1-Main Title 3.21
2-MJ's New Life/
Spider Interruptus 2.31
3-Doc Ock Is Born 2.23
4-Anrgy Arms/Rebuilding 2.51
5-A Phone Call/The Wrong Kiss/
Peter's Birthday 2.07
6-The Bank/Saving May 4.27
7-The Mugging/
Peter's Turmoil 3.21
8-Doc Ock's Machine 1.42
9-He's Back! 1.50
10-Train/Appreciation 6.16
11-Aunt May Packs 2.51
12-Armageddon/
A Really Big Web! 6.28
13-The Goblin Returns 1.35
14-At Long Last, Love 2.55
15-Raindrops Keep
Falling On My Head 3.14*

*Interprété par BJ Thomas
Ecrit par Burt Bacharach
et Hal David.

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Sony Music Soundtrax/Columbia
CK 92842

Produit par:
Danny Elfman
Musique additionnelle de:
Christopher Young, John Debney
Monteur de la musique:
Bill Abbott
Assistants montage:
Denise Okimoto, Shie Rozow

Artwork and pictures (c) 2004 Sony Music Entertainment, Inc./Columbia Pictures Industries, Inc./Marvel Characters, Inc. All rights reserved.

Note: ***
SPIDER-MAN 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Dans la continuité logique de son premier brillant épisode, Sam Raimi rempile pour un second épisode de 'Spider-Man' dans lequel Tobey Maguire enfile à nouveau le costume de l'homme araignée. Cette fois-ci, le jeune Peter Parker est en proie à des tourments de plus en plus grandissants. Il ne sait plus s'il est Spider-Man, Peter Parker ou les deux. Son nouveau rôle de justicier commence à peser lourdement sur sa vie et l'oblige à de nombreux sacrifices souvent douloureux. C'est aussi son rôle de super-héros qui l'oblige à s'éloigner jour après jour de Mary Jane Watson (Kirsten Dunst), la fille qu'il aime secrètement mais à qui il refuse de déclarer sa flamme, craignant de mettre en danger sa vie si ses ennemis venaient à découvrir sa relation avec Mary Jane. Par amour pour elle, il doit se sacrifier et oublier son amour, mais tout commence à empirer lorsque Parker commence à douter sérieusement de lui. A cela s'ajoute un nouveau danger bien plus grave: le Dr.Otto Octavius (Alfred Molina), un scientifique rendu fou après une expérience qui a mal tourné et à laquelle assistait Peter Parker et son ami Harry Osborn (James Franco), qui finance les recherches du scientifique. Octavius a conçu un système d'énormes tentacules dorsales qui fonctionnent par le biais d'un système relié à la moelle épinière du scientifique. Contrôlé par ses propres tentacules, Octavius devient le Dr.Octopus ('Doc Ock' en V.O.), un individu mégalomane prêt à tout pour mener à bien son expérience sur une source de puissance colossale à partir d'un matériau ultra rare que détient Osborn. Ce dernier est toujours décidé à venger la mort de son père, Norman Osborn (Willem Dafoe), tué par Spider-Man à la fin du premier épisode. Pour mener à bien son plan, Osborn fait un pacte avec Octopus: il lui donnera le précieux matériau que convoite le scientifique fou à la condition qu'il lui ramène vivant Spider-Man pour accomplir sa vengeance.

