1-3200 Years Ago 3.36
2-Troy 5.01
3-Achilles Leads
The Myrmidons 8.30
4-The Temple of Poseidon 3.28
5-The Night Before 3.28
6-The Greek Army &
Its Defeat 9.38
7-Briseis & Achilles 5.19
8-The Trojans Attack 5.01
9-Hector's Death 3.27
10-The Wooden Horse &
The Sacking of Troy 10.02
11-Through The Fires, Achilles...
and Immortality 13.27
12-Remember 4.18*

*Interprété par Josh Groban
avec Tanya Tzarovska
Ecrit par James Horner
Paroles de Cynthia Weil
Produit par David Foster.

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Warner Sunset/Reprise Records
48798-2

Produit par:
James Horner, Simon Rhodes
Monteurs de la musique:
Ramiro Belgardt, Dick Bernstein
Supervision montage:
Jim Henrikson

Artwork and pictures (c) 2004 Warner Bros Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: *
TROY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Les producteurs hollywoodiens l'avaient annoncé: si le 'Gladiator' de Ridley Scott explosait le box-office, le péplum reviendrait à la mode dans le cinéma américain, et c'est maintenant chose fait. Après le succès de 'Gladiator', 'Troy' et 'Alexander The Great' ont été mis en chantier, et c'est 'Troy' de Wolfgang Petersen qui apparaît aujourd'hui sur nos écrans, relecture hollywoodienne de la célèbre histoire légendaire de 'L'Iliade et l'Odyssée' d'Homère. L'histoire est désormais connue de tous: après que Paris (Orlando Bloom), jeune prince de la citée de Troie, se soit enfuie de Sparte avec Hélène (Diane Kruger), femme du roi Ménélas, les Grecs, dirigés par Agamemnon (Brian Cox), puissant roi de Mycènes, partent à l'assaut de la citée fortifiée de Troie dans laquelle se trouve Hélène et le roi Priam (Peter O'Toole) qui l'a accueilli dans son nouveau royaume. Pour le cupide Agamemnon, frère de Ménélas, cette bataille n'est qu'un prétexte pour étendre son empire, pour Ménélas, ce sera l'occasion de venger l'honneur familial. Pour Paris, ce sera l'occasion de livrer bataille par amour pour la belle Hélène, avec l'appui de son frère Hector (Eric Bana), qui dirige les troupes Troyennes. Mais les Grecs ont un avantage sur Troie, ils sont épaulés par l'incontrôlable Achille (Brad Pitt), sorte de demi-dieux/guerrier légendaire qui n'a pas de maître mais qui est considéré à juste titre comme le plus grand guerrier ayant jamais combattu sur terre. Achille défie sans cesse l'autorité d'Agamemnon, mais si ce dernier réussit à mettre Achille de son côté, il est presque certain de gagner la bataille contre Troie.

'Troy' est un film particulièrement spectaculaire sur l'un des plus célèbres contes grecs connus à ce jour. Petersen maîtrise son sujet malgré quelques éléments un peu trop hollywoodiens (cf. scène de la mort d'Agamemnon ou certaines scènes de bataille). Le film est doté d'un casting assez impressionnant (Julian Glover, Brad Pitt, Brian Cox, Brendan Gleeson, Orlando Bloom, Eric Bana, Julie Christie, Peter O'Toole, Sean Bean, Saffron Burrows, etc.) avec un Brad Pitt impeccable de charisme dans le rôle du légendaire Achille, l'acteur ayant d'ailleurs vécu un tournage particulièrement difficile (poids de l'armure, interdiction de fumer, musculature à forger, scène de bataille difficile avec Eric Bana, etc.). On pourra quand même reprocher au film d'accumuler quelques longueurs et une mise en scène parfois un peu lourde, de même que le scénario se permet quand même quelques licences par rapport à l'histoire d'origine (par exemple, on se demande bien pourquoi Petersen a tant tenu à caricaturer les personnages, genre Agamemnon le gros barbare cupide, et Priam le roi gentil et hospitalier). Mais pour peu que l'on soit réceptif à cette brutale histoire de batailles et de tueries quasi non-stop, on appréciera très certainement ce film qui ne restera pas pour autant dans les annales du cinéma.

