1-Main Titles 2.55
2-The Tunnel 1.57
3-Patient History 1.42
4-Laurie Fakes Disorder 2.10
5-Chase Laurie 9.29
6-Michael Begins Terror 1.11
7-Explore House 2.11
8-The Ceremony 0.57
9-Jen Teases 2.14
10-Jen's Prank 2.28
11-The Mirror 0.31
12-Search The Basement 1.11
13-Prank Copses 0.52
14-Chase Donna 2.42
15-Michael In The Shadows 2.01
16-Nobody Believes Jen 1.29
17-Rudy Fights Michael 2.04
18-Rudy Gets Hung Up 1.19
19-Michael Chases Sara 3.57
20-Sara Runs 6.49
21-The End Is Near 2.34
22-The Worst Is Over 0.36
23-Let's See The Body 1.02
24-The Morgue 0.56

Musique  composée par:

Danny Lux/Marco Beltrami

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6379

Musique additionnelle de:
Marco Beltrami
Produit par:
Danny Lux
Producteur exécutif:
Robert Townson

Artwork and pictures (c) 2002 Miramax Film Corp. All rights reserved.

Note: **
HALLOWEEN: RESURRECTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Lux/Marco Beltrami
Englués dans la routine commerciale crasseuse, les producteurs hollywoodiens continuent de multiplier les slashers-movie à une vitesse quasi hallucinante. Il faut dire que depuis le succès un brin trop causant des 'Scream' de Wes Craven, Hollywood s'est entiché de ce genre revenu à la mode depuis quelques années déjà. Cette fois-ci, c'est la bonne vieille franchise des 'Halloween' qui est remise au goût du jour avec 'Halloween: Resurrection', huitième opus réalisé par Rick Rosenthal, qui avait déjà réalisé 'Halloween II' en 1981. Ce nouvel opus succède à un 'Halloween H20' tellement risible qu'il vaut mieux l'oublier. Hélas, rien de bien neuf ici dans cette suite toujours aussi médiocre, si ce n'est la présence d'une bonne touche de dérision avec l'intrigue originale de la télé-réalité. Effectivement, le scénario de 'Halloween: Resurrection' met en scène un groupe de jeunes adolescents qui participent à une sorte de jeu de télé-réalité diffusé en live sur internet, et organisé par un certain Freddie Harris (Busta Rhymes). Le but est de passer une nuit dans la maison du célèbre Michael Myers, le tueur en série qui sévit il y a 20 ans dans ce quartier en assassinant sa soeur aînée un soir d'Halloween. Depuis, Myers, qui semble être indestructible, s'est mis en tête de retrouver et de tuer sa plus jeune soeur, Laurie Strode (Jamie Lee Curtis). Depuis le drame de 'Halloween H20', Laurie est enfermée dans un hôpital psychiatrique, et malheureusement pour elle, Myers finit par la retrouver et la tue pour de bon. Il retourne ensuite dans sa maison et va commencer à tuer un par un les adolescents qui participent au jeu diffusé sur le net, et ce sous le regard des spectateurs impuissants qui croient à une mise en scène pour le jeu.

'Halloween: Resurrection', c'est un peu 'Loft Story' version John Carpenter. 6 jeunes sont enfermés dans une maison bourrée de caméras, sauf que ceux qui quittent le Loft meurent dans les pires conditions, assassinés par un redoutable serial-killer. Evidemment, on ne peut s'empêcher de sourire en voyant ici le rapprochement évident avec les irritantes émissions de télé réalité stupides que l'on commence à voir un peu partout à la TV et qui ne savent parler que de célébrité, de gloire, de fortune, etc. Les scénaristes du film ont pris ainsi un malin plaisir à se moquer de ce concept en le transposant ici dans le style d'un slasher-movie dont l'un des plus gros défauts est d'être d'un ennui colossal: ici, Michael Myers semble être devenu plus lent, plus mou. Ses tueries sont dénuées de toute imagination, les scènes horrifiques paraissent étonnamment édulcorées (il y a très peu de sang en fait - où est donc passé l'âme des bons vieux films d'horreur d'antan?), le suspense semble s'être envolée et le tout est toujours aussi boursoufflé de clichés assomants déjà vus 36000 fois (les sursauts à deux balles, les ados fêtards, les filles en chaleur, les dialogues bidons, les vannes vaseuses, l'héroïne sainte et immaculée, etc..). La dérision s'est bien, mais encore faut il que cela serve à quelque chose! Reste qu'on pourra relativement apprécier les effets de caméra empruntés à 'The Blair Witch Project', même si on est très loin ici de la qualité de ce film-concept. Pour le reste, difficile de s'intéresser à un tel navet sans intérêt qui, en plus de faire revenir le personnage de Michael Myers d'une bien étrange manière (le type décapité à la fin de 'Halloween H20' était en fait une autre personne...alors que faisait-il avec le costume de Myers et pourquoi a t'il attaqué Laurie?), oublie en plus de nous divertir. A noter que pour Jamie Lee Curtis, il s'agit de sa dernière participation à la franchise inaugurée en 1978 par John Carpenter, en espérant que par la suite, les producteurs hollywoodiens ne vont pas encore oser trouver un truc lamentable pour la faire ressuciter. Décidément, la mode des 'slasher-movie' semble bel et bien avoir atteint ses propres limites.

