1-Breakheart Pass - Main Title 2.33
2-Free Ride/Hot Stove 5.01
3-Medical Supplies 3.58
4-The Trestle 2.55
5-On The Move/Runaway 2.47
6-No Word Yet 0.58
7-Night Watch/Help Yourself 5.39
8-Who Are You? 0.44
9-The Casket/Box Car Fight 7.11
10-Make Up Your Mind/
Leaving The Fort 1.27
11-A New Friend 1.47
12-Here They Come 0.59
13-Raiding Party 3.55
14-No Entry 1.29
15-Reunited/Breakheart Pass -
End Credits 4.05
16-Four Styles (bonus track) 0.11
17-Charge (bonus track) 0.20

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

La-La Land Records LLLCD 1044

Produit par:
Ford A. Thaxton
Edition limitée à 3000 exemplaires.

(c) 1975 Elliott Kastner Productions/Metro-Goldwyn-Mayer. All rights reserved.

Note: ***1/2
BREAKHEART PASS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Basé sur un roman de Alistair MacLean (qui a aussi écrit le scénario du film), 'Breakheart Pass' (Le solitaire de Fort Humboldt) est un western assez particulier puisque son originalité vient du fait qu'il se déroule entièrement à bord d'un train. Réalisé par Tom Gries, spécialiste des westerns 'seventies' ('100 Rifles', 'Will Penny', 'Journey Through Rosebud', etc.), 'Breakheart Pass' nous plonge dans un suspense intrigant à bord d'un train contenant des médicaments devant être acheminés vers Fort Humboldt, envahi par une épidémie de diphtérie et placé en quarantaine par les autorités militaires. Le train contient une petite unité militaire avec des passagers aussi divers tels que le gouverneur Richard Fairchild (Richard Crenna) et sa compagne Marica Scoville (Jill Ireland), le marshal Nathan Pearce (Ben Johnson), le major Claremont (Ed Lauter), le révérend Peabody (Bill McKinney) et bien d'autres. John Deakin (Charles Bronson), un criminel recherché dans de nombreux états est arrêté par le marshal, ce dernier l'emmenant avec lui sur le train jusqu'à ce qu'il soit jugé et jeté en prison. Deakin paraît alors énigmatique, à la fois taciturne et plein de secrets. Le jour où une série de meurtres mystérieux commencent à s'abattre sur les occupants du train, Deakin commence à se montrer plus actif, comme s'il connaissait à chaque fois la solution des problèmes. Il s'arrange pour faire en sorte que son comportement ne paraisse pas suspect aux yeux des autres. En réalité, Deakin est un agent des services secrets qui se fait passer pour un criminel afin de pouvoir mieux espionner les occupants du train à sa guise et mettre fin à un trafic d'armes dont les principaux organisateurs se trouvent sans aucun doute à bord du train. 'Breakheart Pass' a beau être un western, il n'en demeure pas moins plus proche du polar/thriller à la Agatha Christie (on penserait presque au 'Murder on the Orient Express' par moment) que du western à proprement parler, même si les 20 dernières minutes sont riches en poursuites à cheval et en fusillades. Voilà donc un honnête western sans prétention, qui s'apprécie pour son intrigue captivante et par l'interprétation d'un Charles Bronson toujours aussi magistral!

Jerry Goldsmith est décidément un habitué des musiques de western, puisque 'Breakheart Pass' représente sa treizième partition western après 'Face of a Fugitive', 'Lonely Are The Brave', 'Rio Conchos', 'Stagecoach', 'Hour of the Gun', 'Bandolero!', '100 Rifles', 'The Ballad of Cable Hogue', 'Rio Lobo', 'Wild Rovers', 'One Little Indian' et 'Take a Hard Ride'. Pour 'Breakheart Pass', Goldsmith nous livre un score aux orchestrations toujours aussi inventives (un point fort du Goldsmith des années 70) avec un excellent thème fédérateur que le compositeur nous dévoile sans surprise au cours du générique de début, un thème de chevauchée associé plus tard à John Deakin (le personnage de Charles Bronson) et qui se distingue de par son utilisation des cuivres (trompettes mises en avant avec cors et trombones) et son rythme entraînant (à noter ici l'utilisation de la guitare en accompagnement, comme dans 'Rio Lobo'). Le thème restera omniprésent tout au long du score, Goldsmith nous en proposant toute une longue série de variations durant la première partie du film lors de la traversée du train.

Puis, très vite, après les premiers meurtres et les scènes où l'on voit Deakin fouiller en secret la nuit dans le train, Goldsmith nous dévoile progressivement son matériau 'suspense' nettement plus atonal et plus expérimental dans son utilisation d'instrumentation inventive. Le compositeur utilise ainsi des petites percussions en bois, des vents, des cordes et quelques éléments synthétiques discrets mais étonnant dans une partition western de ce genre. A vrai dire, la musique pourrait aussi bien appartenir à un thriller qu'à un western de ce genre tant le climat y paraît extrêmement sombre et tendu. Ces longues plages de suspense où l'on voit Deakin faire ses petites affaires en pleine nuit dans le train ne sont jamais redondantes. Elles apportent un plus indéniable au film, elles contribuent à apporter un éclairage particulier à toutes ces scènes, peut-être à cause de l'indiscutable qualité des orchestrations et des couleurs qui s'en dégagent. Il faut dire que l'utilisation d'électronique dans une partition western de cette époque paraît même assez étonnant, et pourtant, cela fonctionne à merveille dans le film. A noter l'utilisation d'un petit motif de 4 notes en demi-tons ascendants aux hautbois dans les passages de suspense, motif qui paraît avoir été emprunté à 'l'action rituelle des ancêtres' du 'Sacre du printemps' de Stravinsky.

Donc, à part l'utilisation discrète d'une guitare à certains endroits, le score contient assez peu d'éléments de type 'western', ce qui s'explique donc par le fait que le film de Tom Gries repose largement à son tour sur le suspense et la tension, et ce jusqu'à la confrontation finale où Goldsmith nous dévoile de superbes morceaux d'action aux rythmes effrénés, où le thème principal demeure présent pour évoquer les exploits de John Deakin. Vous l'aurez donc compris, le score de 'Breakheart Pass' est une bonne partition de Jerry Goldsmith, qui n'atteint malheureusement pas le niveau d'un 'Rio Lobo' ou d'un '100 Rifles', mais qui s'apprécie néanmoins à sa juste valeur dans le film. Une fois encore, Jerry Goldsmith nous a prouvé qu'il était capable d'apporter un petit 'plus' au film qu'il met en musique, à tel point que le score est ici un élément indispensable dans la mise en scène du film, plus qu'un simple commentaire redondant de ce que l'on voit à l'écran. Espérons qu'un éditeur se décidera enfin à sortir ce sympathique score western en CD!


---Quentin Billard