Le film de Wolfgang Petersen est aujourd'hui célèbre pour un fait qui n'a cessé de faire couler de l'encre et de provoquer de nombreux débats teintés de fureur et de mécontentement: le renvoi quasi inexplicable de Gabriel Yared par la production. Il faut savoir qu'à l'origine, c'est Yared qui devait composer la musique de 'Troy'. Son nom était même inscrit sur les affiches et les bandes-annonces du film. Seulement voilà, les fameux 'screen tests' sont arrivés et se sont révélés désastreux pour la musique: apparemment, le public test a trouvé que la musique de Yared alourdissait le film et sonnait trop datée, trop 'old fashion'. Yared n'a même pas pu proposer d'améliorer sa partition, et il a du faire face à un renvoi désagréable alors qu'il venait de faire enregistrer plus d'une heure de musique. Chose incompréhensible, la production et le réalisateur ont pourtant soutenu Yared durant le long délai qui lui a été accordé pour écrire la musique, affirmant sans cesse que ce serait de l'excellent travail. Partant de ce postulat, on peut aisément comprendre pourquoi le compositeur s'est autant senti trahi à tel point qu'il lui a fallut s'expliquer sur le net au sujet de ce renvoi qui a provoqué un véritable scandale dans la communauté des béophiles, et pour cause: pour beaucoup, la musique composée par Yared était de loin la plus belle partition que le compositeur français ait jamais livré pour le cinéma. Petersen (qui, malgré ses bons rapports avec Yared durant la post-production du film, n'a rien fait pour défendre la position du compositeur vis-à-vis d'une production qui faisait la sourde oreille) a donc décidé de faire appel en dernière limite à James Horner, son complice de 'The Perfect Storm' (2000). Et on se retrouve finalement avec une partition symphonique écrite dans l'urgence par un compositeur qui n'avait donc qu'une semaine pour écrire deux heures de musique. Le résultat, comme on pourrait s'en douter, n'est guère fameux, pour ne pas dire particulièrement médiocre. Les faits étant expliqués, passons maintenant à la partition de James Horner.

Horner a écrit sa musique pour un grand orchestre faisant intervenir une importante section de cuivres (dit 'antiphoniques' à cause de la disposition acoustique en deux groupes alternés, comme dans les 'antiphonies' grégoriennes) et des percussions massives. A cela s'ajoute une grande section chorale féminine bulgare et la soliste Tanja Tzarovska (qui avait déjà interprété les parties vocales de 'The Passion of The Christ' de John Debney) ainsi qu'une bonne partie d'électronique. La partition s'articule autour du traditionnel 'Love Theme' décrivant la romance entre Hélène et Paris (et plus tard la relation entre Achille et Briseis), un thème cuivré héroïque et guerrier pour Achille, et un autre motif de cuivres plus majestueux associé à Troie, sans oublier le traditionnel motif guerrier de 4 notes hérité des anciennes partitions du compositeur, le fameux motif obsédant qui parcourt la plupart des partitions du compositeur depuis 'Star Trek II' et 'Brainstorm' (citons par exemple 'Willow', 'Enemy At The Gates', 'The Mask of Zorro', etc.). La partition va ainsi osciller entre passages d'action tonitruants et guerriers à souhait, pièces mélancoliques et passages atmosphériques plus sombres. Hélas, si vous vous attendiez à ce que le compositeur ait recourt à des idées originales et fraîches, il est clair que 'Troy' sera pour vous une amère déception. Si les problèmes liés à la partition de James Horner ne concernaient que le problème d'originalité (difficile de faire du neuf en moins d'une semaine!), 'Troy' ne serait pas la pire BO qu'il nous ait été donné d'entendre de la part du compositeur depuis ces 10 dernières années. Le principal problème vient de l'approche musicale du compositeur vis-à-vis du film.