Encore plus rapide, encore plus grandiose, encore plus puissant, 'Spider-Man 2' est une nouvelle claque visuelle avec des effets spéciaux colossaux et, pour une fois, une histoire sympa qui tient la route. La bonne idée vient ici de montrer la lente déconfiture de Peter Parker qui ne cesse d'accumuler les échecs tout au long du film et voit Mary Jane s'éloigner progressivement de lui pour partir se réfugier dans les bras d'un autre homme. Pour un seul individu, tous ces tourments sont bien trop lourds à supporter, et ce n'est désormais plus qu'une question de temps avant que Parker se décide à jeter définitivement son costume de Spider-Man, abandonné par ses pouvoirs. Le film parle ainsi du poids des responsabilités liés à un grand pouvoir. Il est aussi question de la notion d'identité, de sacrifice, de détermination. On retrouve ainsi tous les thèmes du premier épisode amplifié ici à la puissance 10. Si l'aspect émotionnel est certes nettement mieux entretenu ici, Sam Raimi ne néglige en rien le côté spectaculaire de cette nouvelle aventure, multipliant les impressionnants morceaux de bravoure (le sauvetage de la tante de Parker, la confrontation dans la banque, la confrontation sur le train fou, le sauvetage de Mary Jane, etc.). Evidemment, l'attraction principale du film réside dans le personnage d'Alfred Molina, le Dr.Octopus, grand méchant de l'univers des comics conçus à l'origine par Stan Lee et Steve Ditko.

Danny Elfman retrouve Sam Raimi sur 'Spider-Man 2', après un premier score mémorable dans lequel le compositeur se plaisait à retrouver un style orchestral proche de 'Darkman' et de 'Batman'. Malheureusement, si vous vous attendiez à ce qu'Elfman trouve des idées très originales et neuves pour ce second épisode, vous risquez fort d'être déçus. Effectivement, le score de 'Spider-Man 2' ne présente rien de bien nouveau par rapport au premier travail d'Elfman, et ce hormis deux ou trois nouvelles choses. Par exemple, lorsqu'on écoute le traditionnel 'Main Title' reéxposant l'excellent thème de Spider-Man, on a clairement l'impression de réentendre le 'Main Title' du premier 'Spider-Man'. Evidemment, Elfman a reçu comme instruction de reprendre tout son matériel du premier opus et de n'apporter que quelques légères modifications. Le principe se défend pour une suite de ce genre mais déçoit par sa facilité, son manque d'idée et d'audace. A cela s'ajoute d'ailleurs un problème lié aux temp-tracks du film et aux sempiternels caprices de la production. Apparemment, Elfman s'est vu rejeté quelques morceaux de son score crédités dans l'album en tant que 'bonus tracks'. Il s'agit des pistes 'Appreciation/Train' et 'Aunt May Packs'. Dans le film, la production a fait appel à deux nouveaux compositeurs qui se sont chargés à leur tour d'écrire brièvement de la musique additionnelle pour le film. Christopher Young et John Debney ont ainsi respectivement livrés les morceaux 'Runaway Train' (scène de l'affrontement entre Doc Ock et Spider-Man), 'Demonstration' (scène de la démonstration d'Octopus au début du film), et pour la partie de Debney, 'Special Delivery' et 'Take Girl'. Comme beaucoup de compositeurs à Hollywood, Danny Elfman s'est une fois de plus frotté aux problèmes de production qui sont légions aujourd'hui. Pour en finir avec la musique additionnelle (absente de l'album du score), en dehors de l'excitant 'Runaway Train', 'Demonstration' a beaucoup fait parler de lui à cause de son emprunt plus qu'évident au 'Hellraiser II' de Young. Apparemment, la production a demandé à Christopher Young de copier sa propre musique écrite pour 'Hellraiser II'. On retrouve ainsi ces cuivres titanesques et cette grande chorale diabolisante qui représentait si magnifiquement l'univers gothique et ténébreux de 'Hellraiser II'. Une fois encore se pose ici le problème de la créativité, qui est plus que jamais le principal souci à Hollywood où le formatage et la facilité sont devenus les maîtres mots de producteurs frileux et coincés.

