1-Jimmy's Tux 2.50*
2-Skateboard Chase 2.00*
3-Mad Bike Messenger 1.04*
4-Jimmy's Dream 0.48*
5-"The Tuxedo" Main Title 3.01**
6-First Mission 2.54**
7-Swallow The Queen 2.25**
8-Demolition 1.20**
9-Putting The Tux 1.59*
10-Demolition Program 1.02*
11-Rope Fight 2.58*
12-Rope Fight 2.14**
13-Superhuman 1.39**
14-Walter Strider 1.21**
15-High Noon 0.49**
16-Banning Opens
The Pods 2.29*
17-Banning Swallows
Queen 0.49*
18-Jimmy Saves Blaine 1.50*
19-Get Up (I Feel Like
A Sex Machine) 3.19***

*Composé par John Debney
**Composé par Christophe Beck
***Interprété par James Brown
Ecrit par James Brown,
Bobby Byrd, Ronald Lenhoff.

Musique  composée par:

Christophe Beck/John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6414

Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
Dreamworks:
Todd Homme

Musique composée par
John Debney

Produit par:
John Debney
Montage:
Tom Carlson
Assistant montage:
Ramiro Belgardt
"Jimmy's Tux" remixé par:
TJ Lindgren

Musique composé par
Christophe Beck

Produit par:
Christophe Beck
Montage:
Fernand Bos

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2002 Dreamworks, L.L.C. All rights reserved.

Note: **1/2
THE TUXEDO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck/John Debney
Décidément, la carrière d'acteur de Jackie Chan semble se transformer de plus en plus en véritable champ de navets. Hollywood fait les yeux doux au célèbre acteur originaire de Hong-Kong depuis son succès dans le trop causant 'Rush Hour' en 1998. Il faut dire que depuis quelques années, Jackie Chan semble prendre un malin plaisir à camper des rôles de héros aussi forts en blagues vaseuses qu'en arts martiaux. A la fois héritier spirituel de Bruce Lee et gros déconneur tendance Gérard Depardieu version Hong-Kong (il faut voir l'ambiance que met Jackie Chan sur la plupart des tournages de ses films!), Jackie Chan s'est forgé en moins de dix ans une stature de star des arts martiaux et des comédies, ses films mélangeant bien souvent humour et baston. 'The Tuxedo' (Le smoking) ne déroge pas à la règle. Jackie Chan interprète cette fois-ci Jimmy Tong, un chauffeur de taxi qui se retrouve un jour engagé pour être le chauffeur officiel de Clark Devlin (Jason Isaacs), un important agent secret du gouvernement américain. Après que ce dernier se soit retrouvé à l'hôpital dès suite d'un accident, Tong, à qui Devlin lui demande de continuer sa mission à sa place, se retrouve malgré lui dans la peau de Clark Devlin et décide d'endosser à son tour le fameux smoking que porte l'agent secret. Il ne va pas tarder à découvrir que le smoking est truffé d'une multitude de gadgets et de technologie de pointe qui lui donnent des pouvoirs quasiment infinis. Il peut ainsi escalader un mur sans peine, frapper des ennemis sans même avoir à les regarder, présenter un briquet à qui cherche du feu à la vitesse de l'éclair ou bien encore danser le disco et le mambo comme un professionnel. Tong se retrouve alors associé à la jolie Del Blaine (Jennifer Love Hewitt), engagée par les services secrets américains pour tenter d'espionner et de mettre fin à un important trafic d'eau minéral mené par un certain Dietrich Banning (Ritchie Coster). Evidemment, Del Blaine ignore encore que celui qui prétend être le grand Clark Devlin n'est rien qu'un imposteur embarqué dans cette galère par un concours de circonstance.

'The Tuxedo' est encore une énième variante du film d'espionnage, nouvelle pastiche de l'univers des James Bond à la sauce Jackie Chan. Effectivement, l'intrigue du smoking qui peut tout faire n'est qu'un prétexte à une longue série de scènes délirantes où Jimmy Tong se fait par exemple passer pour James Brown après l'avoir involontairement mis KO ou lorsque le héros affronte une vingtaine de types à lui tout seul. Evidemment, qui dit Jackie Chan dit baston et le film ne manque pas de bagarres, sur un style acrobatique toujours plus invraisemblable. Le credo du réalisateur semble avoir été assez clair: plus il en fera, mieux ce sera. Le film finit par être totalement plombé par une lourdeur de la mise en scène assez irritante, des personnages bidons (pauvre Jennifer Love Hewitt, on l'a connue plus convaincante et surtout moins potiche!), un scénario pauvret - en gros, il faut trouver et arrêter le méchant -, des situations ultra prévisibles et des répliques à deux balles. Si c'est cela le nouveau Jackie Chan de ce début de 21ème siècle, il se pourrait bien que ce soit bientôt la fin du statut de star pour l'acteur hong-kongais.