Dans '3200 Years Later', sombre ouverture du score qui débute avec son lot de tambours guerriers, une tenue de synthé, la voix plaintive de la soliste (synonyme de guerre et de drame) et l'impressionnante chorale, Horner pose le ton et tente de nous transporter dans l'univers et l'époque de la guerre de Troie. Hélas, on ne peut déjà que critiquer l'utilisation un peu abusive du synthétiseur qui avait beau fonctionner sur un film comme 'Titanic', passe difficilement ici à cause du contexte historique. Pourtant, ce genre d'expérimentation a déjà été faite à maintes reprises au cinéma, mais placé entre les mains d'un Horner pressé par le temps, cela sent le bâclage, le mauvais goût. Mettre autant de synthétiseur dans un film censé se dérouler 3200 ans auparavant, cela tient plus de la faute de goût que de la réelle ambition artistique. Comment justifier ces passages électroniques envahissants par rapport à la formation orchestrale omniprésent? Cela fait un peu tâche dans le contexte musical. On a même parfois l'impression d'entendre une musique électronique écrite pour un film à petit budget. Heureusement, ce problème ne représente qu'une infime partie du score, mais il existe pourtant et ne peut être passé sous silence (en revanche, la plupart de ces morceaux sont absents de l'album du score!).

L'autre problème provient évidemment des thèmes choisis par le compositeur. Horner a beau dire de ne pas accorder trop d'importance à ses fameuses et incessantes 'reprises' de thèmes préexistants, il n'empêche que 'Troy' est, après le décevant 'Enemy At The Gates', la goutte d'eau qui fait déborder le vase, un malus de plus dans la carrière du compositeur. Le thème guerrier de 4 notes semble littéralement envahir la plupart des gros morceaux d'action du film, que ce soit l'assaut d'Achille et de ses Mirmidons vers le début du film ('Achilles Leads The Myrmidons') ou l'affrontement avec les troupes troyennes ('The Trojans Attack'), tous illustrés à grand renfort d'orchestre massif, de percussions brutales ou de cuivres imposants. Visiblement, Horner s'est cette fois-ci tourné vers son score de 'Enemy At The Gates' d'où il a extrait la variante du motif de 4 notes avec sa formule rythmique aisément reconnaissable. A l'écoute du score dans le film, impossible de rester indifférent à ce manque d'honnêteté du compositeur qui n'hésite plus à reprendre des éléments de ses précédentes partitions pour justifier un quelconque besoin de perfectionnement (dans le cas de 'Troy', vu les problèmes de délai, l'excuse fonctionne difficilement!). Envahissant, ce motif guerrier l'est assurément, à l'image des troupes grecques qui tentent d'envahir la citée de Troie. L'analogie peut paraître futile, et pourtant, elle pourrait bien représenter une clé de compréhension si l'on souhaite chercher une excuse à cet insupportable motif qui devient d'une impressionnante lourdeur à forcer d'être ressassé tout au long des partitions d'Horner. Après "l'invasion" de 'Enemy At The Gates', c'est au tour de 'Troy' de subir le défaut habituel d'un compositeur au style égocentrique qui, plutôt de se plier au film lui-même, préfère composer par rapport à lui-même, à ses propres créations, comme si toutes ses oeuvres formaient un tout global. Problème: une telle pratique est-elle cohérente par rapport à la mise en musique de films différents les uns des autres (dans leur mise en scène, leur scénario, leur développement narratif, le réalisateur, la production, etc.)? Il s'avère être très difficile de répondre à oui à la question majeure que l'on pose souvent lorsque l'on étudie de près les oeuvres de James Horner, surtout au cours de ces 5 dernières années.

