique souhaité par le compositeur, évoquant ici l'univers futuriste du 25ème siècle. A part l'emploi de synthétiseurs, on pourra peut-être regretter le fait que la musique ne mette pas plus que cela en évidence le côté technologique/futuriste du film. Passé l'aventureux et cheap 'The Trip To Grendel' (séquences du vaisseau vers le début du film) ainsi qu'un atmosphérique 'Nano Ant Technology' (résurrection des deux corps cryogénisés), 'Jason Thaws Out' utilise un motif de 5 notes qui suggère le réveil de Jason et le début du cauchemar avec l'illustration de la première attaque de l'immortel tueur dans 'He's Back' et son climat typique d'action et de tension.

'Give Me That Old Time Machete' est une autre évocation macabre des méfaits sanguinaires de Jason, avec les traditionnels sursauts de terreur, les effets électroniques sinistres et les clusters dissonants qui suggèrent la menace du tueur sanguinaire. Très vite, on commence malheureusement à se lasser du côté extrêmement répétitif de la musique de Manfredini dans le film, de même qu'on se lasse très vite de son côté trop 'cheap' et difficile à prendre au sérieux (chose que pourtant la musique essaie d'être!), et ce n'est pas avec ce qu'il suit que le constat va en être amélioré. 'KM Kicks Butt' est le premier morceau à faire intervenir des samples de guitares électriques (apparemment empruntés à une banque de données de Hans Zimmer, comme le crédite l'album du score) avec une rythmique électro sympa pour la séquence hilarante où Kay-Em 14 défait Jason, d'où le côté pseudo-cool que Manfredini tente d'apporter par le biais des sons de guitares électriques et de rythmiques un peu modernes. On notera la reprise du sombre thème d'introduction à la 'Raiders of The Lost Ark' dans 'Birth of The Uberjason' pour la résurrection et la transformation 'métallique' de Jason, suivi d'un morceau d'action tonitruant dans 'The Wind Tunnel' avec ses faux cuivres agressifs et un sombre et dissonant 'Virtual Crystal Lake' pour la séquence de diversion avec le faux Crystal Lake (à noter ici les effets sonores imitant les sons de 'col legno' de cordes), l'action culminant dans 'All's Well That Ends...Well?' pour l'affrontement final contre Jason.

Vous l'aurez compris, malgré quelques bons moments, 'Jason X' est somme toute une solide déception quand on sait de quoi Harry Manfredini est réellement capable ('Deep Star Six' était une partition de qualité sans être particulièrement inspirée). L'emploi de synthétiseurs cheap ruine complètement l'impact de la musique dans le film, où on s'attendait à ce que le compositeur renoue avec le style orchestrale des slashers d'aujourd'hui (genre 'I Know What You Did Last Summer' de John Debney ou 'Urban Legend' de Christopher Young) au lieu d'une soupe synthétique qui semble tout droit sortie d'un petit film d'horreur amateur des années 80. Il ne fait nul doute que les inconditionnels de la série des 'Jason' sauront apprécier ce nouveau travail du vétéran des musiques horrifiques Harry Manfredini, tandis que les autres passeront certainement très vite leur chemin sans perdre trop de temps sur une musique électronique kitsch décevante et inintéressante, dont on a très vite fait le tour!


---Quentin Billard