La musique de ce huitième opus a été confiée à Danny Lux, jeune compositeur méconnu qui n'a à son actif que quelques musiques de séries et de téléfilms en tout genre. Hélas, ce n'est pas avec 'Halloween : Resurrection' que Lux pourra prétendre avoir fait ses preuves. Le compositeur nous livre ici les formules habituelles du genre avec son lot de dissonance, de percussions agressives, de cordes chaotiques, d'effets électroniques banals, etc. Comme d'habitude, on retrouve le célèbre thème principal de John Carpenter que Lux nous ressort au cours d'un 'Main Titles' banal et sans originalité. Si le thème d'Halloween est toujours aussi inquiétant et synonyme de mal, le reste du score est nettement moins percutant et finit à son tour par provoquer un certain ennui comme le film lui-même. Ceci est bien dommage étant donné le côté parfois excitant de certains morceaux d'action/terreur comme 'Chase Laurie' ou 'Michael Begins Terror' (morceau décrivant la sympathique introduction de terreur du film). Les mélanges orchestre/synthé fonctionnent plutôt bien, dans un style massif/chaotique typique des musiques de slasher. Ceci étant dit, on est très loin ici de la qualité des musiques de Marco Beltrami pour ne citer qu'un exemple évident (ce qui est assez surprenant étant donné le fait que Beltrami est lui-même crédité en tant que compositeur de la musique additionnelle du film). Des pièces atmosphériques à suspense comme 'Explore House' (les 6 ados commencent à explorer la maison du tueur) ou 'The Ceremony' avec sa basse électronique et ses sons de chorale et d'orgue samplés respirent le manque d'imagination le plus total et surtout, le manque d'inspiration flagrant. Danny Lux s'est contenté de plaquer sur les images du film une longue suite de clichés en tout genre usés jusqu'à la moëlle et qui fonctionnent pourtant relativement bien d'habitude (chez Beltrami, Young, Davis ou Cmiral en tout cas) mais qui passe presque inaperçu ici, tant la musique apporte finalement peu d'impact au film. Peut-être est-ce le caractère ennuyeux et plat du film qui provoque cette sensation, mais toujours est-il que l'on a véritablement à faire ici à un score d'horreur/thriller véritablement ennuyeux et peu inspiré. A noter néanmoins ici une bonne idée, celle de l'utilisation d'un petit motif chanté par un enfant et qui suggère l'enfance troublées du tueur fou, une idée d'ailleurs repiquée à la musique rejetée de John Ottman pour 'Halloween H20'.

Malgré tout, on pourra néanmoins se rabattre sur quelques pièces plus intéressantes tels que le sursaut de terreur massif de 'The Mirror' pour évoquer l'un des méfaits de Michael Myers, un 'Search For The Basement' macabre et mystérieux pour une scène d'exploration du sous-sol (l'électronique occupant toujours une place importante, reléguant presque parfois l'orchestre au second rang, souvent noyé sous des tonnes d'effets synthétiques), un 'Michael is in the Shadows' bien flippant et un 'Rudy Fights Michael' chaotique comme il se doit (illustrant une scène de confrontation contre Michael Myers, dans un style qui n'est pas sans rappeler certaines partitions thriller d'Elia Cmiral genre 'Six-Pack' ou 'Bones'). Visiblement, Danny Lux sait écrire des musiques d'horreur/thriller mais n'a aucune idée intéressante à apporter au genre. Des pièces comme 'Rudy Gets Hung Up', l'excitant 'Sara Runs' ou 'The End Is Near' et ses nombreux effets électroniques chaotiques n'apportent rien de particulier à l'édifice et se contente de nous rappeller à quel point nous sommes ici en présence d'un produit routinier avec des formules usées jusqu'à la moëlle, même dans sa musique. Le score de 'Halloween: Resurrection' est répétitif, monotone et finalement peu intéressant aussi bien en écoute isolée que dans le film, où il parvient définitivement à se faire remarquer en dehors de trois ou quatre pièces plus mémorables (surtout avec l'utilisation du thème de Carpenter dans le prologue du film). Au final, une déception évidente avec une musique guère plus inspirée que le film qu'elle accompagne.


---Quentin Billard