Pour continuer dans les mauvais points, on ne pourra pas passer sous silence l'insupportable 'Love Theme' qui, en plus d'être d'une qualité quelconque (on est à des années lumières du sublime et inspiré 'Love Theme' composé à l'origine par Gabriel Yared dans sa musique rejetée) ressemble étonnement au thème principal composé par David Arnold pour le film 'Stargate' (1994). Il semblerait d'ailleurs que cette étonnante ressemblance n'ait échappé à personne, surtout dans la façon dont le compositeur a de tourner autour d'une cellule harmonique 'orientalisante', dans le style du thème d'Arnold, ce qui explique d'ailleurs son étroite ressemblance. Libre à chacun d'interpréter cela comme il le souhaite, mais il ne fait aucun doute qu'une fois encore, l'inspiration a manqué au compositeur qui a préféré aller au plus vite et bâcler sa thématique, d'autant que le 'Love Theme' de Horner n'a finalement ni la puissance émotionnelle ni le côté 'légendaire' qu'avait obtenu Yared dans son propre thème. Pour une histoire aussi éternelle et mythique, on était en droit de s'attendre à quelque chose de nettement plus profond, ce qui pourrait aussi s'appliquer à l'ensemble de la partition du compositeur. Même critique concernant le thème héroïque associé à Achille. Celui qui est censé être un demi-dieu est traité dans le film comme un barbare hollywoodien auquel Horner associe son ultime faute de goût, un thème héroïque à l'ancienne avec cuivres traditionnels et élans d'héroïsme pompeux et finalement guère indiqué ici (qu'accomplit Achille de réellement héroïque tout au long du film? Tuer des centaines de personnes à lui tout seul? Traîner le cadavre d'Hector dans la poussière pendant des kilomètres?). On retrouve ici un décalage qui existait déjà dans 'Windtalkers', à savoir une esthétique musicale lourdingue et hollywoodienne de la brutalité qui ne correspond finalement pas à la vision du film. Dans 'Windtalkers', le côté action excitant de certains passages du film juraient. Ici, c'est ce côté guerrier/héroïque qui fonctionne difficilement sur les images des 'exploits' d'Achille. Ceci est valable non seulement dans 'Achilles Leads The Myrmidons' (qui représente pourtant l'un des plus impressionnants morceaux d'action du score avec ses percussions enlevées, ses cuivres massifs et sa chorale grandiose) mais aussi dans tous les passages où il est question du thème d'Achille. Une fois encore, Yared avait trouvé un thème bien plus subtil pour le personnage du légendaire guerrier, et ce même si le thème de Horner possède malgré tout un côté assez entraînant. Pour finir dans les problèmes liés aux thèmes, on ne pourra pas non plus passer sous silence l'emprunt facile du motif de Troie (piste 2 - 'Troy') au 'Sanctus' du 'War Requiem' de Benjamin Britten, un emprunt évident qui est aussi difficilement passé inaperçu, surtout pour tous ceux qui connaissent bien l'oeuvre de Britten (on pourrait aussi citer tous les emprunts au 'Alexandre Nevsky' de Prokofiev). 'Troy' décrit l'arrivée triomphale d'Hélène dans le citée de Troie, mais sans cet emprunt peu intéressant, le morceau aurait certainement put être bien plus grandiose, ambitieux et moins pseudo-pompeux. Difficile alors d'accorder un quelconque crédit à une partition qui, finalement, se plante sur plus d'un point aussi bien dans le film que dans la musique.

Malgré tout, on retiendra dans cette partition quelques bons moments comme l'excitant 'The Trojans Attack' et son climat guerrier survolté qui accompagne bien la scène tout en la rendant extrêmement lourde (on ressent quand même toute la brutalité des affrontements), sans oublier le 'Hector's Death' pour la confrontation entre Achille et Hector, où Horner a repris l'idée initiée par Yared: une pièce écrite pour percussions seules. Ici, ce sont les percussions qui retranscrivent toute la brutalité de la scène, mais une fois encore sans le brio obtenu par Gabriel Yared (hélas, la comparaison peut paraître un peu injuste pour Horner, mais il faut comprendre qu'elle doit être nécessaire pour replacer le score de 'Troy' dans son contexte). La voix plaintive de Tanja Tzarovska évoque alors la mort d'Hector dans une ambiance quasi funèbre et élégiaque. Dans un registre plus massif, 'The Wooden Horse & The Saking of Troy' déçoit totalement par sa qualité quelconque alors qu'il s'agissait pourtant du moment clé du film pour ne pas dire du moment le plus célèbre et le plus crucial de toute l'histoire de la prise de Troie, et au moment où l'on attendait le compositeur de pied ferme, celui-ci nous livre un nouveau morceau d'action lourd et sans envergure, sans relief. La musique a beau fonctionner relativement bien dans le film, on ne peut qu'être déçu par ce manque d'inspiration saisissant, dû en partie aux problèmes de temps mais aussi aux traditionnels défauts du compositeur. On retrouve le même défaut dans le final du film, 'Through The Fires, Achilles...& Immortality'.

