Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:


Réalisateur:
Richard Benjamin
Genre:
Policier/Comédie
Avec:
Anthony Edwards,
Forest Whitaker.

(c) 1990 20th Century Fox.

Note: ***
DOWNTOWN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Dans la lignée des buddy movies des années 80 ('48 Hours', 'Beverly Hills Cop', 'Lethal Weapon', 'Red Heat', etc.), 'Downtown' (deux flics à Downtown) est une énième variante de l'association flic blanc/flic noir mise en place avec les premiers buddy movies 'eighties'. Alex Kearney (Anthony Edwards) est un policier réglo des quartiers chics de Philadelphie qui applique les règlements au pied de la lettre à la limite de la maniaquerie. Le jour où il arrête Jerome Sweet (David Clennon), un important homme d'affaire qui a de bonnes relations avec la police, Alex est transféré dans le quartier chaud de Downtown où règne le chaos des trafics de drogue et des incessantes attaques à main armée. C'est là qu'il fait la connaissance de Dennis Curren (Forest Whitaker), un des meilleurs flics du commissariat de Downtown qui reste froid et insensible à l'amicalité d'Alex. Visiblement, Dennis fait tout pour empêcher Alex de le suivre partout où il va, et ce même si ce dernier veut devenir le nouvel équipier de Dennis. Mais le flic solitaire a perdu un ami cher dans le passé, et il veut tout faire pour empêcher que cela se reproduise, ce qui explique son attitude hostile envers Alex. Les deux hommes montrent très vite leurs conceptions opposées de la loi, l'un étant un acharné du règlement, l'autre un flic solitaire et expéditif qui a grandi dans les quartiers chauds de la ville. Ensemble, ils vont chercher à épingler les meurtriers de l'ami et ancien équipier d'Alex.

'Downtown' ne présente donc aucune surprise. Richard Benjamin nous livre une mise en scène rythmée mais sans surprise, avec deux protagonistes principaux hauts en couleur. Anthony Edwards et Forest Whitaker imposent donc leur excellent jeu d'acteur même si le duo ne pourra jamais remplacer l'inénarrable association Mel Gibson/Danny Glover des 'Lethal Weapon'. Face à eux, on retrouve un Joe Pantoliano fidèle à ses rôles de gros salaud de service et une charmante Penelope Ann Miller qui n'apporte pas grand chose au film. Avec quelques bonnes répliques et quelques scènes mémorables (Alex initie les enfants de Dennis aux 'Beach Boys'), 'Downtown' reste un bon divertissement honnête malheureusement tombé dans l'oubli, en partie à cause du fait que le film est resté caché dans l'ombre de 'Lethal Weapon' et qu'il n'a d'ailleurs jamais été édité en DVD.

Alan Silvestri, qui avait déjà composé la musique du précédent film de Richard Benjamin ('My Stepmother is an Alien') a écrit pour 'Downtown' un score d'action/comédie typique de son style synthé des années 80. On retrouve ainsi les traditionnels synthétiseurs eighties chers au compositeur et ses fameuses rythmiques 'cool' que l'on trouvait déjà dans des scores comédies telles que 'Overboard', 'Critical Condition' ou 'Outrageous Fortune'. D'un point de vue de l'action, le score de 'Downtown' se rapproche beaucoup par moment du sombre 'No Mercy', bien que 'Downtown' soit largement moins orienté vers le suspense et les ambiances glauques. Le traditionnel générique de début permet ainsi au compositeur de nous délivrer un sympathique thème confié à une section de cuivres avec synthé, rythmique 'cool' typique 'ambiance comédie à la Silvestri' et la guitare basse en slap (autre élément typique des musiques de comédie du Silvestri 'eighties'). Le thème sera bien évidemment associé au côté cool d'Alex Kearney et à l'association Alex/Dennis. Par la suite, Silvestri va développer ses rythmiques entraînantes et évoquer les nombreuses poursuites du film ou la relation mouvementée entre les deux flics, apportant une certaine bonne humeur au film. L'action se distingue ici par l'utilisation des traditionnelles percussions électroniques/exotiques chères au compositeur, héritées ici aussi de scores tels que 'No Mercy' ou 'Outrageous Fortune'. Les quelques moments d'intimité sont quant à eux évoqués par le biais d'un piano électrique, de quelques synthés et d'un saxophone (dans la lignée de 'Critical Condition'). Le thème reste relativement présent et accompagne les exploits des deux flics tout au long du film.

L'ensemble n'a donc rien de bien original mais nous rappelle une fois encore la 'Silvestri's touch' dans le maniement de ses synthétiseurs années 80 'cool' et de ses percussions rythmées et entraînantes. Bien utilisée tout au long du film (et ce à l'inverse d'un film comme 'Critical Condition'), la musique apporte une certaine énergie au film et renforce la relation entre les différents personnages, que ce soit l'émotion de Dennis, l'humour et la vivacité d'Alex ou la menace de White, le gros méchant de service. Bien évidemment, on a déjà entendu mieux de la part d'Alan Silvestri, mais le compositeur atteint néanmoins son objectif dans le film de Richard Benjamin. A noter que le score de 'Downtown' est encore resté inédit jusqu'à ce jour.


---Quentin Billard