D'un point de vue musical, le résultat n'est guère plus convaincant. A l'origine, c'est Christophe Beck qui devait composer l'intégralité de la musique de 'The Tuxedo', mais une fois encore, les producteurs y ont mis leur grain de sel et ont décidé de virer la moitié du travail effectué par Beck pendant la post-production du film. C'est ainsi que la production a décidé de faire appel au dernier moment à John Debney qui a alors du écrire la moitié du score restant en un temps record. Une fois encore, il est évident que dans des conditions pareilles, il est quasiment impossible de livrer un score de qualité très inspiré. Ceci étant dit, le score de 'The Tuxedo' n'en reste pas moins très sympathique malgré son côté quelconque et son manque total d'originalité et d'idée neuve. Concernant la partie de Debney, elle reste dans le style de ce que le compositeur a fait auparavant: une musique d'action/comédie avec rythmiques électroniques modernes et l'orchestre habituel. Dans 'Jimmy's Tux' (remixé par TJ Lindgren), Debney annonce son thème dans l'esprit des traditionnels films d'espionnage à la James Bond, avec son lot de rythmiques modernes cool et sa guitare basse très stéréotypée. Plus intéressant, 'Skateboard Chase' nous permet de retrouver le Debney de 'Cats & Dogs' et de 'Inspector Gadget' dans le style musique d'action orchestrale avec grosse rythmique technoïsante moderne pour souligner l'univers technologique du film. Le morceau décrit ainsi la poursuite au début du film avec le skateboard piégé, Debney en profitant à l'occasion pour commencer à développer son thème principal annoncé dans 'Jimmy's Tux'. Même chose pour 'Mad Bike Messenger' avec ses samples de percussions électroniques et ses rythmes entraînants mixés à l'orchestre et quelques guitares pour donner un côté 'cool' à la musique.

Debney s'amuse avec 'Jimmy's Dream' à donner un côté cool au héros interprété par Jackie Chan sur fond de rythmiques électroniques pop/funky qui réussit bien au film. 'Putting on Tux' se veut plus calme, décrivant la scène où Jimmy découvre le smoking de Devlin et décide de le porter à son tour. On appréciera une fois encore l'utilisation des rythmiques électroniques modernes à la fin du morceau qui, en plus d'apporter un côté cool au film, nous rappelle l'univers d'espionnage à la James Bond du film. La recette peut paraître aujourd'hui bien fade, stéréotypée et surfaite, mais dans le film, cela fonctionne normalement. L'action se prolonge dans 'Demolition Program' et l'excitant 'Rope Fight' (avec ses touches orchestrales à la Silvestri), Debney continuant de développer son thème au fur et à mesure qu'il décrit les exploits de Jimmy et Blaine. 'Rope Fight' est sans aucun doute le meilleur morceau d'action du score, et même s'il n'apporte pas grand chose de nouveau au genre, il n'en demeure pas moins efficace et révélateur du savoir-faire du compositeur qui, à défaut d'idée, arrive au moins à nous convaincre dans le film. Plus sombre, 'Banning Open The Pods' évoque l'affrontement final dans la scène des abeilles tueuses. L'action culmine ici à grand renfort d'orchestre et de percussions électroniques survoltées, et se prolonge sans surprise dans 'Banning Swallows Queen' et l'excitant 'Jimmy Saves Blaine', où Jimmy défait le méchant avant de sauver Blaine. Face à un sujet aussi peu original, inutile de s'attendre à quelque chose de très surprenant. Debney fait ce qu'on lui dit de faire en bon artisan qui se respecte, point.

Conçernant la partie de Christophe Beck, on pourra déjà noter le 'Tuxedo Main Title', qui, après un début orchestral gentillet, installe dès le générique de début du film une rythmique funky/pop électronique sympa sur fond de synthé et d'un thème principal que Debney a repris dans son propre thème avec quelques petites différences. Le début de la mission, illustrée dans 'First Mission', se fait de manière plutôt atmosphérique avec loops de percus électroniques et orchestre avec guitare basse à la Lalo Schifrin, le tout baignant dans cette ambiance très stéréotypée de film d'espionnage moderne, tendance 'Rush Hour', 'XXX' de Randy Edelman ou les scores des David Arnold pour les récents James Bond. Du point de vue de l'action, la partie de Christophe Beck n'a certainement rien à envier à celle de Debney, indiscutablement écrite dans l'urgence. Ainsi, 'Swallow The Queen' s'avère être bien plus puissant et excitant que le 'Banning Swallows Queen' ou le 'Banning Opens The Pods' de Debney. 'Swallow The Queen' décrit à son tour l'affrontement final dans la séquence des abeilles tueuses, Beck dévoilant ici une certaine maîtrise de l'écriture orchestrale. A noter que le compositeur a aussi moins recours aux rythmiques électroniques dont Debney semble abuser durant toute sa partie. Pour un film d'action/comédie de cette envergure, 'Swallow The Queen' paraît même assez sombre et brutal par moment, ce qui n'est pas pour nous déplaire et se distingue nettement de la partie plus fade de Debney. Dans 'Demolition', Beck évoque les pouvoirs du smoking sur fond de rythmiques techno/électro amusantes et quasi dansantes. On retrouve l'action de 'Swallow The Queen' dans 'Rope Fight' dans la lignée du 'Rope Fight' de Debney. Même chose pour 'Superhuman' (Jimmy utilise les pouvoirs du smoking pour affronter ses ennemis) avec ses samples et ses rythmiques électroniques.

Au final, le score de 'The Tuxedo' ne laisse pas un grand souvenir impérissable après une vision du film, la faute à un manque d'idée flagrant et à un score co-composé par John Debney dans l'urgence. Il faut dire qu'avec un sujet aussi nul, on pouvait difficilement s'attendre à quelque chose de follement mémorable. Finalement, la partie de Christophe Beck se hisse sans problème au niveau de celle de Debney sans forcément la dépasser comme on pourrait s'y attendre, même si l'on sent des éléments un peu plus personnels chez Debney que chez Beck. La comparaison des deux parties est intéressante bien qu'elle sorte du cadre du film, où les deux musiques sont mixées sans que l'une soit vraiment différentiable de l'autre. L'ensemble reste finalement très cohérent et malgré le problème de la réécriture de la moitié du score par John Debney, l'unité de la partition de 'The Tuxedo' est finalement bien assurée, surtout dans le film. Reste que l'ensemble demeure extrêmement très fonctionnel et franchement guère mémorable, comme le film lui-même. Un score d'action lambda qui se laisse écouter mais que l'on oublie très rapidement!


---Quentin Billard