Evidemment, tout n'est pas bon à jeter dans ce score, et s'il est vrai que la musique épouse bien la narration du film, il n'empêche que le score n'en reste pas moins une déception majeure d'une médiocrité alarmante, qui nous rappelle une fois encore un sombre état de fait: à Hollywood, on ne s'intéresse plus aux enjeux artistiques d'une musique comme au temps des Steiner, des Newman ou des Rozsa. N'y voyez pas là un discours de vieux con passéiste mais plus un amer constat d'une situation qui ne cesse d'empirer de jour en jour: celle d'un système devenu globalement saturé par les principes (il faut impérativement suivre un temp-track envahissant), les règles (satisfaire une trentaine d'abrutis adepte du pop-corn dans un 'screen test', et ce même si ces individus n'y connaissent pourtant rien à la musique et à l'art en général) et l'argent. Aujourd'hui, à Hollywood, ce sont les producteurs qui font la loi, et s'ils décident qu'un score, aussi bon soit-il, doit être rejeté, ils n'auront aucun scrupule à le faire. Gabriel Yared était pourtant le seul et unique compositeur originel de 'Troy', et le rejet scandaleux de sa brillante partition symphonique épique couvre d'opprobre les producteurs et le réalisateur de 'Troy'. Au sein de ce mini scandale du monde de la musique de film, James Horner pourrait aussi avoir son mot à dire, lui qui a relevé le défi d'écrire une grande partition symphonique guerrière et épique en seulement moins d'une semaine.

Evidemment, comme on pouvait s'y attendre, le résultat est plus que décevant, et l'excuse du délai n'en est pas forcément une. N'oublions pas qu'en 1975, Jerry Goldsmith avait été capable d'écrire l'excellente musique de 'Chinatown' de Roman Polanski en seulement 9 jours. Evidemment, la quantité de musique n'était pas la même, mais le résultat était pourtant probant. On pourrait donc penser qu'Horner n'est pas fait pour écrire une musique dans l'urgence, et nous en serions resté sur cette conclusion facile si le compositeur n'était pas encore tombé dans le piège des incessantes reprises de motifs préexistants qui commencent sérieusement à devenir agaçant -pour rester poli- et qui, en plus de nuire au film -on pense trop à des films antérieurs à 'Troy', et ce n'est certainement pas le but d'une musique de film. Pas dans ce contexte en tout cas!- continue de creuser l'écart devenu mastodontesque entre les fans de James Horner et ses nombreux détracteurs. Aujourd'hui, il n'y a plus de demi-mesure: il y a ceux qui continuent de vénérer le compositeur quitte à lui conférer un statut de dieu vivant (véridique!), puis, il y a ceux qui se demandent si James Horner n'aurait pas atteint prématurément la fin de sa carrière dans le cinéma, le destinant à une retraite bien méritée. Si la seule solution pour qu'Horner ait enfin des idées neuves et cesse une bonne fois pour toute de tout repiquer à droite à gauche c'est qu'il stoppe ses compositions pour le cinéma pendant un bon laps de temps (un peu comme Graeme Revell, qui va se lancer dans l'écriture d'un scénario), pourquoi pas? Evidemment, ni lui ni ses fans ne l'entendent de cette façon, et pourtant, le problème est bien là. La situation stagne depuis trop longtemps, et avec toute la meilleure volonté du monde, il devient extrêmement difficile d'écouter une partition de James Horner sans avoir l'impression d'entendre une compilation de ses précédents efforts, chose qui, systématisé de la sorte, fini par porter gravement atteinte à la crédibilité artistique du compositeur et à l'intégrité de ses musiques dans les différents films pour lesquels il compose. Hélas, sa médiocre partition pour 'Troy' ne va pas arranger les choses. Au final, 'Troy' est une déception lourde et massive teintée d'amertume, celle de voir la plus belle partition épique finir dans les oubliettes et la voir se faire remplacer ipso facto par une musique fade, bâclée, lourde dans le film et sans âme. Quel gâchis!


---Quentin Billard