En ce qui concerne le score de Elfman, aucune surprise à relever. Passé un 'Main Title' identique au premier (avec un grand orchestre dans lequel Elfman a accentué le pupitre des cuivres et des percussions), 'M.J.'s New Life/Spidus Interruptus' décrit les tourments de Peter Parker avec quelques variantes plus intimistes autour du thème, symbolisant son envie d'avouer son amour à Mary Jane. A noter ici l'utilisation du choeur, toujours très présent pour donner un côté plus épique à la musique. Evidemment, on a quand même droit à un nouveau thème, celui qu'Elfman associe au docteur Octopus dans 'Doc Ock Is Born'. Le thème de Doc Ock se distingue de par son utilisation de cuivres graves menaçants (cors et trombones principalement) sur un motif aisément reconnaissable, nettement plus reconnaissable que l'était d'ailleurs le thème du Goblin dans le premier score. 'Doc Ock Is Born' part ensuite très vite dans l'action tonitruante pour évoquer les premiers méfaits du méchant de service à grand renfort de percussions déchaînées et de cuivres rageurs. La puissance qui se dégage du morceau représente très bien à l'écran la puissance qu'a acquit Doc Ock avec ses nouveaux bras mécaniques. Dans un registre plus menaçant, 'Angry Arms/Rebuilding' est typique des atmosphères plus sombres et mystérieuses que le compositeur affectionne tant. Il apporte aussi une touche de mystère indissociable du personnage interprété dans le film par Alfred Molina. De son côté, 'Phone Call/The Wrong Kiss/Peter's Birthday' décrit la vie de Peter Parker lorsqu'il n'est pas Spider-Man. On retrouve alors ce côté plus intimiste faisant la part belle à des cordes, quelques vents et un piano, évoquant les tourments et les tracas quotidiens du jeune homme qui a bien mal à joindre les deux bouts. On retrouve d'ailleurs une idée similaire dans le plus doux 'The Mugging/Peter's Turmoil'.

Mais c'est l'action qui domine ici, et c'est avec un certain plaisir que l'on retrouve un nouveau bon morceau d'action avec 'The Bank/Saving May' pour la mémorable confrontation entre Spider-Man et Doc Ock dans la banque et le sauvetage de la tante May. A noter que l'on retrouve ici un petit motif de 6 notes de cuivres qui semblent être emprunté au début du morceau 'Zoom B' de l'excellent 'Mission: Impossible' d'Elfman. La musique d'action de 'Spider-Man 2' apporte une force considérable au film et propulse le spectateur au sein de l'action, car, effectivement, il se dégage une telle puissance dans la musique d'Elfman que l'on se laisse convaincre totalement même dans les passages les plus gros. Impossible, par exemple, de ne pas se sentir propulsé dans l'aventure avec l'excitant 'He's Back!' qui décrit une nouvelle séquence d'affrontement entre Spider-Man et Doc Ock (on appréciera au passage la façon dont Elfman s'amuse à faire s'opposer les deux thèmes agrémentés de choeurs grandioses), comme dans le rejeté et surpuissant 'Train/Appreciation', qui se distingue de par son utilisation intéressante de quelques discrètes rythmiques électroniques qui viennent agrémenter un orchestre déjà bien survolté. A noter, pour finir, le retour inattendu du sombre thème du Goblin dans 'The Goblin Returns' avec la découverte finale d'Harry Osborn à la fin du film ou 'At Long Last, Love', qui conclut le film sur une touche d'espoir et d'optimisme, ce qui n'était pas forcément le cas de la conclusion du premier épisode.

Le bilan vient donc spontanément de lui-même: si vous avez apprécié le score du premier opus, vous ne resterez certainement pas insensible à ce second épisode, qui, bien qu'il reste trop semblable au matériel d'origine de 'Spider-Man', n'en demeure pas moins un bel effort de la part du compositeur, qui aurait certainement pu aller plus loin et faire quelque chose de plus original si on lui en avait donné l'occasion, car malgré un nouveau thème et quelques nouveaux morceaux d'action particulièrement trépidants, 'Spider-Man 2' n'apporte finalement rien de neuf et déçoit donc par son manque flagrant d'originalité. Malgré tout, le score s'avère être très réussi et superbement intégré au film de Sam Raimi, auquel il apporte tout son lot d'émotion, d'action et de tension.


---Quentin Billard